Syndrome prémenstruel (SPM)

Résumé sur le syndrome prémenstruel

Le syndrome prémenstruel (SPM) est un ensemble de symptômes sans cause spécifique claire. Des raisons hormonales pourraient toutefois être à l’origine de cette pathologie. Le SPM apparaît en général chez la femme toujours pendant la même période du cycle prémenstruel puis disparaît dans les quelques jours avec l’apparition des règles.

syndrome prémenstruel résumé

Les principaux symptômes de ce syndrome sont des troubles ou variations de l’humeur (avec parfois une dépression ou de l’anxiété), un gonflement et une plus grande sensibilité des seins, de la fatigue, une irritabilité ou encore des fringales1. Comme on peut le constater, ce syndrome comprend un ensemble de symptômes physiques et psychiques (émotionnel).

Il existe différents traitements pour soigner le SPM, on distingue les thérapies agissants sur les symptômes psychiques comme des antidépresseurs ou des anxiolytiques de ceux agissant sur les signes physiques de la maladie comme les contraceptifs et les anti-inflammatoires. En cas de douleurs, l’ibuprofène s’avère particulièrement efficace.

Des traitements complémentaires à base de minéraux (calcium, zinc, fer, magnésium) pourraient, selon des études scientifiques, diminuer les symptômes du SPM. Ceux-ci peuvent être ingérés par une alimentation riche en minéraux (légumes par ex.) ou la prise de compléments alimentaires, attention toutefois à ne pas dépasser la dose quotidienne recommandée.

résumé syndrome prémenstruelDes plantes médicinales comme le gattilier ou l’huile d’onagre peuvent aussi être indiquées.
Plusieurs bons conseils peuvent aider à soigner et prévenir le SPM comme une bonne gestion du stress ainsi qu’adopter une alimentation riche et équilibrée (notamment en fer et zinc).

Définition

Le syndrome prémenstruel (aussi abrégé SPM) est un ensemble de symptômes qui apparaissent chez la femme les jours précédents les règles (théoriquement entre le 14ème et le 2ème jour avant les règles) puis disparaissent au début des règles. Voir infographie ci-dessous

Le syndrome prémenstruel se caractérise par un ensemble de troubles psychiques (nervosité, colère) et physiques (douleurs).

syndrome prémenstruel

Epidémiologie

syndrome prémenstruel statistique

– Le syndrome prémenstruel touche 8 à 15% des femmes en âge de procréer.

On estime que 5 à 10% des femmes en âge de procréer seraient très handicapées par le syndrome prémenstruel, en subissant des symptômes très pénibles.

Selon certains livres médicaux, 25 à 50% des femmes souffriraient occasionnellement du syndrome prémenstruel.

Causes

 syndrome prémenstruel causeLes causes exactes du syndrome prémenstruel semblent encore susciter quelques débats et controverses.
Une théorie expliquerait le syndrome prémenstruel par un déséquilibre hormonal, notamment lié à un manque d’oestrogène.
On remarque aussi une influence génétique, des femmes de la même famille ont souvent ou ont souffert également du syndrome prémenstruel.
Une  alimentation trop riche en sel, alcool ou caféine peut aussi mener à une intensification de certains symptômes du SPM.
Le stress et la dépression semblent aggraver certains symptômes de la SPM.
Un bas niveau de sérotonine au niveau du cerveau pourrait avoir un rôle important sur l’apparition de ce syndrome et des symptômes psychiques comme la dépression, mais aussi les fringales, la fatigue et des troubles du sommeil2.

IST (MST)
Une étude publiée en 2018 par l’Université d’Oxford a montré que les femmes qui ont des infections ou maladies sexuellement transmissibles non diagnostiquées comme la chlamydia pourraient être plus à risque d’éprouver des symptômes négatifs du syndrome prémenstruel. Cette étude a été publiée en juillet 2018 dans le journal scientifique Evolution Medicine & Public Health (DOI : 10.1093/emph/eoy018).

Personnes à risque

Les femmes qui ont eu une grossesse, celles qui ont fait une fausse-couche, après un avortement, au début et à l’arrêt de la prise de la pilule, en cas de dépression post-partum ont une probabilité plus élevée de souffrir du syndrome prémenstruel.

Symptômes

Les symptômes du syndrome prémenstruel surviennent en général les jours précédents les règles, théoriquement entre le 14ème et le 2ème jour avant les règles. Puis les symptômes disparaissent en général dans les 4 jours après le début des règles3. Notons que le terme syndrome signifie un ensemble de symptômes sans liens directs entre eux, c’est donc bien le cas pour le syndrome prémenstruel qui contient jusqu’à 150 symptômes différents.
Voici ci-dessous les principaux symptômes du syndrome prémenstruel :

Symptômes psychiques du syndrome prémenstruel4 :
syndrome prémenstruel symptômes psychiques – irritabilité, nervosité 
dépression, anxiété
– variations d’humeur
– crise de larmes (grande sensibilité)
– fringales pour certains aliments (notamment le sucre)
– troubles de la concentration
– léthargie
troubles du sommeil

Symptômes physiques du syndrome prémenstruel :
maux de tête (céphalée) ou migraine 
– gonflement, sensibilité ou douleurs des seins
– gonflement des chevilles (rétention d’eau)
– problèmes digestifs : ballonnement, diarrhée, constipation
fatigue
maux de dos
insomnie
crises d’acné
– douleurs articulaires et musculaires
nausées et vomissements

Il est possible qu’une femme ressente de forts symptômes pendant un mois puis moins ou aucun symptôme à un autre mois.

Intensité des symptômes (parfois graves)
Les symptômes peuvent varier d’une femme à l’autre, en étant modérés ou plus graves, dans ce cas la vie quotidienne est fortement perturbée. Un petit nombre de femmes présentent des symptômes invalidants tous les mois. Cette forme de syndrome prémenstruel est appelée trouble dysphorique prémenstruel (en anglais : premenstrual dysphoric disorder, PMDD). Les symptômes de ce trouble sont surtout psychiques (ex. dépression, anxiété, difficultés à se concentrer, irritabilité, tension).

Diagnostic

Le médecin dispose de différentes méthodes pour diagnostiquer le syndrome prémenstruel, tout d’abord son expérience, une anamnèse, mais également l’utilisation de différents tests (comme la patiente qui doit tenir un journal où elle détaille le cycle menstruel et où elle inscrit les symptômes ressentis).
Relevons que le diagnostic est toujours l’affaire du médecin, il faut donc vous référer à lui.

Complications

Il n’y a à notre avis pas de risques graves, si ce n’est des complications psychiques engendrées par le syndrome prémenstruel comme la dépression ou la schizophrénie que le médecin devra prendre très au sérieux.
Notons toutefois que certaines maladies comme l’asthme, la dépression, diverses maladies psychiques, les maladies de la thyroïde, le syndrome de fatigue chronique peuvent être accentuées pendant la période précédent les règles.

Quand consulter son médecin ?

Nous vous conseillons de consulter un médecin (généraliste ou gynécologue) lorsque le syndrome prémenstruel vous handicape sérieusement et affecte donc votre vie de tous les jours. Si vous ne vous sentez pas bien à la fois physiquement (maux de tête) et psychiquement (déprime, dépression, anxiété) et que les symptômes persistent après les traitements classiques ou des bons conseils alors il faut aussi consulter sans plus attendre.

Traitements

Il existe différents traitements pour soigner le syndrome prémenstruel :

Contre les symptômes psychiques :

– contre la dépression, des antidépresseurs (notamment les inhibiteurs sélectifs des récepteurs de la sérotonine ou ISRS comme le citalopram, la fluoxétine ou encore la paroxétine). Ces médicaments pris généralement quotidiennement, parfois aussi pris seulement 2 semaines avant le début de chaque règle, sont souvent les traitements de première intention de troubles psychiques liés au syndrome prémenstruel ou au trouble dysphorique prémenstruel (en anglais : PMDD, lire aussi sous Symptômes ci-dessus)5 ;

–  contre l’anxiété, des benzodiazépines comme l’alprazolam ;

–  des techniques de relaxation.

Contre les symptômes physiques :

–  contre différents symptômes du syndrome prémenstruel : la prise par voie orale de médicaments à base de progestérone naturelle ou de synthèse ;

–  contre la tension mammaire, de la progestérone par voie locale (ex. en Suisse Progestogel® gel) ;

– contre différents symptômes du syndrome prémenstruel, de l’estradiol par voie locale (ex. en Suisse Oestrogel®) ;

–  contre les oedèmes : des veinotoniques ou des diurétiques (pour éliminer l’excès de fluides) comme la spironolactone ;

Pour lutter contre les douleurs et les maux de tête en particulier nous vous conseillons :

–  le paracétamol ;

–  l’ibuprofène principalement ou le naproxène. Il s’agira de prendre l’un de ces médicaments avant ou au début des règles6.

Phytothérapie et remèdes naturels

Certains remèdes naturels comme des plantes ou des nutriments ont su montrer une efficacité pour soigner naturellement le syndrome prémenstruel ou du moins apaiser certains symptômes :

Plantes médicinales :

– Le gattilier, à prendre sous forme de comprimés. Il s’agit d’une plante médicinale à l’efficacité prouvée contre le syndrome prémenstruel, selon un hors-série du magazine français Science & Vie paru en juillet 2020 citant des études scientifiques.

Soigner naturellement le syndrome prémenstruel

– L’onagre (huile d’onagre), à prendre sous forme de gélule ou capsule (1’000 mg d’huile d’onagre 3 fois par jour).

Onagre Soigner naturellement le syndrome prémenstruel

– Le cimicufuga (actée à grappe), à prendre sous forme de comprimé, gélule ou capsule.

cimicifuga-racine-grand

– L’alchémille, à prendre sous forme de tisane ou d’infusion.

alchémille Soigner naturellement le syndrome prémenstruel

Nutriments : minéraux et vitamines

La consommation d’acides gras essentiels (acide linoléique, etc) de façon quotidienne a montré un effet très favorable sur plusieurs symptômes du SPM, comme l’a montré une étude brésilienne parue début 2011.
Il semble que l’action des acides gras essentiels repose sur la prolactine, une hormone jouant un rôle dans les symptômes du SPM.

– Le calcium (Ca), à prendre par exemple sous forme de comprimé, comprimé effervescent, 1’200 mg par jour.

fer Soigner naturellement le syndrome prémenstruel– Le fer (Fe), la prise de 18 mg de fer (d’origine végétale, sous forme d’aliments ou de compléments alimentaires) chaque jour diminuait d’un tiers le risque de souffrir du syndrome prémenstruel. Découvrez plus d’informations à ce sujet dans la partie Remarques de notre page spéciale sur le fer

– Le magnésium (Mg), la prise de 400 mg de Mg chaque jour pourrait aider à diminuer certains symptômes du SPM comme la sensibilité dans les seins ainsi que la rétention d’eau.

– Le zinc (Zn), la prise de plus de 10 mg de Zn chaque jour diminuerait légèrement le risque de souffrir du syndrome prémenstruel. Découvrez plus d’informations à ce sujet dans la partie Remarques de notre page spéciale sur le zinc.

– La vitamine B6 (pyridoxine), à prendre sous forme de comprimé, 5 mg par jour.

– La vitamine D, cette vitamine en concentration élevée (et en association avec le calcium) semble avoir un effet positif sur le SPM7.

Vitamine B6 - Phytothérapie syndrome prémenstruel

Bons conseils

–  Un conseil général utile pour bien comprendre le syndrome prémenstruel est de tenir un journal détaillant votre cycle et les symptômes que vous ressentez. Vous pouvez après en parler avec votre médecin, cela l’aidera à poser le bon diagnostic et à trouver la meilleure thérapie pour vous.

–  Essayez de bien vous relaxer, reposez-vous suffisamment. Vous pouvez également prendre un bain pour vous détendre (par exemple avec de la lavande). Limitez le stress au maximum et dormez suffisamment. Des techniques de relaxation peuvent aussi avoir un effet très intéressant sur les différents symptômes de ce syndrome.

– Utilisez des thérapies naturelles (gattilier, onagre) en complément et surtout consommez suffisamment de minéraux, en particulier le fer, le zinc, le magnésium et le calcium.
A ingérer grâce à une bonne alimentation (riche en légumes frais ou en produits laitiers pour le calcium) ou par la prise de compléments alimentaires. Attention à ne pas consommer plus que la dose quotidienne recommandée (risque d’effets secondaires parfois sérieux), votre médecin ou nutritionniste pourront vous conseiller.

Prévention

–  Il est prouvé que faire régulièrement du sport ou du moins un peu d’exercice (marche) améliore et prévient le syndrome prémenstruel. Essayez de faire de l’exercice la plupart des jours de la semaine au minimum de 30 minutes à 1 heure8.

–  Adoptez une alimentation saine, c’est-à-dire riche en fruits et légumes et peu grasse. Essayez d’éviter le café, l’alcool et sel en excès (ces aliments peuvent favoriser le syndrome prémenstruel).

Prévention syndrome prémenstruel alimentation saine

Comme mentionné ci-dessus, consommez suffisamment de minéraux, en particulier le fer, le zinc, le magnésium et le calcium. A ingérer grâce à une bonne alimentation (riche en légumes frais ou en produits laitiers pour le calcium) ou par la prise de compléments alimentaires. Attention toutefois à ne pas consommer plus que la dose quotidienne recommandée (risque d’effets secondaires parfois sérieux), votre médecin ou nutritionniste pourront vous conseiller.
Consommez beaucoup de fruits, légumes et céréales.

–  La consommation d’acides gras essentiels a montré une grande efficacité sur les symptômes du SPM.

– Evitez la caféine et l’alcool9.

– Réduisez le stress en utilisant par exemple des techniques de relaxation, de respiration ou des massages. Dormez suffisamment. Tous ces conseils de réduction de la tension nerveuse permettent de diminuer les symptômes psychiques comme l’anxiété.

Sources & Références :
Mayo Clinic, Evolution Medicine & Public Health (DOI : 10.1093/emph/eoy018), “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).

Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédits photos :
Adobe Stock

Dernière mise à jour :
24.11.2023

Comment traduit-on le syndrome prémenstruel dans d’autres langues ?
  • Anglais : Premenstrual Syndrome (PMS)
  • Allemand : prämenstruelles Syndrom (PMS)
  • Italien : sindrome premestruale

Références scientifiques et bibliographie :

  1. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  2. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  3. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  4. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  5. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  6. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  7. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  8. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  9. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 15.01.2024
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