Asthme
Dernière mise à jour : 13.02.2024
Révision médicale : Xavier Gruffat, pharmacien
Résumé sur l’asthme
L’asthme est une maladie chronique des bronches qui se caractérise par des crises d’asthme avec une gêne respiratoire témoignant d’une contraction brutale des muscles commandant l’ouverture et la fermeture des bronches. Lors d’asthme un surplus de mucus est aussi produit1. Il s’agit d’une maladie non transmissible, c’est la maladie chronique la plus courante chez l’enfant. Elle survient par crises.
L’asthme est une maladie qui tue chaque jour dans le monde des dizaines de personnes. En conséquence, la maladie doit être prise très au sérieux autant par le patient que par l’équipe médicale.
Résumé en infographie :
Les causes ou plutôt les facteurs déclencheurs (en particulier de la crise d’asthme) peuvent être une allergie, la pollution comme des substances et particules inhalées ou encore certaines conditions climatiques comme le froid (lire ci-dessous sous Causes). L’hérédité joue un rôle clé dans l’apparition de l’asthme, on sait que les enfants de parents asthmatiques ont plus de risques de souffrir de cette affection.
Les principaux symptômes sont une gêne respiratoire (dyspnée), une sensation d’oppression dans la poitrine, la toux ou encore des sifflements pendant l’expiration.
Les principales complications de l’asthme sont l’asphyxie et donc une mort possible en cas d’absence de traitement adéquat.
Le traitement de l’asthme repose principalement sur deux types de médicaments : les bronchodilatateurs et les anti-inflammatoires (cortisone).
Il faut relever que le traitement varie en fonction du type d’asthme et surtout de l’intensité de la maladie. Pour les cas sévères la thérapie est bien entendu plus lourde. Le patient devra prendre ses médicaments tous les jours afin de prévenir toute crise d’asthme. Récemment de nouveaux traitements ont été mis sur le marché pour soigner l’asthme sévère ou encore de type allergique.
Mis à part le fait de prendre les médicaments pour prévenir ou soigner l’asthme de façon adéquate et régulière, les principaux conseils de thérapie et prévention de l’asthme sont: éviter de fumer et toujours limiter les facteurs déclencheurs. Par exemple si vous êtes allergique aux poils de chat, il faudra éviter de vous rendre par exemple dans une maison avec des chats. Les médecins recommandent de plus en plus de pratiquer régulièrement de l’exercice pour prévenir les crises d’asthme. Attention toutefois en cas d’asthme sévère, demandez toujours conseil à votre médecin avant de commencer la pratique de sport.
Journée mondiale de l’asthme : 7 mai
Définition
L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches, cette affection est caractérisée par des crises de dyspnée ou crises d’asthme (gêne respiratoire) sifflantes témoignant d’une contraction brutale des muscles commandant l’ouverture et la fermeture des bronches, auxquelles s’associent un œdème et une hypersécrétion des muqueuses des voies aériennes. L’asthme apparaît souvent dans l’enfance, mais il peut se développer à tout âge et est également fréquent chez les adultes2.
Lors de crise d’asthme, on observe un rétrécissement du calibre des voies de passage de l’air dans les poumons. On observe aussi souvent une toux et des expectorations visqueuses (mucus).
On distingue différentes formes d’asthme : l’asthme allergique (la forme la plus fréquente) avec une allergie aux pollens ou à la nourriture, l’asthme non allergique (pollution), l’asthme d’effort ou lié au sport, l’asthme lié au froid ou encore l’asthme aux médicaments.
Il est important, lors de suspicion de gênes respiratoires, de consulter un médecin, sans être alarmant il faut rappeler que l’asthme tue même dans les pays industrialisés et il ne faut pas prendre cette maladie à la légère. Beaucoup de personnes ne sont malheureusement pas conscientes qu’elles souffrent d’asthme.
Épidémiologie
On estime que 2 à 5% des adultes et 10% des enfants souffrent d’asthme.
– En France, plus de 4 millions le nombre de personnes souffrant d’asthme, comme l’a relevé Le Figaro en mai 2019 à l’occasion de la journée mondiale de l’asthme (07.05.2019). D’autres sources parlent de 5 à 6 millions de Français (8 à 10% de la population) souffrant d’asthme.
– Aux Etats-Unis, quelque 25 millions de personnes souffrent d’asthme. Cette maladie coûte environ 3’300 dollars par malade et par an en traitements médicaux, jours de travail et scolaires manqués et décès prématurés.
– Dans le monde, plus de 334 millions de personnes souffrent d’asthme2.
La fréquence de l’asthme est supérieure dans les pays à haut revenu comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni que dans les pays à revenu intermédiaire ou bas comme la Russie, la Chine ou l’Indonésie.
Dans 20% des cas, l’asthme est une forme sévère ou grave.
Mortalité de l’asthme
– En France, l’asthme tue plusieurs personnes par jour. Le journal Le Figaro estimait dans un article d’avril 2018 que l’asthme tue environ 2’000 personnes par an en France.
– Aux Etats-Unis on estime que l’asthme tuerait 5’000 personnes par an (soit un peu plus de 13 par jour).
– Au Brésil on estime que l’asthme tuerait 2’500 personnes par an (soit environ 7 par jour).
La majorité des décès liés à l’asthme, dans les pays industrialisés en tout cas, seraient liés à une mauvaise prise du traitement de fond de l’asthme (voir sous traitement asthme pour mieux comprendre la notion de traitement de fond). Les personnes arrêtent de prendre leur traitement préventif quotidien puis un jour survient une crise et la catastrophe arrive.
Il faut remarquer qu’une partie importante des décès liés à l’asthme concerne des personnes âgées et en particulier de plus de 75 ans.
Causes – Facteurs de risque
On ne sait pas encore exactement pourquoi certaines personnes vont développer de l’asthme et d’autres pas1, il est possible que cela soit une combinaison d’influence génétique (facteur héréditaire) avec des facteurs déclencheurs externes comme mentionnés ci-dessous.
Les principaux déclencheurs ou causes de l’asthme sont :
– Les allergènes : pollen, acariens, poils d’animaux, moisissures, poussière, etc.
– Les irritants chimiques (toxiques) ou polluants, en particulier des substances et particules inhalées comme la fumée de cigarette.
– L’effort (course à pied, sport), en association notamment avec le froid.
– Les facteurs émotionnels (notamment la peur de faire une crise) et le stress.
– Les infections respiratoires : le refroidissement, le rhume, la grippe ou les angines, notamment chez les enfants3.
– Les médicaments (par exemple les AINS : acide acétylsalicylique), voir la rubrique ci-dessous sur les médicaments et l’asthme.
– L’air froid, on sait qu’en hiver les crises d’asthme sont plus intenses.
– Les enfants nés par césarienne ont davantage de risques d’avoir de l’asthme que ceux nés par voie vaginale.
– Les enfants qui regardent beaucoup la télévision ont davantage de risques d’avoir de l’asthme, il semble que la sédentarité et le manque d’exercice physique influent sur le développement respiratoire, comme par ailleurs la pollution.
– Certains aliments comme les cacahuètes. Selon une étude publiée le 20 août 2016 dans la revue scientifique BMC Pediatrics, les enfants souffrant d’allergie alimentaire présentent un risque supérieur de développer de l’asthme. Environ 35% des enfants diagnostiqués d’allergie alimentaire souffrent actuellement ou développeront de l’asthme, le risque augmente encore plus lors d’allergies à plusieurs aliments. Ce taux de 35% représente le double de celui observé dans la population générale (sans allergie alimentaire). Lire davantage
– Un temps très humide (humidité de l’air très élevée).
– Certains parfums ou déodorants.
– Des brûlures d’estomac et notamment le reflux gastro-œsophagien (RGO), cela pourrait aggraver les symptômes de l’asthme.
– Des agents conservateurs comme les sulfites qu’on retrouve dans les boissons et aliments1.
– Des allergies aux animaux domestiques (chats, etc.).
– La poussière.
– Le cycle menstruel.
– De nombreuses maladies respiratoires infectieuses pendant l’enfance.
Conclusion
La connaissance du facteur déclenchant permet au patient de faire face plus facilement en agissant sur la prévention et de bien prendre ses médicaments.
Asthme et bactéries
– Selon des chercheurs suisses du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) les microbes dans les poumons protègent de l’asthme, en tout cas selon une expérience réalisée sur des souris. Il est possible que les premières semaines après la naissance décident déjà si l’on souffrira d’asthme ou non, selon une étude parue en mai 2014 dans la revue Nature Medicine.
– Pendant longtemps, on a considéré que le poumon était un organe stérile et aseptique. Ce n’est que récemment qu’il a été établi que, tout comme l’intestin ou la peau, notre organe respiratoire est colonisé par des bactéries. Des chercheurs autour de Benjamin Marsland, du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), ont maintenant démontré par des essais sur des souris, que ces microbes pulmonaires protègent de l’asthme allergique.
Asthme et médicaments, risques d’asthme avec médicaments
Les médicaments et l’asthme peuvent être une association dangereuse, surtout pour les personnes à risques.
Les médicaments de la classe des AINS (ibuprofène, diclofénac, acide acétylsalicylique) peuvent déclencher une crise d’asthme. Ces médicaments peuvent resserrer le diamètre des bronches aboutissant à une crise d’asthme.
En conséquence, lors de mal de tête il est préférable de prendre un médicament à base de paracétamol si vous êtes asthmatique plutôt qu’un AINS.
Si vous prenez des bétabloquants, il faudrait privilégier des bétabloquants sélectifs (parlez-en avec votre médecin). Les bétabloquants non-sélectifs peuvent également resserrer les bronches et déclencher une crise, ceci est en général bien connu du monde médical.
Il est aussi conseillé de bien soigner un rhume (par exemple par des lavages) et une toux pour les patients asthmatiques, car on s’aperçoit qu’il est important de libérer les voies respiratoires afin d’éviter de graves conséquences en cas de crise d’asthme.
Personnes à risque
Les enfants sont deux fois plus touchés par l’asthme que les adultes.
Il est difficile de distinguer un groupe de personnes à risques, mis à part les personnes allergiques.
Allergie et alimentaire et asthme
Selon une étude publiée le 20 août 2016 dans la revue scientifique BMC Pediatrics, les enfants souffrant d’allergie alimentaire présentent un risque supérieur de développer de l’asthme. Environ 35% des enfants diagnostiqués d’allergie alimentaire souffrent actuellement ou développeront de l’asthme, le risque augmente encore plus lors d’allergies à plusieurs aliments. Ce taux de 35% représente le double de celui observé dans la population générale (sans allergie alimentaire).
Symptômes
Les symptômes typiques de l’asthme sont :
– Une gêne respiratoire ou dyspnée (qui apparaît sous forme de crise, la fameuse crise d’asthme)
– Une sensation d’oppression dans la poitrine
– Une toux (par ex. accompagnée de crachements ou de glaires). La toux est souvent aggravée par un épisode de grippe ou de refroidissement.
– Des sifflements pendant l’expiration
– Des insomnies (troubles du sommeil) provoqués par les gênes respiratoires ou la toux
– Une fatigue diurne
– Une baisse de l’activité et un absentéisme à l’école et au travail.
Il faut savoir que les symptômes de l’asthme peuvent se manifester plusieurs fois par jour ou par semaine. L’intensité varie d’un individu à l’autre.
Les médecins distinguent également différents paliers de l’asthme (sévérité de l’asthme), cela permet de prescrire le traitement le plus adapté.
Paliers de l’asthme
On distingue pour simplifier 3 paliers (parfois on parle de 4 paliers).
– L’asthme léger : ce stade nécessite en général la prise de médicament contre l’asthme environ trois fois par semaine.
– L’asthme de sévérité moyenne : la prise de médicaments peut aller jusqu’à trois à quatre fois par jour, utilisation essentiellement de sprays ou de comprimés.
– L’asthme sévère : la prise de médicament peut aller jusqu’à trois à quatre fois par jour, comme utilisation de sprays, comprimés, etc. Il s’agit comme on le voit d’un traitement lourd.
Crise d’asthme
Que se passe-t-il en cas de crise ?
En cas de crise d’asthme les muscles lisses des bronches se contractent brutalement sous forme de spasme, ce qui engendre une inflammation avec ensuite un œdème et une hypersécrétion de mucus au niveau des tissus qui entourent les voies respiratoires.
Ce processus réduit le diamètre des bronches et provoque des difficultés respiratoires. La personne devant notamment faire beaucoup plus d’effort pour permettre la circulation de l’air dans les poumons, que cela soit pour faire entrer l’air ou le faire sortir.
Quand survient en général une crise d’asthme ?
Chez les adultes la crise d’asthme a tendance à survenir le soir ou la nuit.
En plus des symptômes mentionnés ci-dessus (gênes, toux, sifflements) quels sont les signes avant-coureurs d’une crise d’asthme ?
Avant une crise d’asthme le patient peut ressentir également des maux de tête, des troubles digestifs, avoir des éternuements ou encore des démangeaisons sur le corps.
Diagnostic
Le diagnostic de l’asthme repose sur un diagnostic médical. Le médecin vous posera notamment différentes questions sur votre respiration, si vous toussez la nuit, etc.
Peak flow
Outre l’anamnèse (histoire médicale de la maladie) il peut également s’aider d’un débitmètre de pointe (peak flow meter) qui permet d’effectuer des mesures du volume expiré et donne de bonnes indications sur la capacité respiratoire. En général l’asthmatique effectue les mesures avec le débitmètre de pointe chez lui sur plusieurs jours et note les résultats. Le médecin les analysera et pourra prescrire, en fonction du résultat, le meilleur traitement.
D’autres méthodes de diagnostic peuvent être la détection d’allergènes (par différents tests) ou des radiographies des poumons et bronches.
Spiromètre (en anglais : spirometry)
La méthode la plus parfaite pour diagnostiquer l’asthme est le spiromètre, comme le relève une étude publiée en janvier 2017 dans le Journal of the American Medical Association par l’Université d’Ottawa au Canada. Le spiromètre va en particulier mesurer la largeur des bronches.
Cette étude canadienne a notamment montré que 33% des adultes diagnostiqués d’asthme par leur médecin ne souffraient en fait pas de la maladie, une fois que des tests avec notamment le spiromètre avaient été réalisés. Lire davantage sur cette étude
CT Scan
Un scanner des poumons (CT Scan) peut être un moyen d’aide au diagnostic possible, notamment lors d’asthme sévère, selon une étude publiée en 2012 dans le journal scientifique Current Opinion in Pulmonary Medicine (DOI : 10.1097/MCP.0b013e32834db255).
Complications
Les complications de l’asthme sont bien entendu de graves troubles respiratoires menant dans certains cas, par ex. en cas de non-respect du traitement à l’asphyxie et donc à la mort.
En France, l’asthme tuerait plusieurs personnes par jour. Il s’agit d’une maladie à prendre très au sérieux.
Une étude de la Mayo Clinic (Etats-Unis) publiée fin 2015 a montré que les asthmatiques présentaient 70% plus de risque de souffrir de zona que ceux ne souffrant pas d’asthme. Cette étude a été publiée dans la revue spécialisées Journal of Allergy and Clinical Immunology (JACI).
Asthme et Covid-19
L’asthme augmente plutôt légèrement le risque de complication du nouveau coronavirus (Covid-19), comme le rapporte plusieurs médias. Mais une étude publiée en juillet 2020 estime que l’asthme ne présente pas de risque particulier de complications. En effet, les personnes asthmatiques ne semblent pas courir un risque plus élevé de présenter une forme grave ou de mourir à cause du Covid-19 selon les chercheurs de Rutgers dans un article publié dans le Journal of Allergy & Clinical Immunology (DOI : 10.1016/j.jaip.2020.06.008) le 6 juillet 2020. Les auteurs évoquent cependant la nécessité d’études plus approfondies sur la question. Bien qu’il n’existe pas assez de données pour expliquer cette situation, il est possible que la vigilance en matière d’hygiène personnelle et de distanciation sociale y joue un rôle. Les corticostéroïdes inhalés pourraient également réduire la capacité du virus à établir une infection, mais des études ont montré que les stéroïdes peuvent aussi diminuer la réponse immunitaire et aggraver la réponse inflammatoire. D’autres facteurs comme l’influence de l’âge, la présence d’un taux anormalement élevé d’un type de globules blancs qui aident l’organisme à combattre l’infection ou la présence d’un enzyme bénéfique pour éliminer les virus respiratoires sont mentionnées dans cette étude.
Quand consulter son médecin ?
Il faut absolument consulter un médecin lorsque vous avez des problèmes à respirer. En particulier si la valeur du débimètre de pointe (peak flow meter) se trouve en dessous de 50% de votre valeur habituelle (il s’agit dans ce cas d’une urgence). Notons que l’asthme est une maladie chronique qui nécessite un suivi régulier de la part du médecin.
Attention, liste non exhaustive, pour tout symptôme suspect, consultez un médecin.
En cas de symptôme d’asthme sévère, consultez immédiatement un médecin.
Traitements (médicaments)
Les médicaments à disposition pour soigner l’asthme dépendent de la gravité de la maladie, ils sont toujours prescrits par un médecin. La prévention et le contrôle à long terme sont essentiels pour arrêter les crises d’asthme avant qu’elles ne se déclenchent1.
Comme toujours en médecine on essayera de trouver la cause qui déclenche l’asthme et de soigner en fonction de cette cause.
Il existe trois grandes familles ou types de médicaments pour soigner l’asthme.
Médicaments de contrôle à long terme (en anglais : long-term control medications)
Les médicaments de contrôle à long terme réduisent l’inflammation des voies respiratoires. Ces médicaments sont la pierre angulaire (cornerstone) du traitement de l’asthme1.
– Corticoïdes inhalés
Pour un asthme de sévérité moyenne on utilisera un anti-inflammatoire du type des glucocorticoïdes, à base de cortisone inhalée en spray (ex. budésonide, fluticasone propionate, ciclesonide, béclométasone ou mométasone1). La cortisone inhalée n’a pas les effets secondaires de ceux pris en comprimés, car la cortisone ne passe pas dans la circulation sanguine, toutefois un effet secondaire possible de la cortisone inhalée peut être la possibilité de développer un muguet, c’est pourquoi il est conseillé de prendre les sprays avec cortisone avant le repas ou de boire et se rincer la bouche après l’absorption du spray.
– Antagonistes des récepteurs des leucotriènes
Pour soigner l’asthme, le médecin peut aussi prescrire des antagonistes des récepteurs des leucotriènes (en anglais : leukotriene modifiers) comme le montélukast (ex. Singulair et génériques), le zafirlukast (non disponible en Suisse début 2024, mais disponible aux Etats-Unis) ou le zileuton (non disponible en Suisse début 2024, mais disponible aux Etats-Unis)1.
Le montélukast peut servir comme alternative ou complément aux glucocorticoïdes dans la thérapie de l’asthme4.
– Bronchodilatateurs de type béta-2-mimétiques
Les bronchodilatateurs (béta-2-mimétiques ou en anglais : long-acting bet agonists) : salmetérol, formotérol, etc.). Il est recommandé de les prendre en association avec un corticostéroïde inhalé1.
– Théophylline.
La théophylline est un médicament en prise quotidienne sous forme de comprimé (cachet) qui aide à détendre les muscles autour des voies respiratoires. La théophylline est de moins en moins utilisée pour soigner l’asthme, notamment à cause d’un risque de toxicité élevé si on dépasse la dose thérapeutique. Certains spécialistes recommandent de ne plus utiliser ce médicament.
– Biologiques contre l’asthme sévère
Il existe des médicaments nommés biologiques pour soigner l’asthme sévère. L’omalizumab (vendu sous le nom de Xolair® en France et en Suisse, du laboratoire Novartis) est un médicament appartenant à cette nouvelle génération de traitement, il est utilisé selon nos informations sous forme injectable chaque 2 semaines et pour des cas bien précis d’asthme. Le désavantage est le coût élevé de ces médicaments biologiques. Parlez-en à votre médecin pour davantage d’informations sur ces nouveaux traitements.
Médicaments à effet rapide (en anglais : quick-relief medications)
Ces médicaments sont pris pour soulager rapidement et à court terme les symptômes d’une crise d’asthme1.
– Bêta-agonistes à courte durée d’action
Les bêta-agonistes à courte durée d’action (en anglais : short-acting beta agonists) agissent en quelques minutes pour soulager les symptômes. Ils incluent les molécules suivantes : salbutamol (en anglais : albuterol), levalbutérol ou pirbutérol. Le salbutamol appartient à la famille des “short acting beta agonist” (SABA), des bronchodilatateur dits sympathomimétiques.
– Anticholinergiques
En cas d’asthme sévère le tiotropium (bromure de tiotropium) un médicament de type anticholinergique de longue durée d’action peut être utilisé. Mais ce médicament est surtout utilisé contre la BPCO. Un autre anticholinergique (en anglais : anticholinergic agent) est l’ipratropium (Atrovent®). Ces médicaments agissent rapidement pour détendre immédiatement les voies respiratoires, facilitant ainsi la respiration1.
– Corticoïdes en prise orale ou injectés
Lors d’asthme grave (severe asthma) des corticoïdes comme la prednisone ou la méthylprednisolone en prise orale ou en injection peuvent être utilisés. Ces médicaments sont pris seulement sur une courte durée.
Médicaments lors d’allergie (en anglais : allergy medications)
Un asthme allergique peut se soigner avec des médicaments antiallergiques comme les antihistaminiques ou des décongestionnants.
En cas d’asthme allergique, en particulier à un allergène bien précis, il peut aussi être possible de faire une cure de désensibilisation. L’avantage de ce traitement est qu’il soigne la cause. Cette méthode fait toutefois l’objet de controverses, certains scientifiques doutent de sa réelle efficacité.
Remarques sur les traitements de l’asthme
– Dans les cas d’asthme de sévérité moyenne et surtout grave, le traitement de l’asthme devra être pris dans la plupart des cas tous les jours, même en cas d’absence de crise. On parle alors de traitement de fond (un traitement pour prévenir des crises d’asthme). Attention, l’instauration d’un traitement de fond et du traitement en cas de crise doit être effectuée uniquement avec l’aide d’un médecin.
– La thérapie de l’asthme peut varier entre un enfant (en particulier de moins de 5 ans) et un adulte. On sait par exemple qu’avant l’âge de 5 ans on doit administrer les bronchodilatateurs seulement par nébulisation.
– Comme on l’a déjà vu dans ce dossier, l’asthme tue (en France plusieurs personnes par jour) Il est donc important de bien connaître sa posologie (quand prendre ses médicaments et comment), en cas de doute, parlez-en à votre médecin ou pharmacien.
Bons conseils
– Si vous prenez un traitement à base de cortisone sous forme de spray, afin d’éviter le développement de muguet (un effet secondaire fréquent), rincez-vous la bouche avec du liquide ou mangez quelque chose après avoir inhalé la cortisone afin d’éliminer les restes de cortisone dans la bouche.
– En cas de crise d’asthme sur une île déserte ou dans un endroit perdu (seulement si vous n’avez pas vos traitements habituels), vous pouvez toujours boire un café fort, en effet la caféine a un effet proche de la théophilline (molécule pour soigner l’asthme) et peut ainsi légèrement aider à dilater les bronches.
– Il est important d’utiliser un peak-flow (débitmètre de pointe) pour mesurer et diagnostiquer votre niveau de l’asthme. Il s’agit d’un appareil qui mesure le volume d’air expiré, et ainsi en fonction du volume vous pourrez adapter votre thérapie. Une aide précieuse pour les asthmatiques.
– Fruits et légumes
Selon des chercheurs suisses du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), manger des fruits et légumes riches en fibres pourrait avoir un effet préventif contre l’asthme allergique en modifiant la flore microbienne. Chez des femmes enceintes, cette protection pourrait se propager aux nouveau-nés.
Une étude française publiée en juillet 2018 est venue confirmer les résultats des scientifiques suisses. En effet, les personnes qui ont une alimentation saine notamment riche en fruits, légumes et céréales complètes ont moins souvent des symptômes d’asthme et ont un meilleur contrôle de la maladie. Cette étude française, sous la direction du Dr Roland Andrianasolo de l’Inserm, Inra et Paris 13, renforce les preuves qu’une alimentation saine limite les symptômes de l’asthme et agit également en prévention de nouvelles crises. Pour arriver à ces conclusions les chercheurs français ont analysé les données de plus de 34’000 adultes français qui avaient répondu à un questionnaire détaillé sur la respiration en 2017 (NutriNet-Santé). Parmi ces personnes interrogées, 28% de femmes et 25% d’hommes souffraient, selon les chercheurs, d’au moins un symptôme de l’asthme. Après des ajustements statistiques les chercheurs ont constaté que les hommes qui avaient une alimentation saine avaient 30% en moins de risque de souffrir de symptômes de l’asthme, chez les femmes ce chiffre était de 20%. Un autre résultat intéressant de cette étude est que pour les hommes qui mangeaient sainement le risque d’avoir des symptômes de l’asthme difficiles à contrôler étaient 60% plus bas que les autres hommes interrogés, chez les femmes ce chiffre était de 27%. Les fruits et légumes sont riches en nutriments aux propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires, ce qui semble expliquer l’action positive sur les symptômes de l’asthme. Selon les chercheurs d’autres études, notamment réalisées sur une longue période (ex. plusieurs années) sont toutefois nécessaires pour confirmer ces résultats. Cette étude française a été publiée online le 11 juillet 2018 dans le journal scientifique European Respiratory Journal (DOI : 10.1183/13993003.02572-2017).
– Evitez de fumer.
– Asthme et vitamine D
Une étude publiée en octobre 2016 dans le cadre de la Cochrane Review a montré que la prise de vitamine D sous forme de complément alimentaire chez des asthmatiques, en plus d’un traitement standard contre l’asthme, diminuait de façon significative le risque de graves crises d’asthme, sans provoquer des effets secondaires. Ce travail de recherche qui a passé au crible 9 études cliniques a été mené par un spécialiste de l’asthme, le Prof. Adrian Martineau de la Queen Mary Universitiy à Londres. Lire davantage au sujet de cette étude
Prévention
– Même si nous nous répétons, il est important de rappeler ici que la meilleure prévention de l’asthme est de respecter parfaitement la thérapie instaurée par le médecin. En effet, si votre médecin vous demande de prendre vos médicaments tous les jours (traitement de fond), il faut absolument suivre ces recommandations. La plupart des cas de décès à cause de l’asthme sont liés à un non-respect de la prise des médicaments.
– Si vous avez des enfants en bas âge, il ne faut absolument pas fumer autour d’eux (donc ne pas fumer dans la maison), il est prouvé que la fumée de cigarette favorise le développement de l’asthme chez l’enfant, ce risque serait multiplié par cinq. Lire aussi notre dossier pour arrêter de fumer
– Evitez tout contact avec les allergènes, ceux-ci peuvent déclencher une crise d’asthme. Notez un risque particulier avec les chats notamment si vous êtes allergique, car les poils (ou plutôt la salive du chat qui se trouve sur les poils) sont très allergisants et peuvent provoquer une crise d’asthme sévère. Evitez d’acheter des habits ou meubles à base de produits d’animaux (fourrures par exemple).
– Pour limiter le risque d’allergie, utilisez de préférence des produits de nettoyage naturels plutôt que chimiques pour nettoyer votre maison ou appartement. Pour nettoyer votre maison ou appartement, utilisez de préférence un aspirateur avec si possible un petit filtre à particule pour bien enlever toutes les poussières.
– Il est conseillé de pratiquer du sport, de préférence un sport d’endurance. Le sport par excellence est la natation, surtout si elle pratiquée dans une atmosphère chaude et humide. Evitez par exemple la course à pied l’hiver qui peut déclencher un asthme à l’effort dû au froid ainsi que les sports d’efforts soudains. En cas d’asthme sévère, demandez conseil à votre médecin avant d’entreprendre des exercices physiques intenses.
– Les brûlures d’estomac et notamment le reflux gastro-oesophagien (RGO) pourraient aggraver les symptômes de l’asthme et endommager les poumons. Soigner le RGO pourrait ainsi améliorer l’asthme, parlez-en avec votre médecin traitant.
– Essayez de perdre du poids, on sait que le surpoids peut aggraver les crises d’asthme.
– Limitez les infections respiratoires et ses maladies comme la pneumonie, la bronchite ou la toux. Ces infections peuvent aggraver l’asthme en obstruant les voies respiratoires.
– Maintenez les draps et housses de couette propres, aérez chaque fois que vous le pouvez (si possible pendant un moment chaque jour) en les laissant à l’air libre et au soleil.
– L’air conditionné (en anglais : air conditioner) peut être bénéfique en cas d’asthme en réduisant l’humidité de l’air (un facteur de risque). Dans des pays chauds, l’air conditionné permet de pouvoir fermer les fenêtres pour éviter l’entrée d’allergènes (pollen par exemple). Vous pouvez aussi utiliser un ventilateur, dans ce cas fermez aussi bien les fenêtres.
– Evitez si possible d’utiliser des tapis ou rideaux trop grands, car ils peuvent retenir un nombre important de poussière et peuvent faciliter la présence d’acariens.
– Un séjour en altitude (1300 mètres d’altitude ou plus) peut aider à lutter contre certaines formes d’asthme, notamment chez les enfants. Car on sait qu’à haute altitude les acariens ne survivent pas et les pollens sont plus rares3.
Allaitement et asthme
Selon une étude publiée en 2017, l’allaitement maternel prolongé et exclusif des nourrissons était associée à une réduction du risque de développer un eczéma atopique plusieurs années après à l’adolescence, mais semblait n’avoir aucun effet protecteur sur la fonction pulmonaire et l’asthme. Ce travail de recherche a été réalisé en Biélorussie sur 13’557 adolescents nés 16 ans avant que leurs mères participent à un essai de promotion de l’allaitement maternel dans les maternités et cliniques affiliées biélorusses. Cette étude a été publiée le 13 novembre 2017 dans le journal scientifique JAMA Pediatr. (DOI :10.1001/jamapediatrics.2017.4064).
– En plus d’améliorer les symptômes (lire ci-dessus sous Bons conseils), une alimentation saine riche en fruits et légumes aide, selon une étude française (DOI : 10.1183/13993003.02572-2017) à prévenir l’asthme. Les scientifiques ont constaté que les hommes qui avaient une alimentation saine avaient 30% en moins de risque de souffrir de symptômes de l’asthme, chez les femmes ce chiffre était de 20%. Plus d’informations sur cette étude dans la rubrique Bons conseils ci-dessus, sous Fruits et légumes.
Nom en anglais de la maladie :
Asthma = asthme
Asthma flare-up, asthma attack = crise d’asthme
Lire aussi :
Bronchodilatateurs
News (actualités) sur l’asthme
– Asthme, 33% des adultes diagnostiqués à tort
– La vitamine D diminuerait les crises d’asthme
Crédits photos et Infographies :
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl
Historique de la révision médicale du dossier, auteurs et correcteurs :
– 13.02.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision médicale complète du dossier, y compris infographie)
– 26.04.2023 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
Références scientifiques et bibliographie :
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- Article de la Mayo Clinic datant du 26 avril 2023, site accédé par Creapharma.ch le 26 avril 2023 et le lien marchait à cette date
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015.
- Livre en allemand : Taschenatlas Pharmakologie (Atlas de poche de pharmacologie), Lutz Hein – Jens W. Fischer, 8ème édition (8. Auflage), Thieme, 2020 – Remarque : une édition de ce livre existe aussi en français mais souvent il y a un retard dans les différentes mises à jour (éditions).