Dépression

Résumé sur la dépression

Dépression résuméLa dépression ou dépression nerveuse est une maladie chronique toujours plus fréquente, en particulier dans le monde occidental. Le stress ou encore la solitude croissante sont probablement deux éléments importants de cette véritable épidémie mondiale. Selon l’OMS, en 2030 elle pourrait même devenir la maladie la plus fréquente au monde, devant certaines maladies cardiovasculaires. Actuellement plus de 5% de la population mondiale est touchée par la dépression, les femmes davantage que les hommes.

résumé dépressionLes causes de la dépression sont nombreuses comme des influences externes (deuil, solitude), des origines génétiques, la consommation de certaines substances comme des drogues, l’alimentation, le stress, certaines maladies, etc. Au niveau physiologique, la dépression serait causée par un déséquilibre hormonal dans le cerveau (mais cette hypothèse a été remise en cause par une grande étude publiée en 2022 (DOI : 10.1038/s41380-022-01661-0). Des chercheurs avancent toujours plus une cause inflammatoire chez certains patients.

Une dépression se caractérise par un état pathologique avec une humeur triste et douloureuse, associée à une réduction de l’activité psychologique et physique. D’autres symptômes sont souvent associés comme l’insomnie ou l’anxiété.

Il faut bien distinguer une tristesse passagère après des moments difficiles de la vie (deuil, rupture amoureuse menant à un chagrin d’amour, chômage) d’une dépression. Dans ce dernier cas les symptômes de tristesse durent de nombreux mois, voire des années et les motifs sont plus durs à identifier que lors d’un moment de tristesse.

Le diagnostic de la dépression s’effectue en général par un médecin généraliste ou par un psychiatre. Le généraliste ou médecin de famille fera souvent une ordonnance pour des antidépresseurs alors que le psychiatre pourra pratiquer une psychothérapie et/ou utiliser des médicaments contre la dépression. De ce fait, certaines personnes estiment que la dépression devrait plutôt être soignée par un psychiatre, pour avoir une thérapie plus complète et efficace.

La dépression peut être une maladie potentiellement très grave, menant jusqu’au suicide. Il est donc très important pour toute personne souffrant de cette maladie de se faire suivre par un médecin. L’entourage devra aussi forcer toute personne avec des symptômes dépressifs à consulter un médecin.

Les principaux traitements de la dépression sont la prise de médicaments et/ou une psychothérapie.

Pour les médicaments, qui portent le nom d’antidépresseurs, les médecins disposent de nombreuses molécules. Ces traitements sont en général bien supportés par les patients avec un effet scientifiquement prouvé.

Probablement la classe de médicaments les plus utilisés sont les ISRS (inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine) comme la fluoxétine, le citalopram ou la paroxétine. Davantage d’informations sur notre page sur les antidépresseurs 

dépression millepertuisIl existe aussi des méthodes alternatives pour soigner cette maladie comme un changement du style de vie (pratiquer plus d’exercice) ou la phytothérapie, en particulier le millepertuis. Attention la prise de cette plante est réservée pour les cas de dépression légères à modérées. Une étude publiée en 2017 a montré que la chlorure de magnésium pourrait agir comme antidépresseur (lire davantage à ce sujet).

Pour prévenir et soigner la dépression il existe différents conseils efficaces pour compléter la thérapie classique comme faire de l’exercice régulièrement, s’exposer au soleil ou lutter contre la solitude.

Définition

La dépression ou dépression nerveuse se caractérise par un état pathologique avec une humeur triste et douloureuse associée à une réduction de l’activité psychologique et physique. La personne atteinte de dépression se sent impuissante et la maladie est souvent accompagnée d’autres symptômes comme de l’anxiété ou de l’insomnie.

Selon l’OMS, la dépression appartient aux trois maladies aggravant le plus la qualité de vie des gens.

Relevons aussi que la dépression touche davantage les femmes que les hommes.

A l’époque on qualifiait la dépression de mélancolie.

Epidémiologie

– Selon l’OMS on estime que 350 millions de personnes, soit environ 5% de la population mondiale, souffrent chaque année de dépression [source: OMS, chiffres de 2012]. Certaines sources estiment exactement à 4,4% le nombre de personnes qui souffrent de dépression dans le monde.

dépression statistique

– Aux Etats-Unis on estime que 7% de la population souffre de dépression.

– La Suisse, selon des chiffres de juin 2013, a enregistré sur un an une prévalence de la dépression de 5,1% (6,2% pour les femmes et 3,9% pour les hommes). Cela correspond à environ 360’000 personnes touchées chez les plus de 15 ans.

En Suisse, 8% de la population âgée de plus de 15 ans avait déjà subi un traitement pour surmonter une dépression en 2007 [ source: ATS].

Une autre étude parue en juin 2013 a montré qu’environ 16% des Suisses disent souffrir de symptômes dépressifs légers tels que manque d’énergie, troubles du sommeil ou perte d’appétit, selon une étude de l’Observatoire suisse de la santé (Obsan). Les personnes touchées se retrouvent le plus souvent en situation d’incapacité de travail ou de baisse de productivité.

– En France, on estime que la dépression touche environ 8% de la population âgée de 15 à 75 ans, les femmes étant 2 fois plus touchées que les hommes.

– En Italie, une étude parue en octobre 2014 a montré qu’environ 8% de la population souffre de dépression. En 10 ans (2004 à 2014), le taux de dépression a doublé en Italie.

– Au Japon on estime que 4,5% de la population souffre de dépression.

– Au Brésil, des chiffres de 2017 estiment que 12 millions de Brésiliens souffrent de dépression soit environ 6% de la population.

Lire aussi : La dépression affecte le cerveau des hommes et des femmes différemment 

Causes

Derrière la dépression se cachent des causes très différentes.

– Des causes externes : deuil, stress (y compris stress au travail, voir aussi le syndrome du burnout), problèmes professionnels ou de la vie privée comme un divorce, de la solitude ou une rupture amoureuse menant à un chagrin d’amour. Le risque de dépression augmente de 20 fois pendant l’année qui suit la rupture amoureuse, selon la Dr Leonie Koban de l’Université du Colorado à Boulder qui s’exprimait dans un communiqué de presse d’une étude scientifique publiée en avril 2017. Lire aussi : Chagrin d’amour, la science commence enfin à prendre ce problème au sérieux

Début 2012 une étude britannique a montré que les fonctionnaires travaillant au moins onze heures par jour courent deux fois plus de risques de souffrir de dépression grave que leurs collègues s’acquittant de sept à huit heures quotidiennes. L’excès de travail est donc un facteur de risque pour la dépression.

– Des causes hormonales : grossesse, ménopause, problèmes liés à la glande thyroïde.

– Des problèmes physiques ou des maladies comme l’AVC, des infections, le zona, etc.

– Des facteurs génétiques (héréditaires).

– Un manque de lumière du soleil. Lire aussi notre dossier sur la luminothérapie et la dépression saisonnière.

– Âge avancé.

dépression causes– La consommation excessive de substances toxiques comme l’alcool, certains médicaments ou le cannabis (en général lors d’une consommation sur plusieurs années).

– Une étude parue en 2009 a également montré que la dépression pouvait être causée chez les jeunes adultes par une exposition trop importante à la télévision ou à l’ordinateur, cela semble plus marqué chez les hommes que chez les femmes.

– Une mauvaise alimentation : une étude espagnole de 2011 (janvier) a montré que la consommation d’acides gras trans et de graisses saturées, tels que contenus dans les frites, accroît le risque de dépression. A l’inverse, l’huile d’olive et d’autres produits contenant des graisses insaturées réduisent le risque de maladie mentale.

– L’inflammation. Certains chercheurs estiment que la dépression pourrait avoir, chez certains patients, une origine inflammatoire. En effet, des scientifiques ont observé que 40% des malades psychiatriques (y compris la dépression) avaient des taux trop élevés de molécules typiques d’une réaction inflammatoire (ex. cytokine, protéine C réactive) dans leur sang.
C’est pourquoi des psychiatres n’hésitent plus à prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’aspirine ou le célécoxib pour soigner la dépression. Lire davantage dans la partie Traitement dépression
Seul un médecin pourra poser un diagnostic exact en fonction de la cause de la dépression et proposer une thérapie efficace, nous vous conseillons donc de consulter au plus vite un médecin en cas de dépression suspectée.

– Effets secondaires de certains médicaments comme par exemple les contraceptifs hormonaux, les médicaments pour la tension artérielle et le cœur, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) comme l’oméprazole, les antiacides et les analgésiques.
Selon une étude publiée le 12 juin 2018 dans le Journal of the American Medical Association (DOI : 10.1001/jama.2018.6741) et menée par les chercheurs de l’Université de l’Illinois à Chicago, plus de 200 médicaments d’ordonnance couramment utilisés ont comme effets secondaires potentiels la dépression ou le suicide. Les résultats montrent que l’utilisation concomitante de plusieurs de ces médicaments, appelée polypharmacie (polymédication), est associée à une plus grande probabilité de dépression. Lire davantage

Origine physiologique de la dépression
Au niveau physiologique, la dépression serait  en partie causée par un déséquilibre hormonal dans le cerveau. Certains scientifiques estiment que des neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine (lire aussi antidépresseurs ISRS) ou la noradrénaline pourraient jouer un rôle clé au niveau du cerveau. Mais cette hypothèse a été remise en cause par une étude publiée le 20 juillet 2022 dans le journal scientifique Molecular Psychiatry (DOI : 10.1038/s41380-022-01661-0). D’autres scientifiques sont plus prudents et émettent quelques doutes sur les mécanismes et les origines biochimiques de la dépression, ils estiment que la dépression reste une maladie encore mal connue.

Personnes à risque dépression

Des personnes qui viennent de perdre un être cher, qui sont stressées au travail, des dépendants à l’alcool ou à des drogues sont plus susceptibles de développer une dépression.

Symptômes

dépression symptôme

La dépression est difficile à reconnaître, car elle peut se confondre avec une déprime ou tristesse passagère, cette dernière dure en général quelques jours seulement.

Une dépression s’inscrit souvent dans la durée (plusieurs semaines ou mois) et est souvent associée à de l’anxiété. C’est d’ailleurs souvent difficile pour le médecin de distinguer la dépression de l’anxiété.

Des troubles du sommeil et des douleurs sont souvent présentes en cas de dépression.

Dans le détail, les principaux symptômes de la dépression sont les suivants:

– signes physiques: le sommeil est souvent perturbé avec de l’insomnie, la personne déprimée va se réveiller très tôt dans la nuit (de minuit à 4 heures du matin) et le sommeil peut être associée à des rêves angoissants. Parmi les divers symptômes physiques notons aussi un manque d’appétit (qui se caractérise par une perte de poids), des troubles digestifs, une perte de désir sexuel (libido), de la fatigue ou une perte d’énergie.

– signes psychiques (changement de l’humeur): on observe souvent un sentiment constant de manque de plaisir (la personne ressent une perte d’intérêt pour la plupart des activités quotidiennes), une tristesse, un certain désespoir ou encore une difficulté à exprimer ses sentiments. L’anxiété est très souvent présente.

La réalisation des tâches quotidiennes devient pénible et nécessite un grand effort.

On observe aussi un renfermement social et des changements dans les relations avec l’entourage.

– signes psychomoteurs: on observe un ralentissement général dans les actions physiques ou mentales. Le mouvement est souvent ralenti et l’attitude différente, notamment au niveau de l’expression du visage avec par exemple un regard absent.

– pensées négatives: des pensées négatives se produisent à plusieurs reprises, parfois associées avec une diminution de la perception de la réalité. Dans certains cas, des pensées suicidaires peuvent apparaître.

Un dépistage tôt de la maladie (consulter au plus vite un médecin) est fortement recommandé. En fait bien souvent le patient dépressif est envoyé chez le médecin par sa famille ou ses proches, car il a lui-même perdu le sens de l’analyse.

Il faut savoir qu’il existe différentes formes de dépression et les pathologies peuvent être très variables selon chaque cas: en plus de la dépression nerveuse dite classique, notons aussi la dépression post-partum (baby-blues), les troubles bipolaires (maniaco-dépression), la dépression saisonnière ou troubles affectifs saisonniers (TAD), le syndrome prémenstruel, épuisement vital, etc.

Dépression chez les seniors

La dépression chez les personnes âgées mérite d’être décrite séparément et avec des critères de jugement différents des autres formes de dépression.

Chez le sujet âgé, il est souvent difficile de reconnaître une dépression, parce que les symptômes de cette maladie sont souvent confondus avec les processus normaux du vieillissement typiques de cet âge et avec certaines maladies comme celles de Parkinson ou d’Alzheimer.

Il faut savoir qu’à un âge avancé, l’activité du cerveau ralentit, en raison d’une diminution de l’apport d’oxygène, ceci peut favoriser le développement d’une dépression.

Les personnes âgées sont souvent confrontées à des situations difficiles et douloureuses comme la perte d’êtres chers, l’apparition de maladies physiques ou encore la difficulté de donner un sens à l’existence. L’isolement social, la solitude ou le manque de soutien des membres de la famille sont aussi des facteurs aggravants dans nos sociétés modernes et occidentales.

Diagnostic

Il existe différentes méthodes pour diagnostiquer une dépression.

Une méthode intéressante mise au point par une équipe de médecins suisses en 2012 repose sur un test rapide qui permet aux médecins généralistes de détecter la dépression à l’aide de deux questions simples: “durant le mois qui a précédé, vous êtes-vous senti souvent triste, déprimé ou désespéré?” et “avez-vous ressenti un manque d’intérêt et de plaisir dans la plupart des activités que d’habitude vous appréciez?”.

Le test est considéré comme positif (la personne souffre de dépression) lorsque le patient a répondu positivement à l’une des deux questions au moins.

Selon les médecins qui ont développé ce test, ces deux questions permettent de détecter une dépression majeure dans neuf cas sur dix.

Complications

La dépression peut s’avérer une maladie très grave, dans le pire des cas elle peut mener au suicide. D’où la nécessité pour le patient et l’entourage de bien soigner le plut tôt possible cette maladie.

D’autres complications de la dépression peuvent être :

– L’accroissement du risque de souffrir de maladies cardiaques.

– Des maux de tête et des douleurs en général.

-Des troubles du sommeil (insomnie, difficulté d’endormissement,…).

– Des difficultés dans sa vie sexuelle (ex. dysfonction érectile).

Quand appeler un médecin ?

La dépression, en tout cas la véritable dépression et pas une déprime passagère, doit absolument être traitée par un médecin, de préférence un psychiatre (plus à même de trouver le meilleur traitement).

Souvent un dépressif ne se rend pas compte de son état, c’est donc à son entourage de prendre rendez-vous pour lui chez un médecin.

Traitements (antidépresseurs)

dépression traitement médicamentPour soigner la dépression le médecin peut utiliser des médicaments (antidépresseurs) ou des traitements psychologiques axés sur la parole : psychothérapie ou la psychanalyse ainsi que des nouveaux traitements plus alternatifs (privation de sommeil, régime, pratique de sport, impulsions électrique ou magnétique).

Le médecin (souvent le psychiatre) associera en général différents traitements comme les médicaments et une psychothérapie. Il faut savoir que l’usage de médicaments et d’une psychothérapie permet d’obtenir les meilleurs résultats pour soigner la dépression (une étude portant sur des jeunes Américains a montré un taux de succès de 85% en utilisant ces 2 thérapies, contre 69 et 64% respectivement en cas d’utilisation des antidépresseurs ou d’une psychothérapie).

On estime que 60 à 80% des patients parviennent à une guérison de la dépression avec les traitements actuels.

Découvrez notre dossier complet sur les  médicaments antidépresseurs

Privation de sommeil lors de dépression
dépression symptômeLa privation de sommeil (en anglais sleep deprivation) peut s’avérer être une méthode efficace en tout cas chez une partie des patients. La privation de sommeil peut être partielle (dormir 3 à 4 heures suivi par un réveil forcé pendant 20 à 21 heures) ou totale (privation de sommeil pendant 36 heures). En effet, une méta-analyse ou revue d’études publiée en 2017 a montré que la privation de sommeil partielle ou totale permettait de réduire rapidement les symptômes de la dépression chez environ 50% des patients souffrant de la maladie. Cette étude a été réalisée par des chercheurs du Perelman School of Medicine à l’Université de Pennsylvanie (University of Pennsylvania) aux Etats-Unis. L’avantage de la privation de sommeil par rapport aux antidépresseurs est sa rapidité, en effet les antidépresseurs (chimiques) mettent souvent des semaines avant d’être efficaces alors que la privation de sommeil mène à des effets sur les symptômes de la dépression souvent en moins de 24 heures.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs américains ont analysé 66 études publiées sur une période de 36 ans (après l’année 1974 comprise). Cette étude a été publiée le 19 septembre 2017 dans le journal scientifique Journal of Clinical Psychiatry (DOI : 10.4088/JCP.16r11332). Lire davantage

Remarque sur le traitement de la dépression saisonnière (SAD)

Pour soigner le SAD une des meilleures thérapie est la luminothérapie, voir notre page spéciale sur la luminothérapie.

Plantes médicinales

dépression phytothérapie– On utilise souvent le millepertuis, une plante médicinale efficace pour soigner les cas de dépressions dans les stades légers à modérés.

Attention, le millepertuis peut mener à des interactions avec de nombreux médicaments, parlez-en à votre pharmacien ou médecin. Lire aussi: Une étude rappelle le risque élevé d’interactions avec le millepertuis (2014) – Le millepertuis peut mener à autant d’effets secondaires que la fluoxétine (Prozac)

dépression phyto– Des études ont montré également une action positive de la mélisse et de la gentiane (notre photo) contre la dépression légère à modérée.

La prise d’oméga-3 pourrait avoir un effet positif sur la dépression. Le fait qu’ils agissent comme un anti-inflammatoire pourrait peut-être expliquer leur efficacité. Lire sous causes et traitements pour mieux comprendre le lien entre inflammation et dépression

Remèdes naturels

Tisane de millepertuis

Tisane de jasmin

– Tisane “bonne humeur” 

Chlorure de magnésium
Dépression et magnésium (étude)
Une étude publiée en juin 2017 a montré que le magnésium consommé sous forme de complément alimentaire en comprimé était autant efficace pour soigner la dépression légère à modérée que des antidépresseurs classiques souvent utilisés comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme le citalopram ou la fluoxétine. Dans cette étude clinique randomisée, une partie des 126 patients souffrant de dépression légère à modérée ont reçu 248 mg de magnésium élémentaire (500 mg de chlorure de magnésium) par jour pendant une période de 6 semaines ou aucun traitement. Les chercheurs ont découvert que chez 112 participants avec des données utilisables, la consommation de chlorure de magnésium pendant 6 semaines a mené à une amélioration significative au niveau clinique dans la mesure des symptômes de la dépression et de l’anxiété. Un autre résultat intéressant de cette étude était que l’effet antidépresseur du magnésium apparaissait rapidement, déjà après 2 semaines de traitement et sans mener à des effets secondaires significatifs. Cette étude a été réalisée par une équipe de l’Université du Vermont aux Etats-Unis et publiée dans la revue spécialisée PLoS One le 28 juin 2017. Lire davantage : Le magnésium serait autant efficace que des antidépresseurs couramment utilisés

Acétylcystéine.
Une revue d’études publiée en 2016 dans le Journal of Clinical Psychiatry (DOI : 10.4088/JCP.15r09984) portant sur cinq études a conclu que le traitement à base d’acétylcystéine réduisait significativement les symptômes dépressifs et améliorait le fonctionnement des personnes souffrant de dépression par rapport aux traitements par placebo. L’acétylcystéine était sûre et bien tolérée1. La posologie contre la dépression est de 2 à 2,4 g par jour. L’effet de l’acétylcystéine contre la dépression semble reposer sur un effet anti-inflammatoire et une action sur les neurotransmetteurs comme la dopamine et le glutamate. L’acétylcystéine stimule la production de glutathion qui est un antioxydant permettant de réduire l’inflammation.

Conseils thérapie (bons conseils)

Relevons tout d’abord que la dépression est une maladie chronique grave qui nécessite toujours les soins du médecin. Ce dernier utilisera en général des médicaments et/ou une psychothérapie. Les conseils ci-dessous peuvent venir compléter le traitement et vous aider à prévenir la maladie.

dépression conseil– Faites régulièrement du sport ou de l’exercice, en plus d’être bon pour la santé en général en agissant sur de nombreuses affections comme les maladies cardiovasculaires, l’activité physique contribue à la libération d’endorphines (des hormones fabriquées par le cerveau, proche de la famille des opiacés). Ces molécules favorisent une certaines euphorie et agissent contre les symptômes dépressifs.
Privilégiez une activité physique que vous appréciez, cela peut être de la marche, de la course à pied, de la natation, etc. (lire davantage à ce sujet ci-dessous dans la rubrique Prévention)

– Essayez de vous trouver des petits plaisirs qui vous rendent heureux dans votre vie (sport, rencontre avec des amis, hobbies, jardinage, famille) et pensez aussi à son âme (spiritualité, philosophie) pour trouver un équilibre entre plaisirs de la vie et problèmes existentiels, une source parfois de dépression.

– Essayez d’avoir des projets, de vous fixer des objectifs. Mais attention de ne pas vous fixer des buts trop ambitieux.

– Ayez de bonnes nuits de sommeil, une clé pour améliorer les symptômes de la dépression. Toutefois, dans certains cas graves de dépression ou résistant aux traitements classiques, une privation de sommeil peut avoir un effet inverse en améliorant les symptômes (lire ci-dessous).

– N’hésitez pas à demander de l’aide en cas de dépression suspectée, en particulier à un médecin.

Il faut imaginer le dépressif au fond d’un trou qui n’a presque aucune chance de s’en sortir tout seul et qui doit faire appel à quelqu’un.

Il est important de parler de vos problèmes à une personne de confiance, que cela soit à un médecin, un ami, un membre de votre famille, un responsable religieux (pasteur, prêtre), etc.

– N’hésitez pas à vous exposer au soleil (de façon modérée et en mettant de la crème solaire). On sait que les rayons du soleil joue un rôle important. Lire aussi notre dossier sur la luminothérapie et la dépression saisonnière.

– En cas de dépression légère à modérée, pensez à utiliser des thérapies à base de plante (millepertuis), attention toutefois au risque élevé d’interactions, par exemple avec la pilule. Voir sous plantes

– Selon une étude parue en octobre 2013, les personnes dépressives peuvent améliorer leur humeur en se privant de sommeil. Selon cette étude, lors d’une privation de sommeil contrôlée, la plupart des patients se font réveiller en seconde partie de nuit et doivent rester éveillés jusqu’au soir, explique l’Université de Zurich en Suisse qui a réalisé cette étude. Le processus est répété trois ou quatre fois. En suivant ce protocole, 40 à 60% des patients dépressifs voient une amélioration immédiate de leur humeur. Dans la plupart des cas toutefois, l’effet positif ne dure que trois jours environ.

– Essayez de vous socialiser avec des personnes à l’esprit positif, si possible qui comprennent votre maladie. Evitez de vous trouver avec des personnes pessimistes et qui vous font du mal. Vous pouvez aussi essayer d’aider les autres, un bon moyen de se socialiser.

– Evitez la consommation d’alcool et de drogues. Ces substances peuvent aggraver les symptômes de la dépression.

– Utilisez certaines méthodes de relaxation comme le massage. Elles sont particulièrement recommandées pour soigner le stress et l’anxiété.

Prévention

où courir– Faites régulièrement du sport ou de l’exercice (lire aussi sous Bons conseils ci-dessus), même une heure par semaine peut déjà avoir un effet bénéfique comme l’a montré une étude publiée en 2017 (lire ci-dessous).
Influence de l’exercice physique (étude) 
Une étude publiée en 2017 a montré que pratiquer de l’exercice physique seulement 1 heure par semaine permettait déjà  de prévenir la dépression. Cette étude, la plus grande réalisée sur ce sujet, a porté sur l’analyse de 33’908 adultes norvégiens avec leurs niveaux d’exercice ainsi que les symptômes de dépression et d’anxiété qui ont été mesurés sur une période de 11 ans. Les chercheurs ont constaté que 12% des cas de dépression auraient pu être évités si les participants avaient pratiqué une heure d’activité physique chaque semaine. Toutefois, ces travaux de recherche n’ont pas permis de montrer un effet bénéfique de la pratique d’une à 2 heures d’exercice par semaine pour prévenir l’anxiété. Cette étude a notamment été menée par le Prof. Samuel Harvey qui travaille dans deux institutions australiennes, le Black Dog Institute et l’University of New South Wales en Australie. Cette étude a été publiée le 3 octobre 2017 dans le journal scientifique American Journal of Psychiatry (DOI : 10.1176/appi.ajp.2017.16111223).

– Selon des études, la solitude favorise la dépression. L’homme est un être social qui a besoin de compagnie. Si vous êtes célibataire, pourquoi ne pas imaginer vivre avec sa famille ou des amis.

– Essayez de diminuer le stress de la vie quotidienne, car il s’agit d’un facteur de risque important. Une source possible d’inflammation dans le corps (lire sous causes et traitements sur l’origine inflammatoire dans certains cas de la dépression).

– Essayez de dormir suffisamment, un bon sommeil est un excellent moyen de prévention.

– Selon une étude réalisée par l’Université Las Palmas dans les îles Canaries (Espagne) sur environ 15’000 personnes, le risque de souffrir de dépression serait réduit de 30% en cas de régime méditerranéen. Cette étude a été publiée le 17 septembre 2015 dans la revue spécialisée BMC Medicine.
Le régime méditerranéen, parfois appelé régime crétois, est une pratique alimentaire naturelle de nombreux peuples basés autour de la Méditerranée comme les Grecs, Italiens, Français, Espagnols, Marocains, Libanais, etc. Ce régime repose sur une consommation régulière et importante de fruits, légumes, céréales, poissons et graisses polyinsaturées qu’on retrouve notamment dans l’huile d’olive ainsi qu’une faible consommation de viande, oeufs, produits laitiers, sucreries et aliments industrialisés. L’huile d’olive est la source principale de graisses. L’alcool est en général consommé en quantité modérée, le vin est souvent la boisson alcoolique de premier choix. Lire l’étude en détail

Comment se comporter face à ceux qui souffrent de dépression?

– Il est important de ne pas blâmer les malades, il faut accuser la maladie et non la personne qui en souffre (comme vous le feriez par exemple avec une personne souffrant de diabète ou d’hypercholestérolémie).

C’est le même concept qu’avec l’alcool, la personne n’est pas un alcoolique (une façon de dire que la personne est coupable) mais est toxico-dépendante à la molécule qui s’appelle alcool. Chez des personnes sensibles, chaque mot prend tout son sens.

– Faites preuve de prudence quand vous leur donnez des conseils ou des recommandations, il faudra éviter de faire des “sermons”, car cela pourrait aggraver la dépression et amener le malade à se sentir mal compris. N’oubliez pas que la personne souffre et qu’elle aimerait guérir. Des “il faut” ou “y a qu’à” ne seront en général pas très utiles.

-Trouvez le juste équilibre entre être prêt à écouter avec attention et montrer de la compréhension, mais tout en évitant d’en faire trop pour que le patient puisse aussi, surtout vers la fin de sa maladie, se réinsérer dans une société parfois hostile et peu tolérante envers les maladies psychiques.

– Ne “brusquez” pas trop le patient. Par exemple, l’inviter en vacances pourrait s’avérer plus stressant pour lui que s’il restait chez lui, dans son environnement habituel. N’oubliez pas qu’un patient dépressif souffre souvent d’anxiété.

– N’ayez pas peur de parler ouvertement du suicide, si la personne dépressive le souhaite. La pensée suicidaire fait partie des symptômes de la dépression, en parler ne peut que faire du bien à la personne qui pourra se sentir soulagée. Demandez toutefois conseil à un médecin pour savoir comment bien aborder ce sujet.

Dernières actualités (news)

Rien ne prouve que la dépression soit causée par de faibles niveaux de sérotonine (juillet 2022)
Un nombre élevé de médicaments ont comme effet secondaire la dépression
La privation de sommeil contre la dépression, une alternative aux antidépresseurs
La dépression affecte le cerveau des hommes et des femmes différemment
Le magnésium serait autant efficace que des antidépresseurs couramment utilisés
Le régime méditerranéen abaisse le risque de dépression de 30%

Lire aussi : 
Médicaments antidépresseurs (dossier complet)

Sources & Références :
Mayo Clinic, OMS.
Références études : 
The Journal of Clinical Psychiatry (DOI : 10.4088/JCP.16r11332), American Journal of Psychiatry (DOI : 10.1176/appi.ajp.2017.16111223), Journal of the American Medical Association (DOI : 10.1001/jama.2018.6741), Molecular Psychiatry (DOI : 10.1038/s41380-022-01661-0).

Rédaction dossier : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédits photos : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Crédits infographies : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Date dernière mise à jour du dossier : 
22.07.2022

Comment traduit-on la dépression  dans d’autres langues ?
  • Anglais : Depression
  • Allemand : Depression
  • Italien : depressione

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Fernandes BS, Dean OM, Dodd S, Malhi GS, Berk M. N-Acetylcysteine in depressive symptoms and functionality: a systematic review and meta-analysis. J Clin Psychiatry. 2016 Apr;77(4):e457-66. doi: 10.4088/JCP.15r09984. PMID: 27137430.

Lire aussi :


Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 14.01.2024
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