Hypertension (artérielle)

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Définition

L’hypertension artérielle (tension) se caractérise, comme son nom l’indique, par une tension ou une pression trop élevée dans les artères. L’hypertension artérielle est une affection dans laquelle la force du sang contre les parois des artères augmente au point de pouvoir causer des problèmes de santé¹. Cette élévation anormale de la pression est souvent permanente. La tension artérielle est déterminée par la quantité de sang pompée et par la force de résistance du flux sanguin dans les artères. Si le coeur doit pomper plus de sang et les artères sont plus étroites alors la tension devient plus élevée. La tension artérielle est normale si elle est inférieure à 120/80 millimètre de mercure (mm Hg). 

Graves complications
L’hypertension est une maladie grave et fréquente qui peut mener à de très sérieux problèmes comme une crise cardiaque, un AVC ou des problèmes rénaux lorsque cette pathologie n’est pas diagnostiquée, puis soignée. On parle aussi souvent de “tueur silencieux”, car souvent la maladie est asymptomatique, c’est-à-dire sans signe ou symptôme apparent. Dans le monde, environ 30%² de la population adulte mondiale souffre d’hypertension.

Souvent sans symptôme
La plupart des personnes souffrant d’hypertension artérielle ne présentent aucun symptôme (on parle de maladie asymptomatique), même lorsque la tension artérielle atteint des niveaux très élevés³.

Tension systolique vs. diastolique 
On distingue la tension systolique (tension la plus haute) qui se définit comme la pression maximale dans les artères lorsque le coeur (ventricule gauche) expulse le sang dans l’aorte et à l’inverse la tension diastolique (tension la plus basse) qui se caractérise par la pression artérielle minimale lorsque le sang est évacué de l’aorte.

Tensiomètres
L’hypertension peut se mesurer grâce à des appareils pour mesurer la pression sanguine comme des tensiomètres automatiques (appareil d’automesure) ou manuels liés à un stéthoscope.
2 bons conseils pour mesurer la tension 
1. Pensez à vous reposer 5 minutes avant de faire la mesure et vous asseoir confortablement. Votre pression sera alors plus proche de la réalité et devrait théoriquement baisser.
2. Mesurez votre pression si possible toujours à la même heure de la journée afin de mieux pouvoir analyser les résultats sur une certaine période (par ex. une semaine).

Hypertension artérielle pulmonaire (une forme d’hypertension spécifique aux poumons)
L’hypertension artérielle pulmonaire est une maladie qui perturbe la circulation du sang à l’intérieur des poumons. Il s’agit d’une maladie rare qui touche environ 15 personnes sur un million. Il existe des traitements spécifiques pour soigner cette affection.

Résumé en infographie : 

Epidémiologie

Monde
– Dans le monde, environ 1,3 milliard de personnes, c’est-à-dire un tiers des adultes, sont atteintes d’hypertension, selon le premier rapport de l’OMS sur cette question publié en septembre 2023⁴.
La moitié des personnes affectées par l’hypertension ne le savent pas et leur nombre a doublé en une trentaine d’années, il devrait encore augmenter avec le vieillissement de la population.

Etats-Unis : 
– Avec une nouvelle ligne directrice de l’hypertension publiée en 2017 (hypertension dès 130/80 mmHg ou plus, lire aussi ci-dessous sous Diagnostic) provenant de l’American Heart Association, près de la moitié de la population américaine (46%) adulte souffre désormais d’hypertension, soit environ 103 millions d’Américains. En 2025, un article de la Cleveland Clinic mentionnait aussi environ la moitié de la population adulte atteinte d’hypertension artérielle⁵, cela dit aux Etats-Unis on parle d’hypertension artérielle si le chiffre le plus élevé de la tension artérielle (tension systolique) est supérieur à 120 mmHg. 

Causes

Il existe deux types d’hypertension artérielle qui se développent de différentes manières.

1. Hypertension essentielle (primaire)
–  Dans environ 90% des cas, l’hypertension n’a pas de causes clairement définies. On parle d’hypertension essentielle ou primaire (en anglais : primary hypertension).
Néanmoins certains facteurs peuvent influencer cette hypertension essentielle comme une mauvaise alimentation, un excès de poids, des causes génétiques, le stress, l’âge, le surpoids, une consommation excessive de sel (aux Etats-Unis, l’alimentation trop salée est la principale cause de l’hypertension, selon une recherche publiée dans le Journal of the American Medical Association), l’alcool, certains médicaments (ex. antidépresseurs, certains AINS comme l’ibuprofène, les corticoïdes, la phényléphrine, la pilule, etc.), le fait de ne pas faire assez d’exercice physique, le tabagisme, etc. De plus, selon une étude de l’Université de Chicago parue en 2009, ne pas assez dormir peut provoquer de l’hypertension. L’étude a montré que chez l’adulte d’âge moyen, le fait de manquer d’une heure de sommeil en moyenne par nuit pendant cinq ans élève le risque d’hypertension artérielle de 37%.

L’hypertension primaire a tendance à se développer avec l’âge⁶. En général, l’hypertension primaire se développe progressivement, par exemple sur plusieurs années⁷.

2. Hypertension secondaire
Dans environ 10% des cas on connaît les causes de l’hypertension et on parle alors d’hypertension secondaire (en anglais : secondary hypertension).
Les causes de cette hypertension peuvent être par exemple : un problème du système rénine-angiotensine (hormonal), un diabète, des problèmes rénaux en général, des problèmes hormonaux, l’artériosclérose, des problèmes avec la glande thyroïde, l’apnée du sommeil, une prise de médicaments, une consommation excessive d’alcool ou de drogues (certains spécialistes classent aussi ces excès dans l’hypertension primaire), etc.

Virus et hypertension
Selon une étude réalisée par des médecins chinois publiée en 2011, l’hypertension artérielle pourrait être provoquée par un virus. Ce dernier est le cytomégalovirus (CMV), ce virus est responsable d’infections chez la plupart des humains à un moment de leur vie mais sans symptômes et passe donc le plus souvent inaperçu. Cette découverte pourrait conduire à terme à la mise au point d’un vaccin qui permettrait d’empêcher la survenue d’hypertension. Toutefois, les recherches ne sont qu’à un stade préliminaire et il est pour le moment  prématuré d’avancer une date pour la sortie d’un vaccin.

Aldostérone (hormone)
Un excès d’aldostérone produit par les glandes surrénales peut mener à de l’hypertension. Une tumeur bénigne est souvent à l’origine de surproduction d’aldostérone. Une ablation de cette tumeur peut être réalisée par chirurgie. Environ 10% des Américains atteints d’hypertension souffrent en fait d’une surproduction d’aldostérone par les glandes surrénales.
L’étude de Framingham, une étude au long cours dite de cohorte, a montré dans les années 2000 que les taux sériques d’aldostérone permettent de prédire le risque d’hypertension artérielle⁸.

Personnes à risque

Les personnes à risque face à l’hypertension sont :

– Les personnes âgées de plus de 60 ans (l’hypertension augmente clairement avec l’âge).

– Les femmes ménopausées (en effet l’hormone oestrogène exercerait un effet protecteur et comme à la ménopause la concentration de cette hormone diminue cela favorise l’hypertension). On estime qu’environ 27% des femmes en général sont concernées par l’hypertension contre 21% des hommes.

– Les personnes seules (une étude a montré un lien entre solitude et hypertension).

– Les personnes souffrant d’autres maladies métaboliques : diabète, surpoids, etc.

– Les personnes avec des habitudes alimentaires pas saines (mauvais style de vie) : alcool, consommation excessive de sel, etc.

– Les noirs (Africains, Afro-américains) souffrent davantage d’hypertension que les blancs⁹.

Symptômes

En général, l’hypertension artérielle est une maladie silencieuse qui ne présente pas de symptômes alarmants ou clairement identifiables. C’est cela qui la rend dangereuse et pernicieuse, on qualifie cette maladie parfois de “tueur silencieux”.
Beaucoup de personnes ignorent qu’elles souffrent d’hypertension. On estime qu’un tiers des personnes atteintes d’hypertension ne sont pas au courant d’avoir une pression trop élevée.
C’est pourquoi un contrôle régulier pour mesurer sa tension chez le médecin ou pharmacien est fortement conseillé. Ajoutons qu’il est recommandé de mesurer plusieurs fois sa pression sanguine pour une meilleure exactitude. On conseille aussi de mesurer sa tension dans les deux bras, par exemple 2 mesures dans un bras et 2 dans un autre, faire ensuite la moyenne¹⁰. Lire aussi sous Diagnostic ci-dessous

Symptômes possibles en cas d’hypertension 
Parfois chez certaines personnes, notamment les personnes souffrant d’hypertension sévère, les symptômes peuvent être plus identifiables, ce sont par exemple : des maux de tête, des problèmes de vue, des vertiges, de la fatigue, de la nervosité, un bourdonnement d’oreilles, des saignements de nez, des palpitations, etc.

Attention pour toute question de diagnostic veuillez consulter un médecin. Les symptômes listés ici ne sont qu’à titre indicatif et ne se veulent pas exhaustifs, ces symptômes peuvent aussi traduire une autre maladie.

Quand parle-t-on d’hypertension ?

Limites de l’hypertension en Europe :
En général on parle d’hypertension lorsque la pression diastolique (minimale) est supérieure à 90 mm Hg (9 centimètres de mercure) et que la pression systolique est supérieure à 140 mm Hg (14 centimètres de mercure), en tout cas ce sont des chiffres pour l’Europe.

Limites de l’hypertension aux Etats-Unis :
Aux Etats-Unis, la Mayo Clinic sépare la tension artérielle en 5 catégories¹¹ :
Tension (pression) normale :
La tension artérielle est normale (en anglais : normal) si elle est inférieure à 120/80 mm Hg (millimètres de mercure). Certains médecins ou autres spécialistes de la santé recommandent 115/75 mm Hg comme objectif à atteindre.
Tension élevée :
L’hypertension artérielle est considérée comme élevée (en anglais : elevated) lors d’une pression systolique comprise entre 120 et 129 mm Hg et une pression diastolique inférieure à 80 mm Hg.
Etape 1 d’hypertension : 
Dans le cas d’une hypertension de stade 1 (en anglais : stage 1 hypertension), la pression systolique se situe entre 120 et 139 mm Hg ou la pression diastolique entre 80 et 89 mm Hg.
Etape 2 d’hypertension : 
Dans le cas d’une hypertension de stade 2 (en anglais : stage 2 hypertension), la pression systolique est de 140 mm Hg ou plus ou une pression diastolique de 90 mm Hg ou plus, ou les deux.
Crise d’hypertension :
Dans cette maladie, la pression systolique (en anglais : hypertensive crisis) est supérieure à 180 mm Hg ou la pression diastolique est supérieure à 120 mm Hg, ou les deux.

Remarque : 
Selon la Mayo Clinic¹², la cible d’une tension inférieure à 130/80 mmHg s’applique aux personnes qui ont un historique de maladie cardiaque, d’AVC, de maladie rénale ou de diabète. Pour ceux qui n’ont jamais souffert de ces maladies, une tension légèrement supérieure à 130/80 mmHg est acceptable.

Mesures en France
On utilise également des valeurs en centimètre de mercure, ainsi par exemple 80 mmHg est égal à 8 cmHg, à diviser donc les valeurs par 10, on dit oralement il a une pression de 9/13, c’est-à-dire 90 mmHg comme pression diastolique et 130 mmHg comme pression systolique.

Hypertension et âge (plus de 80 ans)

Selon des recommandations européennes parues en octobre 2013, chez les plus de 80 ans on parle d’hypertension lorsque la pression systolique est supérieure à 150 mmHg et la pression diastolique supérieure à 85 mmHg. Un traitement est entrepris lorsque la pression systolique est supérieur à 160 mmHg. Des différences peuvent toutefois exister entre patients, votre médecin vous conseillera.

Recommandations (guideline) à atteindre chez les personnes âgées de plus de 50 ans
Une étude préliminaire, qui a dû être interrompue plus d’une année avant le terme à cause de résultats exceptionnels pouvant sauver la vie de nombreuses personnes, a montré que diminuer la pression systolique à 12 ou 120 millimètres de mercure (mm Hg) chez des patients âgés de plus de 50 ans permettait de réduire d’environ un tiers le risque d’infarctus du myocarde, de troubles cardiaques et d’AVC ainsi que de diminuer d’environ 25% le risque de mortalité lié à ces pathologies, comparativement à l’objectif d’une pression systolique de 14 dans ce groupe d’âge voire de 15 chez les patients âgés de plus de 60 ans. La pression diastolique devrait être réduite à 8 ou 80 mm de mercure (Hg), contre 90 mm de mercure, objectif souvent recommandé avant la divulgation de ce travail préliminaire. Ces résultats proviennent d’une étude divulguée le vendredi 11 septembre 2015 et financée par le National Institutes of Health (NIH) portant le nom de Systolic Blood Pressure Intervention Trial (SPRINT). Lire davantage à ce sujet

Diagnostic

Le diagnostic de l’hypertension se fait au début de préférence chez un médecin qui utilisera un appareil fiable de mesure de la tension (tensiomètre), si possible avec un tensiomètre au niveau du bras. Le médecin jugera en fonction de votre âge si vous vous trouvez en hypertension (voir aussi les chiffres ci-dessus) et choisira un traitement le plus adapté à votre cas.
Par la suite il est possible de mesurer soi-même sa tension à la maison ou à la pharmacie mais il est fortement recommandé de se rendre néanmoins régulièrement chez son médecin pour confirmer les données et adapter toujours le traitement, car l’hypertension est une maladie sérieuse.

Mesures répétées : 
Le diagnostic de l’hypertension doit reposer sur des mesures répétées de la tension, par ex. en mesurant sa tension matin et soir pendant 7 jours consécutifs. Aux Etats-Unis en tout cas, l’hypertension artérielle est généralement diagnostiquée après avoir pris la tension artérielle lors de trois consultations médicales distinctes ou plus¹³.

Bras plutôt que poignet :
Il est préférable d’effectuer une mesure de la tension au niveau du bras que du poignet.

Dans les deux bras :
Il est conseillé aussi de mesurer la tension dans les deux bras, une différence de 15 mm Hg ou plus entre les résultats dans chacun des deux bras indique un risque plus élevé de souffrir de certaines maladies cardiovasculaires. Selon une étude publiée en 2012 dans la revue médicale Lancet, ce risque de décès par maladie cardiaque comme l’infarctus du myocarde est 70% plus haut chez des patients avec une différence des mesures de la tension entre les deux bras supérieure à 15 mm Hg que chez des personnes avec une différence inférieure à 15 mm Hg.

Complications de l’hypertension

Les complications ou risques liés à l’hypertension artérielle peuvent être :

–  Un AVC (accident vasculaire cérébral), aussi appelé attaque cérébrale.

–  Une crise cardiaque (infarctus du myocarde).

–  Une insuffisance cardiaque.

–  Des démences comme la maladie d’Alzheimer.

–  Des troubles érectiles.

–  Des problèmes rénaux (insuffisance rénale chronique).

–  Des problèmes de vue (rétinopathie).

–  Une artériosclérose.

Quand consulter son médecin ?

L’hypertension étant une maladie au développement lent, silencieux et qui présente rarement des symptômes, il est donc conseillé de contrôler régulièrement sa tension (à partir d’un certain âge faire un contrôle chaque 6 mois ou au moins chaque année chez votre médecin ou en pharmacie).

Traitements (médicaments)

En cas d’hypertension essentielle (lire sous Causes), le médecin peut notamment inciter le patient à changer son style de vie ou prescrire des médicaments. En cas d’hypertension secondaire, le traitement de la maladie ou du problème en question peut mener par conséquence à une baisse de la pression.

Hypertension essentielle (primaire)
Pour soigner l’hypertension essentielle le médecin proposera comme première mesure un changement du style de vie, c’est-à-dire :

–  Diminution ou encore mieux arrêt du tabac (voir notre dossier pour arrêter de fumer), pratique d’exercice, diminution de l’absorption de sel, régime spécifique, etc. Voire notre vidéo : Comment baisser la tension naturellement (sans médicaments) ? 

Puis un traitement médicamenteux peut s’imposer en fonction de votre tension sanguine, le but théorique étant en général d’abaisser la pression systolique en dessous de 140 mm Hg (voire même à 120 mm Hg ou moins si possible) et la pression diastolique en dessous de 90 mm Hg (voire même à 80 mm Hg ou moins si possible).

Cela dit, en fonction de chaque patient (sexe, âge, risques) le médecin va déterminer un objectif de tension à atteindre, que cela soit pour la tension systolique ou diastolique. Les changements du style de vie ou la thérapie médicamenteuse auront comme objectif d’atteindre ces valeurs de tension. Un facteur très important de succès est la bonne prise des médicaments et un contrôle régulier de la tension sanguine.

Médicaments utilisés (en général) :

Les médecins disposent de différentes classes de médicaments, il existe plusieurs classes de médicaments :

1. Ceux en interaction avec le système rénine-angiotensine :

A. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA – en anglais ACE inhibitors) :

Ces médicaments bloquent la conversion de l’angiotensine I en angiotensine II, cette dernière est une hormone responsable d’une augmentation de la tension sanguine. Ils aident à détendre les vaisseaux sanguins¹⁴. Attention certains médicaments de cette classe peuvent provoquer comme effet secondaire une toux sèche. Exemple de molécules : ramipril, énalapril, lisinopril, etc.

B. Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA, en anglais : ARBs) :

Cette classe de médicaments bloque l’effet de l’angiotensine II (responsable d’une augmentation de la pression sanguine) et agit ainsi comme un antagoniste. Exemple de molécules : irbesartan ou candésartan. Les sartans sont des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II.

C. Les inhibiteurs directs de la rénine :

Comme par exemple en Suisse l’aliskirène (Rasilez®), il s’agit d’une nouvelle classe de médicaments anti-hypertenseurs. Cela peut être une bonne alternative aux IECA, notamment si la toux sèche est un effet secondaire. Selon la Mayo Clinic, il faut éviter de prendre des inhibiteurs directs de la rénine avec IECA ou ARA.

2. Les anticalciques (antagonistes calciques ou antagonistes du calcium) :

Cette classe de médicament agit comme antagoniste sur le calcium, ce dernier est responsable de l’activation des muscles lisses dans les vaisseaux cardiaques. Avec des anticalciques les muscles lisses sont davantage relâchés et la pression sanguine diminue.
Comme nom de molécule on peut citer par exemple la lercanidipine ou l’amlodipine.

Attention aux effets secondaires possibles : bouffées de chaleur, maux de tête, constipation, enflure des chevilles.

3. Les diurétiques :

On distingue différents types de diurétiques (osmotiques, thiazidiques comme l’hydrochlorothiazide, épargnants du potassium). En général, leur action consiste à augmenter l’élimination d’eau et de sodium, ce qui diminue la pression sanguine.

Remarque importante : ne jamais associer 2 diurétiques antikaliurétiques et ce type de diurétique avec un complément de K+.

Les diurétiques de la famille des thiazides (ex. l’hydrochlorothiazide, l’indapamide) sont souvent prescrits par le médecin en cas d’hypertension. Les diurétiques de l’anse sont parfois aussi prescrits (ex. torasémide, furosémide).

Actuellement (années 2020), les diurétiques sont surtout utilisés en association avec une autre molécule (voir point 5. ci-dessous).

4. Les bétabloquants :

Ils agissent sur le système sympathique, ce système est en général responsable d’une réaction au stress ou à l’activité physique. En agissant sur ce système les médicaments bêta-bloquants bloquent en partie des réactions, qui en général provoquent une augmentation de la pression sanguine.

Remarque importante sur les bêta-bloquants : ne jamais arrêter un traitement brusquement car un risque possible de tremblements, sudation, angor, arythmie cardiaque existe. Demandez toujours conseil à votre pharmacien ou médecin pour toute information sur votre traitement ou de diagnostic.

Exemples de bêta-bloquants cardiosélectifs : aténolol, bisoprolol, carvédilol, métoprolol et nébivolol.

5. Association de médicaments :

En association (plusieurs médicaments) de médicaments mentionnés aux points 1. à 4. ci-dessus. Ex. associer un diurétique avec un bêta-bloquant (ex. hydrochlorothiazide et bisoprolol), etc.

C’est souvent avec les traitements composés que les résultats sont les plus efficaces pour abaisser la tension artérielle, surtout lorsque la tension est bien au dessus de l’objectif thérapeutique désiré.

Les médecins disposent souvent de guidelines (recommandations) qui les aide à atteindre leurs objectifs de tension.

Remarques :

– Les différentes classes de médicaments antihypertenseurs ont toute la même efficacité pour diminuer la tension. Le médecin peut donc prescrire la classe de médicaments ou la molécule qu’il connaît le mieux.

– Les antihypertenseurs appartiennent aux médicaments les plus prescrits dans le monde.

– Selon des recommandations américaines sur l’hypertension publiées dans le journal scientifique JAMA le 3 juillet 2013, en cas d’hypertension légère (entre 1 et 19 mmHg au dessus de l’objectif de tension systolique fixée et de 1 à 9 mmHg au dessus de l’objectif de la tension diastolique), le médecin peut commencer par prescrire un diurétique et inciter le patient à changer son style de vie. Si ces 2 méthodes ne fonctionnent pas, il pourra associer une autre classe d’hypotenseurs comme un bétabloquant, un IECA, etc.

Antihypertenseurs – à prendre de préférence le soir (étude)
– Selon une étude espagnole publiée le 22 octobre 2019 dans le journal European Heart Journal (DOI : 10.1093/eurheartj/ehz754), il est préférable de prendre les antihypertenseurs le soir. De nombreuses personnes hypertendues prennent leurs médicaments le matin mais les chercheurs ont constaté que les valeurs de tension artérielle atteintes lors d’une prise le soir étaient meilleures. Parmi les plus de 19’000 participants à cette étude souffrant d’hypertension artérielle, la moitié prenaient leurs médicaments le soir et le reste à leur réveil. En moyenne pendant plus de 6 ans, les médecins ont vérifié la tension artérielle des personnes testées au moins une fois par an – avec des tensiomètres maintenus par les patients sur leur corps pendant 48 heures. Les résultats ont montré que le groupe qui prenait ses médicaments le soir obtenait de meilleurs résultats. La tension artérielle moyenne pendant le jour et la nuit était plus basse dans ce groupe et les valeurs ont chuté davantage pendant le sommeil. Les chercheurs ont également constaté que la prise de médicaments le soir en moyenne réduisait le risque de maladies secondaires graves. Il s’agit notamment des décès dus à des maladies cardiovasculaires, des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des interventions dues à l’obstruction des vaisseaux sanguins. Des études antérieures ont montré que les maladies graves comme les accidents vasculaires cérébraux ou les crises cardiaques sont principalement associées à des valeurs nocturnes élevées. Selon les chercheurs, des mesures de la tension artérielle 24 heures sur 24 devraient être recommandées pour diagnostiquer l’hypertension artérielle réelle et pour évaluer le risque d’une telle maladie.

Lire aussi : Les seniors reçoivent souvent des antihypertenseurs à tort

Plantes médicinales (en complément)

–  L’ail, y compris l’ail noir, s’avère être une plante particulièrement efficace pour aider à diminuer l’hypertension.

–  Les feuilles d’olivier sont également parfois recommandées pour soigner l’hypertension, à prendre sous forme de gélule. Toutefois l’effet scientifique de cette plante n’est pas encore véritablement prouvé (à notre avis). Il faut donc, comme pour l’ail, privilégier les traitements médicamenteux classiques.

–  Des tisanes d’hibiscus (à base des calices) peuvent aider à soigner l’hypertension légère.

–  La betterave rouge, consommée notamment sous forme de jus, elle a un effet positif contre l’hypertension.

–  Le thé noir, selon une étude australienne parue en 2012, boire tous les jours une tasse de thé noir 3 fois par jour permet d’abaisser légèrement la tension sanguine, de l’ordre de 2 à 3 mmHg. L’étude a été réalisée par l’université de Western Australia à Perth (Australie) sur 95 participants buvant régulièrement du thé noir. Les flavonoïdes qu’on retrouve en quantité importante dans le thé noir pourraient être responsables de cette effet hypotenseur.

Plantes à éviter : 
Lors d’hypertension, il faudra éviter les plantes médicinales qui augmentent naturellement la tension comme la réglisse ou le romarin.

Attention l’hypertension est une maladie aux conséquences possibles graves, demandez toujours conseil à votre médecin ou pharmacien pour toute question sur votre traitement ou de diagnostic.

A lire : aliments et nutriments contre l’hypertension

Bons conseils & Prévention

Une alimentation adaptée, des activités physiques et une réduction de l’exposition à la pollution permettent notamment d’empêcher de l’hypertension, selon l’OMS¹⁵.

–  Limiter sa consommation en sel, cet aliment favorise l’hypertension par effet d’osmose (augmente l’absorption d’eau dans les vaisseaux, ce qui augmente la pression sanguine). Il faut éviter de rajouter du sel (saler) aux aliments. Il s’agira de consommer au maximum 1500 mg par jour de sel, soit l’équivalent d’environ deux tiers d’une cuillère à café (pleine contient environ 2300 mg), certaines sources parlent de maximum 5 g de sel par jour¹⁶. Attention aux aliments transformés ou industrialisés qui contiennent souvent du sel de façon cachée.

–  Diminuer votre poids corporel, un BMI en dessous de 25 est très bénéfique pour lutter contre l’hypertension (calculez votre BMI). De plus une alimentation saine et riche en fibres (fruits, légumes) est très conseillée. La renommée institution américaine Mayo Clinic estime qu’un kilo superflu perdu permet de réduire la tension artérielle d’un millimètre de mercure (mm Hg). Attention, l’IMC n’est pas la seule chose à prendre en compte, il faudra aussi contrôler le tour de taille qui ne doit pas dépasser 89 cm chez les femmes et 102 cm chez les hommes.
L’influence de l’alimentation pour réduire l’hypertension fait l’objet d’études, en anglais on parle du concept DASH (Dietary Approach to Stop Hypertension) ou en français (traduction libre) approche diététique pour stopper l’hypertension. Découvrez ci-dessous des aliments ou boissons à consommer en cas d’hypertension et consultez notre page, plantes contre l’hypertension (la betterave est particulièrement intéressante).
Lire aussi : aliments et nutriments contre l’hypertension
Un journal de bord alimentaire peut être bénéfique pour aider à adopter une alimentation équilibrée, c’est-à-dire riche en fruits et légumes contenant notamment les minéraux potassium et magnésium.

–  Faire régulièrement de l’exercice ou du sport. Notamment les sports d’endurance sont très bénéfiques pour diminuer l’hypertension, comme la pratique de jogging, natation, vélo, etc.
La pratique de 30 minutes de sport ou exercice par jour ou environ 2h30 par semaine (jogging, marche sur pas avancé, natation, yoga, Pilates) peut abaisser la tension de 5 à 8 mm Hg¹⁷. Évitez des sports plus intenses comme la musculation ou certains types de plongée qui font au contraire augmenter la tension.

–  Diminuer le stress : ce dernier peut augmenter la tension artérielle, surtout la pression systolique. Essayez de planifier votre journée en se concentrant sur certaines priorités sans en faire trop.

–  Consommer suffisamment de produits laitiers, car ces produits sont riches en calcium. Ce minéral est très utile et joue un rôle important dans la régulation de la tension artérielle. Vous pouvez également prendre des compléments alimentaires riches en calcium.

–  Diminuer si possible ou arrêter la consommation de tabac et d’alcool.
Après chaque cigarette consommée la tension s’élève pendant plusieurs minutes. Par conséquent arrêter de fumer permet de diminuer l’hypertension de façon durable.
Une consommation d’alcool peut permettre de diminuer la tension artérielle d’environ 4 mm Hg, selon le journal suisse pour les pharmacies Astrea (édition de décembre 2019).

–  Limiter et/ou contrôler les autres maladies métaboliques comme le diabète ou le cholestérol.

–  Manger chaque jour deux carrés de chocolat noir permettrait de faire baisser la pression.

–  Bien entendu si vous prenez les médicaments antihypertenseurs, respecter la prise régulière de ces médicaments. Selon une enquête américaine de 2005, après une année d’un traitement à base d’antihypertenseurs, la moitié des personnes analysées ne prenaient plus leur traitement.

–  L’acupuncture pourrait aider à baisser la tension. Selon un livre de la célèbre Mayo Clinic aux Etats-Unis l’acupuncture reste toutefois controversée pour soigner l’hypertension, mais si l’acupuncture est faite chez un professionnel de santé sérieux le risque reste faible et donc il n’y a aucun danger à essayer cette méthode alternative.

–  La consommation d’oméga-3 peut contribuer à faire baisser la tension. Cela dit pris à trop haute dose (plus de 3 g par jour) des risques de saignements (sang trop fluide) peuvent exister. Parlez-en à votre médecin pour trouver le bon dosage.

–  Le co-enzyme Q10 est également conseillé en cas d’hypertension,. Selon la Mayo Clinic nous manquons encore de recul pour connaître les effets à long terme d’une consommation de co-enzyme Q10.

–  La consommation de potassium est bénéfique pour abaisser la tension. Essaye de consommer environ 3000 mg de potassium par jour avec des aliments riches en potassium, tels que : bananes, légumes à feuilles, pommes de terre ou soja. Lire aussi : aliments riches en potassium

–  Certaines techniques alternatives comme le yoga et le Qi gong peuvent aussi avoir un effet positif sur l’hypertension.

–  Boire du café augmente la tension artérielle sur le moment mais l’abaisse sur la durée.
En effet, selon une étude suisse parue en avril 2012 menée par l’équipe de Murielle Bochud, du CHUV à Lausanne (Suisse), un café par jour diminuerait chez certaines personnes la tension artérielle jusqu’à 9 millimètres de mercure (mmHg). Ce conseil n’est valable que pour les non-fumeurs. Car au niveau génétique la fumée masque l’effet protecteur du café.
On estime aussi que la caféine augmente momentanément la tension de 10 mmHg chez les personnes qui ne boivent pas ou rarement du café ou des substances riches en caféine, comme le relevait en décembre 2019 le journal des pharmacies suisses Astrea. Par contre et toujours selon Astrea, chez les personnes consommant régulièrement de la caféine son effet sur la tension est beaucoup plus réduit. Un bon conseil est de mesurer votre tension avant un café puis 30 minutes après et observer la différence.

–  Une exposition intense aux rayons du soleil et notamment aux UVA peut abaisser la tension sanguine, comme l’a montré une étude britannique parue en janvier 2014 dans le Journal of Investigate Dermatology. Le monoxyde d’azote (NO) et ses métabolites présents dans la peau, modifiés par les UVA, seraient responsables de cet effet. On peut dire que le soleil favorise le transfert du NO et de ses métabolites de la peau vers la circulation sanguine. Le NO est stocké de façon importante dans la peau.

On savait avant cette étude que la tension sanguine était plus élevée en hiver qu’en été, dans les pays éloignés de l’équateur. Bien qu’une exposition excessive au soleil puisse mener à un cancer de la peau, les chercheurs britanniques des Universités de Southampton et Edinburg ayant participé à cette étude, relèvent que ne pas s’exposer du tout aux rayons du soleil augmente le risque d’accident cardio-vasculaire (AVC, infarctus), à cause d’un risque d’hypertension plus élevé.

Il faut aussi mesurer régulièrement sa tension, comme on l’a vu dans ce dossier.

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Lire aussi : hypotension, insuffisance cardiaque, ail, infarctus du myocarde, AVC, amlodipine.

Nom de la maladie en anglais :
High Blood Pressure (Hypertension)

Crédits photos & Infographies :
Adobe Stock

Historique révision médicale du dossier : 
– 18.02.2025 (révision médicale complète par Xavier Gruffat, pharmacien)