Pilule (selon les générations)
En France on estime que 50% des femmes de 15 à 49 ans utilisent la pilule (selon des données de 2010). Cela représente environ 6 millions de femmes qui prennent la pilule. C’est de loin la méthode contraceptive la plus utilisée, le stérilet et le préservatif sont aussi relativement utilisés. La pilule contraceptive, qui doit être prise quotidiennement à la même heure, empêche une femme de tomber enceinte lors de rapports sexuels.
La pilule permet une très haute efficacité contraceptive. Des complications existent toutefois chez certaines femmes avec un risque de thrombose ou qui fument. En France les autorités de santé recommandent, pour limiter ces risques, l’utilisation de pilule de 2ème génération au lieu de celles de 3ème ou 4ème génération. Lire aussi : Éthinylestradiol/progestatif (ex. lévonorgestrel)
La pilule, en particulier de 2ème génération, reste la méthode de premier choix pour les femmes ne présentant pas de contre-indications, y compris les adolescentes qui rentrent dans leur vie sexuelle. Rappelons toutefois que la pilule ne protège pas contre les maladies (infections) sexuellement transmissibles.
Pilules contraceptives classées selon les générations (1ère, 2ème, 3ème et 4ème génération)
On peut classer les contraceptifs oraux (pilules) en 4 groupes, par génération. Chaque pilule contient en général de l’éthinylestradiol (l’œstrogène le plus utilisé au monde) et progestatif (classé par génération).
Si l’on se réfère à une classification rapide :
– Pilules de 1ère génération, contiennent par exemple de la noréthistérone.
– Pilules de 2ème génération, contiennent par exemple de la lévonorgestrel ou du norgestrel.
– Pilules de 3ème génération, contiennent par exemple du désogestrel, de la gestodène ou de norgestimate.
– Pilules de 4ème génération, contiennent par exemple du chlormadinone acétate, du drospirénone ou du diénogest.
Chaque groupe (génération) peut être :
– monophasique (tous les comprimés sont de composition identique).
– biphasique (comportant 2 types de comprimés c’est-à-dire 2 paliers pour la dose d’estrogène et de progestatif)
– triphasique (comportant 3 types de comprimés c’est-à-dire 3 paliers pour la dose d’estrogène et de progestatif)
– multiphasique (comportant plus de 3 types de comprimés c’est-à-dire plus de 3 paliers pour la dose d’estrogène et de progestatif).
Les pilules de 3ème et 4ème génération ont un risque légèrement supérieur de risques thromboemboliques. Parlez-en à votre médecin ou pharmacien.
CONTRACEPTIFS HORMONAUX COMBINES AUTORISES EN SUISSE
Exemples de pilules disponibles en Suisse (liste non exhaustive, état en 2017, selon Swissmedic1) :
Remarque : l’œstrogène utilisé dans les préparations ci-dessous est l’éthinylestradiol
– “Pilule” 2ème génération avec comme progestatif le lévonorgestrel : Effilevo, Effilevo Conti, Elyfem 20, Levina 20/30, Levomin 20/30, Lisenia 20/30, Microgynon 30/50, Miranova, Mizzi Gynial, Ologyn, Seasonique, Soffi Gynial
– “Pilule” 3ème génération avec comme progestatif le désogestrel : Desiola 20/30, Desofemine 20 Nova,
Desofemine 30, Desoren 20/30, Gracial, Kosima 20/30, Marvelon, Mercilon
– “Pilule” 3ème génération avec comme progestatif le gestodène : Estinette 20/30, Femadiol-Mepha 30, Gynera, Gyselle 20/30, Gyselle petite 28, Harmonet, Liosanne 20/30, Meliane 21, Meloden 21, Milvane, Minesse, Minulet, Mirelle, Myvlar.
– “Pilules plus récentes” avec comme progestatif (gestagène avec propriétés partielles antiandrogènes) l’acétate de chlormadinone : Belara, Belarina, Gerti Gynial, Ladonna, Madinette, Sara, Tyarena
– “Pilules plus récentes” avec comme progestatif (gestagène avec propriétés partielles antiandrogènes) le drospirénone : Dretine 21/ 28, Dretinelle 21/28, Eloine, Sue 20/30, Suzanne, Yasmin, Yasminelle, YAZ, Yira 20/30
– “Pilules plus récentes” avec comme progestatif (gestagène avec propriétés partielles antiandrogènes) le diénogest : Qlaira, Valette
– “Pilules plus récentes” avec comme progestatif le nomégestrol acétate : Zoely
CONTRACEPTIFS PROGESTATIFS EN MONO-PREPARATION AUTORISES EN SUISSE
– Minipilules en Suisse (liste non exhaustive, état en 2017, selon Swissmedic2) :
A base de désogestrel comme progestatif :
Anouk, Azalia, Cerazette, Desofemono 75, Desonur, Diamilla, Yolienne, Zenzi Gynial
– Injection trimestrielle (liste non exhaustive, état en 2017, selon Swissmedic3) :
A base d’acétate de médroxyprogestérone comme progestatif :
Depo-Provera 150, Sayana
– Stérilet hormonal (liste non exhaustive, état en 2017, selon Swissmedic4) :
A base de lévonorgestrel comme progestatif :
Jaydess, Kyleena, Levosert, Mirena
– Implant (liste non exhaustive, état en 2017, selon Swissmedic5) :
A base d’étonogestrel comme progestatif :
Implanon NXT
Pilule et risques de thrombose veineuse
La prise de la pilule contraceptive peut augmenter le risque de thrombose veineuse profonde comme la phlébite et la très grave embolie pulmonaire. La dose d’eostrogène et le type de progestérone sont responsables de ces effets secondaires. Les pilules de 3ème et 4ème génération présentent un risque plus élevé.
En effet, pour une femme qui ne prend pas de pilule contraceptive il y a un risque annuel de développer une phlébite profonde de 0, 5 à 1 cas pour 10’000 femmes, certaines sources parlent de 2 cas sur 10’000. Chez les femmes qui prennent une pilule de 2ème génération ce risque s’élève à 2 cas pour 10’000, certaines sources parlent de 4 cas pour 10’000. Pour les pilules de 3ème et 4ème génération le risque monte à 4 cas pour 10’000 femmes, certaines sources parlent de 6,8 cas pour 10’000 femmes, voire même de 9 à 12 pour l’EMA (agence européenne du médicament). Une femme qui fume et prend la pilule présente un risque de très élevé de 6 à 12 cas pour 10 femmes, certaines sources parlent même d’un risque de 24 cas pour 10’000 femmes.
Il faut savoir qu’une femme enceinte, qui ne prend bien entendu pas la pilule, présente un risque naturel de thrombose de 3 à 20 cas sur 10’000.
Résumé du risque de thrombose, selon le livre en allemand : “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020)
Si on part du principe qu’environ 4 femmes sur 10’000 ne prenant pas la pilule vont souffrir chaque année de thrombose, les femmes prenant une pilule avec comme progestatif le lévonorgestrel ont un risque environ 2 fois plus élevé (on arrive à 8 femmes sur 10’000) et celles avec les progestatifs de dernière génération ont un risque au moins trois fois plus élevé.
Remarques :
On peut relever que le risque de thrombose est plus élevé la 1ère année de la prise de pilule et surtout pendant les 3 premiers mois.
Le taux de mortalité provoquée par les phlébites engendrées par une prise de pilule est d’environ 1%. A l’échelle de la France cela représente finalement assez peu de cas, un peu plus de 10 décès par an, beaucoup moins que les accidents de la route par exemple. Cela dit, toute diminution du nombre de décès est toujours une avancée pour la société, comparaison n’étant pas toujours raison.
Etude britannique de 2015
Une étude réalisée par des chercheurs britanniques a montré que les femmes prenant des contraceptifs oraux combinés contenant de la drospirénone, du désogestrel, du gestodène et de la cyprotérone ont un risque de thrombose veineuse multiplié par quatre par rapport à celles ne prenant pas la pilule. Le risque est également presque doublé (1,5 à 1,8 fois supérieur) par rapport aux femmes prenant des contraceptifs oraux estroprogestatifs plus anciens contenant du lévonorgestrel, de la noréthisterone ou du norgestimate. Cette étude a été publiée fin mai 2015 dans la revue médicale The BMJ Today.
Les scientifiques ont ainsi pu montrer que le nombre de thromboses excédentaires pour 10’000 femmes traitées par an était plus faible (6 cas recensés) chez celles prenant les pilules les plus anciennes que chez celles (14 cas) prenant du désogestrel et de la cyprotérone.
Mais les chercheurs relèvent que le risque absolu reste faible et que les contraceptifs oraux restent “remarquablement sûrs”, avec un risque de thrombose multiplié par 3 pour toutes les pilules confondues. Alors qu’une femme enceinte a un risque multiplié par dix.
Autres risques de la pilule
La prise de pilule peut aussi augmenter le risque d’infarctus et d’AVC, notamment chez les femmes qui fument et celles avec une hypertension mal contrôlée. C’est le cas avec les pilules contenant des oestrogènes, les pilules progestatives n’augmentent pas le risque. Le risque augmente avec des doses élevées d’éthinylestradiol.
Le médecin devrait mesurer la tension chez une femme voulant prendre la pilule contraceptive. Car la prise de pilule et l’hypertension augmentent le risque d’AVC.
Contre-indications de la pilule
Les deux principales contre-indications de la pilule contraceptive, surtout pour celles de 3ème et 4ème générations, sont des cas de thromboses (phlébite, embolie pulmonaire) dans la famille proche ainsi que les femmes qui fument. Dans ce dernier cas le risque de thrombose est fortement augmenté.
Il existe d’autres contre-indications comme une prédisposition au cancer du sein (porteur des gènes BRCA1 ou 2), certaines maladies chroniques (diabète, cholestérol) ou des maladies cardio-vasculaires. Veuillez lire la notice d’emballage et demandez toujours conseil à votre médecin ou pharmacien pour davantage d’informations.
Pilule contraceptive progestative (mini-pilule)
Les pilules contraceptives progestatives (mini-pilules, allemand Minipille) pilules ne contiennent pas d’éthinylestradiol et n’ont donc pas de risque de thrombose ou de complications cardiovasculaires. Ces pilules peuvent toutefois engendrer une prise de poids, des saignements et d’autres effets secondaires. En général, le médecin prescrit une pilule progestative lorsque que les pilules normales sont contre-indiquées6.
Pilule contraceptive vs. pilule abortive
La pilule contraceptive, qui doit être prise quotidiennement à la même heure, empêche une femme de tomber enceinte lors de rapports sexuels. Elle se distingue de la pilule abortive, elle-même au centre d’une bataille aux Etats-Unis, qui est pour sa part prise une fois une grossesse confirmée, afin de l’interrompre.
Lire aussi : Éthinylestradiol/progestatif (ex. lévonorgestrel)
Dernière mise à jour :
13.07.2023
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Références scientifiques et bibliographie :
- Document en PDF de Swissmedic du 5 juillet 2017 avec le titre suivant : Contraceptifs hormonaux autorisés en Suisse – vue d’ensemble
- Document en PDF de Swissmedic du 5 juillet 2017 avec le titre suivant : Contraceptifs hormonaux autorisés en Suisse – vue d’ensemble
- Document en PDF de Swissmedic du 5 juillet 2017 avec le titre suivant : Contraceptifs hormonaux autorisés en Suisse – vue d’ensemble
- Document en PDF de Swissmedic du 5 juillet 2017 avec le titre suivant : Contraceptifs hormonaux autorisés en Suisse – vue d’ensemble
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- “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020)