Alzheimer
Dernière révision médicale : 04.07.2024
Auteur : Xavier Gruffat, pharmacien
Résumé
La maladie d’Alzheimer est une maladie progressive qui détruit la mémoire et d’autres fonctions mentales importantes1. La maladie d’Alzheimer est une démence de plus en plus fréquente parmi la population, notamment suite à cause du vieillissement. La maladie d’Alzheimer touche le plus fréquemment le groupe d’âge des personnes de 60 à 70 ans, de manière irréversible. Il n’existe actuellement toujours aucun traitement qui permette de la guérir ou de l’éviter2. C’est la perte ou la diminution du nombre de neurones qui entraîne les symptômes de la maladie d’Alzheimer, notamment la perte de mémoire.
Les différentes causes de la maladie d’Alzheimer, selon plusieurs études scientifiques, seraient le tabagisme, les traumatismes crâniens, l’alimentation et bien sûr l’âge. Les personnes peu instruites seraient également plus touchées. Une bonne stimulation du cerveau permettrait de prévenir la survenue de la maladie.
La malbouffe, nourriture trop riche en sucres rapides et en graisses saturées, est de plus en plus mise en cause par les chercheurs, certains parlent même de diabète de type 3 pour caractériser la maladie d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer est une maladie à forte composante héréditaire. On peut ainsi la retrouver chez plusieurs membres d’une même famille.
La maladie d’Alzheimer n’est pas toujours diagnostiquée, car les proches de la personne malade mettent souvent les oublis, la perte de mémoire de la personne âgée, sur le compte de la sénilité, de l’âge. On ne remarque donc pas tout de suite que la maladie est là, minimisant ses effets. Il est ainsi difficile de savoir réellement quand la maladie d’Alzheimer s’est installée et de la traiter rapidement, afin de rendre un certain confort de vie à la personne souffrant d’Alzheimer ainsi qu’à sa famille. La maladie d’Alzheimer est insidieuse. Seul un diagnostic médical complet permettra d’identifier la maladie. Le médecin procédera à des tests mentaux et physiques. Il proposera ensuite des exercices de mémoire à effectuer et débutera un traitement médicamenteux adéquat.
A côté de la médication, il est important que la famille soit informée des méfaits de la maladie d’Alzheimer. Il est souvent très lourd pour l’entourage proche de s’occuper d’une personne atteinte d’Alzheimer. Il ne faut en premier lieu surtout pas culpabiliser ou tout prendre sur ses épaules. Il faut s’avoir se décharger et surtout s’entourer de spécialistes, d’une structure. Nous entendons par spécialistes et structure, le médecin, le pharmacien, les infirmières, ainsi que les associations de personnes souffrant d’Alzheimer. Il faut donc former l’entourage proche de l’évolution de la maladie, l’informer que la personne malade puisse également développer de l’agressivité.
Définition
La maladie d’Alzheimer est une maladie chronique de plus en plus fréquente parmi la population qui affecte la mémoire et les facultés mentales en général. Il s’agit d’une maladie qui évolue de façon progressive et de manière irréversible, à cause d’une dégénérescence du tissu cérébral, pour aboutir à un état de démence.
La maladie d’Alzheimer appartient aux démences, un groupe de maladie qui mène à une perte des capacités intellectuelles et sociales. Alzheimer est la démence de loin la plus fréquente.
Âge
La maladie d’Alzheimer dans sa forme la plus fréquente apparaît en général autour de 60 à 70 ans. La maladie passe souvent inaperçue en n’étant pas diagnostiquée. Une forme plus rare de la maladie, qu’on nomme parfois forme familiale précoce survient avant 65 ans et a comme son nom l’indique une composante héréditaire (génétique) très marquée.
Relevons qu’avec le vieillissement de la population en Occident (Europe, USA) et au Japon, la maladie va concerner toujours plus de monde et poser de réels problèmes de ressources financières et de main d’œuvre dans ces pays.
Bref historique sur l’origine du nom (prénom Alzheimer)
La maladie d’Alzheimer doit son nom au médecin qui l’a découverte en 1906, le Dr Aloïs Alzheimer. Actuellement dans la plupart des langues européennes (allemand, anglais, italien, espagnol, portugais) on parle également et simplement d’Alzheimer pour décrire cette maladie chronique.
Journée mondiale
La journée mondiale de la maladie d’Alzheimer a lieu chaque 21 septembre.
Epidémiologie
– En 2020, dans le monde environ 50 millions de personnes souffrent d’une démence3.
– L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est plus floue et parle d’au moins une trentaine de millions de personnes dans le monde touchées par la maladie. Ce chiffre reste imprécis car il n’est pas aisé de distinguer la maladie d’Alzheimer d’autres démences, par exemple d’origine vasculaire4.
Alzheimer est la principale forme de démence.
Alzheimer par pays
– En Suisse, environ 150’000 personnes souffrent démence, dont la forme la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer, selon Alzheimer Suisse et Pro Senectute qui s’exprimaient à ce sujet lors de la journée mondiale de la maladie le 21 septembre 2018.
– En France, on estime à 860’000 le nombre de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Certaines sources parlent même de 900’000 personnes (sources : Le Figaro – 21 septembre 2017, France Info – 17 septembre 2014).
– Aux Etats-Unis, environ 6 millions de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer5. Aux Etats-Unis, la maladie d’Alzheimer est la 6ème cause de mortalité, selon les National Institute of Health (NIH).
– Au Canada, selon la Société Alzheimer du Canada, la maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence touchait en février 2018 environ 564’000 Canadiens. 937 000 en seront atteints en 2033.
– Au Royaume-Uni, 15,4% des décès en 2016 chez les femmes étaient provoqués par la maladie d’Alzheimer et d’autres démences, selon un article du journal anglais Times publié en octobre 2018. Les démences étaient la première cause de décès chez la femme en 2018. Chez les hommes, les démences étaient responsables pour 8% des décès en 2016. On estime qu’environ 65% des personnes vivant avec une démence sont des femmes.
Par groupe d’âge
– On estime qu’après 65 ans, entre 1 et 6% de la population souffre d’Alzheimer. En Europe, le pourcentage est de 4% environ. Avec une augmentation de plus de 150’000 cas par an, rien qu’en France. En Europe, le pourcentage est de 4% environ. Avec une augmentation de plus de 150’000 cas par an, rien qu’en France.
– Après 85 ans, on estime de 10% à 30% (variable selon les sources) le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
– A 95 ans, environ 50% des femmes sont touchées par Alzheimer et environ 32% des hommes
Par sexe
– A partir de 70 ans les femmes sont plus touchées que les hommes par cette maladie. On estime qu’à l’âge d’environ 70 ans environ 4% des femmes souffrent d’Alzheimer et environ 3% des hommes. A 95 ans, comme on l’a vu ci-dessus dans la rubrique par groupe d’âge, presque 1 femme sur deux souffre d’Alzheimer contre 1 homme sur trois. Une raison expliquant pourquoi les femmes souffrent davantage d’Alzheimer que les hommes serait tout simplement car elles vivent plus longtemps.
– Entre 65 et 69 ans, les hommes sont un peu plus touchés que les femmes par cette maladie (2% pour hommes et 1,4% pour femmes). [sources : magazine Science & Vie, Edition de février 2014]
Causes
Les causes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas encore entièrement connues.
On a toutefois de grandes chances de penser qu’Alzheimer a une origine en partie génétique (héréditaire). On observe en effet que certaines personnes porteuses d’un ou plusieurs gènes ont une probabilité plus élevée de souffrir de la maladie d’Alzheimer.
Il ne faut pas négliger non plus les facteurs environnementaux et le style de vie qui favorisent l’apparition d’Alzheimer comme l’âge, le milieu social, le tabagisme, l’alimentation, etc.
On sait que la maladie d’Alzheimer provoque la mort des neurones et réduit aussi le nombre de connexions entre ces cellules. C’est effectivement la perte ou diminution du nombre de neurones qui entraîne les symptômes de la maladie d’Alzheimer, notamment la perte de mémoire. Des examens du cerveau de patients souffrant d’Alzheimer (en général lors d’une autopsie) ont montré 2 types importants d’anormalité ou de changements:
– Présence de plaques de protéines bêta-amyloïde (ou simplement amyloïde, en anglais : beta-amyloid), ce qui provoque la mort neuronale. Cette théorie est toutefois remise en question par le médicament (un anticorps monoclonal, lire davantage sous Traitements) aducanumab commercialisé aux Etats-Unis en 2021. En effet, les effets de cet anticorps monoclonal pris en injection et dirigé contre les plaques d’amyloïdes dans le cerveau restent limités et son intérêt thérapeutique ne fait pas l’unanimité, le médicament est en fait de plus en plus critiqué pour son inefficacité dans la pratique quotidienne. L’échec de ce médicament remet en cause le dogme scientifique reposant sur le fait que les plaques d’amyloïdes pourraient être la cause d’Alzheimer, elles sont peut-être davantage une conséquence sans rôle direct sur le développement de la maladie. Pour être clair, on constate par des IRM que des patients atteints d’Alzheimer notamment dans un stade avancé de la maladie ont une accumulation importante de plaques d’amyloïdes dans le cerveau. Mais quand on a administré de l’aducanumab chez des patients atteints d’Alzheimer les plaques se sont résorbées mais les signes cliniques des patients atteints d’Alzheimer ne se sont pas améliorés, ou en tout cas de façon peu significative.
– Enchevêtrements (en anglais : tangles) de protéine tau. Cette protéine forme des fibrilles qui provoquent des dommages dans le système de transport des nutriments, il s’en suit aussi une mort cellulaire. Une mutation génétique semble à l’origine de cette accumulation de protéine tau.
Perte de neurones (étude de septembre 2023) :
Des scientifiques britanniques et belges pensent avoir découvert comment les neurones meurent dans la maladie d’Alzheimer. Cette question était un mystère et une source de débats scientifiques depuis le 20ème siècle. L’équipe scientifique a été capable de faire le lien entre les protéines anormales (amyloïde et tau) qui s’accumulent dans le cerveau et la “nécroptose”, une forme de suicide cellulaire. Leur étude a été publiée le 14 septembre dans la célèbre revue scientifique Science (DOI : 10.1126/science.abp9556). On sait que c’est la perte ou diminution du nombre de neurones qui entraîne les symptômes de la maladie d’Alzheimer, notamment la perte de mémoire. Si l’on examine le cerveau des personnes atteintes de la maladie, on constate l’accumulation de protéines anormales appelées amyloïde et tau. Jusqu’à présent les scientifiques n’avaient pas été en mesure de faire le lien entre ces caractéristiques clés de la maladie. Selon les chercheurs de l’University College London au Royaume-Uni et du KU Leuven en Belgique, l’amyloïde anormale commence à s’accumuler dans les espaces entre les neurones, entraînant une inflammation du cerveau, ce que les neurones n’apprécient pas. Il s’en suit une modification de leur chimie interne. Des enchevêtrements de tau apparaissent ensuite et les neurones commencent à produire une molécule spécifique (appelée MEG3) qui déclenche la mort par nécroptose. La nécroptose est l’une des méthodes que notre corps utilise normalement pour éliminer les cellules indésirables au fur et à mesure que de nouvelles cellules sont fabriquées. Les cellules cérébrales ont survécu lorsque l’équipe a réussi à bloquer MEG3. Ces résultats proviennent d’expériences au cours desquelles des neurones humains ont été transplantés dans le cerveau de souris génétiquement modifiées. Cette découverte pourrait permettre l’arrivée de nouveaux médicaments ciblant le MEG3.
Autres causes :
Origine ou influence infectieuse d’Alzheimer
– Une étude publiée en juin 2018 va dans le sens d’une origine ou en tout cas d’une influence infectieuse, virale en particulier, pour expliquer la maladie d’Alzheimer. En effet, une équipe de chercheurs renommés sous la direction du New York’s Mount Sinai Health System à New York ont découvert que plusieurs virus peuvent être impliqués dans le développement d’Alzheimer et en particulier deux types de virus de l’herpès (HHV6a et HHV7) très fréquents. Ces virus infectent la majorité des personnes pendant l’enfance. Cette étude a analysé des échantillons de presque 950 cerveaux de personnes qui sont mortes. Mais les auteurs de l’étude relèvent que les virus ne sont pas forcément la cause de l’Alzheimer mais plutôt les déclencheurs d’une réponse immunitaire pouvant mener à l’accumulation de plaques dans le cerveau qu’on retrouve dans le cerveau des malades. Autrement dit, les chercheurs ne savent pas encore si les virus sont la cause ou la conséquence de la maladie d’Alzheimer. Une conclusion intéressante à tirer de cette étude est que le cerveau n’est pas du tout un endroit stérile, vu qu’on y trouve des virus. Cette étude a été publiée le 21 juin 2018 dans le journal scientifique Neuron (DOI : 10.1016/j.neuron.2018.05.023).
Ce n’est pas la première étude qui montre une influence d’agents infectieux dans le développement d’Alzheimer, d’autres études avaient porté sur des bactéries ou parasites.
Alzheimer, le rôle de lymphocytes T
Des cellules immunitaires qui devraient nous protéger pourraient agir comme déclencheur dans le cerveau et être à l’origine de la maladie d’Alzheimer, selon une étude publiée le 8 janvier 2020 dans le prestigieux journal scientifique Nature (DOI : 10.1038/s41586-019-1895-7). Ces cellules mises en cause sont les lymphocytes T CD8 (en anglais CD8 T cells). Elles sont présentes naturellement dans notre système immunitaire et sont capables une fois activées de détruire des cellules infectées de virus ou des cellules cancéreuses. Une équipe de chercheurs, avec notamment la réputée Stanford University en Californie (États-Unis), a découvert que les patients souffrant d’Alzheimer avaient un sous-type de lymphocytes CD8 qui apparaissait de façon plus fréquente que dans la population générale. Les scientifiques ont noté une concentration plus élevée de ces lymphocytes dans les liquides cérébraux. Même si ces cellules semblent être programmées en dehors du cerveau, lorsqu’elles arrivent dans le cerveau elles semblent “prêtes ou disponibles à tuer “. Ces cellules T paraissent particulièrement actives au niveau de l’hippocampe, zone qui joue un rôle fondamental dans la mémorisation. Les chercheurs ne savent pas encore exactement pourquoi ces lymphocytes “tueurs” se dirigent dans certaines zones du cerveau pour détruire probablement des neurones. Si d’autres études confirment le rôle fondamental des lymphocytes T CD8 dans l’apparition de la maladie, des thérapies ciblant ces cellules pourraient permettre peut-être de guérir ou de bloquer le développement de la maladie d’Alzheimer.
Hygiène bucco-dentaire (gingivite) – Infection et inflammation
Des recherches montrent qu’un lien existe entre l’hygiène bucco-dentaire et le développement de la maladie d’Alzheimer. Des bactéries pathogènes comme P. gingivalis responsables de la gingivite seraient, en effet, capables de se déplacer et d’atteindre le cerveau. Lors de leur propagation, ces bactéries produisent des protéines toxiques qui s’attaquent aux cellules nerveuses du cerveau entraînant ainsi la perte de mémoire, à l’origine de l’Alzheimer. Les résultats de cette étude réalisée par le Department of Clinical Science, de l’University of Bergen (UiB), en Norvège, a été publiée le 3 juin 2019 dans le journal Science Advances (DOI : 10.1126/sciadv.aau3333). L’accumulation de plaques amyloïde et de protéines tau seraient donc plus un symptôme que la cause réelle d’Alzheimer.
Cholestérol
Le cerveau a besoin du cholestérol pour fonctionner correctement. Dans le cerveau ce lipide est synthétisé par les astrocytes, des cellules. Une surproduction de cholestérol par ces cellules mènerait à une production de plaques d’amyloïde. La cause originale serait donc le cholestérol.
D’autres causes ne semblent plus être très prises au sérieux au début des années 2020 comme un manque d’acétylcholine dans le cerveau qui serait à l’origine d’Alzheimer.
Lire aussi : Evolution de la maladie d’Alzheimer
Facteurs de risque maladie d’Alzheimer
– Selon une étude parue fin novembre 2008 de l’Institut de recherche Karolinska à Stockholm, un régime riche en sucre, graisse et cholestérol, typique de la nourriture de “fast-food”, pourrait favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer.
Diabète et maladie d’Alzheimer. La maladie d’Alzheimer pourrait provenir d’une résistance à l’insuline au niveau du cerveau. Autrement dit lors de maladie d’Alzheimer, le cerveau serait incapable d’assimiler entièrement le glucose. Certains spécialistes parlent de diabète de type 3 ou diabète du cerveau pour caractériser la maladie d’Alzheimer. Une expérience américaine réalisée sur des souris a montré que la malbouffe, c’est-à-dire la consommation de trop d’aliments sucrés et d’acides gras saturés, provoquait une importante destruction du cerveau. Cette hypothèse fait encore polémique mais est prise de plus en plus au sérieux par les scientifiques. Des chercheurs pensent à de nouvelles pistes pour soigner l’Alzheimer, l’injection d’insuline au niveau du tissu cérébral en serait une.
– Une étude parue en octobre 2010 par des chercheurs finlandais a démontré que chez des fumeurs (qui fument beaucoup surtout entre 50 et 60 ans), le risque de développer la maladie d’Alzheimer était doublé (lire sous news Alzheimer également).
– En juillet 2011 une étude américaine a montré que les traumatismes cérébraux pourraient être une cause de la maladie d’Alzheimer, remarquons que ces résultats restent préliminaires. On peut observer des traumatismes cérébraux par exemple chez des vétérans ou chez d’anciens joueurs de football américain.
– L’utilisation à long terme, plus de 3 mois, de certains somnifères ou médicaments contre l’anxiété de la famille des benzodiazépines pourrait augmenter sensiblement le risque de développer une maladie d’Alzheimer, selon une étude publiée en septembre 2014. Le risque accru peut atteindre jusqu’à 51%.
Une étude finlandaise publiée en 2017 dans le journal scientifique International Journal of Geriatric Psychiatry (DOI : 10.1002/gps.4821) a montré que les benzodiazépines étaient associés à une augmentation de 40% du risque de mortalité chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques finlandais relèvent dans un communiqué de l’étude publié fin 2017 que le personnel soignant devrait être plus vigilant avant de prescrire des benzodiazépines chez des personnes souffrant de démence.
Une étude publiée en 2018 également d’origine finlandaise réalisée par l’Université de Finlande orientale est arrivée à la conclusion que l’utilisation de benzodiazépines et de médicaments apparentés (médicaments Z comme le zolpidem) était associée à un risque légèrement accru de maladie d’Alzheimer. Cette dernière étude a été publiée pour la première fois le 31 mai 2018 dans le journal scientifique Acta Psychiatrica Scandinavica (DOI : 10.1111/acps.12909).
Pour résumer une étude américaine parue en juillet 2011 a montré que ces 7 facteurs de risque ci-dessous pourraient de façon importante favoriser le développement de la maladie d’Alzheimer : faible niveau d’instruction (dans 19% des cas), le tabagisme (14%), l’inactivité physique (13%), la dépression (11%), l’hypertension (5%), l’obésité (2%) et le diabète (2%).
Observations et variations biochimiques lors de maladie d’Alzheimer
Chez les malades d’Alzheimer, on observe une diminution de la concentration du neurotransmetteur acétylcholine, d’où l’utilisation d’anticholinérgiques dans la thérapie d’Alzheimer, ainsi qu’à des changements structuraux du cortex cérébral (surtout au niveau de l’hippocampe, zone de la mémoire du cerveau).
Les chercheurs ont identifié ces dernières années plusieurs gènes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Lire aussi : Alzheimer : la découverte de mycoses relance la piste infectieuse
Personnes à risque
Ces personnes ont une probabilité plus élevée d’être atteintes par la maladie d’Alzheimer, ce sont :
– Les personnes âgées de plus de 65 ans
– Ceux chez qui des cas ou des antécédents familiaux d’Alzheimer ont eu lieu au sein de la famille, en effet Alzheimer a une forte composante héréditaire
– Les fumeurs (surtout les gros fumeurs entre 50 et 60 ans, le risque de développer Alzheimer étant selon une étude parue en octobre 2010 doublé)
– Des personnes souffrant de dépression, cette affection psychique pourrait en effet accélérer les symptômes de la maladie d’Alzheimer
– Les diabétiques ou les personnes qui se trouvent en pré-diabète (selon des études de 2007, le diabète augmenterait de 75% le risque d’avoir Alzheimer).
Le syndrome métabolique (hypertension, diabète, cholestérol, sédentarisme) semble aussi un facteur de risque important pour cette maladie.
– Les personnes avec un niveau d’étude assez bas (employés peu qualifiés)
– Les personnes qui adoptent une mauvaise alimentation (lire sous causes ci-dessus)
– Les femmes semblent présenter un risque supérieur de développer la maladie, en partie car elles vivent plus longtemps que les hommes
Symptômes
La maladie d’Alzheimer évolue par différents stades et rend le diagnostic difficile, surtout au début.
Toutefois, un problème récurrent est la perte de mémoire. Tout le monde peut avec l’âge oublier des mots ou des événements mais dans la maladie d’Alzheimer les oublis peuvent concerner des mots faciles (comme maison), l’oubli d’événement récent, la perte du sens de l’orientation, l’oubli d’odeurs connues (par ex. le citron, lire un article à ce sujet), l’oubli du prénom d’une personne de la famille ou d’un proche, l’égarement régulier de biens en les plaçant souvent dans des endroits illogiques, etc. Un patient souffrant de la maladie peut aussi répéter une même question à plusieurs reprises sans s’en rendre compte6.
Seul un médecin, par des tests et des analyses, pourra confirmer s’il s’agit de simples oublis ou d’une maladie d’Alzheimer.
Il faut savoir aussi que de nombreux malades d’Alzheimer ont également des troubles psychiques, souvent la conséquence de cette maladie. En effet ne plus se rappeler de choses simples peut être angoissant et favoriser notamment la dépression. Car un malade d’Alzheimer traverse aussi des phases de lucidité et peut porter un regard critique sur son état. L’entourage doit se montrer dans ce cas très compatissant pour le rassurer et l’aider.
Détail des symptômes
A mesure que la maladie progresse, le patient perd de plus en plus de capacités cognitives, avec des difficultés se manifestant comme :
– désorientation spatiale ;
– incapacité de parler et d’écrire ;
– incapacité de penser et réfléchir (par exemple un malade aura de la peine ou une incapacité à gérer ses finances comme payer ses factures) ;
– incapacité de juger et prendre des décisions ;
– incapacité de planifier et d’effectuer les tâches domestiques (par exemple un patient aura de la peine ou une incapacité à cuisiner) ;
– changement de personnalité et du comportement. Dans ce cas le patient peut présenter des signes de dépression, anxiété, éloignement social, variation d’humeur, irritabilité, troubles du sommeil, agressivité, errance.
– difficulté à savoir quel jour, saison ou année on est.
Durée de vie d’une personne souffrant d’Alzheimer
Aux Etats-Unis, on estime qu’un patient vit en moyenne 8 ans après que les premiers symptômes de la maladie soient devenus visibles (par ex. perte de mémoire). Pendant ces 8 années en moyenne, le patient perd progressivement sa mémoire et devient à la fin incapable de réaliser certaines tâches simples.
Diagnostic
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, qui se fait dans tous les cas par un médecin, n’est pas toujours facile à réaliser. Relevons qu’il est très important pour que les traitements fassent le meilleur effet, que la maladie soit diagnostiquée le plus tôt possible. Il n’existe pas de tests spécifiques pouvant confirmer un diagnostic d’Alzheimer7.
Pour savoir s’il s’agit d’Alzheimer ou non, le médecin peut effectuer des petits tests mentaux, des examens physiques et cliniques, une prise de sang, une IRM cérébrale, des examens de laboratoire, etc.
Le médecin généraliste, s’il l’estime nécessaire, pourra envoyer le patient auprès d’un neurologue.
Il existe comme test mental, le MMSE (=Mini Mental State Examination de Folstein).
Ce test permet de rapidement mettre en lumière « l’état cognitif » du patient en examinant :
– Sa notion du temps (jour, année)
– Sa notion d’espace (lieu, ville, pays)
– Sa mémoire à court terme (en retenant des mots durant plus de 3 minutes)
– Sa capacité de calcul
La corrélation entre le résultat du test et la maladie d’Alzheimer reste cependant faible, car il faut encore tenir compte du niveau d’éducation de la personne. Mais le MMSE permet néanmoins au médecin d’évaluer l’état du patient.
Relevons aussi une étude parue en juillet 2011 qui montre que la chute d’un adulte âgé qui n’est pas par ailleurs prédisposé à tomber, pourrait être un facteur déclencheur d’une évaluation de diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
Le médecin peut aussi effectuer une ponction lombaire, afin de doser la béta-amyloïde (molécule importante dans le développement de la maladie), il s’agit d’un peptide de 40 à 42 acides aminés.
Odorat et maladie d’Alzheimer
Les pertes olfactives sont souvent un signe précoce de la maladie d’Alzheimer. Par exemple une personne atteinte de cette démence peut être incapable d’identifier une odeur d’essence ou de citron. Pendant plus de 30 ans, les scientifiques ont exploré les connexions entre les pertes de mémoire et la difficulté des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer à identifier différentes odeurs. Au niveau physiologique les scientifiques ont observé que le bulbe olfactif qui est impliqué dans l’odorat et le cortex entorhinal, impliqué dans la mémoire et la dénomination des odeurs, sont parmi les premières structures du cerveau à être affectées par la maladie d’Alzheimer. Un test d’odorat semble un bon moyen d’identifier très tôt la maladie avant l’apparition de symptômes plus typiques comme la perte de mémoire. Il s’agit d’un test particulièrement utile chez les personnes à risque avec notamment des cas d’Alzheimer dans la famille.
Lire une étude à ce sujet : Les pertes olfactives comme probable signe précoce de la maladie d’Alzheimer
Complications
La maladie d’Alzheimer est une maladie irréversible dans la plupart des cas (selon l’information qui existe dans le monde médical).
L’Alzheimer peut donc dans bien des cas aboutir à la mort, après de nombreuses années.
Alzheimer peut aussi aboutir à de sérieuses complications psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie, l’angoisse et l’anxiété, etc.
On note aussi une perte de poids, de l’ordre de 10% selon la littérature médicale. Les médecins sauront prévenir cette diminution du poids corporel.
Comme on le voit il s’agit d’une grave maladie mais qui est heureusement de plus en plus prise au sérieux par les laboratoires pharmaceutiques (dans la recherche de nouveaux médicaments), par les autorités politiques et par le personnel soignant. Cela permet d’être un peu optimiste et confiant face à cette “maladie du siècle”.
Pourquoi meurt-on d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative. Les malades (souvent âgés) souffrent de différents troubles : dépression, paranoïa, anxiété, mais cette maladie est essentiellement caractérisée par le fait que les personnes atteintes n’arrivent plus à effectuer des gestes anodins de la vie quotidienne. Au stade avancé de la maladie, elles n’arrivent plus à marcher, à maîtriser leurs sphincters et à avaler, ce qui engendre le plus souvent une asphyxie par la salive ou des aliments.
Le patient souffrant d’Alzheimer peut plus facilement contracter une pneumonie, à cause de complications au niveau du système respiratoire. L’incontinence urinaire peut aussi être une complication importante.
Quand appeler un médecin ?
Comme on l’a vu plus haut, Alzheimer est une maladie grave qui nécessite dans tous les cas une consultation médicale. Seul un médecin peut faire un diagnostic exact de cette pathologie.
Chaque personne, à partir d’un certain âge, devrait se rendre régulièrement chez son médecin pour un check-up complet. Mais si vous ressentez des signes de désorientation, des oublis fréquents par exemple pour des mots simples (maison, route, manger,…), rendez-vous rapidement, et sans attendre votre prochain rendez-vous habituel, chez votre médecin.
Traitements
Les traitements de la maladie d’Alzheimer ont pour but de ralentir la maladie, rendre la personne malade plus autonome. Le traitement vise ainsi à redonner à une personne atteinte d’Alzheimer sa dignité. L’entourage proche s’en sentira également soulagé.
Avant de détailler les médicaments existants pour soigner la maladie d’Alzheimer, relevons quelques points importants sur la thérapie médicamenteuse :
– il est important d’instaurer le traitement par des médicaments le plus tôt possible, d’où l’intérêt de faire des contrôles réguliers chez votre médecin.
– pour le moment (année 2024), les médicaments ne soignent pas la cause mais apaisent les symptômes et retardent l’apparition de la maladie8.
– les médicaments ne marchent pas pour tout le monde, en effet certains patients vont ressentir un effet positif, pour d’autres la prise de médicaments ne va pas influencer l’état de la maladie.
Voici les principaux médicaments utilisés pour soigner la maladie d’Alzheimer, tous ces médicaments sont en vente sur ordonnance :
Inhibiteurs de la cholinestérase :
– à base de donépezil (en Suisse Aricept® et génériques)
– à base de galantamine (en Suisse Reminyl® et au moins un générique)
– à base de rivastigmine (en Suisse Exelon® et génériques)
Antagonistes du récepteur NMDA :
– à base de mémantine (en Suisse Axura®, Ebixa® et génériques)
Remarque : la combinaison de deux traitements (par ex. mémantine et donépezil) augmente dans certains cas l’efficacité face à la prise d’un seul médicament contre l’Alzheimer.
Lors de symptômes psychiques, le médecin peut également prescrire des antidépresseurs, des anxiolytiques ou des neuroleptiques.
Nouveau médicament (2024)
L’Agence américaine des médicaments (FDA) a donné son feu vert le 2 juillet 2024 à la commercialisation d’un nouveau traitement contre Alzheimer, le Kisunla (donanemab) élaboré par le laboratoire américain Eli Lilly, qui ralentit la progression de la maladie. Le traitement est administré par injection intraveineuse. Il s’attaque à des plaques amyloïdes se trouvant dans le cerveau de patients atteints d’Alzheimer. Ces plaques se déposent entre des cellules nerveuses du cortex cérébral et perturbent les connexions entre neurones. Lors d’essais cliniques, le donanemab a ralenti la progression de cette maladie dégénérative, tout en provoquant de graves effets secondaires chez certains patients, notamment des hémorragies cérébrales. Le donanemab appartient à une nouvelle catégorie de traitements contre Alzheimer, basés sur l’immunothérapie, processus qui mobilise directement les cellules immunitaires pour agir sur ces plaques.
Recherches pharmaceutiques sur Alzheimer (historique et présent)
– Les laboratoires de biotechnologie Biogen et Eisai ont affirmé le 27 septembre 2022 dans un communiqué de presse que leur traitement expérimental – le lécanémab (en anglais : lecanemab) – diminuait de façon significative la progression de la maladie d’Alzheimer. Biogen est un laboratoire américain du Massachusetts et Eisai est basé à Tokyo au Japon. Lire davantage à ce sujet
– Le 7 juin 2021 l’autorité américaine de contrôle des médicaments, la FDA (Food and Drug Administration), a autorisé l’aducanumab, vendu sous le nom de marque d’Aduhelm. Ce médicament indiqué contre la maladie d’Alzheimer est le premier autorisé depuis presque 20 ans. Dans un premier temps, la FDA ne voulait pas autoriser ce médicament, ils ont de facto changé d’avis en 2021 suite à de nouvelles données fournies par le laboratoire. Lire davantage à ce sujet : Un nouveau médicament controversé autorisé aux Etats-Unis contre Alzheimer (juin 2021)
– Les autorités chinoises à travers son agence (National Medical Products Administration) ont approuvé le 2 novembre 2019 la mise sur le marché de l’oligomannate (en anglais aussi : oligomannate) contre la maladie d’Alzheimer d’intensité légère à modérée et l’amélioration des fonctions cognitives. Il s’agit du premier nouveau médicament contre Alzheimer approuvé pendant ces 20 dernières années dans le monde, il est vendu sous forme de gélule. L’oligomannate est basé sur les algues marines, au niveau chimique il s’agit d’un mélange d’oligosaccharides acides et linéaires. Un essai clinique a démontré son efficacité dans le traitement des formes légères à modérées de la maladie d’Alzheimer et pourrait même améliorer la fonction cognitive. Le développement de l’oligomannate a été inspiré par la fréquence relativement faible de la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées qui consomment régulièrement des algues marines. Le médicament n’est pas encore homologué en Suisse, comme le relève le site suisse sur la santé Pharmawiki.ch. Une étude clinique de phase III devrait être réalisée en 2020 afin d’enregistrer le médicament dans d’autres marchés que la Chine. L’oligomannate normalise l’équilibre perturbé de la flore intestinale (le microbiome) qu’on retrouverait dans la maladie d’Alzheimer et réduit les dépôts des plaques bêta-amyloïdes et l’hyperphosphorylation tau. Selon Pharmawiki.ch qui se base une étude de Wang X. et al de 2019 (DOI : 10.1038/s41422-019-0216-x), la production accrue des acides aminés alanine et isoleucine par le microbiome intestinal modifié entraîne une différenciation et une prolifération accrues des cellules T auxiliaires et une invasion de ces cellules immunitaires dans le cerveau.
Traitements naturels (en complément)
Quelques traitements naturels peuvent améliorer légèrement l’état ou prévenir la maladie d’Alzheimer.
1. Plantes médicinales (phytothérapie) :
– Le ginkgo, grâce à son effet anti-oxydant, “favoriserait” la mémorisation. Une plante peut-être intéressante pour prévenir et pour soigner des légères démences de l’Alzheimer, en complément de traitement classique, à prendre sous forme de comprimés.
Mise à jour sur la prescription de ginkgo en cas d’Alzheimer
Bien que le gingko biloba soit souvent prescrit en cas de forme légère d’Alzheimer, Creapharma ne recommande actuellement pas ce traitement.
Une étude française parue en 2012 a montré que le gingko biloba n’aurait tout au plus qu’un effet placebo en cas de démence liée à l’Alzheimer.
– La consommation régulière de café sur une longue période pourrait avoir un effet préventif de la maladie d’Alzheimer, comme l’a montré au moins sur des souris, une étude franco-allemande des universités de Bonne et Lille publiée en avril 2014.
– Le curcuma (Curcuma longa), qu’on peut trouver dans le curry ou consommer sous forme de complément alimentaire, semble selon plusieurs études permettre de prévenir la maladie d’Alzheimer (davantage d’informations avec des références sur notre page spéciale sur le curcuma).
– La cannelle (Cinnamomum verum) pourrait avoir un effet favorable dans la prévention d’Alzheimer, comme l’ont montré des travaux scientifiques de Richard Anderson du Département d’Agriculture du gouvernement américain.
2. Compléments alimentaires :
La prise de certains compléments alimentaires pourrait aider contre la maladie d’Alzheimer, comme :
– des vitamines B
– l’huile d’onagre (car riche en acide gras essentiels)
– des anti-oxydants (qu’on retrouve par exemple dans le ginkgo ou dans les fruits)
– l’acide folique
– la vitamine E, cette vitamine pourrait avoir un effet positif sur cette démence
Bons conseils
Prendre soin d’un patient souffrant d’Alzheimer :
Tout autour de la thérapie médicamenteuse, lors du traitement d’une personne atteinte d’Alzheimer, il y a aussi des aides très importantes à ne pas négliger. Comme l’aménagement de son lieu de vie, pour lui faciliter l’existence et la laisser autonome le plus longtemps possible.
Afin de ralentir la maladie, il est également possible de stimuler la personne malade, par des exercices cognitifs (mémoire, lecture, jeux intellectuels).
Souvent la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer n’est pas consciente de son état, il a ainsi besoin d’assistance. Voici donc quelques bons conseils destinés à son entourage familial ou médical pour améliorer la vie du malade :
– Même si la personne atteinte d’Alzheimer a de la peine à rentrer en conversation verbale avec l’entourage, ce n’est pas pour autant qu’il ne communique plus. Il faut donc toujours lui montrer de l’affection par exemple en le touchant, le regardant et en montrant sa gentillesse ainsi que son empathie.
– Des doses élevées de vitamines B pourraient réduire de 30 à 50% l’atrophie cérébrale chez les personnes affectées par un déclin cognitif modéré, retardant l’évolution vers la maladie d’Alzheimer.
– Les patients souffrant de cette maladie oublient souvent de manger. Il est important de leur proposer des aliments sains et riches en protéines, avec un fort pouvoir calorique.
– Il est également important de veiller à ce que les patients boivent régulièrement. L’entourage ou le personnel soignant devra être très vigilant, surtout lorsqu’il fait chaud. Il faut éviter de donner des boissons riches en caféine, cela peut péjorer le sommeil du patient et le rendre agressif.
– Les exercices physiques sont indiqués chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cela permet d’améliorer la santé des articulations et des muscles, tout comme le sommeil, l’état du système cardiovasculaire et prévenir la constipation. Si une personne a des problèmes à marcher, il est possible par exemple de faire des exercices sur un vélo d’appartement ou sur une chaise.
– Il est important de faire quelques modifications dans l’habitation d’un patient souffrant d’Alzheimer. Il faut éviter d’avoir trop de meubles et d’objets, surtout qu’ils ne soient pas trop pointus ou tranchants, privilégiez des meubles arrondis, pour prévenir toute blessure en cas de chute. Il faudrait aussi éviter d’avoir un sol glissant, dans le bain ou la douche il est conseillé d’installer un antidérapant.
– Retirez les miroirs, ils peuvent stresser le patient. L’image renvoyée peut lui faire peur.
– La charge liée à l’entretien d’un patient souffrant d’Alzheimer peut être (très) lourde psychiquement et physiquement, n’hésitez pas de discuter avec votre médecin des possibilités qui s’offrent à vous pour placer en partie ou complètement le malade dans un centre spécialisé des malades d’Alzheimer si vous n’arrivez plus à faire face.
Il faut savoir que lorsqu’on a un père ou une mère souffrant d’Alzheimer, la personne change énormément, dans des cas avancés, elle ne se souvient même plus que vous êtes son fils ou sa fille, pour ces derniers la charge émotionnelle est très élevée, car tous les souvenirs d’enfance et du passé sont oubliés, certains disent dans ces cas avancés que la maladie d’Alzheimer est une “petite mort”. Il faut alors vous faire aider par un professionnel de santé (médecin, psychologue) si vous trouvez votre situation trop lourde et/ou demander l’aide de votre famille ou amis.
Prévention Alzheimer
Des études ont montré que garder des activités intellectuelles comme la lecture, faire des jeux qui font travailler le cerveau comme des mots fléchés ainsi que conserver également une activité physique (promenade, bricolage) aurait un très fort effet préventif sur la maladie d’Alzheimer.
– Le moyen le plus efficace pour prévenir efficacement la maladie d’Alzheimer consiste à bien soigner l’hypertension (source de démence si elle n’est pas correctement soignée).
– La prise régulière de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS), comme l’ibuprofène aurait un effet préventif de la maladie d’Alzheimer. Concrètement on peut douter qu’un médecin prescrive à une personne qui n’a pas besoin d’AINS un traitement chronique à base d’ibuprofène, car les AINS ont passablement d’effets secondaires (ulcères, problèmes rénaux). Le risque-bénéfice n’est pas garanti. Affaire en tout cas à suivre par Creapharma.ch, car tout traitement préventif de la maladie d’Alzheimer est très intéressant.
La prise de statines (contre le cholestérol) aurait aussi un effet préventif.
– Avoir une alimentation équilibrée est un excellent moyen de prévention de la maladie d’Alzheimer. Il faudra notamment éviter absolument la malbouffe, c’est-à-dire la consommation en excès de sucre rapide et d’acides gras saturés. Comme on l’a vu dans la partie cause, la maladie d’Alzheimer pourrait provenir d’une résistance à l’insuline au niveau du cerveau. Autrement dit lors de maladie d’Alzheimer, le cerveau serait incapable d’assimiler entièrement le glucose. Il s’agira donc de prévenir tout diabète.
– Adoptez une alimentation riche en fruits aide à prévenir la maladie d’Alzheimer. En effet, les fruits contiennent de nombreux antioxydants. Ces derniers ont un effet très favorable en prévention. Le vin rouge, aussi riche en anti-oxydant peut également prévenir cette maladie.
– Arrêtez de fumer. Surtout si vous êtes un gros fumeur entre 50 et 60 ans, le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer serait doublé.
– La vitamine D pourrait prévenir la maladie d’Alzheimer. En effet, on a observé une corrélation entre une carence en vitamine D et Alzheimer, comme l’ont montré plusieurs études et notamment une étude britannique parue en août 2014. Selon cette étude anglaise, le risque de souffrir d’Alzheimer augmente de 69% chez les participants avec une carence modérée en vitamine D et monte à 122% lors de carence grave. Remarquons qu’il s’agit d’une observation et pas forcément d’un lien de cause à effet.
– Il faudrait éviter de consommer des benzodiazépines (médicaments utilisés contre l’anxiété et l’insomnie) sur une trop longue période, c’est-à-dire plus de 3 mois. Une étude parue en septembre 2014 a montré un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer pouvant atteindre jusqu’à 51%.
Lire aussi : 12 conseils non alimentaires pour prévenir Alzheimer (selon une étude de The Lancet publiée en juillet 2020)
News (actualités)
– Alzheimer : un nouvel essai clinique avec un anticorps s’avère prometteur (septembre 2022)
– Un nouveau médicament controversé autorisé aux Etats-Unis contre Alzheimer (juin 2021)
– On comprend mieux pourquoi certaines personnes malgré des marqueurs cérébraux d’Alzheimer ne souffrent pas de la maladie
– La vitamine D inutile contre Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives (étude)
– Les causes de la maladie d’Alzheimer sont toujours plus mystérieuses, un laboratoire essaie d’y voir plus clair
– La prise d’ibuprofène pourrait prévenir Alzheimer (étude)
– Apparition de la maladie d’Alzheimer : l’importance de l’histoire familiale
– Mieux comprendre l’inflammasome – une «machine moléculaire» qui pourrait aider à soigner des maladies comme Alzheimer et la goutte
– Les pertes olfactives comme probable signe précoce de la maladie d’Alzheimer
– Un tiers des cas de démence comme Alzheimer peut être évité (étude)
– Deux nouvelles études sur la maladie d’Alzheimer, espoirs de traitements efficaces
– Un médicament anti-inflammatoire courant éventuellement efficace contre Alzheimer
– Alzheimer et la piste infectieuse, nouvelle étude
– 12 conseils non alimentaires pour prévenir Alzheimer
– Alzheimer : la découverte de mycoses relance la piste infectieuse
– 5 aliments pour prévenir Alzheimer
Nom anglais de la maladie :
Alzheimer’s Disease
Crédits photos & Infographies :
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl
Historique de la mise à jour – Dossier revu médicalement :
– 04.07.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – mise jour partie Traitements)
– 15.04.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
– 17.09.2023 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
Références scientifiques et bibliographie :
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- Keystone-ATS, AFP, le 20 septembre 2021 (via notre site partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence de presse suisse Keystone-ATS
- The Lancet (DOI : 10.1016/S0140-6736(20)30367-6), étude publiée en juillet 2020
- Keystone-ATS, AFP, le 20 septembre 2021 (via notre site partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence de presse suisse Keystone-ATS
- The Wall Street Journal, édition imprimée, le 27 septembre 2022
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.