Incontinence urinaire
Dernière révision médicale : 16.01.2024
Auteur : Xavier Gruffat, pharmacien
Résumé sur l’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire n’est pas une maladie en soi, mais il s’agit d’une affection gênante, touchant essentiellement les femmes souvent âgées. Remarquons que les hommes en souffrent également, mais dans une moindre mesure. L’incontinence urinaire peut avoir un impact profond sur la qualité de vie. Par exemple certaines personnes touchées évitent les rencontres sociales, les voyages ou les relations sexuelles1.
Dans ce dossier, on ne parlera pas de l’incontinence chez les enfants, que l’on appelle énurésie nocturne. Brièvement, l’énurésie, correspond à l’émission d’urine durant la nuit, chez un enfant qui en principe devrait déjà savoir maîtriser sa vessie et se retenir durant son sommeil. Ainsi, l’énurésie nocturne peut toucher les enfants vers l’âge de 4-5 ans. L’énurésie nocturne est involontaire et se fait de manière inconsciente. Il sera toujours essentiel de rechercher l’origine de cette affection, sans accuser l’enfant, mais au contraire, en le soutenant.
Pour en revenir à l’incontinence urinaire, les causes peuvent être multiples. Les causes de l’incontinence urinaire sont notamment les cystites, le diabète, l’hyperplasie bénigne de la prostate, etc.
Dans certains cas, on pourra traiter l’incontinence urinaire par l’administration de médicaments pour réduire l’affection ou encore pour traiter les causes et ainsi améliorer la qualité de vie des patients. Dans d’autres cas, on pourra recourir à un entraînement des muscles du plancher pelvien. Cet entraînement des muscles du plancher pelvien est absolument indiqué lors d’accouchement, pouvant les affaiblir et entraîner un relâchement de ces muscles, pouvant provoquer une incontinence urinaire. Il existe également toute une panoplie très étendue de moyens auxiliaires pour soulager l’incontinence urinaire. Ce sont des couches qui pompent non seulement le liquide urinaire, mais en plus, limitent les odeurs.
Définition
On appelle incontinence urinaire, l’émission involontaire d’urine menant à des fuites2. Touchant aussi bien les femmes que les hommes, l’incontinence urinaire est cependant plus présente chez les femmes d’un certain âge. L’incontinence urinaire est due à une perturbation dans le mécanisme de fermeture de la vessie, notamment les nerfs réglant la fermeture de la vessie. Chez les personnes âgées, il se peut que les muscles se relâchent avec l’âge. Chez les femmes ayant accouché récemment, ce sont les muscles du plancher pelvien qui sont affaiblis.
Etant donné qu’il existe plusieurs causes à l’incontinence urinaire, on peut observer plusieurs formes d’incontinence :
Incontinence de stress ou d’effort
Lors d’incontinence de stress ou d’effort (en anglais : stress incontinence), les fuites urinaires ont lieu lorsque le patient tousse, rit, éternue ou encore porte des charges trop lourdes ou pratique de l’exercice physique. En présence d’incontinence de stress, il y a subitement une augmentation de la pression au niveau abdominal (penser à ce qui se passe lorsque l’on tousse). Si de plus, les muscles du sphincter fermant la vessie est relâché ou que la musculature du plancher pelvien est plus faible, il y aura fuite d’urine, donc incontinence urinaire. Remarquons que les pertes urinaires n’ont pas lieu durant la nuit ni durant une phase de repos, ce qui distingue bien l’incontinence urinaire de l’énurésie nocturne.
Incontinence d’urgence (ou d’impétuosité)
En cas d’incontinence d’urgence (en anglais : urge incontinence), le patient n’arrive pas à contrôler ses envies impérieuses d’uriner. L’incontinence d’urgence ou d’impétuosité se retrouve lors de cystites par exemple (inflammations de la vessie, bactérienne ou non), en cas de différentes maladies, comme le diabète ou encore la sclérose en plaques. La ménopause chez la femme et les troubles de la prostate chez l’homme peuvent aussi mener à davantage d’incontinence d’urgence. La personne touchée peut souffrir de cette incontinence d’urgence même lorsque sa vessie n’est pas pleine.
En anglais on parle aussi de vessie hyperactive (overactive bladder) pour qualifier l’incontinence d’urgence.
Mélange d’incontinences
Si une personne souffre d’incontinence de stress et d’incontinence d’urgence, on parle d’incontinence mélangée (traduit de l’anglais pour mixed incontinence). Cette forme devient plus fréquente avec l’âge.
Incontinence par regorgement
Dans cette forme d’incontinence (en anglais : overflow incontinence), la personne est incapable de vider sa vessie complètement3. Il en résulte des fuites fréquentes et souvent répétées d’urine. Les hommes souffrant d’hyperplasie bénigne de la prostate peuvent être particulièrement touchés par cette forme d’incontinence urinaire. Le diabète est une autre cause possible.
Incontinence fonctionnelle
L’incontinence fonctionnelle (en anglais : functional incontinence) se caractérise comme son nom l’indique par une incapacité fonctionnelle de se rendre aux toilettes. Les causes peuvent être physiques comme des troubles rhumatismaux (ex. arthrite) ou psychiques comme des démences (maladie d’Alzheimer par ex.).
Autres causes
Il existe d’autres causes ou formes d’incontinence provoquées notamment par une surhydratation (trop boire) ou une déshydratation, l’excès d’alcool, l’excès de caféine (ex. café), la prise de certains médicaments ou la prise de substances pouvant irriter la vessie4.
Epidémiologie
Remarque importante : comme l’incontinence urinaire est souvent ressentie comme une maladie honteuse, il est difficile pour les chercheurs et scientifiques d’avoir des statistiques exactes du nombre de personnes en souffrant5.
Affecte surtout les femmes
– On estime que dans environ 90% des cas, ce sont des femmes qui sont touchées par l’incontinence urinaire. Les hommes sont plus rarement touchés, et dans 9 cas sur 10, ils le sont à la suite d’une intervention chirurgicale (une ablation de la prostate par exemple).
– En 2022, la Mayo Clinic estimait qu’aux Etats-Unis plus de 50% des femmes âgées de plus de 65 ans se plaignent d’incontinence urinaire (en tout cas des fuites) et environ 25% des hommes de plus de 65 ans souffrent également de ce problème.
Causes
L’incontinence urinaire peut survenir à n’importe quel âge, et chez n’importe quel sexe, homme ou femme, avec cependant une prédominance chez la femme plus âgées. Les causes de l’incontinence seront différentes s’il s’agit d’une incontinence de stress ou d’une incontinence d’urgence. Les causes ont déjà été définies dans la rubrique Définition, voici encore quelques informations utiles.
Incontinence de stress
L’incontinence de stress survient essentiellement chez les femmes. L’incontinence de stress étant causée par un relâchement des muscles du plancher pelvien, se trouvant dans le bassin, elle apparaît surtout chez les femmes venant d’accoucher ou ayant eu de nombreuses grossesses. Les changements hormonaux (diminution des oestrogènes) lors de la ménopause sont également un facteur de risque pouvant entraîner une incontinence de stress. Avec une diminution des oestrogènes l’urètre devient plus fin et moins élastique. L’incontinence de stress apparaît également chez les personnes ayant eu un travail physique pénible. On peut retrouver une incontinence de stress chez les personnes dont la vessie ou la matrice de l’utérus sont descendues.
Incontinence d’urgence
Une incontinence d’urgence apparaît lorsqu’il existe un dysfonctionnement entre les nerfs de la vessie et la musculature de la vessie. La vessie est hyperactive et entraîne une envie incessante d’uriner, même si cette dernière n’est pas pleine. C’est notamment le cas dans certaines maladies, telles que :
– Le diabète.
– La sclérose en plaques.
– Une cystite.
– Une tumeur.
– Une malformation des voies urinaires.
– Une perturbation neuronale (paraplégie, par exemple).
Chez l’homme âgé et souffrant d’hyperplasie bénigne de la prostate, il peut y avoir également une incontinence d’urgence. Le cancer de la prostate est une autre cause d’incontinence urinaire chez l’homme.
Personnes à risque
Les personnes les plus exposées à un risque d’incontinence urinaire, sont les suivantes:
– Les femmes venant d’accoucher.
– Les femmes ayant eu plusieurs grossesses.
– Les femmes ménopausées.
– Les hommes souffrant d’hyperplasie de la prostate.
– Les diabétiques.
– Les personnes souffrant de la sclérose en plaques.
– Les personnes souffrant de tumeur(s).
– Les personnes ayant eu des traumatismes de la colonne vertébrales et souffrant de paraplégies.
– Les personnes souffrant de cystite.
– Les personnes âgées.
Ces différentes personnes à risque souffrent en réalité d’une incontinence urinaire de manière secondaire à un état déjà présent (diabète, ménopause, sclérose en plaques, etc.). Dans les différentes affections pouvant entraîner une incontinence urinaire, il peut y avoir soit un affaiblissement des muscles du plancher pelvien (accouchements par exemple), soit un déficit de la transmission nerveuse, régulant l’ouverture – la fermeture du sphincter de la vessie, entraînant des fuites urinaires incontrôlées.
La prévalence des incontinences urinaires touche essentiellement les femmes âgées. Mais dans 10% des cas, cela touche également les femmes plus jeunes. Cela est explicable par les accouchements et les nombreuses grossesses ou encore par les cystites, par exemple.
Avec l’âge, le nombre de cas d’incontinence urinaire ne cesse d’augmenter et représente de plus en plus un marché intéressant.
Symptômes
Les symptômes de l’incontinence urinaire sont une envie fréquente d’aller uriner ou encore une difficulté de miction (le fait d’aller faire pipi).
L’incontinence urinaire peut revêtir deux aspects: un écoulement incessant d’urine ou un écoulement subit, incontrôlable qui se fait lors d’un engorgement de l’urine (notamment dans le cas des hommes souffrant d’une hyperplasie de la prostate).
Ainsi, lorsque la pression dans la vessie est vraiment trop grande, due à l’engorgement d’urine, il y a une distension de la vessie et un relâchement subit du sphincter de la vessie d’où l’écoulement non contrôlé d’urine.
Ainsi, les symptômes d’une incontinence urinaire se traduiront par :
– Une envie incessante d’aller souvent aux toilettes, même si la vessie n’est pas pleine.
– Une incapacité à contrôler sa vessie.
– Une fuite urinaire incessante, d’où la nécessité de porter constamment des protections.
Diagnostic
Afin de poser un diagnostic d’incontinence urinaire, le médecin commencera par poser des questions au patient, en faisant une anamnèse. Cette anamnèse permettra au médecin d’identifier la cause de l’incontinence urinaire. Il pourra, si nécessaire, traiter les maladies à l’origine de l’incontinence urinaire ou encore, prescrire les médicaments adéquats ou le traitement adéquat. Sachant que l’incontinence urinaire pouvant être induite en cas de diabète, par exemple, le médecin sera non seulement amené à traiter l’incontinence urinaire, mais également le diabète qui a été détecté, grâce à l’incontinence urinaire.
Les causes de l’incontinence urinaire étant différentes s’il s’agit d’une incontinence urinaire d’effort ou par impériosité (d’urgence), il sera nécessaire au médecin de poser les questions adéquates et qui, très facilement, lui permettront de poser un diagnostic et de proposer un traitement.
Par la suite, il pourra demander des analyses plus poussées, notamment :
– Une analyse de l’urine.
– Une radiographie des reins et des voies urinaires.
L’analyse de l’urine, permettra au médecin de voir s’il y a une infection urinaire présente.
La radiographie des reins et des voies urinaires permettra de savoir s’il y a par exemple la présence d’une hyperplasie de la prostate ou un dysfonctionnement des voies urinaires.
Le médecin s’inquiétera notamment de la gêne provoquée par l’incontinence urinaire, de la qualité de vie du patient, suite à cette incontinence urinaire, afin de l’aider au mieux dans la prise en charge de l’incontinence urinaire.
Il existe en fait de nombreuses méthodes de diagnostic à disposition du médecin ou corps médical, on ne le traitera pas dans ce dossier en détail.
Complications
Il est préférable de traiter au plus vite une incontinence urinaire, pour éviter qu’elle ne devienne chronique. De plus, le diagnostic d’une incontinence urinaire peut mettre à jour des problèmes, des maladies sous-jacentes qu’il sera essentiel de traiter en priorité, comme le diabète, la sclérose en plaques ou encore l’hyperplasie de la prostate.
Ainsi, des médicaments ou des exercices des muscles du plancher pelvien seront prescrits pour éviter l’apparition d’une incontinence urinaire chronique.
La complication majeure d’une incontinence urinaire, reste essentiellement une gêne physique. Il est très désagréable de toujours rester sur les toilettes ou d’y courir à tout bout de champ, mais de plus d’être vite mouillé s’il n’y a pas de toilettes à proximité. Il faut également compter sur une gêne «psychique». La personne souffrant d’une incontinence urinaire pourrait se sentir diminuée, car ne pouvant plus contrôler son corps. Une gêne vis à vis de ses semblables pourrait prendre place et devenir lourde à porter. Cela porte donc atteinte à la vie sociale du patient.
On devrait également tenir compte d’une autre complication de l’incontinence urinaire, médicale, cette fois. Il s’agit des risques d’infections et d’inflammation des voies urinaires.
Les traitements médicamenteux ou de rééducation ont fait leur preuve et peuvent soulager, voir guérir le 75% des malades et ainsi, améliorer leur vie.
Traitements
Le traitement de l’incontinence urinaire dépendra de la forme d’incontinence urinaire. Par exemple on ne traitera pas de la même manière, une incontinence urinaire de stress d’une incontinence urinaire d’urgence. Il faudra aussi parfois combiner plusieurs traitements différents.
Le médecin devra également tenir compte du confort de vie du patient en l’aidant, par exemple dans le choix de la protection adéquate et en le rassurant.
Il existe, suivant le type d’incontinence urinaire, des approches thérapeutiques différentes, que ce soit médicamenteux ou non (lire aussi ci-dessous sous Bons conseils et Prévention).
Ainsi, pour traiter une incontinence urinaire, le médecin pourra avoir recours à une rééducation des muscles du plancher pelvien ou à des médicaments.
Le traitement de l’incontinence urinaire devra tenir compte également des maladies ayant causé une incontinence urinaire, comme le diabète ou la sclérose en plaques. Ainsi, le médecin veillera à soigner ces maladies en parallèle au traitement de l’incontinence urinaire.
Traitement médicamenteux
La prise de médicament contre l’incontinence urinaire est surtout envisagée lors d’incontinence urinaire d’urgence (en anglais aussi appelé overactive bladder) mais certains médicaments peuvent aussi agir contre d’autres formes d’incontinence. Aux Etats-Unis, début 2022 il n’existait pas de médicament enregistré (par la FDA) pour traiter l’incontinence de stress (en anglais : stress incontinence), selon la Mayo Clinic.
– Les anticholinergiques. Ces médicaments agissent surtout en cas de vessie hyperactive (overactive bladder) et en particulier contre l’incontinence d’urgence. Parmi les anticholinergiques, on compte notamment le chlorure de trospium (Spasmo-Urgénine® Néo), l’oxybutynine (Kentera®, patch transdermique), le propivérine (vendu sous le nom de Mictonet en Suisse), le toltérodine (Detrusitol® SR), fésotérodine (Toviaz® et génériques) ou le solifénacine (Vesicare® et génériques). Ces médicaments sont en général pris sous forme orale (ex. comprimé, gélule) dans une forme galénique retard. Attention ces médicaments peuvent mener à des effets secondaires notamment chez les personnes âgées comme la constipation, les yeux secs ou la bouche sèche. Les anticholinergiques pourraient aussi augmenter le risque de démence (ex. Alzheimer). Mais la prise d’anticholinergiques qui n’agissent pas au niveau du cerveau comme le mirabégron ou le vibégron, de la famille des bêta-3 agonistes ou bêta-3 mimétiques semblent diminuer le risque de démence.
– Les alpha bloqueurs. Ils sont utilisés surtout chez l’homme lors d’incontinence par regorgement, il s’agit d’un agoniste des beta-3 récepteurs. Dans cette famille de médicaments on trouve notamment le tamsulosine (Pradif® T et génériques), l’alfuzosine (Xatral® et génériques), le silodosine (Urorec) ou le doxazosine (Cardura CR®). Attention, ces médicaments peuvent notamment mener à une hypotension.
– Le flavoxate (Urispas®) un médicament non anticholinergique indiqué dans le traitement de l’incontinence urinaire d’urgence.
– Le mirabégron. Cette molécule vendue en Suisse sous le nom commercial Betmiga™ est indiquée lors d’incontinence d’urgence6. Il s’agit d’un agoniste des récepteurs bêta-3-adrénergiques qui diminue l’hyperactivité vésicale et traite les symptômes qui y sont associés.
– L’oestrogène sous forme topique. Lors d’incontinence d’effort, apparue après la ménopause, le médecin peut prescrire des substituts oestrogéniques sous forme topique (ex. crème vaginale, patch).
Les protections contre l’incontinence
Le marché des protections contre l’incontinence prend de l’ampleur. De nos jours, il est plus facile de choisir parmi les nombreuses gammes de protection contre l’incontinence et de trouver le produit le mieux adapté, en tenant compte du volume des pertes urinaires, du sexe et de son propre confort.
On trouvera dans toute cette panoplie de protections contre l’incontinence urinaire, le plus fin protège slip à la couche culotte la plus perfectionnée. Le but étant d’absorber la quantité d’urine ainsi que d’en limiter les odeurs. Les protections adaptées à la morphologie de l’homme sont également présentes sur ce marché des protections contre l’incontinence.
Il va sans dire que ce marché, bien que très lucratif, représente cependant une forte amélioration de la qualité de vie des patients.
La rééducation des muscles du plancher pelvien
La rééducation des muscles du plancher pelvien à travers des exercices (en anglais : pelvic floor muscle exercises) est tout indiquée chez les femmes venant d’accoucher ou ayant eu de nombreux accouchements. Des exercices spécifiques, on parle aussi des exercices de Kegel, permettent de tonifier ces muscles et d’empêcher une fuite de l’urine. Il s’agit de contracter les différents muscles, de tenir 5 secondes et de relâcher ensuite.
Stimulation électrique.
Dans cette méthode, des électrodes sont temporairement insérées dans le rectum ou le vagin pour stimuler et renforcer les muscles du plancher pelvien7. La stimulation électrique douce peut être efficace pour l’incontinence de stress et l’incontinence d’urgence. Le traitement peut durer plusieurs mois.
Bandelette
Il est aussi possible de traiter l’incontinence urinaire d’effort par le biais d’une bandelette posée sous l’urètre. La pose de cette bandelette s’effectue par une chirurgie.
Équipements médicaux
– Insert urétral (en anglais : urethral insert). Il s’agit d’un appareil médical de la forme d’un tampon qui agit comme un bouchon pour éviter d’uriner.
– Pessaire (en anglais : pessary). Il s’agit d’un anneau (ring en anglais) à introduire dans le vagin qui est porté toute la journée. L’appareil aide à prévenir les fuites urinaires.
Autres méthodes
En plus de celles citées ci-dessus, d’autres méthodes peuvent aider à lutter contre l’incontinence urinaire comme l’injection de substances autour de l’urètre, l’injection de botox au niveau des muscles de la vessie ou la stimulation nerveuse grâce à des appareils médicaux.
Chirurgie
Finalement, dans certains cas avancés d’incontinence urinaire la chirurgie peut être une méthode efficace. Il existe différentes formes de chirurgie. On peut citer 4 méthodes différentes par leur nom anglais : sling procedures (en français serait : procédures d’élingage), bladder neck suspension (en français : suspension du col de la vessie), prolapse surgery (chirurgie des prolapsus) et artificial urinary sphincter (sphincter urinaire artificiel).
Remarque sur les traitements de l’incontinence urinaire (étude) :
Mis à part la chirurgie, les différents traitements à disposition contre l’incontinence urinaire sont souvent peu efficaces ou agissent sur un nombre trop peu nombreux de patients, selon une étude suédoise réalisée notamment par la Sahlgrenska Academy. Pour arriver à ces conclusions, le Prof. Ian Milsom et son équipe ont étudié des milliers d’articles et documents sur l’incontinence urinaire (et fécale) publiés entre 2005 et 2015.
Dans le traitement de l’insuffisance urinaire et fécale, la chirurgie s’est avérée de loin la meilleure méthode avec un taux de succès de 82%, suivi par des exercices au niveau pelvien avec 52% et les médicaments avec 49% de succès. Le Prof. Milsom, qui s’exprimait dans un communiqué de l’étude, critique notamment l’efficacité insuffisante des médicaments antimuscariniques indiqués lors d’insuffisance urinaire.
Cette étude a été publiée online le 24 mars 2017 dans la revue spécialisée BMC Medicine.
Bons conseils
– Il est essentiel que les personnes souffrant d’incontinence urinaire, en parlent ouvertement à leur médecin, sans gêne, afin d’être prises en charge le plus vite possible et d’éviter ainsi les complications.
– Même si l’incontinence urinaire apparaît surtout chez les personnes âgées, il ne faut pas vivre avec. Il faut en parler aux spécialistes de la santé et trouver le traitement adéquat.
– Les protections contre l’incontinence urinaire existant dans plusieurs marques, avec de nombreux formats différents, il ne faut pas hésiter à demander conseil à votre pharmacien qui non seulement vous présentera les différentes sortes de protections, mais également pourra vous proposer des échantillons, afin que vous puissiez les essayer tranquillement chez vous.
Les protections contre l’incontinence urinaire peuvent également être prises en charge par votre assurance maladie. Il faut toutefois vous renseigner auprès de votre caisse maladie, afin de connaître le montant annuel, remboursé par cette dernière et vous faire ensuite prescrire les protections contre l’incontinence par votre médecin traitant.
– Il n’y a pas de honte à souffrir d’incontinence urinaire. Les protections actuelles sont très performantes et discrètes, améliorant la qualité de vie des patients.
– Il conviendra également, lors du traitement de l’incontinence urinaire, de corriger certaines habitudes, telles que la sédentarité, le surpoids, la consommation excessive de liquides avant le coucher ou la consommation de caféine contenue dans le thé et le café. La caféine étant diurétique.
– Certains médicaments (ex. contre l’hypertension, diurétiques, antidépresseurs, antiarythmiques) peuvent favoriser une incontinence urinaire ou en tout cas des fuites urinaires, parlez-en à votre médecin ou pharmacien pour voir s’il peut être possible de changer certains traitements ou la posologie pour diminuer le risque d’incontinence urinaire.
Prévention
Les femmes étant souvent sujettes aux problèmes d’incontinence urinaire, il leur est fortement conseillé d’effectuer un entraînement des muscles du plancher pelvien, qu’elles aient eu des enfants ou non.
Les exercices s’effectuent de la manière suivante :
– Prendre conscience que ces muscles existent. Pour ce faire, il vous suffit, lors de la miction (aller faire pipi), de stopper le jet urinaire.
– Contracter les muscles 5 secondes, relâcher 5 secondes et contracter à nouveau. Remarquons qu’il ne s’agit pas de contracter les muscles fessiers ni le ventre, mais bien les muscles du plancher pelvien
– Contracter dix fois de suite le plus vite possible.
– Contracter les muscles de manière progressive.
– Pousser par le vagin, comme si on voulait se vider.
Une autre forme d’exercices, appelés, les exercices de Kegels, permettent également de renforcer les muscles du plancher pelvien. Il s’agit de contracter les muscles, garder la position 3 secondes, relâcher. Il faut ensuite répéter le processus 15 fois. L’idéal serait de répéter cet exercice 3 fois durant la journée, 3 fois par semaine.
Remarquons qu’il est possible de suivre des cours de renforcement des muscles du plancher pelvien, avant et après la grossesse.
Il faut également, pour prévenir une incontinence urinaire :
– Eviter les boissons qui stimulent l’envie d’uriner, comme le thé, le café.
– De tendre la vessie, en buvant trop le soir. La consommation de liquide, notamment de l’eau, se fera de préférence durant la journée.
Nom anglais de l’affection :
Urinary Incontinence
News
– La majorité des traitements contre l’incontinence sont peu efficaces
Crédits photos :
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl
Historique de la mise à jour – Dossier revu médicalement :
– 16.01.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision médicale du dossier surtout la partie Traitements)
– 26.01.2022 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
Références scientifiques et bibliographie :
- Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, édition spéciale en février 2022 sur cette maladie
- Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
- Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, édition spéciale en février 2022 sur cette maladie
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.