Ballonnements – Flatulences

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Définition

Les ballonnements ou flatulences désignent la production de gaz dans la partie gastro-intestinale et son accumulation au niveau de l’estomac ou de l’intestin. Ce gaz à l’origine des ballonnements peut s’expulser ou s’échapper involontairement à travers deux orifices : la bouche ou l’anus. Le terme distension abdominale, c’est-à-dire une augmentation du volume de l’abdomen, est parfois utilisé pour qualifier les ballonnements. Il ne s’agit pas d’une maladie mais plutôt d’un symptôme¹. 
Origine mot flatulence
Étymologiquement, le mot flatulence provient de « inflatio » et « flatus » signifiant respectivement souffle et haleine.
Fermentation
Les ballonnements ou flatulences proviennent de la fermentation de matière en décomposition dans l’organisme. Ils sont à l’origine des pets sonores lorsque les gaz s’échappent par l’anus. Comme le tractus gastro-intestinal n’absorbe pas correctement les gaz (et l’air), par conséquent presque tout ce contenu gazeux doit ressortir par la bouche ou l’anus. Les ballonnements ou plus vulgairement les pets peuvent être occasionnels ou fréquents, se déroulant pour certaines personnes plusieurs fois pendant la même journée.

Résumé sous forme d’infographie : 

Epidémiologie

Quelques chiffres & informations utiles : 
– De 10 à 30% des personnes souffraient de ballonnements (en anglais bloating) plus de 25% du temps².
– Aux Etats-Unis, environ 14% des adultes américains déclarent avoir eu des ballonnements au cours de la semaine écoulée, selon une étude³. 
– Les femmes ont plus souvent des flatulences que les hommes. 
– Chaque jour, une personne émet en moyenne entre 13 à 21 ballonnements ou pets, la plupart du temps après un repas. En moyenne, le corps produit environ deux litres de gaz intestinaux (flatus) par jour⁴.

Causes

Les principales causes des ballonnements ou flatulences sont :

– Certains aliments. L’accumulation de gaz est généralement causée par la fermentation d’aliments, tels que les aliments riches en fibres végétales⁵. La digestion des aliments nécessite l’action des bactéries se trouvant dans l’intestin et notamment dans le colon. Celles-ci transforment ces aliments en plusieurs éléments parmi lesquels se trouvent les gaz contenant des molécules comme le sulfure d’hydrogène (à l’origine de mauvaises odeurs). Les aliments riches en azote comme les haricots ou les choux et tous les féculents sont connus comme à l’origine des gaz.
Les flatulences proviennent également de l’air avalé lorsqu’on mange et qui entraîne un peu plus tard une sensation de ballonnement au niveau de l’abdomen. À part les haricots, les aliments sucrés (riches en fructose), les fibres alimentaires et les produits laitiers produisent davantage de gaz. Lire aussi : 5 aliments pouvant provoquer des flatulences

– Certaines personnes souffrent aussi d’un déficit en lactase (intolérance au lactose) ne leur permettant pas de digérer le lactose. Ce phénomène entraîne plus de fermentation intestinale menant inévitablement, outre le ballonnement et la flatulence, à certains cas de diarrhée.

– La constipation. Lors d’une constipation, l’accumulation des selles dans le gros intestin (côlon) accentue le processus de fermentation à l’origine de la production de gaz.

– La prise de certains médicaments ou compléments alimentaires (ex. metformine, lactulose, orlistat, fer, magnésium, antidouleurs à base d’opioïdes, fibres, etc.).

– Le syndrome du côlon irritable

– Le tabagisme.

– L’aérophagie, à cause de la grande quantité d’air avalé en mangeant ou en buvant.

– L’anxiété et le stress.

– Les femmes enceintes. Des ballonnements sont des troubles fréquents atteignant les femmes pendant la grossesse.

– Une maladie coeliaque (“intolérance au gluten”).

– Une tumeur abdominale.

– Un cancer de l’ovaire (surtout si les flatulences ou ballonnements sont répétés⁶). 

– Une rétention d’eau suite à des troubles prémenstruels.

– La consommation d’édulcorants naturels, c’est-à-dire des alcools de sucres comme le sorbitol, le xylitol, le mannitol, le maltitol ou l’érythritol. Une fois dans le tractus intestinal, l’alcool de sucre est fermenté par les bactéries du côlon. Cela libère des gaz, ce qui entraîne des ballonnements, des crampes, des douleurs et des diarrhées.

Gros intestin et mauvaises odeurs (femmes plus touchées) : 
– La production de gaz, menant justement à des flatulences ou ballonnements, se déroule en général dans le gros intestin (côlon). Les nombreuses bactéries présentes dans cette partie finale de l’intestin provoquent la fermentation de certains aliments, aboutissant à la production de gaz. Quand ces gaz se mêlent à certaines molécules (sulfures qui viennent de l’ail, du chou ou d’agents conservateurs qu’on trouve par exemple dans les chips, pain, bière ou vin) provenant des restes de la nourriture, une mauvaise odeur s’en dégage lorsqu’ils s’échappent par l’anus. Le gaz provenant des bactéries est plupart du temps sans odeur particulière, c’est donc seulement lorsque ce gaz se mélange à des sulfures ou dérivés comme le sulfure d’hydrogène qu’une mauvaise odeur s’en dégage. Le méthane peut aussi mener à une mauvaise odeur.
– Les femmes sont particulièrement touchées par les odeurs désagréables de ces flatulences (pets) qui sont souvent plus forts que les hommes, à cause d’une plus grand concentration en sulfure d’hydrogène (molécule souvent à l’origine de l’odeur désagréable).

Symptômes

La sensation de ballonnement abdominal débute environ trois heures après la prise de certains aliments, les gaz s’échappent fréquemment au bout de cinq heures avant un arrêt du phénomène au bout d’environ sept heures.

Le ballonnement intestinal se manifeste par des gargouillis au niveau de l’appareil digestif. Cette gêne s’accompagne parfois d’une douleur abdominale due à une accumulation de gaz (ex. sulfure d’hydrogène). Une fois expulsés, ces gaz provoquent souvent une odeur désagréable.
Lors d’une aérophagie, une personne accumule un volume particulièrement important de gaz au niveau de son estomac causant ainsi des flatulences et des douleurs du ventre.

Diagnostic

Afin d’établir un diagnostic de ballonnement, le médecin procède généralement à un examen physique précédé d’un interrogatoire. Les questionnaires servent surtout à tirer un maximum d’informations concernant votre passé médical : intervention subie, maladies gynécologiques (chez les femmes), etc. Une vérification de l’état de votre abdomen par des palpations s’ensuit ensuite, celle-ci peut être complétée par un toucher rectal si cela s’avère nécessaire.
Si des doutes persistent, il peut vous demander d’effectuer une analyse de sang et une échographie abdominale. Dans des cas complexes et assez rares, des radiographies plus approfondies au niveau de l’intestin, un scanner ou une tomographie axiale peuvent être exigés.

Complications

Les ballonnements et les flatulences durent généralement quelques heures. Ils n’entraînent pas de complications dans la majorité des cas. Lorsque les douleurs sont particulièrement intenses, il se peut que les ballonnements s’accompagnent d’autres troubles gastriques comme l’aérogastrie ou de l’intestin comme l’aérocolie (ballonnement du gros intestin) ou l’aéroiléie (distension au niveau de l’intestin grêle).

Traitements (médicaments)

Jusqu’à présent, aucune solution médicale ne peut mettre définitivement un terme au ballonnement et aux flatulences. Toutefois, des petits changements dans l’alimentation (limiter les aliments constipants et les haricots), les boissons (arrêter les boissons gazeuses) ou certaines habitudes (ex. boire à la paille, ne plus mâcher de chewing-gum) peuvent parfois permettre de réduire les ballonnements et les flatulences⁷. 
Les médicaments utilisés sont destinés à alléger les désagréments ressentis et à améliorer le confort de vie.

Pansements digestifs (ex. siméticone)
Au premier rang se trouvent les médicaments pouvant jouer le rôle de pansement digestif. Ils sont généralement à base de siméticone ou de diméticone et sont dotés d’une propriété anti-mousse leur permettant d’empêcher la formation de gaz. Leur combinaison avec de l’antiacide est également courante surtout lorsque le ballonnement s’accompagne d’une sensation de brûlure au niveau de l’estomac. Dans cette famille parmi les médicaments les plus connus figurent ceux à base notamment d’aluminium hydroxyde et de siméticone (en Suisse dans Disflatyl® ou Flatulex®, en France le Polysilane Delalande). La siméticone est un poly-diméthylsiloxane activé avec du dioxyde de silicium qui provoque la dégradation des fines bulles de mousse se formant dans l’estomac et les intestins en cas de ballonnements.
Dans les années 2010, en tout cas en France, plusieurs pansements digestifs et antiacides ont été retirés du marché (ex. Kaolin, Maalox ballonnements).
Un pansement digestif davantage antispasmodique est aussi utilisé afin d’atténuer le ballonnement et la douleur qui l’accompagne.

Charbon
Vieille solution, mais qui ne manque pas d’efficacité contre les ballonnements, le charbon permet quant à lui d’absorber les gaz intestinaux et de freiner leur production. Voici quelques molécules à base de charbon : carbactive, carbophos, colocarb, splénocarbine, etc.
Charbon et absorbant intestinal
Un absorbant intestinal comprenant un mélange de charbon avec une autre substance peut aussi soulager le ballonnement. Cette catégorie comprend notamment le carbolevure, le carbosylane l’anticarbine et le carbosymag.

Médicaments disponibles aux Etats-Unis :
– Aux Etats-Unis notamment il existe sur le marché l’alpha-galactosidase (nom de marque : Beano), une enzyme naturelle qui permet de casser les sucres en plus petites structures, ce qui réduit les ballonnements⁸.
– Aux Etats-Unis notamment, il existe sur le marché le bismuth-subsalicylate (nom de marque : Pepto-Bismol), ce médicament pourrait rendre l’odeur des pets moins marquées, comme le relevait le magazine américain Prevention en janvier 2020.

Traitements en cas d’autres maladies : 

Intolérance au lactose
Lors d’intolérance au lactose, qui mène à des ballonnements, le traitement de choix et un traitement à base de lactase.

Syndrome de l’intestin irritable
Lors de ballonnements provoqués par le syndrome de l’intestin irritable, des antidépresseurs à faible dose peuvent agir efficacement.

Remèdes naturels (plantes médicinales)

Des remèdes naturels, notamment à base de plantes médicinales, peuvent aider lors de ballonnements ou flatulences. Ces plantes ont souvent un effet carminatif, c’est-à-dire favorisant l’expulsion des gaz intestinaux, tout en réduisant leur production.

Les plantes les plus couramment utilisées pour le traitement du ballonnement et des flatulences sont :
– Le fenouil (vous pouvez notamment prendre une demi-cuillère à café de fruits ou graines de fenouil à la fin du repas, mâchez puis avalez).
– L’anis vert
– L’anis étoilé (badiane)
– L’aneth ou le cumin
– L’absinthe (en tisane) est aussi parfois utilisée, tout comme le romarin ou l’angélique
– La camomille vraie (à consommer notamment en tisane, n’hésitez pas à en boire tout au long de la journée, soit plusieurs fois par jour, la camomille a aussi un effet relaxant idéal pour lutter contre les flatulences)

Remèdes naturels (préparations naturelles)

– Décoction des racines de pissenlit
– Tisane de badiane (anis étoilé)
– Tisane angélique
– Tisane de laurier
– Tisane de menthe poivrée et angélique
– Tisane contre les flatulences
– Teinture de clous de girofle
– Tisane de camomille

Bons conseils & Prévention

– Une grande vigilance alimentaire est l’un des moyens les plus indiqués pour prévenir le ballonnement et les flatulences. Selon les nutritionnistes, il est nécessaire de limiter tous les aliments pouvant être à l’origine de gonflements ou de gaz au niveau de l’estomac et de l’intestin. Certains aliments connus pour produire des flatulences sont : les haricots, les oignons, les brocolis, les bananes, les prunes, les avocats, les pommes, etc.
Attention, ces aliments sont souvent très sains pour la santé, car en général riches en fibres alimentaires. Il ne faut donc pas arrêter de manger complètement ces aliments, mais limiter leur consommation lorsque vous ressentez beaucoup de ballonnements ou que vous aimeriez prévenir leurs apparitions.
Évitez la consommation de lait entier, plus lourd à digérer, privilégiiez des produits laitiers écrémés comme le fromage blanc ou le yaourt.
Essayez aussi de manger en petite portions, par exemple chaque 2 à 3 heures.
Tenez si possible un journal alimentaire avec l’apparition des symptômes digestifs (ex. flatulences) pour bien tout documenter. Amenez ensuite ce journal à votre médecin ou professionnel de la santé. 

– Mettez de côté la consommation de boissons gazeuses et la bière. Celles-ci entraînent une dilatation de l’estomac et de l’intestin à l’origine des ballonnements et des flatulences. Après le repas, privilégiez les tisanes à base de menthe ou de fenouil au lieu des boissons à base de caféine qui risque de rendre difficile la digestion.

– Privilégiez les fruits et légumes cuits dans votre assiette. Riches en eau, ceux-ci facilitent le transit intestinal réduisant ainsi la fermentation tout en diminuant le ballonnement. Attention aux fibres qu’on retrouve dans beaucoup de fruits, ces molécules sont une source fréquente de flatulence.

– Les aliments contenant une forte teneur en fructose comme la confiture, la barre chocolatée ou encore les boissons sucrées sont à limiter ainsi que ceux riches en graisses saturées : sauces, fritures, etc. De plus, les graisses empêchent l’assimilation des aliments les rendant difficiles à digérer. Il s’agit aussi de limiter le sel qui favorise une rétention d’eau.

– Mangez lentement, c’est une excellente méthode pour favoriser une bonne digestion. Cela permet notamment de roter moins et d’éviter que de grandes quantités de nourriture atteignent les intestins d’un seul coup.

– Limitez votre consommation en lactose, privilégiez des aliments avec une basse teneur en lactose ou sans lactose (important chez les personnes intolérantes au lactose).

– Evitez de consommer des chewing-gums ou de sucer des bonbons à pâte dure.

– Evitez de fumer, une cause à l’origine de flatulences.

– Gérez votre stress, une cause de troubles digestifs.

– Consommez des probiotiques, surtout qui contiennent les bactéries Lactobacillus et/ou Bifidobacterium. Ces bactéries peuvent réduire la production de gaz.

– Faites régulièrement de l’exercice physique, ce qui aide à stimuler la digestion. Des études ont montré que les personnes qui font de l’exercice physique retiennent moins de gaz dans l’intestin et se sentent moins ballonnés pendant et après une période d’exercice modérée. Vous pouvez aussi faire une petite marche d’une quinzaine de minutes après chaque repas.

– La consommation de certains minéraux comme le magnésium et le potassium peuvent aider.
Le magnésium peut aider à apaiser un système digestif perturbé en expulsant les gaz et en soulageant notamment la constipation. Les aliments riches en magnésium comprennent notamment les amandes, bananes, haricots, brocoli, riz brun, jaune d’oeuf, etc. Attention certains aliments augmentent le risque de flatulence, comme on l’a vu plus haut, il est donc important de les consommer en quantité adéquate ainsi qu’au bon moment. Un nutritionniste pourra vous aider. Lire aussi : 10 aliments riches en magnésium
Il est aussi possible de consommer du magnésium sous forme de complément alimentaire, si possible 200 mg par jour.
Le potassium peut aider à se sentir moins gonflé ou ballonné en faisant mieux circuler les fluides dans le corps. On trouve du potassium dans certains aliments comme la banane, la patate douce ou les haricots.

– Vérifiez vos prothèses dentaires, un mauvais ajustement peut vous faire avaler un excès d’air en mangeant.

Lire aussi : syndrome de l’intestin irritable, constipation, diarrhée, maux de ventre, intolérance au lactose

News

– 6 aliments pouvant provoquer des flatulences

Noms anglais : 
Bloating, Gas, Flatulence

Crédits photos et infographie : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl

Historique de la mise à jour – Dossier revu médicalement :
– 26.04.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision de l’infographie générale)
– 09.04.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision de la partie sur Symptômes)
– 21.04.2023 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision médicale complète du dossier)