Acné
Dernière révision : 22.09.2023
Auteurs : Xavier Gruffat, pharmacien – Seheno Harinjato, rédactrice
Définition
L’acné est une maladie de la peau très fréquente touchant surtout les adolescents. Elle est provoquée par l’obstruction des follicules pilo-sébacés suite à une production excessive de sébum et la présence de cellules mortes. Sous l’effet d’hormones menant à un excès de sébum (mieux comprendre le sébum dans le paragraphe ci-dessous), la peau devient grasse et luisante. Ce sébum s’accumule et obstrue les petites glandes de la peau1.
L’acné se caractérise aussi et surtout par l’apparition de boutons et une inflammation de la peau, ce qui favorise la prolifération de bactéries comme Acnies propiones. Le terme acné provient du grec ancien, akhnê, et signifie « efflorescence ». Les adolescents et les jeunes adultes ont le plus souvent de l’acné, mais la maladie peut également survenir à l’âge adulte. Différents traitements sont disponibles pour soigner l’acné et prévenir les cicatrices. Plus le traitement est commencé tôt, moins le risque de dommages durables est élevé2.
Résumé sous forme d’infographie
Sébum (kystes blancs, points noirs)
Le sébum, un produit huileux, a pour fonction notamment de lubrifier les cheveux, les poils et la peau. Une production excessive de sébum mais aussi une accumulation de cellules mortes au niveau des follicules pileux peut boucher ces follicules. La formation de ces bouchons favorise le gonflement des parois du follicule qui peuvent prendre une couleur blanche, on parle aussi de petits kystes blancs. Ils peuvent aussi s’ouvrir et prendre une couleur noire, ce sont les fameux points noirs. En cas d’inflammation, les follicules peuvent aussi devenir de couleur rouge.
Formes d’acné, selon caractère et gravité
Il existe différentes formes d’acné (acné juvénile, acné rosacée). L’acné juvénile porte aussi le nom d’acné vulgaire ou simplement d’acné, c’est de loin la forme la plus courante de cette dermatose.
En fonction du degré ou gravité de l’acné on peut classer l’acné en 4 stades :
– Acné degré I : présence surtout de comédons (points noirs) ouverts et/ou fermés avec peu de signes inflammatoires. On parle d’acné comédonienne. Il s’agit d’une forme légère.
– Acné degré II : présence surtout de comédons ouverts ou fermés enflammés avec du pus (acné papulo-pustulaire superficielle). On parle de papulo-pustulaire ou papulo-pustuleuse superficielle. Il s’agit d’une forme modérée.
– Acné degré III : présence de comédons ouverts et/ou fermés enflammés avec du pus et des nodules inflammatoires (acné papulo-postulaire profonde). On parle de papulo-pustulaire ou papulo-pustuleuse superficielle. Il s’agit d’une forme modérée à sévère.
– Acné degré IV : présence de nodules et kystes (acné kystique). On parle d’acné conglobata. Il s’agit d’une forme sévère. Dans cette forme, le visage n’est en général pas le seul endroit touché.
Remarque :
Parfois on classe l’acné en seulement 3 stades, le stade I décrit ci-dessus, le stade II et III ensemble dans l’exemple ci-dessus et le stade IV qui devient de facto le stade III.
Formes d’acné, selon origine et gravité
– Acné fongique (folliculite à pityrosporum) : L’acné fongique survient lorsque la levure s’accumule dans les follicules pileux. Ceux-ci peuvent provoquer des démangeaisons et une inflammation.
– Acné kystique : L’acné kystique est une forme sévère de l’acné. Elle provoque des boutons et des nodules profonds remplis de pus. Ceux-ci peuvent provoquer des cicatrices.
– Acné hormonale : L’acné hormonale touche les adultes qui ont une surproduction de sébum qui obstrue leurs pores.
– Acné nodulaire : L’acné nodulaire est une forme grave d’acné qui provoque des boutons à la surface de la peau et des nodules tendres sous la peau.
L’acné, kystique et nodulaire, peut entraîner des lésions cutanées permanentes sous forme de cicatrices. Il est préférable de demander rapidement l’aide d’un professionnel de la santé afin qu’il puisse déterminer la ou les meilleures options de traitement.
Epidémiologie
– L’acné survient la plupart du temps à l’adolescence à cause des modifications hormonales. Selon certaines études on estime que 70 à 95% des adolescents de 13 à 18 ans souffrent d’acné. On estime qu’en général l’acné disparaît spontanément vers l’âge de 20 ans.
– Bien que plus fréquente à l’adolescence l’acné touche aussi les adultes (lire : acné à l’âge adulte) âgés de plus de 30 ans, des causes génétiques et environnementales expliquent cette acné à un âge plus avancé. A l’âge adulte et jusqu’à 35 ans l’acné touche encore de 3 à 8% des personnes.
– Même si l’acné semble toucher un peu plus les jeunes hommes (pour des raisons hormonales), la thérapie de l’acné chez la femme est parfois plus compliquée, car il y a davantage de cas de résistance aux traitements. Par exemple à l’âge de 40 ans on observe que 1% des hommes présente de l’acné contre 5% des femmes.
– L’acné est la maladie de la peau la plus fréquente aux États-Unis avec environ 50 millions de personnes touchées, selon une émission de la radio américaine de référence NPR diffusée en août 2018.
Causes
Physiologie
Au niveau physiopathologique, l’acné est provoquée, sous l’action des hormones, par une production excessive de sébum au niveau des follicules pilo-sébacés. Ceux-ci se bouchent et mènent à une inflammation. Ces follicules peuvent rester fermés ou s’ouvrir avec la formation de points noirs au centre.
Les follicules pileux sont de petits tubes qui contiennent une mèche de cheveux. Il existe plusieurs glandes qui se vident dans les follicules pileux. Lorsque trop de matière graisseuse (sébum) se trouve à l’intérieur des follicules pileux, les pores peuvent se boucher.
Causes
Nous ne connaissons toujours pas avec certitude les causes exactes de l’acné mais on estime qu’en fonction du type d’acné certains facteurs peuvent fortement influencer son développement :
– L’acné juvénile est due en particulier à des désordres hormonaux : à la puberté la sécrétion sébacée qui dépend des androgènes (hormones sexuelles mâles, en particulier la testostérone) et des oestrogènes (hormones sexuelles femelles) augmente de façon importante et influence l’état de la peau. Lire aussi : acné à l’âge adulte
– L’acné (juvénile ou non) a une forte incidence héréditaire (influence des gènes). Par exemple, si les deux parents ont de l’acné l’enfant a 60% de probabilité de souffrir d’acné.
– Dans les autres formes d’acné et même parfois dans l’acné juvénile : des causes multiples peuvent être à l’origine de l’acné. Relevons l’importance d’une bactérie : Acnies propiones (une bactérie responsable de l’acné) ou le stress qui peut favoriser l’acné notamment grâce à une augmentation de la production de sébum.
– Un usage excessif de certains savons ou produits chimiques peut irriter la peau et augmenter la production de sébum, ce qui va aggraver l’acné.
– L’utilisation de cosmétiques pour la peau très gras, cela peut obstruer les pores et causer de l’acné.
– L’alimentation comme le chocolat pourrait favoriser l’acné. Des études ont montré que chez les adultes la consommation de lait et de produits laitiers comme le fromage ou le beurre pourrait aggraver l’acné.
De plus, des céréales riches en sucre, mais aussi le pain (blanc surtout), les chips et le chocolat auraient aussi un effet néfaste sur l’acné. On estime que si le chocolat favorise l’acné, c’est justement à cause de sa concentration parfois élevée en sucre. Ce dernier augmente le niveau d’insuline, pouvant favoriser l’acné.
– Une exposition excessive de la peau au soleil.
– L’exposition de la peau à des objets pouvant provoquer des frictions comme un casque, un téléphone, le col d’une chemise, etc.
– Les cellules mortes de la peau : les cellules de la peau se détachent souvent pour laisser la place à davantage de cellules pour se développer. Lorsque la peau libère des cellules mortes, celles-ci peuvent se coincer dans les follicules pileux.
– La prise de certains médicaments comme des corticoïdes, des hormones (androgènes), du lithium ou de la vitamine B12.
Une étude réalisée en juin 2015 par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) aux Etats-Unis a montré que la vitamine B12 favorisait l’acné. Cette étude a été publiée dans l’édition du 24 juin 2015 de la revue scientifique spécialisée Science Translational Medicine, sous la direction du dermatologue Dr. Noah Craft.
Selon les résultats de ce cette étude, la vitamine B12 fait en sorte que les bactéries qu’on trouve normalement sur la peau commencent à produire des agents chimiques qui causent l’apparition de l’acné. Cette espèce de bactérie, qu’on retrouve autant chez des personnes avec ou sans acné, se nomme Acnies propiones (ou Propionibacterium acnes). La différence est que chez des individus souffrant d’acné, cette bactérie présente un métabolisme différent. Les chercheurs ont découvert 109 gènes qui sont plus actifs dans les bactéries chez ceux souffrant d’acné et 27 gènes moins actifs.
De plus, les scientifiques américains ont donné un supplément de vitamine B12 chez 10 individus sans acné, un d’eux a développé de l’acné une semaine après le début du traitement. On savait déjà que la vitamine B12 pouvait provoquer de l’acné, mais cette étude permet de mieux comprendre les causes possibles.
Facteurs de risque
Certains facteurs présents dans l’environnement peuvent contribuer à provoquer ou à aggraver une poussée d’acné, notamment :
– Porter des vêtements et des chapeaux trop serrés, comme des chapeaux et des casques de sport.
– Pollution de l’air et certaines conditions météorologiques, en particulier une humidité élevée.
– Utiliser des produits de soins personnels huileux ou graisseux, comme des lotions et des crèmes épaisses, ou travailler dans une zone contraignant à être régulièrement en contact avec de la graisse, comme travailler dans un restaurant.
– Le stress qui augmente l’hormone cortisol. Le stress n’est pas une cause d’acné mais peut favoriser la maladie3.
– Les effets secondaires de certains médicaments (corticoïdes, lithium, certains médicaments à base d’hormones).
– Percer les boutons d’acné.
Personnes à risque
Les personnes à risque face à l’acné sont pour des raisons hormonales surtout les adolescents, les jeunes adultes, les femmes avant les règles ou encore les femmes enceintes.
Lire aussi : acné à l’âge adulte
Symptômes
La forme de l’acné la plus fréquente est l’acné juvénile, atteignant environ 80% des adolescents.
L’acné se manifeste très souvent par des comédons ouverts (boutons avec points noirs au centre, en anglais : comedones with blackheads). Il faut savoir que les comédons ouverts sont noirs à cause de l’oxydation à la surface des lipides du sébum (lire davantage sur le sébum sous Définition ci-dessus). Des comédons avec points blancs sont aussi possibles en anglais : comedones with whiteheads).
En cas d’acné la peau peut être grasse, mais ce n’est pas le cas dans tous les cas d’acné.
En fonction du degré de l’acné, classé de I à IV, on distingue en plus des comédons ou points noirs de différentes formes les follicules bouchés suivants4 :
– Papules (en anglais papules) : petites lésions enflammées de couleur rouge au niveau des follicules pilo-sébacés.
– Pustules (en anglais pustules) : lésions de couleur blanc-jaunâtre et parfois rouge, avec présence de pus formant comme une gouttelette.
– Nodules (en anglais nodules) : grandes lésions solides et douloureuses, atteignant le niveau superficiel de la peau. Les nodules peuvent toucher les adolescents dans l’acné grave (acné degré IV) par exemple dans la forme d’acné appelée acne conglobata. Les nodules peuvent former des cicatrices.
– Kystes (en anglais cysts) ou micro-kystes : lésions très douloureuses comme les nodules mais qui se trouvent sous la peau (sous-cutané). Elles sont remplies de pus. Les kystes peuvent mener à des cicatrices.
Endroits du corps touchés par l’acné – Où est localisée l’acné ?
Les boutons de l’acné sont en général localisés sur le visage, le dos, la poitrine, le cou, les épaules ou le décolleté. Ces endroits ont une concentration élevée en glandes sébacées.
Diagnostic
Le diagnostic est relativement simple à poser, le médecin généraliste ou dermatologue (en particulier pour les cas graves) examine la peau à la recherche des lésions. Il peut s’aider d’une loupe ou tout autre appareil pour observer plus en détail les lésions.
L’anamnèse (historique de la maladie) est très importante, notamment pour savoir s’il y a des cas d’acné dans la famille, si la personne utilise certains produits irritants, connaître son alimentation, son exposition au soleil, etc.
Relevons que dans le diagnostic de l’acné, le médecin devra bien identifier la gravité des lésions (degré d’acné) et proposer le meilleur traitement. Il devra ensuite bien suivre l’évolution du traitement par des contrôles réguliers. Le médecin devra trouver la bonne thérapie pour éviter toute cicatrice (principale complication esthétique de l’acné).
Complications
L’acné ne provoque pas de complications graves pour la santé. Notons toutefois que dans les cas graves (nodules, kystes) et en l’absence de traitement adapté cette dermatose peut mener à des cicatrices. De nos jours il est toutefois possible d’éliminer en partie les cicatrices provoquées par l’acné par des techniques de peeling, laser, etc.
Acné et complications psychologiques
Une complication importante de l’acné peut être d’ordre psychologique en affectant la confiance en soi surtout chez les adolescents et les jeunes gens.
Les personnes souffrant d’acné se sentent parfois moins bien acceptées dans la société, en particulier à l’adolescence.
Une étude parue dans la revue Journal of Investigative Dermatology réalisée à Oslo (Norvège) a montré qu’en cas d’acné grave ou sévère les adolescentes souffrant de cette affection ont deux fois plus de risque d’avoir des idées suicidaires que celles ne souffrant pas d’acné, chez les garçons adolescents, le risque était même 3 fois plus élevé.
En plus des idées suicidaires, cette même étude a aussi montré que ces jeunes acnéiques avaient moins d’amis, de petit(e)s ami(e)s et avaient de moins bons résultats scolaires.
Traitements (médicaments contre l’acné)
Attention, pour tous les traitements contre l’acné il faut être patient, car c’est seulement après quelques semaines que les premiers résultats apparaissent.
Traitement de l’acné bénigne ou légère (stade I)
Dans les acnés superficielles ou acnés non graves (acné bénigne ou légère), un traitement local par voie externe suffit ainsi qu’une bonne hygiène, afin de limiter les bactéries de l’acné (matin et soir, bien savonner les endroits où l’acné pourrait être présente, utiliser un savon doux pour les personnes à peau sensible). Les soins d’hygiène sont très importants, notamment une toilette au savon doux deux fois par jour (en Suisse Lubex® et Lubexyl®) ou des produits de peeling à faire une à deux fois par semaine (Normaderm® Gel de Vichy®).
Traitement de l’acné bénigne à modérée (ex. stade I, voire parfois stade II ou III, lire ci-dessus sous Définition pour connaître les stades de l’acné)
– Peroxyde de benzoyle. Les médicaments à base de peroxyde de benzoyle utilisés en général en gel ou émulsion sont certainement les médicaments les plus efficaces pour soigner l’acné vulgaire bénigne à modérée. Cette molécule a un effet anti-acnéique prouvé, grâce à une réduction de la formation de comédon et la production de sébum. Le peroxyde de benzoyle a aussi un effet anti-inflammatoire et permet d’éviter la croissance des bactéries responsables de l’acné. Les médicaments à base de peroxyde de benzoyle, contiennent, comme son nom l’indique, un dérivé peroxydé qui décolore les cheveux et surtout les tissus (serviettes, habits), faites donc preuve de prudence lors de l’application afin d’éviter des frais en textiles supplémentaires.
– Adapalène. L’adapalène (Differin® en gel ou crème) est un rétinoïde topique qui est particulièrement efficace lors d’acné formant des comédons (acné comédonienne).
– Peroxyde de benzoyle et adapalène. Il existe des préparations (ex. gel) à bas de deux principes actifs, le peroxyde de benzoyle et l’adapalène (ex. Epiduo® Gel). Ces préparations sont appropriées pour le stade II de l’acné (acné papulo-pustulaire d’intensité légère à modérée).
– Acide salicylique. L’acide salicylique est parfois aussi utilisé en usage externe contre l’acné. Il est disponible en vente libre sous forme de nettoyant ou de lotion. Il aide à éliminer la couche supérieure de la peau endommagée. L’acide salicylique dissout les cellules mortes de la peau pour empêcher les follicules pileux de se boucher.
– Acide azélaïque. Il s’agit d’un acide naturel présent dans diverses céréales telles que l’orge, le blé et le seigle. Il tue les micro-organismes sur la peau et réduit l’enflure.
Traitement de l’acné modérée à grave (sévère, stades II, III et surtout IV) : rétinoïdes topiques, isotrétinoïne et antibiotiques
En plus des traitements utilisés lors d’acné bénigne à modérée décrits ci-dessus, il existe des médicaments plus puissants et efficaces lors d’acné modérée et surtout grave.
Résumé des traitements
Dans l’acné grave – caractérisée par exemple par de la fièvre, des douleurs, y compris aux articulations, des lésions cutanées localisées – une consultation médicale est vivement conseillée. Le dermatologue ou médecin pourrait par exemple prescrire des antibiotiques en prise orale (non topique) de la famille des tétracyclines (doxycycline, minocycline ou sarecycline, un antibiotique approuvé en 2018 aux Etats-Unis) ou des antibiotiques topiques, des dérivés de la vitamine A (rétinoïdes) en pommade ou en prise orale comme l’isotrétinoïne ou encore l’adapalène en gel ou crème. Les antibiotiques topiques comme la clindamycine et l’érythromycine contrôlent les bactéries de surface qui aggravent et causent l’acné. Les antibiotiques sont plus efficaces lorsqu’ils sont combinés avec du peroxyde de benzoyle.
Isotrétinoïne en prise orale
L’isotrétinoïne est efficace à 80% si un cours complet du traitement est suivi, selon la Rutgers Robert Wood Johnson Medical School aux Etats-Unis qui s’exprimait dans un communiqué de presse en avril 2019.
Attention les médicaments à base d’isotrétinoïne en prise orale notamment peuvent mener à de très graves malformations (effet tératogène) chez une femme enceinte et provoquer des sécheresses au niveau des lèvres, des yeux et de la peau. L’isotrétinoïne doit donc être utilisée seulement lors d’acné sévère ou de résistance à d’autres traitements et sous strict contrôle médical.
Rétinoïdes topiques
Les rétinoïdes sont des dérivés de la vitamine A. Le rétinol, tel que Retin-A®, Tazorac® et Differin®, qui est disponible sans ordonnance, décompose les points noirs et les points blancs et aide à prévenir les pores obstrués, les premiers signes de l’acné. La thérapie aux rétinoïdes convient à la plupart des gens. Ces médicaments ne sont pas des traitements localisés et doivent être utilisés sur toute la surface de la peau affectée par l’acné pour prévenir la formation de nouveaux boutons. Il faut souvent les utiliser pendant plusieurs mois avant de constater des résultats positifs.
La trétinoïne (ex. Airol®), un autre rétinoïde topique, peut aussi être utilisé sous forme locale comme en gel, y compris en association avec la clindamycine (ex. dans Acnatac® gel). Toutefois, l’Airol® a été retiré du marché suisse en octobre 2022.
Le trifarotène est une autre molécule du groupe des rétinoïdes topiques pour le traitement externe de l’acné qui a été approuvé comme crème aux États-Unis en 2019 et en Suisse en 2020 (noms de marques : Aklief®, Selgamis®).
Pour résumer, il existe 4 principaux rétinoïdes topiques : adapalène, isotrétinoïne, trétinoïne et trifarotène.
Dapsone. Dapsone (Aczone®) est un gel topique, qui possède également des propriétés antibactériennes. Il traite l’acné enflammée.
Autres traitements
Il existe aussi d’autres traitements que médicamenteux pour soigner l’acné. Le médecin peut notamment utiliser une thérapie au laser ou de la photothérapie. Ce type de thérapie permet de réduire la production de sébum et agit aussi sur les bactéries responsables de l’acné. Il est aussi possible avec ce genre de traitement de réduire les cicatrices provoquées par l’acné.
– Stéroïdes : Les stéroïdes peuvent traiter l’acné sévère avec des injections dans de gros nodules pour réduire l’inflammation.
– Lasers et luminothérapie : Les lasers et la luminothérapie traitent les cicatrices d’acné. Un laser fournit de la chaleur au collagène cicatrisé sous la peau. Cela repose sur la réponse de cicatrisation du corps pour créer un nouveau collagène sain, qui encourage la croissance d’une nouvelle peau pour la remplacer.
– Peelings chimiques et microdermabrasion : Ce traitement utilise des produits chimiques spéciaux pour enlever la couche supérieure de la vieille peau. Après le retrait de la couche supérieure de la peau, la nouvelle peau devient plus lisse et peut atténuer les cicatrices d’acné. La microdermabrasion peut aussi être utilisée comme méthode cosmétique.
Acné chez la femme
– Chez certaines femmes, la prise de la pilule peut exercer un effet positif sur l’acné (menant à la guérison). Au contraire, la pilule peut aussi provoquer l’effet inverse en aggravant l’acné.
Chez certaines femmes, l’acné serait due à une production trop importante d’hormones masculines.
– La prise de pilule à base d’anti-androgène, l’acétate de cyprotérone, pourrait diminuer l’acné chez certaines femmes. Cette classe de pilule est indiquée surtout pour soigner l’acné et combiner un moyen de contraception, en contraception uniquement elle n’est pas indiquée.
– La spironolactone en prise orale (comprimé), à la base un hypotenseur, est particulièrement efficace chez les femmes adultes souffrant d’acné, comme l’a montré une étude publiée en février 2019 dans le journal scientifique Dermatologic Clinics (DOI : 10.
– Contraceptifs : L’utilisation de certains contraceptifs peut parfois aider les femmes qui ont de l’acné. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé plusieurs types de pilules contraceptives pour le traitement de l’acné. Certaines marques incluent Estrostep®, Beyaz®, Ortho Tri-Cyclen® et Yaz®. Ces pilules contiennent une combinaison d’œstrogène et de progestérone (une forme naturelle de stéroïde qui aide à réguler les menstruations).
– Hormonothérapie : L’hormonothérapie est utile pour certaines personnes souffrant d’acné, en particulier celles qui ont des poussées d’acné pendant les menstruations ou des règles irrégulières causées par un excès d’androgènes (une hormone). L’hormonothérapie est à base de faibles doses d’œstrogènes et de progestérone (pilules contraceptives) ou d’un médicament appelé spironolactone qui bloque l’effet de certaines hormones au niveau des follicules pileux et des glandes sébacées.
Plantes médicinales
Les plantes médicinales suivantes ont su montrer une efficacité pour soigner l’acné, il s’agit à notre avis davantage d’une mesure complémentaire plutôt qu’un traitement de premier choix, comme première thérapie privilégiez les traitements classiques (médicaments).
– La bardane (racine de bardane), à prendre sous forme de gélule ou en décoction, idéal en association avec le pissenlit.
– L’arbre à thé, à prendre de préférence sous forme d’huile essentielle, de crème, de pommade. Attention ne pas utiliser en cas d’acné rosacée. L’arbre à thé à la concentration de 5% d’huile essentielle sous forme de gel aurait une efficacité similaire en cas d’acné que le peroxyde de benzoyle à une concentration de 5%5. On sait que le peroxyde de benzoyle a une tendance à décolorer les tissus (habits, serviettes) et peut parfois s’avérer être irritant.
Lire aussi : Acné : l’arbre à thé (tea tree) comme alternative efficace
– L’huile d’argan, à appliquer sous forme de crème.
– L’huile d’onagre, à prendre de préférence sous forme de gélule.
– L’huile de coco peut être appliquée en fine couche en cas d’acné, notamment après l’application d’une crème ou produit chimique par exemple à base d’acide salicylique ayant tendance à sécher la peau. L’huile de coco, qui contient notamment de la vitamine E et de l’acide laurique, présente des propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires.
Remèdes naturels (en complément)
– Décoction contre l’acné (à base de bardane)
– Gel d’aloé composé
– Huile de coco
– Jus de citron
Bons conseils & Prévention
– Pour de nombreux adolescents, et parfois même des adultes, les conséquences psychologiques de l’acné sont très importantes, on sait maintenant que l’acné peut être une souffrance très grave surtout à l’adolescence où on essaie de plaire et de trouver sa personnalité. C’est pourquoi une prise en charge de l’acné dès le début est vivement conseillée afin d’éviter des troubles psychologiques associés, demandez conseil et de l’aide à votre médecin.
– Il est important de bien connaître personnellement ce qui provoque ou contribue à l’acné (stress, alimentation, cosmétiques). Son traitement personnalisé pour les personnes sensibles se fera ainsi selon un suivi strict entre médicaments et mesures d’hygiène.
– Ne pas percer, presser ou extraire les points noirs ou boutons, car ceci pourrait aggraver l’inflammation en favorisant l’infection, c’est souvent plus facile à dire qu’à faire, dans le cas contraire appliquer tout de suite un désinfectant ou un savon doux (éviter le savon de Marseille).
– Il faut se laver le visage avec de l’eau tiède et un savon approprié (demandez conseil à votre pharmacien). Le savon devrait être doux et approprié pour une peau acnéique.
– Il est important de ne pas toucher son visage avec ses mains ou objets (ex. téléphone portable). Il faut garder le visage le plus propre possible.
– Dans des milieux humides et enfumés (discothèque, bar) les bactéries responsables de l’acné semblent se développer plus rapidement sur la peau. C’est également le cas lors de la pratique de sport, ici l’humidité est due à la transpiration. Il est ainsi conseillé de bien se laver le visage (avec un savon doux) après ces deux situations pour éviter la croissance des bactéries de l’acné. Vous pouvez aussi prendre une douche juste après la pratique d’exercice physique.
– L’alimentation peut provoquer de l’acné. Des études ont montré que chez les adultes en particulier la consommation de lait et de produits laitiers comme le fromage ou le beurre pourrait aggraver l’acné.
De plus des céréales riches en sucre et le chocolat auraient aussi un effet néfaste sur l’acné.
L’influence de l’alimentation sur l’acné semble provenir de l’impact de certains aliments sur le microbiote (flore intestinale). On suppose qu’une alimentation riche en sucres favorise l’acné en perturbant le microbiote. Les liens exacts entre le microbiote et la peau ne sont pas encore connus, selon le professeur en microbiologie Justin Sonnenburg à l’Université Stanford en Californie qui s’exprimait à ce sujet dans un article du New York Times d’août 2018. En plus de manger peu de sucre, il est conseillé de consommer des aliments complets et de limiter les graisses saturées. La prise de probiotiques peut aider à lutter contre l’acné mais les études sont encore peu concluantes. Toutefois, une étude de 2016 a pu montrer que la prise de bactéries de l’espèce Lactobacillus rhamnosus SP1 était associée à une diminution de l’acné chez les adultes.
– Pour les femmes, il faut éviter de porter un maquillage trop épais ou des crèmes très grasses, car cela pourrait obstruer les pores et aggraver l’acné. Utilisez des maquillages “water-based”. Enlevez tout le maquillage avant d’aller dormir.
– Comme remède naturel pour soigner ou prévenir l’acné il semble que des tisanes à base d’échinacée, de chardon marie ou de menthe poivrée pourraient être efficaces. La bardane est également une plante, à prendre en gélule, qui exercerait un effet favorable sur l’acné.
– L’exposition au soleil améliore passagèrement l’acné notamment par un effet anti-inflammatoire et un séchage de la peau. Mais par la suite l’acné peut réapparaître et être encore plus importante qu’au début car les boutons se sont trouvés “retenus” sous la peau et ressortent encore plus vigoureusement, on nomme cela l’effet “rebond”. Il est donc préférable de s’exposer raisonnablement au soleil.
Typiquement pendant l’été ou l’hiver (pour un skieur) la peau peut être beaucoup moins acnéique mais par la suite (automne ou printemps) l’acné risque souvent de revenir, parfois même plus fortement. Parlez-en à votre dermatologue, médecin ou pharmacien qui vous prescrira certainement une crème solaire avec un facteur élevé et essayez de trouver ensemble une solution.
– Aucune étude n’a réellement prouvé l’effet néfaste du tabac sur l’acné, on sait par contre que le tabac fait vieillir la peau, jaunir les dents. Arrêter de fumer est toujours un excellent conseil pour la santé.
– Le stress (travail, examens) et la fatigue peuvent favoriser le développement de l’acné, surtout de comédons. Ce mécanisme reposerait sur une augmentation de la production de sébum. Il est important de bien dormir et de lutter contre le stress.
– L’acide glycolique, un acide provenant de la canne à sucre est parfois utilisé en cas d’acné pour enlever les cellules mortes, on le retrouve souvent dans les peelings pour nettoyer la peau.
– Selon une recherche écossaise, parue fin 2013 dans la revue Marine Drugs, consommer des algues et du saumon peut être favorable pour lutter contre l’acné. En effet, les chercheurs ont observé que les acides gras de type oméga-3 EPA et oméga-6 DGLA qu’on retrouve dans ces aliments marins ont une action anti-inflammatoire et s’avèrent efficaces contre la bactérie provoquant souvent de l’acné, Propionibacterium acnes (ou Acnies propiones). Les auteurs de cette étude affirment qu’il est possible de manger des algues ou du saumon mais aussi d’appliquer directement sur la peau ces acides gras. Des scientifiques travaillent dans la recherche de nouveaux produits à base de ces acides gras.
– Le zinc pourrait avoir un bénéfique sur l’acné, en réduisant l’inflammation et en favorisant la cicatrisation.
– L’acide glycolique, un acide naturel présent dans la canne à sucre, appliqué sur la peau aide à éliminer les cellules mortes et à déboucher les pores.
Nom en anglais de la maladie :
Acne
Crédits photos :
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)
Crédits infographie :
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)
Références scientifiques et bibliographie :
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015.
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
- Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
- Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic. La Mayo Clinic se base sur quelques études scientifiques.