Arrêter de fumer & Tabagisme

Introduction et quelques chiffres

Le tabac est largement consommé dans le monde entier surtout sous forme de cigarettes et plus rarement de cigares, depuis la découverte de l’Amérique. Le tabac contient un alcaloïde très connu – la nicotine. Cette molécule a des propriétés stimulantes et provoque une très forte dépendance (addiction), raison pour laquelle, il est très difficile d’arrêter de fumer.
Le tabac (avec tous les composants chimiques d’une cigarette) a surtout des effets néfastes, tels que :

Introduction sur le tabac et la fumée - tabagisme

– Des troubles respiratoires et des cancers (ex. cancer du poumon ainsi que plusieurs autres cancers). La consommation de tabac est la principale cause évitable de cancer1

– Des troubles cardiovasculaires : les fumeurs ont plus de risque de développer des complications cardiaques, car la nicotine fragilise les vaisseaux et favorise ainsi le dépôt du mauvais cholestérol dans les parois artérielles.

– Des interactions médicamenteuses (antidiabétiques, contraceptifs, neuroleptiques, antidépresseurs).

– Le développement de démence comme la maladie d’Alzheimer. En effet fumer beaucoup entre 50 et 60 ans pourrait plus que doubler le risque de développer la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence vingt ans après (selon une étude finlandaise parue en octobre 2010).

Méthodes pour arrêter de fumer 
– Il existe de nombreuses méthodes pour arrêter de fumer. Nous pouvons citer la substitution nicotinique (patch, gommes à mâcher, comprimés à sucer, inhalateur, comprimés à avaler). Toutes ces méthodes sont des aides, mais elles nécessitent avant tout une prise de conscience du fumeur et une volonté ferme de sa part, d’arrêter de fumer.
– Remarquons aussi que selon une étude américaine parue en août 2011 les personnes qui fument une cigarette dans les 30 minutes après le réveil ont 79% plus de risque de développer un cancer du poumon par rapport à ceux qui attendent au moins 1 heure avant de fumer leur première cigarette de la journée. Cette étude a été réalisée sur 4’775 personnes souffrant de cancer et sur 2’835 qui n’étaient pas atteint par cette maladie, tous étaient fumeurs. A voir aussi : test de Fagerström ci-dessous
– Une étude publiée en janvier 2013 et publiée dans le New England Journal of Medicine a montré que des personnes fumant durant toute leur existence perdent environ dix ans de vie en moyenne, comparativement à celles qui n’ont jamais fumé. Cette recherche a été menée par le Dr Prabhat Jha de l’hôpital St. Michael de l’Université de Toronto.

Quelques statistiques
– En Suisse la consommation de tabac cause environ 9’000 décès par an et demeure énormément dommageable pour la santé. Les fumeurs meurent en moyenne dix ans plus tôt que les non fumeurs2.
– Aux Etats-Unis, les conséquences du tabagisme mènent à plus de 480’000 morts par année, selon un communiqué de presse de la FDA (Food and Drug Administration) publié en juillet 2017. La FDA relève aussi que presque 90% des adultes fumeurs ont commencé à fumer avant l’âge de 18 ans et qu’environ 2’500 jeunes fument leur première cigarette chaque jour aux Etats-Unis. On estime qu’environ 35 millions d’Américains essaient d’arrêter de fumer chaque année.
– Dans le monde le tabagisme actif et passif tue plus de six millions de personnes par an. Le nombre de morts directement provoqué par le tabagisme était de 2,4 millions en 20203. Il faut savoir qu’un fumeur passif a un risque 30% supérieur de mourir de cancer du poumon qu’une personne non exposée à la fumée, selon des études scientifiques4.

Nombre de personnes qui fument :
– En Suisse, en octobre 2018, une étude de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS) suisse a montré qu’en 2017 le nombre de fumeurs âgés de 15 ans ou plus était de 27%. En effet, après avoir diminué entre 1997 et 2007, la part des fumeurs est restée stable, à 27% environ en 2017. En 2017, elle était la plus élevée (35%) chez les hommes de 15 à 44 ans. La quantité de tabac consommé a par contre fortement diminué en 2017 par rapport à 2007. La part des personnes qui fument au moins 20 cigarettes par jour s’est réduite de moitié entre 1992 et 2017 (de 41% à 21%).
– En France, 32% de la population fumait 2014, selon le média France 5). D’autres sources plus récentes mentionnent le chiffre d’environ 25% (un quart de la population).
– En Australie, 16% de la population fume (février 2014, source : France 5).
– Aux Etats-Unis, en 2014 18% de la population âgée de plus de 18 ans fumait, selon les CDC.
– Dans l’Union européenne, on comptait 26% de fumeurs en 2014,  selon une enquête Eurobaromètre publiée vendredi 30 mai 2015.
– Au Brésil, selon une étude publiée en mai 2015 par le Ministère de la Santé brésilien, 10,8% des Brésiliens étaient fumeurs en 2014. Il s’agit d’une chute de 30,7%, comparé à l’année 2006. Les hommes continuent à fumer plus que les femmes, avec en 2014, 12,8% d’hommes qui fumaient contre 9% de femmes.  En 1989, le nombre de fumeurs s’élevait à 35,4%.

Lire aussi notre dossier sur le cancer du poumon

Pourquoi arrêter de fumer ?

Fumer diminue l’espérance de vie en moyenne de 8 ans, selon une étude belge parue en août 2014.

Voici par exemple ce qui se passe dans votre corps une fois que vous avez arrêté de fumer :
– Après 20 minutes : la fréquence cardiaque, la température du corps et la pression sanguine se normalisent
– Après 2 heures, la nicotine arrête de circuler dans l’organisme
– Après 8 heures : davantage d’oxygène et moins de monoxyde de carbone dans le sang
– Après 24 heures : le risque de crise cardiaque commence déjà à diminuer
– Après 48 heures : la respiration s’améliore
– Après quelques semaines : meilleure respiration, le goût et l’odeur s’améliorent (meilleures sensations)
– Après quelques mois : diminution du risque de développer une bronchite ou une pneumonie
– Après 2 à 12 semaines, la capacité pulmonaire augmente de 30%, la circulation sanguine s’améliore
– Après 1 à 9 mois, la toux et la fatigue diminuent
– Après une année : diminution de 50% d’avoir un infarctus du myocarde (crise cardiaque)
– Après 10 à 15 ans : probabilité identique de développer un cancer du poumon qu’une personne non fumeuse. Cette prédiction est peut-être un peu trop optimiste. En effet, l’institution américaine de référence US Surgeon General rattachée au gouvernement américain estime qu’une personne qui arrête de fumer et s’abstient de fumer pendant 10 ans peut diminuer son risque de développer un cancer du poumon de 50%.
– Après 15 ans : probabilité identique d’avoir un infarctus du myocarde qu’un non-fumeur.
– Après 10 à 15 ans, l’espérance de vie est identique à une personne qui n’a jamais fumé.

Arrêter de fumer & Tabagisme

De l’autre côté de cette balance bénéfique de l’arrêt du tabac, on pourrait mettre les avantages qu’une personne a (par souci d’objectivité), si elle continue de fumer.
– Peu de prise de poids
– Bien-être (dû à l’action de la nicotine)

Les arguments pour un arrêt tabagique semblent peser plus lourd sur la balance. Ainsi, pourquoi fume-t-on ? Pourquoi est-il si difficile d’arrêter de fumer ? Vous découvrirez plus d’informations à ce sujet dans ce dossier.

On estime aussi que plus de 6% des maladies existantes dans le monde sont dues au tabagisme.

Epidémiologie sur le tabagisme

Le tabagisme est considéré par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme une épidémie.

Epidémiologie sur le tabagisme

Près d’un milliard de personnes fume activement, 20% sont recensés dans les pays riches. La grande majorité des fumeurs est donc répartie dans les pays pauvres ou émergeants.
Il y a toujours plus d’hommes qui fument, mais leur nombre tend à diminuer, contrairement au taux de femmes fumeuses, qui lui, tend à augmenter. En Suisse, 32% pour les hommes et 24% pour les femmes. En France, la proportion de fumeurs est plus grande : 42% d’hommes contre 31% de femmes.
Il est également considéré que la moitié des fumeurs va mourir d’une complication liée au tabac. Il y a plus de 4000 substances chimiques nocives dans une cigarette.
Selon les données de l’OMS, plus de 6 millions de personnes meurent des suites du tabagisme. Parmi toutes ces personnes, on a recensé aussi bien des fumeurs actuels que des anciens consommateurs de tabac. Et de manière tout à fait dramatique, il faut compter également les fumeurs passifs qui eux aussi, meurent des complications du tabac. Ainsi, cette dernière catégorie représente 1 dixième des personnes décédées à cause du tabac (près de 600’000 personnes, toujours selon les chiffres de l’OMS).

Rappelons qu’il faut compter pour un ex-fumeur, une quinzaine d’années pour que son risque de développer un cancer des poumons soit identique à celui d’une personne non fumeuse.

Causes tabagisme

– Le tabagisme n’est pas une maladie en soi, mais il provoque de nombreux effets secondaires, suite à une consommation accrue de tabac. La cigarette contenant à part la nicotine, plus de 4’000 substances chimiques nocives, certaines sources parlent même de 8000 substances chimiques5. Au moins 70 de ces substances sont cancérigènes. 

Causes tabagisme

Le tabagisme est un problème de société. Différents facteurs peuvent amener une personne à fumer. En premier lieu, son entourage direct (si ce dernier fume) : les parents pour commencer, ensuite viennent les amis, lors de l’adolescence où les interdits sont testés. Par la suite, les collègues viennent prendre la relève.

Ce même environnement ne facilitera pas les démarches de la personne désireuse d’arrêter de fumer. Ainsi, si le compagnon ou la compagne fume également, il est préférable que le couple décide ensemble d’arrêter de fumer.

Les situations stressantes peuvent amener une personne à fumer (c’est surtout le cas des anciens fumeurs). La nicotine inhalée atteint rapidement le cerveau et comme neurotransmetteur, elle induit le bien-être.

Arrêter de fumer, c’est se priver de ce bien-être et s’exposer aux « effets secondaires » de l’arrêt tabagique que sont l’irritabilité, l’angoisse, les maux de tête.

La nicotine augmente aussi le métabolisme, ainsi, à l’arrêt du tabac, on prend souvent du poids. C’est également une cause non négligeable d’un non-désir d’arrêter de fumer.

Personnes à risque 

Dans les pays développés, le nombre de fumeurs semble diminuer. Cependant, dans les pays pauvres, c’est l’inverse. Ainsi, au niveau mondial, la consommation de tabac ne fait qu’augmenter.

La nicotine est définitivement toxique, quel que soit le mode d’administration : par inhalation, par ingestion et même par contact. Ainsi, dans les pays en voie de développement où les familles pauvres envoient leurs jeunes enfants travailler dans les cultures de tabac, ces derniers souffrent de la maladie verte du tabac.

Ainsi, il n’y a qu’une conclusion logique. Fumer, tue, même à petit feu. Le tabac tue le fumeur, les fumeurs passifs. Cela coûte cher à la société autant au niveau des soins, mais également prive la famille de la personne décédée d’un revenu supplémentaire.

Les personnes les plus à risque sont énumérées ci-dessous.

Personnes à risque tabagisme

– Les femmes sous contraceptifs oraux (risque accru de thrombose)

– Les diabétiques (diminution de l’effet de l’insuline due à la nicotine)

– Les hypertendus et les personnes souffrant de maladies cardiaques (risques cardiovasculaires augmentés)

– Les femmes enceintes (risques pour le bébé: poids à la naissance inférieur à la normale, risque accru de troubles respiratoires)

– Les personnes souffrant de troubles respiratoires (toux du fumeur, asthme, dyspnée)

– Les personnes vivant avec des fumeurs

– Les personnes travaillant avec des fumeurs

Symptômes de manque lors de l’arrêt du tabac

Les symptômes de manque se manifestent plus ou moins fortement selon le degré de dépendance à la nicotine. Les fumeurs, de peur de souffrir de ces symptômes, hésitent souvent à arrêter de fumer. Les symptômes les plus fréquents sont les suivants.

Symptômes de manque lors de l'arrêt du tabac

– Nervosité, irritabilité (stress)

Anxiété

Troubles du sommeil (insomnie)

Maux de tête

– Manque de concentration

Fatigue

– Augmentation de l’appétit et prise de poids, on sait que lorsque les fumeurs renoncent définitivement à la cigarette, 80% d’entre eux prennent en moyenne 7 kilos selon diverses études. Cette prise de poids n’est pas liée à une alimentation supérieure en calories pour compenser le manque, mais à la modification de la composition de la flore intestinale, selon des chercheurs suisses ayant publié une étude en août 2013.

Transpiration excessive

Vertiges

Ces effets, dus au manque de nicotine, peuvent être atténués par les substituts de la nicotine.

Il est intéressant de noter que “s’en griller une” fait aussi partie de toute une cérémonie à laquelle il peut être difficile de renoncer. Le geste de fumer rentre aussi en jeu, parfois lié à des moments particuliers de la journée (après le repas, par exemple). Un grand marché s’est développé à ce propos, c’est celui de la cigarette électronique pouvant contenir également de la nicotine ou non (en Suisse, il est interdit de vendre des cigarettes électroniques contenant de la nicotine).

Diagnostic (test de Fagerström)

On ne peut parler réellement de diagnostic du tabagisme, vu que ce n’est pas une maladie en soi. Par contre, il est possible d’identifier le degré de dépendance d’une personne à la nicotine. Cette même dépendance déterminera le traitement adéquat qui permettra l’arrêt du tabagisme.

Le test de Fagerström est souvent utilisé pour quantifier le degré de dépendance à la nicotine.

Questions

Réponse

Score (points)

1. Combien de temps après vous êtes réveillé, fumez-vous votre première cigarette ? – moins de 5 minutes
– 6 à 30 minutes
– 31 à 60 minutes
– Après 60 minutes
– 3 points
– 2 points
– 1 point
– 0 point
2. Trouvez-vous difficile de ne pas fumer dans les endroits interdits (ex: cinémas, bibliothèques, avions, trains…) ? Oui
Non
– 1 point
– 0 point
3. Quelle cigarette trouvez-vous la plus indispensable ? La première
Une autre
– 1 point
– 0 point
4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour en moyenne ? 10 ou moins
11 à 20
21 à 30
31 ou plus
– 0  point
– 1 point
– 2 points
– 3 points
5. Fumez-vous de façon plus rapprochée dans la première heure après le réveil que pendant le reste de la journée ? Oui
Non
– 1 point
– 0 point
6. Fumez-vous même si une maladie vous oblige à rester au lit ? Oui
Non
– 1 point
– 0 point
Votre score total
Score entre 0 – 2 : pas de dépendance ou dépendance très faible
Score entre 3 – 4 :  dépendance faible
Score entre 5 – 6 : dépendance moyenne
Score entre 7 – 8 : dépendance forte
Score entre 9 – 10 : dépendance très forte

Complications (risques pour la santé)

Le tabagisme est désormais reconnu comme étant nocif tant pour le fumeur que pour les fumeurs passifs.

Les complications du tabagisme sont :

– Le développement de différents cancers : poumon, larynx, gorge, pancréas, rein (l’urine devient acide et cela peut provoquer un cancer du rein).

– Le jaunissement des dents

– Le développement d’une mauvaise haleine

– Le tabac entrave le processus de cicatrisation, après une blessure

– Les risques cardiovasculaires (infarctus, etc…)

– Risque de thromboses accru chez les femmes prenant la pilule contraceptive

– Les femmes enceintes qui fument font encourir le risque suivant à leur futur enfant : retard de la croissance du fœtus, maladies respiratoires comme l’asthme. Il semblerait que fumer durant la grossesse augmente de 3 à 4 fois le risque de mort subite du nourrisson.

Complications tabagisme

– Les atteintes respiratoires (bronchite, emphysème)

– Il semblerait que les produits chimiques contenus dans la cigarette nuiraient à l’acte sexuel. Les vaisseaux sanguins de la verge, lors de l’excitation s’engorgent de sang et assurent l’érection. Cette dernière peut être entravée si les vaisseaux sont bouchés.

– Le tabac diminue les chances de procréer

– Les décès prématurés aussi bien chez les fumeurs que les fumeurs passifs. Il semblerait que l’espérance de vie des fumeurs soit diminuée d’une dizaine d’années par rapport à la population non fumeuse.

On estime que plus de 6% des maladies existantes dans le monde sont dues au tabagisme.

Traitements pour arrêter de fumer

Différentes alternatives peuvent être utilisées pour arrêter de fumer.

Il est important de rappeler que la première des conditions pour la réussite du programme d’arrêt du tabac, réside dans la volonté du fumeur à devenir un ex-fumeur. Une grande compliance (prise régulière des traitements) est également nécessaire pour un traitement réussi.

Médicaments pour arrêter de fumer

En automédication, les personnes ont la possibilité d’utiliser des substituts à la nicotine ou produits de substitution à la nicotine sous forme de chewing-gum, de comprimés sublinguaux, de spray ou de patch.

En premier lieu, il faut déterminer la quantité de cigarettes fumées par jour et les habitudes du fumeur.

– Si la personne fume de manière ponctuelle, les chewing-gums sont les substituts nicotiniques idéaux. Le fumeur mâchera un chewing-gum dès que l’envie de fumer lui prend. Par contre, si le fumeur fume tout au long de la journée, les patchs sont recommandés, car ils couvrent le besoin journalier.

– Si la personne fume moins de 20 cigarettes par jour, on lui recommandera le plus petit dosage.

Traitement médical

Si l’automédication ne suffit pas, il est possible de demander une prescription médicale de bupropion (Zyban®) ou de varénicline. Ces médicaments demandent une consultation médicale, car le médecin devra déterminer s’il existe des contre-indications dont les plus graves sont l’humeur dépressive, les pensées suicidaires. Ces médicaments seront à éviter chez les personnes dépressives ainsi que chez les personnes souffrant de maladies psychiatriques.

Il faut savoir que la prise conjointe des deux médicaments pour arrêter de fumer (bupropion et varénicline) aurait une efficacité supérieure qu’une prise unique de chaque molécule. Demandez conseil à votre médecin. Certains médecins associent encore un antidépresseur de la classe des ISRS dans la thérapie du tabagisme, en particulier si le patient souffre de dépression (symptôme de manque possible après sevrage au tabagisme).

Remarques sur les traitements médicamenteux (nicotine, bupropion ou varénicline)

Tous ces traitements médicamenteux ne marchent pas à 100%, en effet une partie va rechuter (aura arrêté de fumer puis va reprendre), une autre n’arrivera tout simplement pas à arrêter mais une partie, tout de même significative, va arriver à arrêter de fumer de façon durable.

Des études ont montré qu’utiliser des médicaments pour arrêter de fumer était plus efficace que la prise d’aucun traitement à base de médicaments, le taux de succès était plus haut. Ces trois médicaments (nicotine, bupropion ou varénicline) pour arrêter de fumer ont montré aussi une efficacité passablement plus élevée face à la prise d’un placebo.

Selon les autorités suisses (mentionnées en mai 2013), tous les substituts commerciaux à la nicotine tels que les substances à mâcher, les pansements, les inhalateurs ou les comprimés à sucer sont de toute évidence efficaces dans une stratégie pour arrêter de fumer. Ils auraient fait grimper le taux d’abstinence de 50 à 70%, indépendamment des consultations. Les substituts ont aussi un bon rapport qualité-prix.

Notons toutefois que la prise de médicaments ou substituts à la nicotine pour arrêter de fumer ne sont qu’un élément du succès pour arrêter de fumer de façon durable, d’autres aspects très importants comme le côté psychologique ou cognitif sont également au centre de la thérapie. Par exemple certaines personnes voudront toujours une cigarette en buvant un café, comment faire pour “bloquer” dans le cerveau cette association ? Les médicaments ne pourront pas toujours enlever ce désir, d’autres thérapies devront donc être envisagées.

Un professionnel de santé ou des organismes spécialisés dans le tabac vous apporteront de précieux conseils.

Il est également possible d’accompagner le traitement du tabagisme par des méthodes naturelles, notamment pour atténuer les symptômes du sevrage (nervosité, troubles du sommeil).

Certaines méthodes alternatives peuvent comprendre aussi : les thérapies de groupe, l’acupuncture, la cigarette électronique (lire ci-dessous) ou encore l’hypnose.

Concernant la cigarette électronique, elle serait au moins aussi efficace pour arrêter de fumer que le patch à la nicotine, selon une étude publiée en septembre 2013 dans le journal médical britannique The Lancet (lire aussi ci-dessous ou sous news).

Efficacité des traitements médicamenteux 
Une étude de l’Université de Tel Aviv en Israël a montré que le taux de succès des médicaments pour arrêter de fumer (ex. patch de nicotine, bupropion, varénicline) avaient un taux de succès après 1 an de seulement 8%. Il s’agit d’une méta-analyse qui a pris en compte 28’000 personnes. Cette étude a été publiée le 29 janvier 2018 dans le journal scientifique Addiction (DOI: 10.1111/add.14134).
Lire davantage sur cette étude avec une interview exclusive de Creapharma.ch

Cigarette électronique

La cigarette électronique est présente depuis la fin des années 2000 sur le marché européen. À la base, elle était présentée comme une aide à l’arrêt tabagique pour les personnes ayant déjà essayé toute la panoplie des substituts nicotiniques.

Médicaments pour arrêter de fumer

Son fonctionnement est très simple. Elle est constituée de 3 éléments principaux :
– La batterie (généralement faite de lithium) rechargeable ou non (pile ou secteur)
– Le corps de chauffe permettant de transformer le liquide en vapeur (le liquide est stocké dans la cartouche que l’on change)
– La recharge (cartouche) contenant le liquide destiné à devenir de la vapeur. Ce liquide contient principalement de l’eau et du propylèneglycol. Parfois des arômes. Certains pays comme la France, autorise la vente de cigarettes électroniques contenant de la nicotine.

Certaines études ont démontré l’efficacité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique, même pour les cigarettes ne contenant pas de nicotine. Son succès vient surtout du fait que la cigarette électronique ressemble beaucoup à la cigarette “normale”, mais sans ses inconvénients.

Les chercheurs ont pu mettre en évidence les points suivants : même si la cigarette électronique contient de la nicotine, cette dernière parvient dans la bouche de l’utilisateur à une concentration moindre.

De plus, même si la cigarette électronique ne devait contenir que de l’eau et du propylèneglycol, il se pourrait qu’au contact du corps de chauffe, ce dernier se dégrade en substances toxiques. Cependant, leurs concentrations sont nettement inférieures aux teneurs trouvées en fumant une cigarette normale.

Il est sûr que la cigarette électronique représente un marché florissant et tout le monde essaye de se le disputer. Le plus important, selon notre avis est de vous procurer ce produit chez un détaillant spécialisé. Lequel pourra vous répondre très clairement quant aux composants de la cigarette électronique qu’il vend. Ne remplaçons pas un produit toxique par un autre !

Médicaments pour arrêter de fumer

Traitement alternatif pour arrêter de fumer

Pour les personnes préférant la médecine alternative lors du traitement du tabagisme, voici quelques remèdes possibles en phytothérapie. Mentionnons encore le fait que l’allopathie et les médecines alternatives sont également compatibles et peuvent être complémentaires.

Phytothérapie

La phytothérapie peut être utilisée pour désintoxiquer le corps ou pour atténuer un des symptômes les plus communs lors de sevrage tabagique : la nervosité, l’anxiété.

Lors de désintoxication tabagique, la graine de café vert ou la racine de valériane peuvent être utilisées.

La nervosité due au sevrage tabagique pourra être diminuée grâce à la valériane, le houblon ou la passiflore sous forme de dragées ou de tisanes.

Huiles essentielles

Traitement alternatif pour arrêter de fumer

Les huiles essentielles sont aussi très efficaces lors de l’arrêt du tabac.

En diffusion atmosphérique, quelques gouttes d’huile essentielle de mandarine sauront vous calmer et vous détendre, vous libérer de votre anxiété, votre irritabilité.

Ayez toujours sur vous, de l’huile essentielle de lavande que vous pourrez appliquer sur vos poignets afin de la respirer souvent. Son effet relaxant n’est plus à prouver.

Bons conseils

Pour arrêter de fumer, il est important que le futur ex-fumeur ait pris conscience de sa volonté de se traiter. Les menaces sur sa santé ne feront aucun effet. Par contre, un accompagnement adéquat peut améliorer sa compliance.

Bons conseils pour arrêter de fumer

1. Bon conseils lors du traitement du tabagisme

Bons conseils pour les chewing-gums :

– Il faut les mâcher lentement ( mâcher 10 fois, laisser de côté dans la bouche, remâcher 10 fois et ainsi de suite durant environ 30 minutes). Afin de ne pas libérer la quantité de nicotine trop rapidement.

– Pas de boissons acides (café, jus de fruits, coca-cola…)

Bons conseils pour les patch :

– Emplacement du patch à changer régulièrement de place

– Laver les mains après avoir mis le patch

– Le traitement se fait en 3 phases: dose maximale les 3 à 4 premières semaines. La dose est à réduire toutes les 2 ou 4 semaines. Le traitement dure au maximum 3 mois. Lire aussi : Une consommation plus élevée de nicotine pourrait aider à arrêter de fumer (étude)

2. Bons conseils pour aider à arrêter de fumer

– Dès que l’envie de cigarette arrive, se donner un délai de 3 minutes avant d’allumer la cigarette

– Mettre sur papier les avantages que représente l’arrêt du tabagisme et le garder sur soi, bien en évidence

– N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel de santé ou une organisation spécialisée dans la lutte contre le tabac

Un site suisse à découvrir : www.stop-tabac.ch

Prévention

Le tabagisme est une cause importante de décès chez les fumeurs et leur entourage (fumeurs passifs). Mais cette cause peut être évitée, notamment par la prévention.

Des mesures de prévention étatiques existent comme la taxe sur la cigarette. Cette taxe a été pensée pour dissuader les gens de fumer. Le produit de cette taxe permet de mettre en place des programmes, des campagnes de sensibilisation de la population sur les effets nocifs du tabac.

L’interdiction de faire de la publicité pour les marques de cigarettes a également contribué à la baisse de la consommation du tabac.
Les messages de danger sur les paquets de cigarettes sont un outil important dans la lutte contre le tabagisme.

De nouvelles lois contre la fumée dans les lieux publics visent essentiellement à protéger les personnes non fumeuses du tabagisme passif. Chez les restaurateurs, on protège non seulement la clientèle, mais également le personnel.

L’OMS a mis en place des systèmes de surveillance pour évaluer les méfaits du tabac. Cependant, le tabac reste une drogue légale et représente un lobby très important. Il faut donc, au-delà de toutes les menaces sur la santé personnelle du fumeur, que ce dernier se rende compte de sa propre responsabilité vis-à-vis des autres : sa famille, ses enfants et entourage proche.

News (actualités)

Une consommation plus élevée de nicotine pourrait aider à arrêter de fumer (étude)
L’efficacité des médicaments pour arrêter de fumer diminue fortement avec le temps
Prévention, plus ou presque de nicotine dans les cigarettes selon la FDA

Sources & Références :
FDA, The Wall Street Journal, The Lancet, Addiction (DOI: 10.1111/add.14134), Office Fédéral de la Statistique (OFS), Veja Sáude. 

Responsable rédaction : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Dernière mise à jour du dossier : 
05.07.2024

Comment dit-on arrêter de fumer dans les autres langues ?

Références scientifiques et bibliographie :

  1. IARC, Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, 2020
  2. ATS (agence de presse suisse, 22 mai 2013
  3. IARC, Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, 2020
  4. Folha de S.Paulo, journal quotidien brésilien grand public de référence, édition du 29 septembre 2022, article citant dans une interview un chirurgien de l’hôpital A.C. Camargo
  5. IARC, Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, 2020

Lire aussi :


Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 05.07.2024
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