Cancer du poumon
Résumé sur le cancer du poumon
Le cancer du poumon est un cancer qui fait peur et probablement à juste titre notamment si on regarde les chiffres (voir sous Epidémiologie ci-dessous) mais on peut aussi voir des signes d’espoir en particulier dans la mise au point de nouveaux traitements plus ciblés et peut-être bientôt l’apparition sur le marché d’un vaccin thérapeutique. Aux Etats-Unis le cancer qui fait de loin le plus de morts – 131’880 décès en projection pour 2021 – est celui des poumons1.
De plus, et en particulier pour les hommes, le taux de mortalité du cancer du poumon s’est amélioré de façon importante.
Chez les femmes les chiffres sont plus inquiétants et on observe une véritable explosion des cas, car depuis les années 1960-70 toujours plus de femmes ont fumé et presque “logiquement” 30 à 40 ans après une partie de ces fumeuses “paye” les tristes conséquences de ce poison qu’est la fumée de cigarette.
Vous verrez sous les causes du cancer du poumon que le tabac est de loin la cause numéro une du cancer du poumon, responsable pour presque 90% des cas de cette tumeur. Fumer immédiatement au réveil augmente significativement le risque de cancer du poumon, comme l’a montré une étude publiée en 2014.
Un des gros problèmes du cancer du poumon est la difficulté de diagnostiquer à temps ce cancer, en effet il est souvent trop tard lorsqu’un traitement est instauré, car ce cancer peut évoluer sans toujours provoquer des symptômes précis. Le cancer du poumon est un cancer généralement très agressif et d’évolution rapide, comme le relève la Haute Autorité de Santé en France.
Tout symptôme suspect comme une toux chronique ou du sang dans les crachats doit vous faire consulter immédiatement, en particulier si vous êtes fumeur.
La thérapie repose sur plusieurs axes comme la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et des nouveaux traitements ciblés comme des médicaments biologiques (à base d’anticorps).
Le meilleur conseil en terme de prévention et également de thérapie (une fois le cancer diagnostiqué) est d’arrêter de fumer au plus vite. On estime que 10 à 15 ans après avoir arrêté de fumer, la probabilité de développer un cancer du poumon est la même que celle d’une personne qui n’a jamais fumé. Cette prédiction est peut-être un peu trop optimiste. En effet, l’institution américaine de référence US Surgeon General rattachée au gouvernement américain estime qu’une personne qui arrête de fumer et s’abstient de fumer pendant 10 ans peut diminuer son risque de développer un cancer du poumon de 50%.
A lire aussi : comment arrêter de fumer ?
Définition
Le cancer du poumon se définit par une tumeur qui se développe au niveau du tissu pulmonaire.
On distingue deux formes principales de cancer, le “cancer à petites cellules” (dans 15% des cas, le plus redoutable) – en anglais small-cell lung cancer – et le “cancer non à petites cellules” (dans 85% des cas).
Le cancer du poumon est un cancer redoutable (voir les taux de survie ci-dessous) et provient en très grande partie du tabagisme.
Risque élevé chez les femmes
Selon des recherches suisses datant de 2009, les femmes seraient plus vulnérables que les hommes aux effets cancérogènes de la fumée. Une autre étude de l’International Early Lung Cancer Action Programm a montré que les femmes ont 70% plus de risque de développer un cancer du poumon que les hommes (à consommation et âges équivalents).
Epidémiologie
Quelques chiffres clés et données épidémiologiques sur le cancer du poumon :
Tabac et cancer du poumon
– Le tabac (y compris tabagisme passif) serait responsable de 7,5 à 9 cancers du poumon sur 10. C’est-à-dire qu’un peu moins d’un quart des cas de cancers du poumon dans le monde survient chez des non-fumeurs, nous ne savons pas encore si ces cas sont dus en grande partie au tabagisme passif ou à des facteurs génétiques.
– Une personne qui fume régulièrement présente un risque d’environ 20% d’avoir un cancer du poumon, remarquons que certaines sources parlent aussi d’1 risque sur 7 (environ 14%).
Taux de survie cancer du poumon, nombre de décès
– Le taux de survie à 5 ans du cancer du poumon non à petite cellule (en anglais non-small cell lung cancer) aux Etats-Unis est de 25%. Il y a d’importantes différences entre le stade et la localisation de la maladie. Si le cancer est localisé le taux de survie à 5 ans est de 63% mais chute à 7% en cas de présence d’un cancer distant et de probable formations de métastasese2.
– En Europe, le taux de survie du cancer du poumon à 5 ans après le diagnostic est de 13%, selon un article de The Economist datant d’avril 2019. Une raison expliquant un taux de mortalité si élevé est qu’au moment du diagnostic le cancer du poumon se trouve souvent déjà au stade IV, la phase la plus avancée de la maladie. Souvent le cancer du poumon ne mène à aucun symptôme avant une phase avancée de la maladie (ex. phase IV).
– Dans le monde, environ 2 millions de personnes meurent chaque année des conséquences d’un cancer du poumon3.
Causes
– Le tabac (y compris la fumée passive) est de loin la première cause du cancer du poumon (cela représente 9 cas de cancer du poumon sur 10). Certaines sources, comme relevé à la Conférence Mondiale du Cancer du Poumon à Denver (Etats-Unis) tenue en septembre 2015, estiment que le tabac est la cause d’environ 80% des cas de cancer du poumon. D’autres sources estiment que 85% à 90% des personnes souffrant de cancer du poumon sont des fumeurs ou ex-fumeurs4.
Il est intéressant de remarquer qu’une personne qui fume un paquet (20 cigarettes) par jour peut avoir un cancer 20 ans après avoir commencé à fumer mais une personne qui fume deux paquets (40 cigarettes) par jour peut déjà développer un cancer 10 ans plus tard.
La fumée de cigarettes contient de nombreuses molécules toxiques, l’arsenic et le formaldéhyde en font partie. Ces substances toxiques mènent à des changements dans les cellules du poumon surtout au niveau du noyau et donc de l’ADN cellulaire.
Comme on l’a vu ci-dessus (sous Définition), les femmes seraient plus vulnérables que les hommes aux effets cancérogènes de la fumée selon des études parues en 2009.
Fumer directement après le réveil est encore plus dangereux
– Une étude américaine publiée en août 2011 a montré que les personnes qui fument une cigarette dans les 30 minutes après le réveil ont 79% plus de risque de développer un cancer du poumon par rapport à ceux qui attendent au moins 1 heure avant de fumer leur première cigarette de la journée. Cette étude a été réalisée sur 4’775 personnes souffrant de cancer et sur 2’835 qui n’étaient pas atteint par cette maladie, tous étaient fumeurs.
– Une autre étude parue en juin 2014, réalisée sous la direction du Dr FangyiGu du National Cancer Institute à Bethesda (Etats-Unis), sur la première cigarette après le réveil a aussi montré le grand risque pour la santé. Selon cette étude, les personnes qui fumaient leur première cigarette dans les 5 minutes après le réveil avaient un peu plus que 3 fois plus de risque de souffrir de cancer du poumon par rapport à ceux qui attendaient plus d’1 heure avant de fumer leur première cigarette.
– Mis à part le tabac, des agents polluants (chrome, nickel,…) et radioactifs peuvent aussi favoriser un cancer du poumon.
– Selon une étude de 2009 la consommation d’une bière par jour pourrait aussi augmenter le risque d’avoir un cancer du poumon [source, ATS le 27.08.2009]
– Des facteurs génétiques pourraient être responsables du cancer des poumons en particulier chez les non-fumeurs selon une étude parue en mars 2010 [source, ATS le 24.03.2010]
Personnes à risque
– Des fumeurs, notamment ceux qui fument immédiatement après le réveil (lire sous causes)
– Des femmes qui fument (risque accru par rapport aux hommes)
Notons que le cancer du poumon survient souvent entre 50 et 70 ans.
Symptômes
Les symptômes du cancer du poumon sont rarement très clairs et spécifiques5, ce qui fait qu’on découvre souvent une tumeur par hasard, par exemple après une radio.
Toutefois voici des symptômes qui peuvent être le signe d’un cancer du poumon :
– Perte de poids (inexpliquée)
– Toux fréquente qui apparaît sans raison (non provoquée par un refroidissement, allergie, etc.). Une modification de la toux, par exemple si elle devient plus intense ou surgit pendant la nuit, doit inciter à une consultation médicale car il peut s’agir d’un symptôme du cancer du poumon. Il faut savoir que les fumeurs souffrent assez souvent d’une bronchite chronique et toussent, par conséquent il faut vraiment être attentif à une modification de la toux dans la prévention de la maladie.
– Expectorations contenant du sang
– Pneumonie
– Douleur à la poitrine (au niveau du thorax), augmente lors de l’inspiration
– Respiration sifflante
– Enrouement persistant
– Fatigue ou faiblesse
Chez un fumeur il est très important de faire régulièrement un contrôle chez son médecin.
Le cancer du poumon est souvent d’évolution rapide et s’avère très agressif avec un pronostic vital mauvais.
Diagnostic & Dépistage (screening)
Le diagnostic repose en particulier sur une radio du thorax (la tumeur s’observe en général sous forme d’une ombre sur la radio). Souvent le cancer du poumon est diagnostiqué lorsqu’il y a déjà formation de métastase.
CT-scan
La tomodensitométrie à faible dose (en anglais low-dose CT-scan) est de plus en plus utilisée comme méthode de diagnostic chez les fumeurs et ex-fumeurs pour diagnostiquer la maladie, grâce à sa capacité de détecter la maladie de façon précoce.
Une étude américaine appelée National Lung Screening Trial a montré qu’un dépistage ou screening du cancer du poumon par un CT-scan permettait de diminuer la mortalité. Sur 1000 personnes éligibles pour un scanner, 3 éviteraient de mourir grâce à ce CT-scan si ces 1000 personnes étaient scannées 3 fois par CT-scan. Ces 3 personnes pouvaient être notamment soignées avant que le cancer du poumon ne soit à une phase trop avancée, comme le relève The Economist dans un article paru en avril 2019.
Pour des cas plus avancés le médecin peut aussi effectuer une bronchoscopie. Pour plus d’informations demandez conseil à votre médecin.
Il faut toutefois noter comme on l’a vu ci-dessus que ce cancer est souvent difficile à diagnostiquer à temps, car il évolue souvent sans symptômes clairs et précis. En cas de symptômes suspects, par exemple toux qui dure ou sang dans les crachats il faut consulter immédiatement un médecin surtout si vous êtes fumeur.
Examiner les poumons de gros fumeurs au scanner plutôt qu’aux rayons X permet de réduire de 20% la mortalité due au cancer du poumon, révèle une étude américaine. Les résultats de cette étude sont le fruit d’une recherche à laquelle 50’000 fumeurs et ex-fumeurs de 55 à 74 ans ont participé aux Etats-Unis6.
Complications
Comme pour les autres cancers, le risque le plus important est que le cancer devienne un cancer généralisé, c’est malheureusement souvent le cas avec le cancer du poumon, car des organes vitaux sont touchés suite à la proximité avec des organes importants.
Des complications qui peuvent survenir pendant un cancer des poumons sont :
– Une pneumonie
– Des difficultés respiratoires
– Des troubles de l’appétit
– Le syndrome de Cushing
Quand appeler un médecin?
Lors d’un cancer du poumon il est évident que seul un médecin peut vous soigner.
Pensez toutefois à faire régulièrement un contrôle (check-up) chez votre médecin, surtout si vous êtes fumeur, et n’hésitez pas à faire faire des radios de vos poumons, même si cela peut être angoissant par rapport au résultat mais on doit le rappeler, plus une tumeur est détectée tôt plus les chances de survie sont élevées.
Traitements
Le traitement varie selon le type de tumeur (à “petites cellules”, “non à petites cellules”, etc.) et du stade de la tumeur, voici des traitements possibles :
– Chirurgie, c’est-à-dire une opération: seulement pour certains types de cancer et si la tumeur ne s’est pas propagée à d’autres organes
– Radiothérapie
– Chimiothérapie (surtout pour les cancers à petites cellules)
– Immunothérapie. Cette thérapie utilise des médicaments biologiques comme des anticorps, en 2022 certains traitement d’immunothérapie étaient très efficaces contre le cancer du poumon, y compris et surtout lors de formation de métastase. Plus d’informations sur l’immunothérapie
En Suisse l’Exkivity® (mobocertinib) en gélules est indiqué dans le cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC). Le mobocertinib est un inhibiteur sélectif et irréversible de la tyrosine kinase de l’ex20ins de l’EGFR.
En Suisse, le Lumykras® (sotorasib) en comprimés pelliculés est indiqué dans le cancer du poumon non à petites cellules non épidermoïde (CPNPC non épidermoïde).
Bons conseils
– Il est important d’arrêter de fumer, pour ne pas aggraver la situation (lire notre dossier : arrêter de fumer). Il s’agit vraiment d’un conseil très important.
– Suivez toujours bien les conseils de votre médecin, notamment lors de la thérapie.
– Il est conseillé d’éviter la prise d’antioxydants (sauf avis médical contraire) en cas de cancer du poumon. En effet, selon une étude sous direction suédoise publiée en 2014 dans la revue médicale américaine Science TranslationalMedicine, des compléments de vitamines antioxydantes (ex. vitamine A, C, E ou bêta-carotène) accélèrent le développement de lésions précancéreuses ou de cancers précoces du poumon chez des souris et des cellules humaines en laboratoire. C’est ce que montre une étude qui élucide pour la première fois ce mécanisme.
Toutefois, une étude épidémiologique publiée en 2017 dans Frontiers in Oncology suggère que des apports alimentaires élevés en caroténoïdes et en vitamine C ont un effet protecteur contre le cancer du poumon. Les auteurs de l’étude ont constaté que la vitamine C réduisait le risque de cancer du poumon chez les grandes fumeuses alors que la bêta-carotène, l’alpha-carotène, la bêta-cryptoxanthine et le lycopène jouaient le même rôle chez les hommes qui fument beaucoup.
Il est probable que la prise d’antioxydants joue un rôle négatif lors d’un cancer du poumon (présent) mais au contraire aide à prévenir le cancer du poumon (non présent).
Prévention
– Le meilleur moyen de prévention du cancer du poumon est tout simplement de ne pas fumer.
Il n’y pas de meilleur conseil, car presque 90% (85 à 90%) des cancers du poumon proviennent du tabagisme.
Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer, une personne qui arrête de fumer et s’abstient de fumer pendant 10 ans peut diminuer son risque de développer un cancer du poumon de 50%, selon l’institution américaine de référence US Surgeon General qui est rattachée au gouvernement américain.
– Un autre conseil est d’éviter d’inhaler trop de vapeurs d’huile brûlante ou encore de charbon (de bois).
– La prise de 200 µg par jour de sélénium dans l’alimentation ou sous forme de compléments alimentaires aurait un effet important dans la prévention du cancer du poumon, certaines études parlent d’un risque diminué de 45%. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien pour la dose de sélénium quotidienne recommandée pour cette indication.
– Selon une étude chinoise, consommer tous les jours de l’ail diminue de 44% le risque de cancer du poumon. Parmi les fumeurs, ce risque était réduit de 30%. L’étude a porté sur 6’000 personnes et a été réalisée par le Centre de Contrôle et Prévention de la Province du Jiangsu, en Chine.
– Une étude épidémiologique publiée en 2017 dans Frontiers in Oncology suggère que des apports alimentaires élevés en caroténoïdes et en vitamine C ont un effet protecteur contre le cancer du poumon. Les auteurs de l’étude ont constaté que la vitamine C réduisait le risque de cancer du poumon chez les grandes fumeuses alors que la bêta-carotène, l’alpha-carotène, la bêta-cryptoxanthine et le lycopène jouaient le même rôle chez les hommes qui fument beaucoup. Lire aussi ci-dessus sous Bons conseils pour connaître les risques de consommer des antioxydants en cas de cancer du poumon (pas en prévention).
– Faites mesurer le niveau de radon dans votre habitation. Le radon est un gaz radioactif invisible qui augmente le risque de cancer du poumon. Si le niveau de radon est trop élevé, des spécialistes notamment du gouvernement (ex. aux Etats-Unis provenant de l’agence Environnmental Protection Agency) peuvent vous aider à abaisser le taux de cette molécule.
News
– Le cancer est dans la majorité des cas lié à la malchance
Sources & Références :
Haute Autorité de Santé (France), ATS (agence de presse suisse), National Cancer Institute, Frontiers in Oncology, 24 Heures (journal suisse), The Economist (édition d’avril 2019), Folha de S.Paulo (plusieurs éditions), American Cancer Society.
Rédaction du dossier :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Dernière mise à jour du dossier :
15.01.2023
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Anglais : Lung Cancer
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Portugais : cãncer de pulmão
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Espagnol : cáncer de pulmón
Références scientifiques et bibliographie :
- American Cancer Society, article du 29 janvier 2021, site accédé par Creapharma.ch le 19 février 2021
- American Cancer Society, article du 29 janvier 2021, site accédé par Creapharma.ch le 19 février 2021
- Folha de S.Paulo, journal quotidien brésilien grand public de référence, édition du 29 septembre 2022
- Folha de S.Paulo, journal quotidien brésilien grand public de référence, édition du 29 septembre 2022
- Folha de S.Paulo, journal quotidien brésilien grand public de référence, édition du 29 septembre 2022
- Agence de presse suisse Keystone-ATS, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. Le 5 novembre 2010