Acupuncture
L’acupuncture, du latin acus « aiguille » et pungere « piquer », trouve sa racine dans la médecine traditionnelle chinoise. Cet art thérapeutique se caractérise par l’implantation d’aiguilles spéciales sur des points stratégiques du corps.
La notion de Qi et de méridiens
La tradition chinoise considère l’homme comme une combinaison de corps matériel et d’énergie (Qi). Cette énergie a pour vocation d’animer le corps physique et c’est l’équilibre entre ces deux éléments qui détermine notre état de santé. Une perturbation de cette harmonie serait donc à l’origine de nos maladies en affectant l’énergie et en se traduisant par des douleurs ou des symptômes variés. Le principe de l’acupuncture est simple, quand l’énergie est bloquée dans une partie du corps, les autres régions seront en déficit énergétique. L’acupuncteur va essayer de lever ce blocage à l’aide des aiguilles. L’objectif de son traitement est l’établissement de l’équilibre en régularisant le Qi. Son diagnostic consiste ainsi à repérer à quel niveau l’énergie est bloquée et quelle en est la raison.
L’énergie circule dans le corps à travers deux types de conduits : les méridiens principaux et les méridiens secondaires. Les méridiens principaux sont au nombre de 12 et sont parsemés de points constituant des zones stratégiques pour le traitement. Ces points ne sont dotés d’aucun vertu thérapeutique, ils permettent juste d’agir sur les flux des énergies. Les points les plus efficaces à stimuler sont ceux situés près des extrémités. En effet, chaque méridien principal commence toujours au bout d’un doigt ou d’un orteil. Grâce aux méridiens, l’organisme reçoit l’énergie sous forme d’apport nutritif ou d’informations venant de l’extérieur. Cependant, ils ouvrent aussi la voie aux maladies.
L’acupuncture en pratique
L’implantation de l’aiguille dans la peau est rarement douloureuse mais la précision est de mise. Le patient ne doit rien ressentir sur un point précis, mais à un ou deux millimètres plus loin, il peut sentir la piqûre. À l’origine, 360 points ont été recensés sur les méridiens de l’ensemble du corps, d’autres points ont ensuite été découverts et l’on compte aujourd’hui jusqu’à plus de 2 000 points. L’acupuncture a un effet relaxant, elle peut même endormir certaines personnes pendant la séance. L’acupuncteur utilise généralement 1 à 15 aiguilles et une séance peut durer jusqu’à 40 minutes selon le traitement effectué. Il peut arriver que le patient ressente un léger picotement voir un engourdissement de son corps, il n’y a pas matière à s’inquiéter, c’est tout à fait normal au moment de l’insertion de l’aiguille. En cas de fatigue après un traitement ou d’apparition de rougeurs autour des points piqués, le mieux est d’en informer l’acupuncteur.
Les cinq éléments en acupuncture
L’équilibre du corps dépend de l’environnement dans lequel l’homme évolue. Ce dernier se doit d’être toujours en harmonie avec les 5 principaux éléments constituant la nature : le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. Ces éléments servent de repère au praticien pour établir le bilan énergétique de son patient et prescrire le traitement approprié. Celui-ci procèdera à un examen détaillé du malade en l’observant, en le questionnant, en le touchant et même en sentant ses odeurs corporelles.
Les variantes de l’acupuncture
L’acupuncture possède plusieurs variantes :
– L’acupression, connue également sous l’appellation d’« acupuncture sans aiguille » où le praticien se sert de la pression du doigt, du coude ou du pied pendant la séance ;
– l’acupuncture au laser, consistant à stimuler les différentes zones stratégiques grâce à la chaleur. Elle est généralement utilisée pour le traitement des patients encore très jeunes ou sensibles et lors d’une stimulation prolongée ;
– la moxibustion, une méthode basée sur l’utilisation de l’armoise ou moxas pour chauffer les points d’acupuncture.
Les bienfaits de l’acupuncture
L’acupuncture contribue largement à la prévention des maux courants et au renforcement des défenses naturelles par la création d’un terrain défavorable à la croissance des germes porteurs de maladies. En effet, agir sur les cours de l’énergie grâce aux aiguilles permet de stimuler la circulation des substances ainsi que l’action fonctionnelle des viscères.
L’acupuncture est également préconisée comme traitement complémentaire à d’autres pratiques, notamment pour traiter certaines maladies musculosquelettique comme la tendinite ou l’arthrite ; respiratoires telles que la bronchite et l’asthme ; gastro-intestinales comme la diarrhée, et nerveuses comme le stress ou la dépression.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié en 2002 une liste des affections pouvant être traitées par l’acupuncture. Elles sont au nombre de 28 dont la migraine ; les vomissements et douleurs postchirurgicales et les troubles articulatoires comme l’épiconylite latérale.
L’acupuncture permet de diminuer le nombre de cystites (en cas de cystites à répétition), pour plus d’informations cliquez-ici.
Limites et risques de l’acupuncture
Aucune étude scientifique n’a permis jusqu’à aujourd’hui de vérifier le bien fondé de la théorie de l’acupuncture. Elle ne peut venir à bout des déficiences génétiques et de certaines maladies graves. Il faut, cependant, reconnaître que cette thérapie possède des vertus extraordinaires et les scientifiques sont persuadés qu’elle agit soit au niveau de la transmission de la douleur, soit à son origine même.
La pratique de l’acupuncture nécessite une parfaite maîtrise de cette thérapie. L’utilisation d’aiguilles inadaptées ou l’implantation de ces aiguilles sur des zones sensibles risquent d’engendrer des effets nocifs. Par ailleurs, les aiguilles doivent être stériles ou à usage unique pour éviter la transmission d’infections ou autres maladies entre patients. Il appartient à l’acupuncteur de juger si un malade peut suivre ou non un traitement suivant son état général et suite à un interrogatoire médical.
L’acupuncture se trouve actuellement à la tête des médecines alternatives les plus prisées et attire de plus en plus l’engouement de nombreux adeptes.
Texte écrit par : Mme Seheno Harinjato, de Madagascar, mai 2010
Supervision médicale : Xavier Gruffat, Pharmacien, Editeur Creapharma, Suisse.