Marron d’Inde
Résumé
Le marron d’Inde est une graine provenant du marronnier d’Inde qui est utilisé principalement en cas d’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs comme les jambes lourdes et d’hémorroïdes. L’extrait de marron d’Inde possède de puissantes propriétés anti-inflammatoires, il est vendu dans le commerce surtout en crème ou gélule (capsule).
Noms
Noms français : marron d’Inde (graine), marronnier d’Inde (nom de l’arbre), marronnier commun, faux-châtaignier, châtaignier de cheval (ou des chevaux)
Nom scientifique : Aesculus hippocastanum L.
Remarque : le terme hippo- (ou hippos) vient du grec ancien pour “cheval” et -kastania également de cette langue veut dire “châtaigne”.
Nom anglais : Horse Chestnut, Conkers (Marrons)
Nom allemand : Rosskastanie, Kastanie, Gewöhnliche Rosskastanie
Nom italien : ippocastano, castagno d’India, castagna amare
Nom portugais : castanha-da-Índia
Nom espagnol : castaño de Indias
Famille
Sapindaceae (anciennement Hyppocastaniaceae)
Constituants
– Triterpenesaponines (aescine – en anglais aescin – ou escine, l’aescine est une sorte de savon naturel) – qu’on retrouve dans les graines ou marrons
– Flavonoïdes
– Coumarines (dans l’écorce notamment)
– Saponosides et saponines
– Antocyane (dans enveloppe du marron)
Parties utilisées
Graines (marrons, en latin : Hippocastani semen), écorce (Hippocastani cortex) ou feuilles (Hippocastani folium).
Remarques :
– Les préparations de marron d’Inde vendues dans le commerce sont extraites des graines (marrons) et de l’écorce.
– L’enveloppe du marron s’appelle tégument ou bogue. Pour son effet contre l’insuffisance veineuse (lire ci-dessous), ce sont les graines qui sont utilisées sous forme de médicaments transformés (ex. comprimés ou gélule).
Effets
– Augmentation de la résistance et tonus capillaire (effet de l’aescine ou escine) – veinotonique, phlébotrope, anti-inflammatoire, anti-oedémateux, astringent (écorce), antioxydant (graines surtout, avec l’aescine).
Indications
– Insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs (efficacité prouvée selon la Cochrane, lire sous Remarques ci-dessous).
Remarque : l’extrait de marron d’Inde agit sur les symptômes subjectifs de l’insuffisance veineuse comme les jambes lourdes, les douleurs et démangeaisons ainsi que contre les symptômes objectifs comme le volume des jambes ou la présence d’œdème.
– Varices (souvent un effet secondaire de l’insuffisance veineuse chronique)
– Hémorroïdes
– Démangeaison anale
– Ecchymoses
– Ulcères au niveau des jambes
Découvrez notre ebook : “30 arbres et arbustes avec des propriétés médicinales” – vous y trouverez le marron d’Inde
Effets secondaires
Veuillez lire la notice d’emballage. Remarque: ne pas ingérer le marron d’Inde, utilisez seulement des préparations prêtes à l’emploi.
Le marron d’Inde peut éventuellement mener à des trouble digestifs ainsi que des nausées.
Contre-indications
Grossesse et allaitement. Veuillez lire la notice d’emballage.
Interactions
Attention à ne pas l’associer avec des médicaments anticoagulants ou hypoglycémiants. Aucune connue (à notre avis).
Noms des préparations
En Suisse : dans Venostatin® en crèmes et comprimés, dans Phytopharma® Marronnier d’Inde (200 mg), dans Arkocaps® Marronnier d’Inde nouvelle formule en gélule, dans Aesculaforce® forte et AesculaMed® forte.
Préparations – Sous quelle forme ?
– Gélules (capsules) ou comprimés à base d’extrait sec de marron d’Inde (ou de l’écorce du marronnier). Remarque : une gélule ou comprimé doit si possible contenir au moins 50 mg aescine (le principal actif du marron d’Inde). La posologie habituelle est d’une gélule ou un comprimé matin et soir, soit 2 par jour (la dose maximale quotidienne d’aescine est de 150 mg)1).
– Comprimés
– Décoction
– Tisane
– Teinture mère ou teinture (à base des marrons – c’est-à-dire les graines, de l’écorce ou des feuilles)
– Crème, lotion ou gel
– Bain
– Extrait alcoolique (ex. 2 parts de marrons dans 8 parts d’eau-de-vie comme la vodka)
Où pousse le marronnier d’Inde ?
Le marronnier d’Inde pousse notamment en Europe, Asie et sur le continent américain comme au Canada ou aux Etats-Unis. Il a été planté dans de nombreux parcs publics comme par exemple à Paris au célèbre Jardin du Luxembourg.
Malgré son nom (Inde), le marronnier d’Inde est originaire de l’Ouest de l’Asie (Asie Mineure) et notamment de la Turquie. Il a ensuite été introduit en Europe à la fin des années 1500.
Le marronnier d’Inde peut atteindre une hauteur de 30 m.
Découvrez notre ebook : “30 arbres et arbustes avec des propriétés médicinales” – vous y trouverez le marron d’Inde
Remarques
– Le marron d’Inde est utilisé pour soigner les jambes lourdes, néanmoins son efficacité est remise en question par certains spécialistes à cause d’un manque d’études concluantes, même si celle de la Cochrane (lire ci-dessous) va à l’encontre de ces critiques. Il faut savoir aussi qu’il est toujours difficile de prouver l’efficacité d’un remède pour des sensations comme les jambes lourdes ou douloureuses, une maladie elle aussi parfois remise en question. Il peut néanmoins être possible de noter des symptômes objectifs comme le volume des jambes et la présence d’oedèmes.
D’autres mesures que la prise de marron d’Inde contre les jambes douloureuses peuvent être la pratique régulière d’exercice (favorisant la circulation sanguine) et une alimentation saine, en particulier riche en fruits et légumes. Découvrez notre dossier complet sur les jambes lourdes ou douloureuses
Etude favorable
Une étude de la Cochrane, une organisation de scientifiques, datant de 2012 a montré que l’extrait de graine de marron d’Inde semblait être un traitement à court terme efficace et sûr pour l’insuffisance veineuse chronique. Globalement, cette étude a montré une amélioration de l’insuffisance veineuse chronique en ce qui concerne les signes et les symptômes (ex. volume des jambes ou présence d’oedème) avec cet extrait de marron d’Inde par rapport à un placebo. Cette étude a été publiée le 14 novembre 2012 dans la Cochrane Library (DOI : 10.1002/14651858.CD003230.pub4). En citant cette étude, ainsi qu’une autre de 2015 (10.1016/j.bjp.2015.05.009) plus grande que celle de 2012 et arrivant aux mêmes conclusions, les journalistes d’un hors-série du magazine français Science&Vie datant de juillet 2020 consacré aux plantes médicinales estimaient en parlant du marron d’Inde que son efficacité contre l’insuffisance veineuse était scientifiquement prouvée. Le magazine Science&Vie émettait aussi une critique favorable de la vigne rouge (Vitis vinifera) également contre l’insuffisance veineuse.
– Il n’est pas possible de consommer des marrons directement. Autrement dit, le marron doit être transformé en médicament ou préparation (ex. crème, comprimé). En français, il ne faut pas confondre le marron avec la châtaigne. On parle d’ailleurs à tort souvent de marron comme du marron glacé, alors qu’il s’agit véritablement de la châtaigne (Castanea sativa) qui elle s’avère comestible.
– Quand ils mûrissent les marrons passent du vert au brun.
– Le marron d’Inde, ainsi que d’autres espèces du genre Aesculus sont utilisées en homéopathie.
Découvrez notre ebook : “30 arbres et arbustes avec des propriétés médicinales” – vous y trouverez le marron d’Inde
Succès en Allemagne
– Le marron d’Inde, sous forme de médicament, est très utilisé et apprécié en Allemagne. Dans ce pays c’est l’une des plantes médicinales les plus utilisées avec le ginkgo et le millepertuis.
Lire aussi : châtaignier, vigne rouge (Vitis vinifera)
Sources & Références :
Cochrane Library (DOI : 10.1002/14651858.CD003230.pub4), Hors-série du magazine français Science&Vie datant de juillet 2020 consacré aux plantes médicinales, Littérature sur les plantes médicinales, Swissmedic.
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock
Dernière mise à jour :
26.08.2023