Echinacée
Résumé
L’échinacée est une plante stimulant les défenses immunitaires, avec une action principalement dans le traitement du refroidissement et du rhume. La plante est vendue souvent sous forme de gélule, de comprimé à sucer ou en jus. Son efficacité contre le refroidissement et le rhume est parfois remis en question par des institutions médicales de référence1.
Noms
Noms français : échinacée, échinacée pourpre, rudbeckia, rudbeckie, echinacee, échinacée à feuilles étroites, rudbeckie rouge, rudbeckie pourpre.
Nom scientifique : Echinacea purpurea (L.) Moench
D’autres espèces sont aussi utilisées en phytothérapie comme Echinacea angustifolia ou Echinacea pallida
Nom anglais : Black Sampson, Rudbeckia, Echinacea, Coneflower, Purple Coneflower
Nom allemand : Roter Sonnenhut, Sonnenhut, Echinacea, Purpursonnenhaut (Purpur-Sonnennhaut)
Nom italien : echinacea, rudbeckia rossa
Nom espagnol : equinácea
Nom portugais : equinácea
Famille
Asteraceae (Asteracées)
Constituants / Principes actifs
– Polysaccharides (PS I, PS II)
– Huile essentielle
– Alkylamides (isobutylamides)
– Polyacétylènes
– Glycoprotéines
– Flavonoïdes : dérivés de l’acide caféique comme acide chicorique
– Alcaloïdes
Parties utilisées
Fraîches
– Parties aériennes fraîches, notamment les fleurs et les feuilles.
– Jus frais provenant des parties aériennes.
Séchées
– Racines (en latin : Echinaceae purpureae radix), feuilles (en latin : Echinaceae purpureae herba).
Remarques :
– Les feuilles d’échinacée sont utilisées notamment pour leur supposé effet cicatrisant (lire aussi ci-dessous sous Remarques).
– Comme on peut le constater, la plante entière d’échinacée peut être utilisée en phytothérapie.
Effets
– Immunostimulant, immunomodulateur. On estime que l’échinacée augmente le nombre d’anticorps et de globules blancs dans l’organisme, ce qui améliore la réponse immunitaire face aux agresseurs. Cicatrisant (effet supposé des racines et feuilles). Antibactérien. Antiviral.
Indications
– Prévention des infections comme la grippe ou les refroidissements, cet effet est toutefois contesté. Lire aussi sous Remarques ci-dessous
– Diminution de la durée des symptômes du refroidissement. Lire sous Remarques ci-dessous pour mieux comprendre des études à ce sujet
– Angine (par ex. en gargarisme ou spray)
– Maux de gorge (par ex. gargarisme ou spray)
– Prévention du refroidissement (cold en anglais)
Effets secondaires
Très rare et souvent à haute dose : démangeaison, vertiges, nausées (en cas de dose élevée), diarrhées.
Certains consommateurs estiment que la tisane d’échinacée peut fatiguer, mais il n’y a pas de preuves que l’échinacée ait un effet somnifère ou calmant1.
Contre-indications
Allergie à cette plante et à d’autres plantes de la famille des Astéracées, maladies auto-immunes (VIH/SIDA, leucopénie, lupus, polyarthrite rhumatoïde, etc.). Tuberculose. Cancer du col de l’utérus ou du sein, car l’échinacée peut interférer avec certains médicaments de chimiothérapie.
La plante est souvent déconseillée chez les enfants et chez les femmes enceintes (par manque d’études scientifiques)1.
Interactions
Interactions possibles avec certains médicaments comme l’itroconazole, la lovastatine (une statine), le fexofénadine, la pilule contraceptive et les immunosuppresseurs.
Préparations – Sous quelle forme ?
– Comprimés ou comprimés à sucer d’échinacée
– Gélule d’échinacée
– Teinture d’échinacée (si vous souffrez de refroidissement, prenez 1 à 2 ml de cette teinture chaque 2 heures, mélangez éventuellement avec un peu d’eau)
– Tisane de sauge et échinacée (en cas de mal de gorge)
– Décoction d’échinacée (infusion)
– Extrait hydroalcoolique (en usage externe lors de brûlures ou coups de soleil)
– Gargarisme
– Teinture mère
– Compresse (à base de teinture mère, lors de blessures)
– Pommade (lors de coups de soleil, de blessures, de brûlures). Une pommade doit contenir au moins 15% du jus pressé (lire ci-dessous).
– Jus (la dose quotidienne est de 6 à 9 ml par jour, le jus provient des parties aériennes fraîches2)
Où pousse l’échinacée ?
L’échinacée pousse principalement en Europe et sur le continent américain. La plante est originaire des Etats-Unis, notamment des grandes plaines d’Amérique du nord (Etats-Unis – partie centrale mais aussi le sud, Canada).
La production mondiale d’échinacée provient de cultures situées essentiellement en Amérique du nord et en Europe. Mais d’autres régions du monde cultivent l’échinacée. Autrement dit, la plante n’est pas cueillie ou que très rarement dans la nature à l’état sauvage.
L’échinacée atteint en général une hauteur comprise entre 60 et 180 cm, souvent jusqu’à 100 cm. Il s’agit d’une plante vivace, c’est-à-dire qu’elle peut vivre plusieurs années.
Quand récolter l’échinacée ?
On récolte les fleurs d’échinacée de préférence au printemps (notez que la floraison peut avoir lieu en Europe jusqu’en septembre, souvent de juin à septembre), on récolte les racines d’échinacée à la fin de l’automne entre la 3ème et 4ème année de vie de la plante au moment où la concentration en principes actifs est la plus élevée. On récolte les racines d’échinacée lorsque les fleurs sont entièrement ouvertes, aussi pour garantir une quantité maximale en principes actifs.
Il est important de récolter les racines d’échinacée à la main. Les racines doivent être séchées et ne pas être consommées fraîches. Quand vous récoltez les racines, n’oubliez pas de laisser quelques racines pour que la plante puisse repousser.
A lire : ebook “50 plantes médicinales à cultiver dans votre jardin”- vous y trouverez l’échinacée
Remarques
Etudes et analyses sur l’efficacité de l’échinacée
L’efficacité de l’échinacée a souvent été l’objet de polémiques, en effet pendant de nombreuses années (fin des années 1990) plusieurs scientifiques ont affirmé, preuves à l’appui, que cette plante serait inefficace contre des maladies infectieuses comme la grippe ou les refroidissements. Or, de nouvelles études sont apparues démontrant une possible efficacité de l’échinacée.
Efficacité selon la Cleveland Clinic (état en 2022) :
Dans un article paru en octobre 2022, la célèbre institution médicale américaine Cleveland Clinic, qui a interrogé un scientifique pour documenter l’article, estime en se basant sur des études que l’échinacée semble montrer un effet sur l’immunité in vitro (en laboratoire) mais pas in vivo (sur l’être humain)1. Une revue d’études publiée en 20103semble toujours faire référence, cette étude concluait que la durée et la gravité du refroidissement (cold en anglais) n’étaient pas statistiquement significatives avec l’échinacée par rapport au placebo.
Efficacité de l’échinacée selon le magazine Science & Vie (état en 2020) :
Selon un hors-série du magazine français Science & Vie paru en juillet 2020, l’échinacée (ou plutôt les échinacées) a une efficacité prouvée dans la prévention des infections des voies respiratoires supérieures. Pour arriver à cette conclusion les journalistes de S&V se sont basés sur deux méta-analyses. Une publiée en 2019 a notamment montré qu’une cure d’échinacée diminuait de 22% le risque d’attraper un rhume. Les effets ne semblent pas très importants mais quand même significatifs.
Efficacité de l’échinacée selon la Mayo Clinic et le National Geographic (état en 2017) :
En 2017 et selon les dernières études scientifiques, l’échinacée ne permettrait pas de prévenir le refroidissement ou la grippe, c’est en tout cas l’avis de la célèbre Mayo Clinic (institution médicale de référence aux Etats-Unis) et du média National Geographic. Ce dernier relève que certaines études ont montré l’efficacité de l’échinacée pour raccourcir la durée des symptômes du refroidissement (cold en anglais) de 1 à 2 jours. Pour profiter des effets de cette plante, il faut la consommer dès les premiers symptômes du refroidissement.
Historique de l’utilisation de l’échinacée et usage en 2022
– Les Indiens d’Amérique utilisaient au moins 3 espèces différentes d’échinacée. Les Cheyennes utilisaient par exemple l’échinacée sous forme d’infusion à base des feuilles et racines. Les Amérindiens utilisaient surtout l’échinacée pour son effet cicatrisant, autant les racines que les feuilles. Pendant des centaines d’années, les Amérindiens ont aussi utilisé l’échinacée pour soigner des morsures de serpent et des maux de gorge1.
– En 2022, l’échinacée se classait parmi les 10 premiers compléments alimentaires à base de plantes consommés aux Etats-Unis.
Pharmacopée
L’échinacée (Echinacea purpurea) appartient à plusieurs pharmacopées, comme la Pharmacopée Européenne (PhEur8) et à la Commission E allemande. Elle est aussi reconnue par l’OMS.
Plusieurs espèces
– En phytothérapie, en plus de l’espèce Echinacea purpurea, deux autres espèces sont souvent utilisées : Echinacea angustifolia et Echinacea pallida. Ces trois types d’échinacée ont été présentés comme ayant des effets bénéfiques sur le système immunitaire. Au total, l’échinacée compte 9 espèces différentes.
Echinacées à New York (Central Park)
A lire : ebook “50 plantes médicinales à cultiver dans votre jardin”- vous y trouverez l’échinacée
Découvrez notre quiz sur la phytothérapie
News :
– 10 plantes médicinales adaptogènes
– 5 plantes médicinales pour renforcer l’immunité
Références (sources) :
Mayo Clinic, National Geographic, RTS.ch, Cleveland Clinic.
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Crédits photos :
Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl)
Dernière mise à jour :
22.11.2023
Références scientifiques et bibliographie :
- Article de la Cleveland Clinic, Echinacea: Can It Boost Your Immunity?, datant du 24 octobre 2022, site accédé par Creapharma.ch le 24 octobre 2022 et le lien marchait à cette date
- BEN-ERIK VAN WYK, MICHAEL WINK, Medicinal Plants of the World, Wallingford, CABI, 2017
- Ann. Intern. Med, 2010 Dec 21;153(12):769-77. doi: 10.7326/0003-4819-153-12-201012210-00003.