ATHENES / HOUSTON – Deux études récentes publiées en 2015 concernant la tisane de camomille viennent renforcer l’utilité de cette plante en phytothérapie pour la prévention de plusieurs maladies. Tout d’abord, une étude américaine a montré que la consommation de camomille augmenterait l’espérance de vie chez des femmes d’origine mexicaine. Une autre étude, grecque cette fois, a démontré l’utilité de la tisane de camomille dans la prévention du cancer de la thyroïde. En phytothérapie, la camomille est principalement utilisée contre les troubles digestifs et du sommeil, ainsi que l’anxiété.
Augmentation de l’espérance de vie (chez les femmes)
Pour mener cette étude sur l’espérance de vie, les scientifiques américains ont recruté, entre 2000 et 2007, plus de 1’670 Américains d’origine mexicaine (hommes et femmes) résidant dans 5 États du sud-ouest des États-Unis comme le Texas ou l’Arizona. Les participants étaient âgés de plus de 65 ans et 14% consommaient de la tisane de camomille. Au Mexique, la tisane de camomille est souvent utilisée lors de troubles digestifs comme les coliques, la gastro-entérite, les spasmes et la diarrhée.
Les résultats de ces études ont montré que boire régulièrement de la tisane de camomille menait à une réduction de la mortalité chez les femmes, autrement dit une augmentation de l’espérance de vie. Les chercheurs de l’University of Texas Medical Branch, qui ont réalisé cette étude, n’ont toutefois pas constaté une réduction de la mortalité chez les hommes qui consommaient de la camomille. Les scientifiques ignorent l’origine de cette différence, une hypothèse proviendrait du fait que les femmes consomment de façon plus régulière de la tisane de camomille que les hommes.
Selon le Dr Bret Howrey de l’Université du Texas qui a participé à cette étude: “La différence entre les hommes et les femmes d’origine hispanique apparue dans nos résultats n’est pas claire, même si on sait que les femmes buvaient plus fréquemment de la camomille que les hommes.” D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet de la camomille sur l’espérance de vie.
Prévention possible du cancer de la thyroïde
Dans une petite étude grecque publiée en avril 2015 dans la revue spécialisée European Journal of Public Health, la consommation régulière de tisane de camomille était corrélée à une diminution du risque de cancer de la thyroïde. Les chercheurs ne sont pour le moment pas capables d’affirmer clairement que la tisane de camomille présenterait un effet dans la prévention du cancer de la thyroïde, mais ont pu en tout cas observer une corrélation. Autrement dit, les personnes consommant de la tisane de camomille sur une longue période présentaient un risque plus bas de souffrir de cette forme de cancer.
La camomille, associée au régime méditerranéen, pourrait être à l’origine de cette diminution du risque de cancer. Selon cette étude, la consommation de la tisane de sauge menait aussi à une diminution du risque de cancer, mais pas autant que la tisane de camomille. En Grèce, environ 1,6 personne sur 100’000 habitants est diagnostiquée d’un cancer de la thyroïde chaque année, contre 13,2 personnes aux États unis et 5,2 personnes en Europe pour 100’000 habitants. Les flavonoïdes, qu’on retrouve dans la tisane de camomille, pourraient être à l’origine de cet effet protecteur contre le cancer.
Étude précédente (cancer)
En mai 2013, des chercheurs américains de l’Université de l’état de l’Ohio (Ohio State University) ont publié dans la revue spécialisée Proceedings of the National Academy of Sciences une étude sur l’action anticancéreuse d’une substance contenue dans la camomille, l’apigénine. Cette molécule, parfois appelée apigénol, appartient aux flavones, une sous-classe des flavonoïdes. Cette étude de 2013 a été réalisée sur des souris.
Augmentation de l’effet, conseil pratique
Pour renforcer les effets de la camomille, il est possible de tripler la dose, il s’agira notamment d’utiliser 3 sachets au lieu d’1 seul. Il est aussi conseillé de mettre une petite assiette ou un couvercle sur la tasse directement après le début de l’infusion, afin d’éviter que les principes actifs ne s’évaporent.
Le 17 juin 2015. Par Xavier Gruffat (pharmacien).