Varicelle
Résumé sur la varicelle
La varicelle est une maladie infectieuse hautement contagieuse provoquée par un virus appelé virus varicelle-zona (V.Z. ou herpesvirus varicellae). Cette infection touche principalement les enfants entre 2 et 10 ans1.
Transmission, très forte contagion
La transmission de la varicelle s’effectue d’un individu à l’autre souvent à travers de fines gouttelettes, par des éternuements, une toux ou en partageant un aliment ou un objet. Si une personne a la varicelle, jusqu’à 90% des personnes proches d’elle qui ne sont pas immunisées seront également infectées2.
Symptômes et complications
Les symptômes de la varicelle sont au début une légère fièvre (38°C), un mal de tête ou encore des rougeurs. Ensuite, les symptômes deviennent caractéristiques de cette infection avec des signes cutanés et en particulier les fameux boutons de varicelle. Ces boutons se transforment ensuite en cloques remplies de liquide et sèchent pour former des croûtes.
La varicelle peut parfois mener à des complications graves surtout chez les adultes avec des risques au niveau des poumons, du cerveau (encéphalite) ou de la peau. Les enfants peuvent aussi présenter ces complications mais elles sont beaucoup plus rares. La varicelle chez une femme enceinte peut parfois aboutir à des malformations foetales.
Traitements
Le traitement de la varicelle est surtout symptomatique avec l’utilisation de crèmes, badigeons ou lotions pour sécher, désinfecter et calmer les boutons de la varicelle. On peut aussi utiliser des antihistaminiques (H1) contre les démangeaisons et la douleur ainsi que du paracétamol contre la fièvre.
Vaccin
Il existe un vaccin contre la varicelle, il est utilisé à grande échelle aux Etats-Unis mais en Europe reste en général confiné pour des personnes à risques ou dans des cas bien précis, même si cela est en train de changer (ex. recommandation de la vaccination en Suisse depuis 2023). La vaccination est efficace à plus de 90% pour prévenir la varicelle3.
Un bon conseil en cas de varicelle est de couper les ongles à votre enfant pour éviter qu’il se gratte.
Définition
La varicelle est une maladie infectieuse très fréquente qui se traduit dans sa phase aiguë par des petites cloques (contenant du liquide) ou par des boutons répartis sur l’ensemble du corps avec des démangeaisons. La varicelle est souvent accompagnée d’une légère fièvre.
La varicelle est plus fréquente chez les enfants (en particulier pour les moins de 10 ans) mais touchent aussi les adolescents ou les adultes (lire ci-dessous aussi sous Epidémiologie).
Chez les enfants, la varicelle est dans presque tous les cas (à part si l’enfant est immunodéprimé ou pour les nouveau-nés) une maladie bénigne, tout au plus la varicelle laissera quelques “charmantes” cicatrices pour le restant de la vie. La maladie est plus grave quand elle touche l’adulte.
Chez la femme enceinte il est important de consulter un médecin, car des complications peuvent exister.
La varicelle est très contagieuse et se transmet souvent entre enfants par des minuscules gouttelettes de salive lors d’éternuements ou même en parlant ainsi que par le liquide contenu dans les vésicules. Si votre enfant se sait atteint de varicelle, ne l’envoyez pas à l’école ou au jardin d’enfant avant que tous les boutons de varicelle se soient transformés en croûtes (ce sont en tout cas les recommandations dans la plupart des pays), car autrement il pourrait contaminer très rapidement les autres enfants.
Surtout hiver et printemps
Dans l’hémisphère Nord (Etats-Unis, Canada, Europe) il est plus fréquent d’attraper la varicelle en hiver ou au printemps, en particulier entre mars et mai. Remarquons que nous n’avons pas pris connaissance d’une explication scientifique à cette manifestation quasi saisonnière de la varicelle.
Varicelle et zona, quelle relation ?
Le virus de la varicelle peut rester caché dans le corps humain, en particulier au niveau des ganglions nerveux (du rachis) ou des voies nerveuses du visage ou du crâne et réapparaître des dizaines d’années après avoir eu notamment enfant une varicelle. Elle se manifeste sous la forme d’une maladie infectieuse appelée zona (herpès zoster), en général lors d’une fragilisation du système immunitaire (stress, maladie, exposition au soleil). Dans la maladie du zona, le virus responsable est le même que celui de la varicelle.
Épidémiologie
Voici quelques chiffres intéressants à retenir sur la varicelle :
Enfance surtout
La varicelle se développe en majorité chez les enfants de moins de 10 ans, surtout entre 2 et 10 ans4.
En Suisse, seules 4% des infections surviennent à l’âge adulte5.
Femme enceinte
Chez les femmes enceintes la varicelle se manifeste statistiquement chez environ 3 femmes sur 1000 (3 pour mille ou 0,3 %). Attention dans ce cas aux complications de la varicelle.
Immunisation et vaccination
– En Suisse, 96% des jeunes ont des anticorps contre la varicelle6. Par conséquent, la vaccination (lire ci-dessous) n’est utile et recommandée que pour une petite partie de la population. La vaccination de base recommandée contre la varicelle est indiquée pour tous les jeunes de 11 à 15 ans n’ayant pas d’anamnèse (historique) de varicelle. Elle nécessite 2 doses à intervalle d’au moins 4 semaines.
– On estime que dans un pays comme le Royaume-Uni, 90% des adultes ont eu la varicelle enfant et sont donc immunisés7.
– Aux Etats-Unis, avant que la vaccination contre la varicelle à grande échelle soit installée il y avait chaque année environ 10’000 hospitalisations suite aux complications de cette maladie (au niveau des poumons, du cerveau, de la peau, etc) et 70 à 100 décès. Avant la vaccination anti-varicelle, disponible depuis le milieu des années 1990, environ 4 millions d’Américains étaient atteints de varicelle chaque année8. En 2021, on comptait aux Etats-Unis qu’une vingtaine de décès de la varicelle chaque année suite à une vaccination de masse dans ce pays9.
Causes & Transmission
Causes
La varicelle est causée par un virus appelé virus varicelle-zona (V.Z. ou herpesvirus varicellae), il s’agit d’un virus à ADN. Ce virus appartient à la famille des herpès virus. Comme on l’a vu, ce même virus est aussi à l’origine du zona.
Transmission
La transmission du virus s’effectue à travers les fines gouttelettes de salive transmise d’un individu à l’autre par des éternuements, une toux, en partageant une boisson ou un aliment ou tout simplement en parlant, car la varicelle est hautement contagieuse. La transmission peut également se faire par le liquide qui se trouve dans les cloques de la varicelle.
Période de contagion
La transmission ou la contagion de la varicelle peut se faire également avant l’apparition de cloques ou de boutons de varicelle, en général un à trois jours avant ces symptômes cutanés. La transmission continue ensuite jusqu’à ce que les cloques se soient transformées en croûtes (mais on estime toutefois en général que la contagion cesse 5 jours après l’éruption de varicelle). Evitez d’envoyer votre enfant à l’école ou au jardin d’enfant pendant cette période de contagion.
Personnes à risque
Comme on l’a vu, la varicelle est une maladie très contagieuse, toutes les personnes qui entourent un malade peuvent théoriquement attraper la maladie (pour autant qu’ils ne l’aient pas déjà eue). On sait toutefois que les enfants sont plus facilement infectés.
Mais des groupes de personnes sont particulièrement à risque avec le développement possible de maladies graves et parfois mortelles comme la pneumonie varicelleuse ou l’encéphalite, ces personnes sont notamment (liste non exhaustive) :
– Les individus fragiles, c’est-à-dire avec des défenses immunitaires plus faibles, aussi celles qui suivent une chimiothérapie ou lors d’un traitement à la cortisone.
– Les femmes enceintes (voir dans la rubrique Complications ci-dessous pour plus d’explications à ce sujet).
– Les adultes en général, en comparaison avec les enfants, qui sont plus à risque de complications graves avec hospitalisation et parfois mortelles.
Symptômes
Temps d’incubation (période d’incubation)
Il faut une quinzaine de jours entre la contamination par le virus de la varicelle et l’apparition des premiers symptômes, c’est le temps d’incubation ou période d’incubation de la varicelle.
Symptômes
– Les premiers symptômes de la varicelle se caractérisent souvent par une légère fièvre (environ 38°C), un mal de tête, une diminution de l’appétit, un mal de ventre qui dure un ou deux jours10, une rougeur passagère de la peau, une fatigue ou un mal de gorge.
– Deux à trois jours – certaines sources11 parlent de un à trois jours (ou 24 à 72h) – après ces premiers symptômes (notons qu’ils ne sont pas toujours présents) apparaissent les signes cutanés de la varicelle, ce sont les fameux boutons de la varicelle ou cloques. Ces minuscules cloques débutent souvent sur la tête, derrière les oreilles, puis s’étendent à tout le corps12. Les boutons apparaissent par poussées successives.
Informations intéressantes sur les boutons de la varicelle
– Les signes cutanés de la varicelle commencent par des boutons ou taches rouges (de 2 à 4 mm de diamètre) qui ressemblent au début à des piqûres de moustique, ensuite ils se transforment en général en 24 h en cloques ou vésicules de la taille d’une tête d’épingle remplies d’un liquide (clair). Ces cloques explosent, sèchent et forment en 48 h des croûtes. Ces dernières tombent en général après 4 jours, soit au 7ème jour.
La durée totale de ces symptômes cutanés est donc d’environ 7 à 10 jours (car parfois les symptômes ne commencent pas tous en même temps), mais dans certains cas l’éruption cutanée met jusqu’à 15 jours pour être totalement guérie.
Petit résumé des 3 phases de la varicelle :
Boutons (taches rouges, type piqûres de moustique) > cloques (vésicules, avec du liquide clair) > croûtes.
– Après la disparition des cloques ou vésicules, le sujet n’est plus contagieux, c’est-à-dire environ 3 jours après les premiers signes cutanés.
– Ces boutons (taches) et cloques (vésicules) provoquent une forte démangeaison et une importante envie de se gratter.
– Ces boutons ne laissent généralement pas de cicatrices, il se peut toutefois qu’en ayant gratté les boutons on puisse par conséquent porter une ou des cicatrice(s) toute sa vie13.
Diagnostic
Examen clinique
En général la varicelle peut se diagnostiquer assez facilement par un médecin ou professionnel de la santé en fonction des boutons (taches) ou vésicules souvent typiques de la varicelle bien visibles et des symptômes associés. On parle dans ce cas d’examen clinique.
Tests plus spécifiques
En cas de doute comme chez des personnes avec un risque de complications (ex. femmes enceintes) le professionnel de la santé pourra effectuer d’autres examens. Les tests de diagnostic à disposition sont notamment un examen direct en immunofluorescence des cellules des vésicules (boutons) et une recherche d’anticorps dans le sang du patient.
Complications
Les complications de la varicelle sont peu probables, mais possibles14.
Varicelle chez l’adulte
Chez l’adulte la varicelle peut entraîner des complications (infections bactériennes secondaires pulmonaires ou cutanées ainsi que des cérébélites et encéphalites virales), en particulier chez les sujets immunodéprimés ou sous traitement à base de cortisone (corticoïde) ainsi que chez des personnes ayant un cancer. Chez l’adulte, la fièvre peut monter jusqu’à 40 °C15 avec une difficulté à respirer possible et une toux sèche.
Varicelle chez l’enfant (avec et sans risque de complications)
Le risque de complications sévères chez l’enfant est 16 fois plus bas que chez l’adulte, en Suisse en tout cas16. En cas de complications, celles-ci peuvent comme chez l’adulte aussi affecter le poumon, le cerveau (encéphalite) menant à une sensation de vertige ou la peau. Les complications neurologiques chez l’enfant sont la plupart du temps passagères et bénignes.
Mais il faut savoir que les enfants suivant une chimiothérapie (contre un cancer) sont plus à risques de complications parfois graves de la varicelle17.
Varicelle chez la femme enceinte
Une varicelle chez une femme enceinte peut parfois aboutir à des malformations foetales, une femme enceinte qui n’a pas eu la varicelle par le passé ou qui n’a pas été vaccinée devrait éviter absolument tout contact avec une personne ayant la varicelle. En cas de maladie chez une femme enceinte, prenez immédiatement contact avec votre gynécologue ou médecin traitant. Une femme enceinte atteinte pour la première fois de la varicelle (primo-infection) peut développer dans 5 à 10% des cas une pneumonie. La période la plus critique pour une femme enceinte est avant 20 semaines d’aménorrhée18.
Quand consulter son médecin ?
En cas de varicelle, nous vous conseillons de consulter un médecin comme un pédiatre ou un professionnel de la santé au plus vite afin qu’il vous prescrive ou à votre enfant le traitement adapté. Il faudra consulter dans tous les cas un médecin dans les situations suivantes (attention liste non exhaustive) :
– Forts maux de tête, constante envie de vomir, vertige, sensibilité particulière à la lumière, fatigue ou état confus. Tous ces signes pourraient être le site d’une encéphalite et une consultation médicale s’impose de toute urgence.
– Problèmes respiratoires ou de toux persistante, cela pourrait être le signe d’une varicelle pneumonie, plus fréquente lors de varicelle chez les adultes. Dans ce cas il faut aussi consulter en urgence.
– Lorsque les boutons de la varicelle sont gros et démangent beaucoup.
– Lors d’une fièvre élevée.
– Lors de boutons de varicelle présents dans la région des yeux.
– Pour une femme enceinte, une personne immunodéprimée lorsque vous êtes en contact avec des gens ayant la varicelle et que vous ne l’avez pas eue enfant.
– Lorsque les croûtes sont couvertes de pus (consulter dans les 24h, moins urgent que les autres points mentionnés ci-dessus).
Traitements (médicaments & vaccin)
Dans le traitement de la varicelle, on distingue les traitements qui vont soigner les symptômes, on parle de traitement traitement symptomatique, et la vaccination (en prévention) :
1. Traitements
Le traitement de la varicelle repose sur une thérapie des symptômes ou traitement symptomatique, la plupart du temps (en tout cas lorsqu’il n’y a pas de conséquences graves) :
Médicaments utilisés en cas de varicelle lorsqu’il n’y a pas de risques de complications :
– Contre la douleur et la fièvre : paracétamol (éviter l’utilisation de l’aspirine chez les enfants, risque rare mais possible de développer le syndrome de Reye). La prise de paracétamol est recommandée si la fièvre dépasse 38,5 °C et que l’enfant la supporte mal19.
– Contre les démangeaisons : des antihistaminiques (à base de dimétindène, diphénydramine, cétirizine ou lévocétirizine) sous forme locale (gel, crème) ou à avaler (comprimés, gouttes). En Suisse on peut conseiller Feniallerg® Gouttes, à base de dimétindène.
Il est possible d’appliquer directement sur les boutons des gels ou gouttes à base d’antihistaminiques.
Pour sécher, désinfecter et calmer les boutons de la varicelle :
– des lotions à base de tanin synthétique et d’oxyde de zinc, en Suisse vendu sous le nom de Tanno-Hermal® lotion (pour la posologie, demandez conseil à votre pharmacien).
– du badigeon blanc (voir recette ci-dessous) ou du badigeon rose, préparations utiles pour assécher les boutons de la varicelle, préparée par le pharmacien.
Recette du badigeon blanc – Suspensio agitanda zinci (pour 100 g) :
– Zinci oxidum (oxyde de zinc) – 15 g
– Talcum (talc) – 15 g
– Bentonitum (bentonite) – 2 g
– Propylèneglycol – 15 g
– Aqua purificata ad (jusqu’à) – 100 g
Pour la posologie du badigeon blanc ou rose, demandez conseil à votre pharmacien (en général à appliquer avec un coton tige ou Q-Tips® sur les boutons de la varicelle).
– Chez les petits enfants, au niveau du siège, vous pouvez également appliquer de l’Oxyplastine® (pâte au zinc) pour protéger la peau.
– Pour calmer les boutons et éviter une surinfection : bains désinfectants (en Suisse par exemple vous pouvez ajouter du Septivon®, de l’Hibiscrub®, du Lubex® ou Der-Med® dans le bain). Baignez votre enfant dans de l’eau tiède.
Médicaments utilisés en cas de varicelle lorsqu’il y a un risque de complications :
– Utilisez dans un premier temps les mêmes médicaments que lorsqu’il n’y a pas de risques de complications. Toutefois, lorsqu’il y a par exemple une surinfection bactérienne, c’est le cas notamment si les boutons se sont infectés en ayant trop gratté (en particulier avec des mains sales) le médecin ou professionnel de la santé pourra prescrire des antibiotiques. Il faut savoir que les antiseptiques aident justement à lutter contre la surinfection bactérienne.
– Lorsqu’un risque important de complications survient (chez des personnes immunodéprimées) des antiviraux (par ex. à base d’aciclovir) ou des immunoglobulines de type G, on parle aussi d’immunoglobulines anti-VZV, peuvent être prescrits par un médecin ou l’équipe soignante.
2. Vaccination de la varicelle
Informations utiles sur le vaccin
Le meilleur moyen de prévention de la varicelle est la vaccination. Le vaccin contre la varicelle est un moyen sûr et efficace de prévenir la varicelle et ses éventuelles complications20.
Depuis la fin du 20ème siècle (enregistré aux Etats-Unis en 1995), il existe un vaccin à base de virus vivant atténué contre la varicelle, à utiliser dès l’âge de 12 mois. La vaccination est efficace à plus de 90% pour prévenir la varicelle21. Les experts des CDC américains estiment que le vaccin offre une protection complète contre le virus à près de 98% des personnes qui reçoivent les deux doses recommandées22.
Noms des vaccins
Monovalent
En Suisse et en France le vaccin unique (monovalent) contre la varicelle se nomme Varilrix®. Aux Etats-Unis, il porte le nom de Varivax®. Deux doses de ce vaccin sont recommandées, l’intervalle entre les doses varie en fonction de l’âge de la première vaccination. Aux États-Unis, les enfants reçoivent deux doses du vaccin contre la varicelle – la première entre 12 et 15 mois et la seconde entre 4 et 6 ans – dans le cadre du programme de vaccination systématique des enfants23.
Quadrivalents
– Aux Etats-Unis il existe un vaccin dit quadrivalent (combiné), appelé ProQuad®, qui protège en plus de la varicelle également contre trois autres maladies infectieuses : la rougeole, les oreillons ou la rubéole. Mais comme le relève la Mayo Clinic24, pour certains enfants âgés de 12 à 23 mois, l’association peut augmenter le risque de fièvre et de convulsions dues au vaccin.
– En Suisse, en janvier 2023 il existait sur le marché25 au moins 2 vaccins quadrivalents (combiné), Proquad® (de MSD) et Priorix Tetra (de GSK). Les deux vaccins sont associés en plus de la varicelle à la rougeole, aux oreillons ou à la rubéole. Ces deux vaccins portent aussi le nom de RORV quadrivalent. Le site suisse de référence sur les médicaments Pharmavista.ch estimait dans un article datant du 25 janvier 2023 que chez les nourrissons âgés de 9 et de 12 mois, le vaccin contre la varicelle devrait de préférence être administré en tant que composant du vaccin combiné RORV quadrivalent (et donc pas du vaccin monovalent contre la varicelle).
Discutez des avantages et des inconvénients des vaccins combinés avec le médecin.
Contre-indications
Le vaccin n’est pas conseillé (contre-indiqué) chez les femmes enceintes (de plus si vous vous êtes fait vacciner contre la varicelle, il s’agira d’éviter de tomber enceinte dans les 3 mois qui suivent la vaccination). De plus, le vaccin n’est pas souhaitable chez les personnes immunodéprimées comme les personnes atteintes du HIV-Sida. Les personnes allergiques à certaines substances du vaccin doivent également éviter la vaccination. Pour la liste de contre-indications, demandez conseil à un pharmacien ou autre spécialiste de la santé.
Etat de la vaccination contre la varicelle dans le monde (selon nos informations janvier 2023, date de mise à jour du dossier) :
– En Suisse, dès janvier 2023 la vaccination contre la varicelle, avec deux doses comme vaccination de base, est recommandée pour tous les nourrissons à l’âge de 9 mois et de 12 mois26. Comme on l’a vu, elle devrait de préférence être administrée en tant que composant du vaccin combiné RORV quadrivalent, qui protège contre quatre maladies : rougeole, oreillons, rubéole et varicelle.
En Suisse toujours, un rattrapage (1 ou 2 doses) contre la varicelle (ou le RORV quadrivalent) est recommandé pour tous les enfants, les adolescents et les adultes entre 13 mois et 39 ans (c’est-à-dire jusqu’au 40e anniversaire) qui n’ont pas encore eu la varicelle ni reçu deux doses de vaccin au total. En cas d’incertitude quant à une varicelle antérieure, les anticorps IgG peuvent être déterminés pour clarifier le statut immunitaire.
Remboursement en Suisse
À partir de janvier 2023, les coûts de la vaccination contre la varicelle pour les enfants, les adolescents et les adultes âgés de moins de 39 ans (c’est-à-dire jusqu’à leur 40e anniversaire) sont pris en charge par l’assurance obligatoire des soins (assurance de base). La prise en charge concerne la vaccination de base recommandée et le rattrapage au moyen de vaccins monovalents contre la varicelle ainsi qu’au moyen des vaccins combinés RORV27.
– En France, la vaccination n’est pas conseillée à grande échelle (selon nos informations, état en novembre 2022), car la plupart du temps la varicelle n’est pas dangereuse (selon les autorités de santé françaises) et reste bénigne. Toutefois, dans certains cas une vaccination peut être fortement recommandée en particulier chez les adultes ou chez des enfants immunodéprimés.
– Aux Etats-Unis, les recommandations sont davantage orientées vers une vaccination à grande échelle des enfants contre la varicelle. En effet, les autorités de santé de ce pays conseillent fortement une vaccination contre la varicelle pour chaque enfant. Selon eux, avant la vaccination à grande échelle, la varicelle menait à des milliers d’hospitalisation et 70 à 100 morts par an aux Etats-Unis suite aux complications de cette maladie au niveau des poumons, du cerveau (encéphalite). En 2021, on comptait aux Etats-Unis qu’une vingtaine de décès de la varicelle chaque année suite à une vaccination de masse. Aux Etats-Unis, le premier vaccin contre la varicelle a été enregistré par la FDA (agence de régulation des médicaments) en 199528. Aux Etats-Unis, la première vaccination est recommandée dès l’âge de 12 mois.
– En Allemagne, si un adolescent quitte l’école et qu’il (ou ses parents) n’arrive pas se rappeler avoir eu la varicelle pendant l’enfance, il sera vacciné pour lui éviter d’avoir la varicelle adulte (source de complications, en particulier chez les femmes enceintes).
Effets secondaires vaccin varicelle (étude)
Le vaccin contre la varicelle a été lié au développement de zona (herpès zoster) au site de vaccination chez certains enfants en bonne santé, selon une étude publiée le 6 février 2018 dans le journal scientifique Pediatric Dermatology (DOI : 10.
Immunité à vie
L’immunité de la varicelle, acquise par infection naturelle ou le vaccin, est très souvent à vie. Rarement toutefois, une personne peut attraper une 2ème fois la varicelle29.
Bons conseils
– Coupez les ongles de votre enfant, afin d’éviter qu’en se grattant il puisse laisser des cicatrices parfois indélébiles ou favoriser une surinfection des boutons (surinfection bactérienne nécessitant alors un traitement antibiotique). Nettoyez au besoin les lésions avec du savon désinfectant (Hibiscrub®, Lubex® ou Der-Med®).
– Mettez éventuellement des gants sur les mains de l’enfant, surtout la nuit, pour éviter qu’il se gratte30.
– Appliquez un chiffon frais et humide sur l’éruption, c’est-à-dire sur les boutons de varicelle31.
Ecole
– Au moment où toutes les vésicules ou cloques de la varicelle se sont transformées en croûtes (environ 10 jours après les premiers symptômes), votre enfant peut retourner à l’école ou au jardin d’enfant, car il n’est plus contagieux. Lire aussi paragraphe ci-dessous (rubrique Prévention) pour les différences entre pays pour retour à l’école ou non.
Prévention
Vaccin (petit résumé)
Le meilleur moyen de prévention de la varicelle est la vaccination. Depuis la fin du 20ème siècle, il existe ainsi un vaccin (à base de virus vivant de la varicelle) contre la maladie à utiliser dès l’âge de 12 mois. Mais comme on l’a vu ci-dessus, dans certains pays ou régions (ex. Europe occidentale), la vaccination à grande échelle n’est pas recommandée. Par contre, aux Etats-Unis la vaccination est recommandée à grande échelle notamment dès l’âge de 12 mois. Lire aussi les différents paragraphes sur la vaccination ci-dessus (rubrique Traitements).
Retour à l’école et varicelle (différences entre pays)
Dans certains pays comme en France ou en Suisse, certains spécialistes conseillent d’isoler le patient et l’éviction scolaire jusqu’à la guérison complète. Même si en Suisse romande, la médecine scolaire autorise l’accueil à l’école d’un enfant avec la varicelle32. Il est toutefois toujours recommandé de tenir l’établissement scolaire informé de la maladie de l’enfant.
Aux Etats-Unis l’enfant peut retourner à l’école environ sept à dix jours après l’apparition de l’éruption cutanée33.
Comme on l’a vu, lorsqu’il n’y a plus de vésicules (que des croûtes), la personne n’est plus contagieuse. Les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes ne doivent pas être en contact avec une personne malade.
“Chickenpox party” (fête de la varicelle)
Dans certains pays notamment d’Europe, on estime qu’il est important que votre enfant attrape la varicelle pendant l’enfance (pour autant qu’il n’a pas de problèmes immunitaires ou un cancer), car on sait qu’avoir la varicelle à l’âge adulte peut provoquer davantage de complications (surtout chez la femme enceinte). Par conséquent, cela peut être nécessaire de l’amener chez des amis qui ont la varicelle pour qu’il l’attrape (la varicelle étant très contagieuse). Toutefois, certains spécialistes de la vaccination (notamment américains) estiment que cette idée de “varicelle-party” (“chickenpox party” en anglais) pour attraper naturellement la varicelle n’est pas recommandée. Ils préfèrent la vaccination contre la varicelle, car selon eux cela permet d’éviter toute complication de la varicelle.
Relevons aussi qu’une fois qu’on a eu la varicelle il est (très) rare de l’avoir une deuxième fois. Après des dizaine d’années la varicelle peut certes réapparaître sous forme de zona, mais il s’agit d’un autre problème.
Sources & Références :
Pediatric Dermatology (DOI : 10.
Ecriture du dossier :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Crédits photos et infographie :
Adobe Stock, Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl)
Dernière mise à jour du dossier :
01.02.2024
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Anglais : Chickenpox (Varicella)
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Allemand : Windpocken
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Italien : varicella
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Portugais : varicela (catapora)
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Espagnol : varicela
Références scientifiques et bibliographie :
- “Le Larousse Médical”, Larousse, 2012
- CDC américain, article sur la varicelle (chickenpox), accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- “Le Larousse Médical”, Larousse, 2012
- Site suisse de l’OFSP –Plan de vaccination suisse 2022 (PDF, 775 kB, 11.04.2022 – consulté le 22 septembre 2022
- Site suisse de l’OFSP –Plan de vaccination suisse 2022 (PDF, 775 kB, 11.04.2022 – consulté le 22 septembre 2022
- NHS.uk, consulté en mai 2010
- The Wall Street Journal, édition du 31 juillet 2021
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- [email protected], journal pour les pharmaciens édités par l’Université de Bâle, édition de juillet 2020
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015. Il existe aussi une version sur Internet (accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022)
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015. Il existe aussi une version sur Internet (accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022)
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- “Le Larousse Médical”, Larousse, 2012
- Site suisse de l’OFSP -Plan de vaccination suisse 2022 (PDF, 775 kB, 11.04.2022 – consulté le 22 septembre 2022
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015. Il existe aussi une version sur Internet (accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022)
- “Le Larousse Médical”, Larousse, 2012
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015. Il existe aussi une version sur Internet (accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022)
- Article de la Mayo Clinic datant du 8 mai 2021, Chickenpox (Overview), site accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- Article de la Mayo Clinic datant du 8 mai 2021, Chickenpox (Overview), site accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Article de la Mayo Clinic datant du 8 mai 2021, Chickenpox (Overview), site accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Article de la Mayo Clinic datant du 8 mai 2021, Chickenpox (Overview), site accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Site suisse de référence sur les médicaments : Compendium.ch, accédé le 25 janvier 2023
- News de Pharmavista.ch, Nouvelles recommandations relatives à la vaccination contre la varicelle dès 2023, 16 novembre 2022
- Article de Pharmavista.ch, 25.01.2023, accédé par Creapharma.ch à la même date
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- Article de la Mayo Clinic datant du 8 mai 2021, Chickenpox (Overview), site accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022 et le lien marchait à cette date
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022
- Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015. Il existe aussi une version sur Internet (accédé par Creapharma.ch le 22 septembre 2022)
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library), Chickenpox, datant du 30 décembre 2021, consulté par Creapharma.ch le 22 septembre 2022