SIDA (VIH)
Résumé sur le SIDA
Le SIDA est une maladie chronique qui touche le système immunitaire et qui peut mener à la mort (en cas d’absence de traitement). On observe dans la phase du sida proprement dit une immunité affaiblie contre les infections ou tumeurs (cancer).
La journée mondiale du SIDA/VIH a lieu chaque 1er décembre, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La première journée mondiale contre le SIDA a été instituée en 1988 par l’OMS.
Introduction sur le SIDA
Le VIH (virus du SIDA) attaque des cellules du système immunitaire et les détruit une à une en cas d’absence de traitement. L’évolution de la maladie se déroule sur plusieurs années puis rend les malades du SIDA plus fragiles face au cancer ou à d’autres maladies infectieuses (alors qu’elles sont la plupart du temps bénignes chez des personnes qui n’ont pas le VIH).
La transmission du VIH s’effectue par le sang, le sperme (ainsi que le liquide séminal qui s’écoule au début de l’érection), les sécrétions vaginales et le lait (une forme de transmission mère-nouveau-né). Toutefois, les personnes séropositives sous traitement efficace ne transmettent pas le VIH.
Pour le moment il n’existe que des traitements qui soignent les symptômes et donc aucun vaccin n’est disponible sur le marché pour avoir un effet préventif et éventuellement curatif. Toutefois en septembre 2009 une étude réalisée par des chercheurs américains et thaïlandais portant sur 17’000 personnes a mis au point un vaccin capable de réduire de façon significative le risque de contamination par le virus du sida.
Le SIDA est une maladie présente dans le monde entier mais avec une très grande prédominance en Afrique sub-saharienne.
Bref historique sur le VIH / SIDA
Le sida fut décrit pour la première fois au début des années 1980 chez un groupe d’homosexuels masculins. On a par ailleurs qualifié le sida de “cancer gay”. Par la suite, bien que toujours fortement présent dans la communauté homosexuelle masculine (on parle parfois d’un homme homosexuel sur 5 en Occident infecté par le VIH), le SIDA s’est développé chez les hétérosexuels de tout âge, surtout en Afrique.
Définition
Le SIDA signifie syndrome d’immunodéficience acquise. Le terme anglais est acquired immune deficiency syndrome (AIDS). Le SIDA représente le dernier stade de l’infection par le virus VIH (VIH 1 ou VIH 2).
Transmission du VIH-SIDA
– Le VIH se transmet par le sang, le sperme (et le liquide séminal qui s’écoule au début de l’érection), les sécrétions vaginales et le lait (une forme de transmission mère-nouveau-né)
La plupart des cas de VIH-SIDA sont dus à un rapport sexuel vaginal ou anal (plus rarement buccal). Il faut noter que les personnes souffrant d’autres MST (syphilis, herpès génital, chlamydia) vont transmettre plus facilement le VIH et seront elles-mêmes plus facilement contaminées. Le VIH ne se transmet pas dans l’air, l’eau ou à travers les piqûres d’insectes.
Des chercheurs suisses ont montré en novembre 2013 que la transmission du VIH s’effectuait principalement par des personnes non traitées (qui ne prennent pas des médicaments contre le VIH/Sida). La prévention et le dépistage précoce sont ainsi primordiaux pour enrayer la propagation de la maladie. Cette étude a porté sur une communauté homosexuelle masculine.
– La transmission mère-enfant du VIH peut se développer pendant la grossesse mais surtout lors de l’accouchement ou pendant l’allaitement.
En cas d’absence de traitement, l’enfant a une probabilité d’environ 25% d’être contaminé par le VIH par la mère (si elle est VIH-positive). En cas de traitement chez la mère (médicalisé), d’un accouchement suivi pour les mères VIH-positives et si la mère n’allaite pas, ce chiffre de 25% peut tomber à 1%.
Le virus peut aussi être transmis lors de seringues et aiguilles contaminées. Le virus peut aussi être transmis lors de transfusion sanguine, mais actuellement le risque est très bas en tout cas dans les pays industrialisés, car les banques de sang sont dépistées pour rechercher des anticorps contre le VIH.
Histoire du SIDA
La pandémie humaine de sida aurait débuté à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dans les années 1920, avant de se propager dans le monde en pleine mutation, ont déterminé une équipe internationale de chercheurs en octobre 2014. Les scientifiques suggèrent que l’ancêtre commun du VIH est “très probablement” apparu à Kinshasa vers les années 1920. Toutefois, le VIH a été identifié pour la première fois seulement en 1981.
– Le SIDA est apparu au monde le 5 juin 1981. Ce jour-là, le Centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta fait état, chez cinq jeunes homosexuels de Californie, d’une pneumonie rare qui ne frappait jusqu’alors que des sujets fortement immunodéprimés. Ces 5 jeunes vont mourir de pneumonie.
– Un mois plus tard, un cancer de la peau très rare est diagnostiqué chez 26 homosexuels américains. On parle alors de “cancer gay”. La maladie sera baptisée l’année suivante du nom de syndrome de l’immunodéficience acquise ou SIDA.
Néanmoins, une étude publiée en octobre 2016 dans la revue scientifique de référence Nature par des chercheurs de l’Université d’Arizona remet en question ces premiers cas dans les années 1980 aux Etats-Unis. Selon eux et grâce à des analyses génétiques, le premier cas de SIDA serait probablement apparu déjà en 1971 à New York. Sur la côte ouest, notamment à San Francisco, des cas de SIDA seraient déjà apparus en 1976.
– En janvier 1983, les chercheurs français Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann, dirigés par le Français Luc Montagnier, ont isolé un nouveau virus appelé Lymphadenopathy Associated Virus (LAV), qui pourrait être lié au SIDA. Les chercheurs ont remarqué que ce virus, transmis par le sang, les sécrétions vaginales, le lait maternel ou le sperme, attaque le système immunitaire et l’expose aux “infections opportunistes” comme la tuberculose ou la pneumonie.
– Le 23 avril 1984 : Robert Gallo a annoncé qu’il avait trouvé la cause “probable” du SIDA : HTLV-III. Le LAV et le HTLV-III sont le même virus. En 1986, il est renommé VIH (HIV en anglais).
– Le 2 octobre 1985 : l’acteur américain Rock Hudson meurt du SIDA. D’autres stars suivront, comme le chanteur Freddy Mercury (1991) ou le danseur russe Rudolf Noureev (1993).
– En 1986 : mise au point du premier médicament, l’azidovudine (AZT), un antirétroviral qui ralentit la progression du virus mais ne l’élimine pas. Celui-ci est officiellement appelé virus de l’immuno-déficience humaine (VIH). En décembre, 4’500 cas sont recensés en Europe, soit une augmentation de 124% en un an. L’AZT est un médicament qui présente de nombreux effets secondaires.
– Le jeune Ryan Wayne White (né en 1971) est mort du SIDA le 8 avril 1990 à Indianapolis aux Etats-Unis à l’âge de 18 ans. Il est un jeune homme américain qui devient un emblème national de la lutte contre le virus du VIH aux États-Unis, après avoir été renvoyé de son école à cause de son infection. Étant hémophile, il est infecté à la suite d’une injection de sang contaminée par le VIH. Le chanteur superstar Sir Elton John, lui-même homosexuel, a été touché par son histoire et s’est par la suite fortement engagé dans la lutte contre le SIDA à travers notamment une fondation.
– En 1996, l’arrivée des trithérapies (en anglais combination of antiretroviral therapy ou ART) change la donne : de maladie forcément mortelle, le sida devenait maladie chronique. Les trithérapies ont mené à une énorme diminution du taux de mortalité, selon un article de The Economist paru en juin 2020. Les patients parlaient d’un “effet Lazar” (en anglais Lazarus effect)1 du nom de la personne de La Bible ressuscitée par Jésus. Les Nations unies mettent en place le Programme conjoint sur le SIDA (Onusida). L’épidémie s’étend rapidement en Afrique et s’aggrave en Europe orientale, en Inde et en Chine. Le nombre de décès dus au SIDA aux Etats-Unis a baissé pour la première fois pendant l’année 1996.
– En 1999, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) compte 50 millions de personnes infectées et 16 millions de morts depuis le début de l’épidémie.
– En 2001, les médicaments génériques sont autorisés pour permettre aux pays en développement de fabriquer des médicaments contre le SIDA.
– En 2002 : création du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, avec le soutien de Bill Gates (co-fondateur de Microsoft).
– En 2003 : lancement par le président George W. Bush d’un programme sur 5 ans de 15 milliards de dollars, le Pepfar.
– En 2006 : des études établissent que la circoncision d’hommes non infectés par le virus divise au moins par deux les risques qu’ils soient contaminés par le VIH. Mais elle ne protège pas les femmes. Début des campagnes de circoncision en Afrique.
– En 2009 : depuis l’apparition de la maladie, quelque 25 millions de personnes sont mortes du sida et 60 millions ont été contaminées. Depuis huit ans, le nombre d’infections a baissé de 17% (Onusida).
– En 2010 : une étude montre qu’un gel vaginal microbicide contenant un antirétroviral peut, bien utilisé, réduire de moitié le risque d’infection au VIH chez les femmes.
– En 2011 : un essai clinique établit que traiter au plus tôt des personnes séropositives avec des antirétroviraux réduit quasi totalement le risque de transmission du virus à des partenaires séronégatifs.
– En 2012 : le médicament Truvada, un médicament prophylactique, est approuvé aux Etats-Unis.
– En 2017 : pour la première fois, la moitié des personnes infectées sont en traitement, selon l’ONU. 36,9 millions ont été signalés comme infectés en 2017, environ 35 millions sont morts depuis 1981.
– En 2019 : pour la deuxième fois dans le monde, un patient séropositif est exempt de virus après une greffe de cellules souches. Le seul cas reconnu à ce jour pour un patient atteint du sida est celui du citoyen américain Timothy Brown, qui a reçu un diagnostic de sida à Berlin dans les années 1990.
Epidémiologie du VIH/SIDA
Données épidémiologiques sur le VIH/SIDA, provenant de ONUSida (en anglais UNAIDS) :
– En 2019, 1,7 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH et 690’000 personnes sont décédées de maladies liées au SIDA.
– 36,7 millions : le nombre de personnes séropositives au VIH dans le monde en 2016.
– 1,8 millions : le nombre de personnes nouvellement séropositives au VIH en 2018, cela représente environ 5’000 nouvelles infections par jour1.
– 690 mille : le nombre de personnes mortes du sida en 2019. Par comparaison ce chiffre était de 1,7 million en 2004 et 1,3 million en 2013.
– 20,9 millions : le nombre de personnes soignées avec des traitements efficaces (antirétroviraux) en 2016. Par comparaison, en 2014 ce chiffre était de 15,8 millions.
– Environ 32 millions : le nombre de personnes mortes à cause du VIH depuis sa découverte dans les années 19801.
Remarques :
– Dans le monde, on estime que la moitié des personnes qui vivent avec le VIH ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus.
– L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée avec 70% des cas de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Le virus touche particulièrement les femmes, qui représentent plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH dans la région.
Epidémiologie sur le VIH/SIDA en Amérique latine
Au Brésil, 630’000 personnes sont séropositives, mais il se pourrait que 255’000 autres le soient sans le savoir2.
Epidémiologie sur le VIH/SIDA en Suisse
– En 2021, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a recensé 318 cas de nouvelles personnes diagnostiquées par le VIH3. Il s’agit d’un recul en comparaison des précédentes années, sauf l’année exceptionnelle de 2020 (avec la Covid-19). Dans les années 1990, l’OFSP recensait en moyenne 1300 nouveaux cas par an. Ce chiffre est en baisse depuis 2002.
– En 2020 (année fortement marquée par la Covid-19) le nombre de nouvelles personnes diagnostiquées par le VIH était de 201, selon l’OFSP3.
– En 2018 le nombre de nouvelles personnes diagnostiquées par le VIH était de 425, selon l’OFSP qui a communiqué à ce sujet le 7 octobre 2019. Par rapport à 2017, le nombre de cas a diminué de 4,5%. Le nombre de diagnostics de VIH a atteint son plus bas niveau historique.
– En 2017 le nombre de nouvelles personnes diagnostiquées par le VIH était de 445, selon l’OFSP qui a communiqué à ce sujet le 19 novembre 2018. Par rapport à 2016, le nombre de cas a diminué de 16%.
– En 2016 le nombre de nouvelles personnes diagnostiquées par le VIH était de 542, selon l’OFSP. Par rapport à 2015, le nombre de cas en 2016 est resté stable. L’ATS dans une dépêche parue fin novembre 2017 estime qu’en Suisse il y a eu 556 nouveaux cas d’infections au VIH en 2016, contre 552 en 2015.
– Notons qu’en 2012 sur les 645 nouveaux cas de VIH, 288 personnes (45% du total) positives au VIH concernaient une transmission entre hommes homosexuels, en augmentation de 17% face à 2011. Toujours en 2012 478 étaient des hommes et 156 des femmes.
– En Suisse, quelque 564 personnes ont été testées positives au VIH en 2011, 645 en 2012 (en augmentation de 15% face à 2011) et 575 en 2013 (8% de moins qu’en 2012, la diminution est liée surtout au recul de cas de contamination parmi les homosexuels).
Epidémiologie sur le VIH/SIDA en Afrique du Sud
Quelque 28% des adolescentes et 4% des adolescents sont séropositifs d’après des statistiques révélées par le ministre de la Santé d’Afrique du Sud Aaron Motsoaledi en mars 2013.
Selon les statistiques officielles, six millions de personnes sur une population de 50 millions vivent avec le virus du SIDA, un des taux les plus élevés du monde.
L’Afrique du Sud détient le record mondial de traitement anti-retroviral, bénéficiant à 1,7 million de personnes.
Epidémiologie du VIH dans la communauté homosexuelle masculine
En Suisse, selon l’ATS, on estime qu’1 homme sur 5 est atteint par le VIH, en France ces chiffres semblent identiques.
Pour rappel, la prévalence du VIH dans la communauté hétérosexuelle est de moins de 1% en France et en Suisse (entre 0.3 et 0.5%).
Les hommes ayant des relations homosexuelles sont l’un des groupes les plus à risque d’être infectés par le VIH. Aux Etats-Unis, ils représentent 53% des 56’000 nouvelles infections annuellement. En Suisse, cette proportion était de 47% en 2009 en environ la moitié (50%) également en 2011, selon des estimations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). [source: ATS 24 novembre 2010 et ATS 14 mai 2012]
Aux Etats-Unis, la CDC (Centers for Disease Control and Prevention) estime que les hommes homosexuels et bisexuels représentent environ 2% de la population. Ce groupe d’hommes représente plus de la moitié des personnes touchées par le HIV/SIDA aux Etats-Unis. Les hommes âgés de 13 à 24 ans sont particulièrement touchés par le HIV/SIDA en étant responsable pour environ 20% de toutes les nouvelles infections du HIV aux Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, 1 homme homosexuel ou bisexuel sur 5 ne sait pas qu’il est porteur du HIV. Un homme homosexuel ou bisexuel devrait effectuer un test de dépistage du HIV chaque 12 mois, dans certains cas le dépistage devrait même être effectué chaque 3 à 6 mois.
Epidémiologie du VIH dans la communauté homosexuelle féminine
Les femmes homosexuelles sont très peu touchées par le VIH et donc le SIDA.
Epidémiologie du VIH chez les femmes en général
Selon le Dr Arthur Ammann (Président du Global Strategies for HIV, Prevention, Californie) qui intervenait en mars 2010 dans le courrier des lecteurs du journal anglais The Economist les femmes représentent actuellement la grande majorité des personnes infectées par le VIH dans le monde, comptant jusqu’à 2 millions de nouvelles infections par an (sur 2.5 millions au total). Le ratio de jeunes femmes infectées par le VIH par rapport aux jeunes hommes dans l’Afrique sub-saharienne peut aller de 1 à 8, soit 8 fois plus de femmes infectées que d’homme.
Causes
Le sida est provoqué par les virus VIH1 ou VIH2, VIH signifie virus d’immunodéficience humaine. Parfois on parle de HIV, il s’agit du même terme mais en anglais.
Le VIH est un rétrovirus (un virus à ARN capable de copier l’ARN en ADN grâce à une enzyme nommée transcriptase inverse)
Ci-dessous une photo du virus VIH.
Personnes à risque
Les personnes à risque concernant le VIH-SIDA sont principalement les toxicomanes (utilisation de seringues contaminées) et les personnes qui ont des relations sexuelles sans protection (sans préservatif).
Relevons que la communauté homosexuelle masculine (gays) est particulièrement touchée par le VIH-SIDA (jusqu’à 40 fois plus de personnes HIV-positives que la communauté hétérosexuelle). L’utilisation de préservatif ou la fidélité est évidemment fortement recommandée pour tenter de faire diminuer cette statistique.
Les femmes homosexuelles ne sont pas un groupe à risque, selon la littérature médicale.
Symptômes
On distingue les symptômes de l’infection au VIH (au début de l’infection) et du SIDA proprement dit (lorsque la charge de lymphocytes CD4 a chuté jusqu’à une certaine valeur).
Symptômes de l’infection au VIH, au début de l’infection (en anglais : primary HIV infection ou acute HIV infection)
Une partie des personnes ne développent aucun symptôme (asymptomatique) quelques jours ou mois après l’infection. La Mayo Clinic estime toutefois qu’une majorité de personnes infectées par le VIH va présenter environ 1 à 2 mois après l’infection des symptômes ressemblant à la grippe ou à la mononucléose. Voici des symptômes possible dans la phase initiale de la maladie :
– Noeuds lymphatiques enflés
– Fièvre
– Fatigue
– Eruption cutanée
Ces symptômes ont tendance à diminuer d’intensité après quelques semaines. D’autres symptômes peuvent aussi se manifester par la suite comme :
– Les noeuds ou glandes lymphatiques restent enflés
– Infections buccales
– Inflammations des gencives
– Herpès labial qui se maintient voire se développe davantage
– Eczéma, éruption cutanée
– Perte de poids
Phase de latence avant apparition du SIDA :
– Après les éventuels premiers symptômes quelques semaines après la contamination par le VIH, la maladie évolue vers une phase de latence, en anglais on parle de clinical latent infection. Cette phase peut durer jusqu’à 8 ou 10 ans, certaines sources parlent même de 14 ans. Mais en général la durée est de 4 à 8 ans, dans certains cas cette phase ne dure que 1 année. On peut noter d’importantes différences entre individus. Pendant cette phase la personne peut être sans symptôme (asymptomatique) ou présenter des inflammations des ganglions lymphatiques (lire aussi symptômes ci-dessus).
Après cette phase de latence, le SIDA proprement dit peut apparaître.
Symptômes du SIDA
Les symptômes du SIDA sont nombreux et seront aussi traités aussi ci-dessous sous Complications.
On relève en général ce genre de symptômes possibles :
– Infection à Pneumocystis carinii, qui peut mener à une pneumonie (symptôme principal : toux sèche).
– Perte de poids
– Diarrhée
– Faiblesse (fatigue)
– Taches sur la peau (sarcome de Kaposi)
– Muguet
– Mycoses en général
– Des lésions infectieuses au niveau des yeux : herpès, citomegalovirus, etc.
On note que de nombreuses maladies infectieuses vont se développer chez les personnes souffrant du SIDA suite à une immunité toujours plus affaiblie. Relevons aussi un point prouvé par des études cliniques qui concerne la vulnérabilité plus importante face aux tumeurs (cancer).
Douleurs chroniques chez les personnes vivant avec le VIH
Toutes les personnes vivant avec le VIH devraient être dépistées pour des douleurs chroniques, celles-ci affectent entre 39 et 85% des personnes vivant avec le VIH. Ces recommandations proviennent d’un rapport mis au point par l’institution américaine sur le VIH HIV Medicine Association (en anglais : HIVMA guidelines) publié le 14 septembre 2017 dans le journal scientifique Clinical Infectious Diseases. Ce rapport relève que les personnes porteuses du VIH souffrant de douleurs chroniques devraient être traitées en utilisant une approche multidisciplinaire utilisant des thérapies non-médicamenteuses comme le yoga ou la thérapie physique. La prise d’opioïdes devrait toujours être évitée comme première ligne de traitement. La moitié des personnes vivant avec le VIH souffrant de douleurs chroniques ressentent une douleur neuropathique (nerf).
Diagnostic
Lors de suspicion d’une infection au VIH (ex. rapport sexuel sans protection, seringue contaminée) le médecin va effectuer une prise de sang.
Pour être précis le médecin ne va pas rechercher le virus proprement dit mais les anti-corps dirigés contre le VIH.
Relevons qu’afin d’avoir un diagnostic précis celui-ci ne peut être posé que 3 mois (12 semaines) après la contamination, car il y a une période muette ou de latence pendant laquelle les anti-corps sont présents en trop petite quantité.
C’est pourquoi il faut se montrer prudent en cas de test négatif juste après l’éventuelle contamination et il faudra répéter le test après 3 mois (certains livres médicaux parlent même de répéter le test 6 mois après).
Il existe toutefois des nouveaux tests qui permettent notamment d’identifier une protéine produite dans le corps juste après la contamination par le VIH. Demandez conseil à votre médecin pour connaître les derniers tests de diagnostic et dépistage efficaces sur le marché.
Comment diagnostiquer le SIDA ?
Pour diagnostiquer le sida proprement dit (voir aussi sous symptômes pour comprendre différence SIDA et infection au VIH) le médecin détectera dans le sang la charge de cellules CD-4. Lorsque cette charge se situe en dessous d’une certaine limite on parle de sida.
Tests d’auto-diagnostic
Il existe sur le marché notamment en Suisse, des tests d’auto-diagnostic du VIH vendus en pharmacie sans ordonnance. La société Lamprecht commercialise depuis octobre 2018 en Suisse le test Exacto HIV- Selbsttest (en français test d’auto-diagnostic).
Complications
Comme on l’a vu dans la partie symptômes du sida, les complications du SIDA sont nombreuses.
Pour résumer il s’agit surtout d’une sensibilité accrue aux maladies infectieuses (virus, bactéries, champignons) et un risque plus important de développer des cancers que chez une personne HIV-négative. En fait ce n’est pas le SIDA qui tue mais les maladies infectieuses, cardio-vasculaires ou les tumeurs (lire ci-dessous) qui atteignent l’organisme.
SIDA et cancer
Depuis l’introduction des multithérapies antirétrovirales en 1996, les cancers sont devenus la première cause de décès chez les patients infectés par le VIH. Parmi ces patients, le risque de cancer est deux à trois fois supérieur à celui de la population générale [source: ATS, Suisse, octobre 2009]. Pour prévenir ce risque de cancer élevé, il est important de maintenir un niveau de CD4 élevé, à discuter avec votre médecin.
SIDA et infarctus du myocarde
Les séropositifs et les malades du SIDA présentent un risque plus élevé de mourir d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque) que le reste de la population, selon une étude menée aux Etats-Unis et parue en mai 2012 dans la revue Journal of the American College of Cardiology. Les chercheurs estiment que de ces résultats découle “la nécessité que nous prenions en compte ce risque potentiel pour les patients atteints du VIH”.
Selon une étude parue en mars 2013 et réalisée sur plus de 82’000 personnes aux Etats-Unis, le VIH accroît le risque de crise cardiaque d’environ 50%.
Quand contacter un médecin ?
Les personnes qui se savent contaminées (HIV-positive et/ou SIDA proprement dit) devront toujours se rendre chez un médecin et de façon régulière, les traitements étant complexes et bien entendu seulement un médecin pourra trouver le traitement adéquat.
La question se pose probablement davantage lors d’un rapport sexuel non protégé, contamination par une seringue ou aiguille,…, que faire ?
Il est conseillé dans tous les cas de se rendre chez le médecin ou dans un centre médical pour faire une prise de sang et le test du HIV.
Même chez les couples nouvellement formés, suite à l’évolution de la société (en matière de sexualité hors-mariage par exemple), il est préférable de faire ensemble un dépistage avant de ne plus utiliser un préservatif.
Traitement du VIH/SIDA
Le traitement du SIDA s’effectue chez des médecins spécialistes ou dans des centres médicaux dédiés à cette maladie. Il n’existe pas de médicaments pour guérir du SIDA.
Les médicaments utilisés pour limiter le développement du VIH se nomment des virostatiques ou antirétroviraux.
Selon l’OMS on comptait en juillet 2012, 26 médicaments virostatiques sur le marché.
Remarquons que lorsqu’une personne souffre de SIDA (phase avancée de l’infection au VIH) la personne risque de souffrir d’infections opportunistes (tuberculose, pneumonie), de ce fait le médecin devra utiliser des médicaments pour soigner ces maladies. Cela peut être une phase difficile, notamment suite au risque d’interaction avec les médicaments pris pour le traitement du HIV (virostatiques).
L’espérance de vie des séropositifs (dans les pays industrialisés et avec un traitement approprié) est aujourd’hui identique à celle des personnes saines, avec une bonne qualité de vie.
Les principaux médicaments contre le SIDA sont :
– Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse. Ces médicaments bloquent une protéine permettant au VIH de se multiplier (copier), dans ce cas la transcriptase inverse. Dans cette famille de médicaments on peut citer les molécules suivantes : efavirenz, etravirine ou nevirapine.
– Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse. Ces médicaments bloquent aussi une protéine permettant au VIH de se multiplier (copier), également la transcriptase inverse. Dans cette famille de médicaments on peut citer les molécules suivantes : abacavir et en combinaison emtricitabine et tenofovir (Truvada®) ainsi que lamivudine et zidovudine (Combivir®).
– Inhibiteurs de la protéase. Ces médicaments bloquent aussi une protéine permettant au VIH de se multiplier (copier), dans ce cas la protéase. Dans cette famille de médicaments on peut citer les molécules suivantes : atazanavir, darunavir, fosamprenavir et ritonavir.
– Inhibiteurs de l’entrée ou de la fusion. Ces médicaments bloquent l’entrée du virus dans certaines cellules. Dans cette famille de médicaments on peut citer les molécules suivantes : enfuvirtide et maraviroc.
– Inhibiteurs de l’intégrase. Ces médicaments inhibent ou bloquent l’intégrase, une enzyme utilisée par le virus pour insérer son matériel génétique dans des cellules spécifiques. Dans cette famille de médicaments on peut citer la molécule suivante : raltegravir.
– Inhibiteur pré-attachement. Le fostemsavir, vendu en Suisse sous le nom de Rukobia® en comprimés à libération prolongée, est un inhibiteur pré-attachement. Le Rukobia® est indiqué en association avec un traitement de fond antirétroviral optimisé pour le traitement d’une infection par un VIH-1 multirésistant chez des patients adultes lourdement prétraités dont le traitement antiviral en cours est sans effet en raison de résistance et/ou ne peut être poursuivi à cause d’intolérances ou pour des raisons de sécurité.
Remarques sur les traitements :
Une étude internationale, appelée « Start » (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment), parue fin mai 2015 a montré l’importance d’instaurer un traitement antiviral contre le VIH le plus tôt possible après le diagnostic, c’est-à-dire dès la découverte du virus dans l’organisme. Commencer le traitement le plus rapidement possible permet de réduire massivement la mortalité (de l’ordre de 50% comparé à ceux qui commencent la thérapie plusieurs années après la découverte du virus, notamment lorsque le taux de cellules CD4 se trouve à un niveau préoccupant) et diminue le risque de transmission du virus.
Remarque :
Les personnes séropositives sous traitement efficace ne transmettent pas le VIH.
Bons conseils
– Il est important de bien prendre ses médicaments et de façon régulière. Malheureusement les médicaments contre le SIDA peuvent présenter des interactions. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien pour éviter les complications de ces médicaments.
Prévention
– Utilisez un préservatif lors de toute relation sexuelle (bien entendu s’il ne s’agit pas d’une relation de couple stable avec fidélité).
– Soyez fidèle si possible ou (abstinent avant le mariage: peut-être un peu plus compliqué de nos jours), finalement les campagnes contre le SIDA en Europe misent beaucoup sur le préservatif. Mais la fidélité reste une valeur sûre en tout cas en théorie pour une grande partie de la population, notamment parmi les principaux groupes religieux (Catholiques, Protestants, Evangéliques, Juifs, Musulmans).
En Afrique on nomme ce genre de campagne ABC: A pour abstinence, B pour fidélité (Be faithful en anglais) et C pour préservatif (Condom en anglais).
– Ne partagez jamais une seringue ou une aiguille.
– La communauté homosexuelle (et bisexuelle) masculine, représentant environ 2% de la population (les chiffres sont compliqués à avoir), est particulièrement à risque en ce qui concerne le HIV/SIDA. Aux Etats-Unis, plus de la moitié des nouvelles infections par le HIV provient des hommes homosexuels (gays) ou bisexuels. Si vous appartenez à ce groupe à risque, suivez les recommandations émises par les autorités de santé de votre pays.
Ces hommes doivent se faire dépister au moins chaque 12 mois, comme le recommande la CDC (Centers for Disease Control and Prevention). Pour prévenir la transmission du HIV, la CDC recommande d’avoir moins de partenaires sexuels, de ne pas pratiquer de sexe oral sans protection et d’utiliser des préservatifs ainsi qu’éventuellement prendre des médicaments préventifs (appelés en anglais: PrEP pour Pre-exposure prophylaxis, ou en français pré-exposition prophylactique, à base du médicament appelé Truvada).
Sources & Références :
ONUSida (en anglais UNAIDS), Keystone-ATS (principale agence de presse suisse), Mayo Clinic, PHARMA-INFO© (journal suisse en allemand sur les médicaments), Pharmavista.net, The Economist (plusieurs éditions de 2020), OFSP.
Ecriture du dossier :
Xavier Gruffat (Pharmacien)
Crédits photos :
Adobe Stock
Dernière mise à jour de ce dossier :
15.01.2023
-
Anglais : Aids (AIDS)
-
Allemand : Aids
-
Italien : Aids
-
Portugais : Aids
-
Espagnol : sida