Prévention du cancer du sein

Certains comportements et attitudes peuvent prévenir le cancer du sein :

– Essayez si possible de perdre du poids, car l’obésité accroît le risque de cancer du sein, en particulier après la ménopause. On sait que l’obésité augmente le risque de cancer du sein chez la femme post-ménopausée d’1,5 à 2 fois1.

– Adoptez toujours une alimentation saine. Consommez régulièrement des fruits, des légumes et des légumineuses. De nombreux végétaux renferment des antioxydants qui réduisent les dommages causés à l’ADN des cellules. Évitez les excès de matières grasses et les sucres rapides (car cela peut augmenter le taux d’insuline, qui peut alimenter les cellules cancéreuses).

– Évitez la sédentarité. Le sport et l’activité physique éliminent de l’organisme les toxines susceptibles de léser les cellules et de favoriser l’apparition du cancer. Selon les CDC américains l’activité physique pourrait permettre de réduire 1 cas sur 8 de cancer du sein aux Etats-Unis. Faites de l’exercice pendant au moins 30 minutes la plupart des jours de la semaine.

– Évitez la consommation excessive d’alcool, la consommation d’alcool étant associée à l’apparition du cancer du sein2.

– Le traitement hormonal de substitution (THS) peut augmenter les risques de cancer du sein. Si dans votre famille il existe des antécédents de cancer du sein, ayez une discussion sérieuse avec votre médecin afin de vérifier les risques et bénéfices potentiels d’un tel traitement.

– Evitez de fumer, le tabagisme à long terme pouvant accroître le risque de cancer du sein.

– Les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein et âgées de plus de 60 ans peuvent discuter avec leur médecin afin d’envisager la prise de médicaments bloquant les hormones, comme le tamoxifène et le raloxifène.

– Les femmes à haut risque de cancer du sein peuvent opter pour l’ablation des seins appelée mastectomie préventive. La célèbre star américaine d’Hollywood Angelina Jolie a communiqué en mai 2013 dans le journal “New York Times” qu’elle avait effectué une mastectomie des deux seins dans un but préventif. Plusieurs femmes de la famille d’Angelina Jolie sont décédées d’un cancer du sein, comme sa tante maternelle fin mai 2013.

La mastectomie est une chirurgie de reconstruction et n’est pas une chirurgie esthétique, les techniques de chirurgie sont donc différentes. En cas de mastectomie la femme perd ensuite la sensibilité des seins, car le tissu mammaire est retiré. En cas de chirurgie esthétique on ne retire pas la glande mammaire mais on rajoute une prothèse.

La mastectomie de reconstruction peut mener à un certain nombre de complications (selon une étude hollandaise, 35% des femmes ayant subi une mastectomie des deux seins ont dû être réopérées dans les 5 ans qui suivent l’opération). Avant d’envisager une telle opération il est donc très important d’en parler avec votre médecin. La mastectomie doit être réservée aux femmes à très haut risque, par exemple Mme Angelina Jolie présentait un risque de développer un cancer du sein de 87% selon son communiqué. Après cette chirurgie préventive son risque est tombé à 2% [source: France 5, “C dans l’air”, 27 mai 2013].

L’ablation préventive des ovaires est une autre option envisageable. Le 24 mars 2015 dans la version online du New York Times, Angelina Jolie a annoncé qu’elle avait effectué début mars 2015 un retrait des ovaires et des trompes de Fallope, avec pour objectif de diminuer le risque de développer un cancer de l’ovaire. Avant le retrait des ovaires, le risque de développer cette forme de cancer pour Angelina Jolie, porteuse de mutations sur le gène BRCA1, s’élevait à 50%. Après la chirurgie, les oncologues estimaient que le risque de développer ce cancer avait chuté de 80 à 90% ou même plus (source: CBSnews.com, consulté le 25 mars 2015).
BRCA provient de  BReast CAncer, cancer du sein en anglais.

Mastectomie après la découverte d’un cancer dans un sein

Selon une étude américaine publiée en mai 2014, environ 70% des femmes qui décident de subir une double mastectomie après la découverte d’un cancer dans un sein ont pourtant un risque très faible de développer une tumeur dans le sein qui n’est pas malade. “C’est apparemment la crainte chez les femmes d’une résurgence de leur cancer qui les conduit à décider d’une mastectomie prophylactique, ce qui est absurde, car le fait d’enlever le sein non malade ne réduit en rien le risque de réapparition de la tumeur dans le sein touché”, explique la Dr Sarah Hawley, professeure de médecine interne au centre du cancer de l’université du Michigan, principale auteure de l’étude.

Les femmes avec des antécédents familiaux de cancer du sein ou ovarien, ou qui sont porteuses de mutations des gènes BRCA1 (le cas d’Angelina Jolie) ou BRCA2 peuvent se voir recommander une ablation de l’autre sein, car leur risque de développer un cancer est alors très élevé. Selon les chercheurs, ce groupe ne représente qu’environ 10% de toutes les femmes diagnostiquées d’un cancer du sein. Les autres ont très peu de risques d’avoir un cancer dans l’autre sein. Ce travail scientifique a montré que parmi les femmes qui ont subi une double mastectomie, près de 70% n’avaient aucun antécédent familial de ce cancer ou avaient été testées négatives pour les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2. Cette étude a été publiée dans la revue spécialisée Journal of the American Medical Assocation (JAMA) Surgery.
Lire aussi : On comprend mieux “le gène” (BRCA1) d’Angelina Jolie

– L’allaitement prolongé réduit les risques de cancer du sein. Les femmes qui allaitent pendant plus d’un an ont moins de risques de développer la maladie.
Bien qu’aucun test ou examen ne permette de prévoir la survenue d’un cancer du sein, il est capital de les pratiquer régulièrement, en temps voulu. Demandez à votre médecin de vous préciser quels sont les examens à pratiquer et à quel moment les effectuer. Pratiquez l’auto-examen sans jamais perdre de vue qu’il ne saurait en aucun cas remplacer les analyses de sang et la mammographie.

– Les femmes qui mangent régulièrement de la nourriture à base de soja ont moins de risque de développer un cancer du sein. C’est ce que révèle une étude japonaise publiée en mars 2008. Les femmes ayant des taux élevés de génistéine, une isoflavone contenue dans le soja, sont moins exposées au cancer du sein que les femmes ayant un taux faible, selon une étude du Centre national du cancer de Tokyo.

Le risque de cancer pour les femmes ayant le plus haut taux de génistéine était trois fois moins important que pour celles ayant la concentration la plus basse. A titre d’exemple, l’étude explique que les femmes ayant le plus haut taux de génistéine consommaient 100 grammes de tofu ou 50 grammes de “natto” par jour en moyenne.

L’étude a toutefois prévenu qu’une consommation excessive de génistéine, notamment sous forme de complément alimentaire, pouvait à l’inverse augmenter les risques de cancer du sein (rappelons aussi que le soja, surtout sous forme de complément alimentaire est contre-indiqué en cas de cancer du sein déclaré).

cancer du sein bon conseil– Consommer des acides gras oméga-3 provenant de poissons gras, comme le saumon, le thon ou les sardines une à deux fois par semaine, permettrait de réduire le risque de cancer du sein. En effet, selon une étude chinoise parue en juin 2013 dans la revue British Medical Journal, la consommation d’une à deux portions de poissons gras (riches en oméga-3) par semaine est associée à une réduction de 14% du risque de cancer du sein.
Les oméga-3 sont des acides gras essentiels au développement et au bon fonctionnement du corps humain. Il en existe 4, connus par leurs initiales, EPA, DHA et DPA que l’on trouve essentiellement dans les poissons gras (saumon, thon, maquereau, hareng, sardine et anchois) et ALA, présent dans les huiles végétales (noix, huile de colza, soja, lin) et dans une moindre mesure dans la viande, les produits laitiers ou les œufs.

Dans leur étude, publiée dans la revue British Medical Journal, les chercheurs chinois notent toutefois que seuls les omégas-3 d’origine marine ont été associés à une réduction du risque de cancer du sein, aucune “association significative” n’ayant été observée avec les autres omégas-3.

Tomates et cancer du sein, effet préventif chez les femmes à risque
cancer du sein tomateUne étude américaine parue début 2014 a montré qu’adopter une alimentation riche en tomates, avec la consommation d’au moins 25 mg par jour de lycopène (un composé de la tomate), chez des femmes post-ménopausées permettrait de réduire le risque de cancer du sein, grâce à une augmentation de la concentration d’adiponectine. Cette hormone est associée à une diminution du risque de cancer du sein, selon de précédentes études. Cette étude américaine réalisée par l’Université The Ohio State University Comprehensive Cancer Center aux Etats-Unis a porté sur 70 femmes post-ménopausées. Elles présentaient toutes un risque de cancer du sein comme des cas de cancer dans la famille ou de l’obésité.

– Régime méditerranéen avec de l’huile d’olive pour prévenir le cancer du sein
huile d'olive remarques intéressantes
Selon une étude espagnole (appelée PREDIMED) publiée en septembre 2015 dans la revue spécialisée JAMA : Internal Medicine, les femmes qui suivaient un régime méditerranéen et consommaient en complément 4 cuillères à soupe d’huile d’olive pressée à froid par jour présentaient 62% moins de risque d’être diagnostiquée d’un cancer du sein que celles qui suivaient un régime méditerranéen faible en matière grasse ou avec un complément de noix. Cette étude a porté sur plus de 4’000 femmes âgées entre 60 et 80 ans qui ont été suivies pendant 5 ans. Une partie des participantes devait suivre un régime méditerranéen avec une prise complémentaire quotidienne de noix, une autre avec une prise de 4 cuillères à soupe d’huile d’olive et une autre partie devait suivre un régime méditerranéen sans aliment à prendre en complément mais devaient consommer des aliments pauvres en matière grasse (en anglais : low-fat diet). Parmi les plus de 4’000 participantes à cette étude suivies pendant 5 ans, 35 ont développé un cancer du sein.
Les participantes qui ont suivi le régime avec un complément de noix n’ont pas présenté une réduction statistiquement significative de réduction du risque de cancer du sein. Conclusion, le régime avec un complément d’huile d’olive était le seul régime capable de réduire significativement le risque de cancer du sein.
Les chercheurs estiment que les antioxydants qu’on retrouve en quantité importante dans l’huile d’olive pressée à froid seraient à l’origine de ces effets contre le cancer. Les antioxydants permettraient de tuer les cellules cancéreuses et donc stopper la croissance tumorale.
Dans un article publié sur le site Harvard Medical School, le scientifique Daniel Pendick commente cette étude et relève que ces résultats devraient être confirmés (ou non) sur un échantillon plus grand de participants, car selon lui seulement 35 cas de cancer ne sont pas statistiquement suffisant pour en tirer des conclusions définitives.

Dernière mise à jour :
01.05.2024

Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)

Sources :
British Medical Journal, Prevention (magazine américain sur la santé)

Lire aussi : A partir de quel âge et à quelle fréquence faut-il effectuer une mammographie ? – On comprend mieux “le gène” (BRCA1) d’Angelina Jolie

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Références scientifiques et bibliographie :

  1. Prevention, magazine américain sur la santé, édition d’octobre 2020
  2. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 01.05.2024
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