Des alternatives aux statines se sont montrées autant efficaces pour diminuer le risque cardiovasculaire

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De nombreuses études ont montré une diminution des risques cardiovasculaires avec la prise de statines, mais il manquait des études concluantes avec des traitements considérés comme plus marginaux. De plus, des recommandations de traitements (guidelines) comme celles publiées en 2013 aux Etats-Unis parlent souvent des statines mais oublient l’objectif final, c’est-à-dire un abaissement du taux de LDL dans le sang. Un peu comme si on n’était plus intéressé par un chemin à suivre plutôt que la destination finale.

Revue d’études

Pour arriver à ces conclusions, le Dr Marc Sabatine et son équipe du Brigham and Women’s Hospital rattaché à l’Université d’Harvard à Boston qui a mené cette étude ont analysé ou passé en revue 49 études cliniques déjà publiées comptabilisant au total plus de 300’000 individus. Parmi ces études, 25 ont porté sur les statines et les autres concernaient un régime spécial pour un cœur sain riche notamment en fibres alimentaires, la prise d’ézétimibe qui est une molécule bloquant l’absorption du cholestérol dans le tractus digestif, des médicaments agissant sur la bile, une chirurgie par bypass gastrique qui a pour effet de favoriser la transformation du cholestérol en acide de la bile et des nouveaux médicaments contre le cholestérol appelés inhibiteurs de la PCSK9.

Résultats

Les auteurs ont découvert que l’association entre la réduction du taux de LDL et le risque de souffrir de graves événements cardiovasculaires comme la mort, l’AVC ou la crise cardiaque étaient similaires entre les différentes thérapies. Chaque réduction d’1 mmol/L (ou 39 mg/dL) du LDL était associée à une diminution relative de 23% à 25% du risque de souffrir de graves événements cardiovasculaires. Voir en bas de l’article des taux de référence du LDL

Le Dr Sabatine relève que les traitements avaient un impact différent sur l’abaissement du taux de cholestérol. L’ézétimibe mène à une diminution du LDL de 20%, les statines de 30 à 50% en fonction du dosage et les inhibiteurs du PCSK9 d’environ 60%.

Mais ce qu’il faut retenir est que chaque unité de LDL diminuée dans la circulation sanguine permet de diminuer le risque cardiovasculaire, peu importe la méthode ou traitement utilisée par le médecin. Par exemple, si un régime spécial vous permet de perdre 1 mmol/L de LDL et qu’une statine mène à la même diminution, le résultat final est le même. Selon le scientifique américain, les résultats montrent que plusieurs méthodes permettent d’atteindre cet objectif.

Il y a une relation plutôt linéaire entre la diminution du LDL et celle du risque cardiovasculaire affirme le Dr Sabatine. Plus le taux de LDL est bas et plus le risque d’événement cardiovasculaire est faible.

Statines, les meilleurs traitements

Le Dr Sabatine estime toutefois que le meilleur traitement pour abaisser le taux de LDL reste la prise de statines, mais la bonne nouvelle est que si vous ne pouvez pas prendre ces médicaments pour différentes raisons les alternatives à disposition restent très efficaces. Ce travail de recherche montre aussi que des méthodes non médicamenteuses comme un régime, à compléter par une pratique régulière d’exercice physique, sont des thérapies tout à fait valables pour diminuer le risque cardiovasculaire. Pour prendre une image, l’essentiel  est véritablement la destination (avoir un taux de LDL dans la norme) et non pas le chemin pour y arriver

Cette étude a été publiée le 27 septembre 2016 dans la revue spécialisée scientifique de référence JAMA (Journal of the American Medical Association).

Le 28 septembre 2016. Par Xavier Gruffat (Pharmacien Dipl. EPF Zurich, MBA). Sources : CBSNews, Résumé de l’étude (Abstract) : http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2556125

Informations utiles divulguées par Creapharma.ch, non par l’étude mentionnée ci-dessus

En principe, les valeurs normales de référence de la lipidémie sont les suivantes (ces valeurs peuvent toutefois varier en fonction du pays et d’autres paramètres médicaux):

LDL (ou LDL-C) : 3,5 – 4,5 mmol/L ou 1,35 -1,75 g/L (ou 135 – 175 mg/dL), dans les groupes à haut risque cardio-vasculaire, le but est que le patient atteigne moins de 70 mg/dL de LDL

TG : 0,60 – 1,70 mmol/L ou 0,52-1,50 g/L (ou 52-150 mg/dL)

Lire aussi : dossier complet sur le cholestérol, statines

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 01.01.2022
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