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Effets secondaires des statines

Les effets secondaires provoqués par les statines portent parfois le nom scientifique de “symptômes associés aux statines”, en anglais “statin-associated symptoms” (SAS).

Fréquence des effets secondaires
Selon une étude publiée en juillet 2017 dans le journal spécialisé Annals of Internal Medicine, environ 20% des personnes prenant une statine ont rapporté souffrir d’un effet secondaire, la plupart du temps des troubles musculaires. Parmi les personnes qui ont rapporté ces effets secondaires, environ 1 tiers ont arrêté de prendre les statines et le risque de mortalité, de souffrir d’AVC ou d’infarctus du myocarde a augmenté de 13% pendant les 4 ans qui ont suivi l’arrêt du traitement par rapport à ceux prenant des statines. L’étude a porté sur l’analyse de 28’266 patients qui ont rapporté des effets secondaires provoqués par une statine. Les patients provenaient de 2 hôpitaux de Boston (Etats-Unis) et s’est déroulée entre les années 2000 et 2011.

Voici les principaux effets secondaires des statines :

Type musculaire

douleurs musculaires statines– Les statines peuvent mener à des effets secondaires au niveau musculaire (douleurs musculaires, etc). Les effets secondaires de type musculaire provoqués par les statines portent aussi parfois le nom scientifique de “symptômes musculaires associés aux statines”, en anglais “statin-associated muscle symptoms” (SAMS).
Une étude portant sur 20 millions de personnes a montré que 10 à 20% de cette population prenant des statines présentait des effets secondaires et en particulier des problèmes de type musculaire. La plupart du temps ces troubles musculaires ne sont pas graves mais peuvent perturber la vie du patient (douleurs).
Toutefois, une étude britannique publiée en février 2021 dans le British Medical Journal (DOI : 10.1136/bmj.n135) a remis en cause les effets secondaires au niveau musculaire des statines. Plus d’informations ci-dessous (sous : Etude britannique de 2021 qui remet en cause les effets secondaires de type musculaire). On suppose aussi qu’une majorité des effets secondaires de type musculaire soient fictifs, on parle de l’effet “nocebo”. En effet, un petite étude clinique randomisée publiée le 21 septembre 2021 dans le Journal of the American College of Cardiology (DOI : 10.1016/j.jacc.2021.07.022) a montré que 5% des personnes traitées par des statines souffraient véritablement d’effets secondaires de type musculaire mais que 10% se plaignaient d’effets secondaires musculaires mais ils prenaient en fait un placebo. C’est pourquoi on parle d’effet “nocebo”, un effet nocif du placebo.

Peu de personnes souffrent réellement d’effets secondaires de type musculaire provoqués seulement par les statines (études)
– Aux Etats-Unis, les scientifiques estiment que jusqu’à 10% des Américains sous statines pourraient présenter des effets secondaires de type musculaire, soit entre 3 et 4 millions d’Américains.
– Selon un article du journal Wellness de l’Université de Californie à Berkeley aux Etats-Unis datant d’octobre 2018 qui se réfère à la littérature scientifique, la prévalence d’effets secondaires au niveau musculaire est comprise entre 7 et 29% selon différentes études. Cette grande variation provient du fait que décrire des douleurs ou symptômes musculaires est souvent assez subjectif. Car il faut savoir que ces chiffres se basent sur de vastes études de population et non sur des essais cliniques contrôlés. Si l’on examine les données probantes issues d’essais cliniques contrôlés, où les patients reçoivent au hasard une statine ou un placebo et sont étudiés avec soin, le risque de symptômes musculaires comme effet secondaire semble être beaucoup plus faible : 5 % ou moins, toujours selon l’article de l’Université de Californie à Berkeley.
– Dans un article publié en avril 2019, la newsletter Wellness de l’Université de Californie à Berkeley va même plus loin et estime que moins d’un utilisateur de statines sur 100 développe des douleurs musculaires (myalgie) de quelque degré que ce soit, comparativement à un placebo. Selon cette université américaine de référence la douleur musculaire est courante, surtout chez les personnes d’âge moyen et les personnes âgées, et peut avoir de nombreuses causes. En fait, la plupart des essais cliniques ont révélé que presque autant de personnes prenant un placebo signalent des problèmes musculaires que celles prenant des statines. Toutefois, comme le relève l’article de 2019 de la newsletter Wellness, certains chercheurs croient que les participants aux essais ou études sur les statines n’ont pas été représentatifs de la population générale, de sorte que les résultats peuvent sous-estimer la prévalence réelle des effets secondaires liés aux statines.

Types de troubles musculaires 
Ces maladies ou troubles musculaires peuvent être des myopathies symptomatiques (myalgie, crampes), asymptomatiques (avec un taux élevé de créatinine) ou une rhabdomyolyse.

Rhabdomyolyse et statines
La rhabdomyolyse se caractérise par une destruction des muscles avec des conséquences sur d’autres organes (le rein par ex.). Il s’agit d’une maladie très grave avec une issue parfois fatale qui est un effet secondaire rare des statines, de l’ordre de 1,5 cas sur 100’000 personnes prenant des statines selon la Mayo Clinic. Une urine foncée (en anglais dark urine) peut être le signe d’une rhabdomyolyse. Si vous constatez une urine foncée, vous devriez cesser de prendre votre statine et appeler un médecin immédiatement, comme le relève un communiqué de l’American Heart Association publié le 10 décembre 2018.
Dans un article scientifique publié en mai 2016 dans la revue de référence Journal of the American College of Cardiology, les auteurs qui travaillent notamment à l’Hartford Hospital dans le Connecticut (Etats-Unis) estiment en se référant à une autre étude que l’incidence de la rhabdomyolyse survient dans 1 cas sur 10’000 personnes par année de traitement de statines (en excluant la cerivastatine). C’est une façon de compter un peu différente de la Mayo Clinic qui se réfère à un nombre de personnes sous statines sans spécifier la durée de traitement, autrement dit dans l’analyse de la Mayo Clinic le patient peut prendre une statine que quelques semaines, sans que cela se réfère à une année entière, ce qui explique pourquoi ces chiffres sont plus bas (environ 1 sur 100’000 et pas un 1 sur 10’000). Les scientifiques de l’Hartford Hospital relèvent que le risque de rhabdomyolyse est de 0,3 cas sur 10’000 personnes par année de traitement pour la lovastatine et de 8,4 cas sur 10’000 pour la cerivastatine (cette statine a été retirée du marché, notamment pour son risque trop élevé de rhabdomyolyse).
Relevons que des légères variations existent entre chaque type de statines disponibles sur le marché. Il faut aussi savoir que plus la dose de statine est élevée et plus le risque de rhabdomyolyse augmente.
En avril 2019, un article de la newsletter Wellness de l’Université de Californie à Berkeley citant une étude publiée en février 2019 estimait qu’environ 1 personne prenant des statines sur 10’000 va développer une rhabdomyolyse. L’arrêt rapide du traitement bloque habituellement la myopathie/rhabdomyolyse.

10 bons conseils pour faire face à la ménopauseFacteurs de risque d’effets secondaires de type musculaire 
L’apparition des effets secondaires de type musculaire dépend de certains facteurs comme les caractéristiques du patient, les femmes étant plus touchées que les hommes, les personnes à un âge avancé davantage que les jeunes, être en insuffisance pondérale, ceux présentant certaines maladies comme l’insuffisance rénale, une dysfonction hépatique, boire des jus de pamplemousse, consommer trop d’alcool, une déshydratation, des antécédents familiaux d’intolérance aux statines, la prise d’autres médicaments ou encore une hypothyroïdie ont un risque supérieur d’avoir des effets secondaires affectant les muscles.
On observe aussi des différences entre les statines, certaines statines ont plus ou moins d’effets secondaires affectant les muscles. La dose de la statine prescrite peut aussi avoir une influence, plus la dose est élevée et plus le risque d’effets secondaires de type musculaire augmente. Un autre facteur de risque est «l’effet nocebo» (en anglais nocebo effect), qui est l’inverse de l’effet placebo. Cela se produit lorsque les patients subissent certains effets secondaires dus à des attentes négatives, peut-être parce qu’ils ont pris connaissance des risques potentiels.

En cas de complications musculaires par prise de statines, le médecin peut doser les CPK (des enzymes qu’on retrouve au niveau musculaire). Il peut aussi doser les transaminases, notamment pour contrôler l’état du foie.

Atorvastatine
L’étude STOMP (Effect of Statins on Skeletta Muscular Function and Performance) compte parmi les principales études concernant le lien entre les myalgies et la prise de statines. Dans ce travail de recherche, les scientifiques ont recruté 420 participants, une partie prenant un placebo et l’autre de l’atorvastatine. Dans le groupe placebo, 4,6% des participants ont rapporté des troubles musculaires contre 9,4% dans le groupe atorvastatine. Cette étude a ainsi montré un risque doublé d’effets secondaires de type musculaire lors de prise de statines, en tout cas avec l’atorvastatine.

Etude britannique de 2021 qui remet en cause les effets secondaires de type musculaire
Les statines ne provoquent pas de douleurs musculaires, ont assuré le 25 février 2021 des chercheurs. Pour arriver à ces conclusions, d
es scientifiques britanniques ont étudié quelque 200 personnes (âge moyen de 69,5 ans) en Angleterre et au Pays de Galles, qui avaient récemment arrêté de prendre leurs médicaments ou envisageaient de le faire, en raison de symptômes musculaires. Toutefois, les chercheurs n’ont pas noté de différence avec un placebo. Chaque participant a été assigné au hasard à six périodes de traitement de deux mois, pendant chacune desquelles ils ont reçu des statines ou un placebo. Les participants ont évalué les symptômes musculaires et leur intensité – douleur, faiblesse, sensibilité, raideur ou crampe – sur une échelle de un à dix à la fin de chaque période de traitement. L’absence de symptômes étant également notée. Les abandons en raison de symptômes musculaires intolérables ont été de 18 participants (9%) pendant une période de statines et de 13 (7%) pendant une période placebo. Les deux-tiers des participants qui ont terminé l’essai ont déclaré qu’ils prévoyaient de reprendre le traitement à long terme avec des statines. Dans l’ensemble, les chercheurs, dont l’étude est parue le 24 février 2021 dans le British Medical Journal (DOI : 10.1136/bmj.n135), n’ont trouvé aucune différence dans les scores des symptômes musculaires entre les périodes de statines et de placebo. Ils n’ont évalué qu’un seul type de statine (l’atorvastatine 20 mg). Les courbatures et les douleurs musculaires sont courantes dans le groupe d’âge prenant des statines, ce qui peut laisser croire, à tort, que ce sont les médicaments qui sont en cause, notent-ils.

Localisation des troubles musculaires

En cas d’effets secondaires de types musculaires, les symptômes se manifestent généralement dans les gros muscles des jambes (haut des jambes), de la poitrine, des bras, des épaules ou du bas du dos, mais ils peuvent se manifester ailleurs. Au niveau des jambes, les douleurs ou troubles sont localisés en général dans les deux jambes et pas seulement dans une seule jambe, c’est-à-dire de façon symétrique.

Moment de l’apparition de ces effets secondaires

Les symptômes des myalgies apparaissent en général une à plusieurs semaines après l’instauration du traitement et non un jour après la prise de statines, comme certains patients le rapportent parfois (probable preuve d’un effet placebo). En effet, une étude a montré qu’une partie significative de patients qui recevaient un placebo, tout en croyant qu’il s’agissait de statines, ont néanmoins rapporté des myalgies, la preuve pour une partie de la population de l’effet placebo.

Attitudes possibles à adopter pour le médecin (et le patient) en cas d’effets secondaires de type musculaire

Afin de savoir si les statines sont véritablement à l’origine des effets secondaires de type musculaire et pour réduire ou arrêter ces effets néfastes, le médecin pourrait :
– Interrompre le traitement à base de statines pendant 5 à 10 jours, puis les réintroduire.
– Changer de statine (il existe plusieurs molécules de la classe des statines avec des propriétés souvent différentes pour chacune d’elles).
– Espacer les doses (par exemple prendre une statine chaque 2 à 3 jours au lieu de chaque jour ou par exemple du lundi au vendredi et pas le week-end). Il n’existe pas d’études scientifiques (voir référence ci-dessous) montrant l’effet de l’espacement des doses sur le taux de mortalité cardiovasculaire.
– Utiliser des doses plus basses de statines en association avec d’autres médicaments hypolipidémiant qui ne sont pas de la famille des statines (associer une faible dose de statines par exemple avec l’ezetimibe, les fibrates ou un inhibiteur PCSK9).
Attention, il ne faut pas arrêter soi-même un traitement à base de statines sans se référer à son médecin.
Sources : ces 4 idées proviennent d’une présentation réalisée le 26 mai 2016 à Sao Paulo au Brésil au congrès annuel SOCESP, congrès des cardiologues de l’Etat de Sao Paulo (Brésil), l’un des plus grands congrès médical d’Amérique latine.  

AVC hémorragique (hémorragie cérébrale)

L’utilisation des statines abaisse le nombre d’incidence d’AVC, notamment les cas non mortels. Néanmoins, une grande étude clinique a toutefois montré que les statines peuvent légèrement augmenter le risque d’AVC hémorragique, une forme très grave de l’AVC. Le risque d’AVC hémorragique semblait particulièrement élevé chez les hommes, les patients âgés et ceux prenant une dose élevée de statines. Chez les femmes post-ménopauses, l’association d’antiplaquettaires et de statines augmente aussi le risque d’AVC hémorragique, comme l’a montré une autre étude publiée en 2015.
Plus d’informations sur des statistiques concernant le risque d’AVC hémorragique

Etude de 2019
Les statines sont efficaces pour prévenir les hémorragies cérébrales, selon une grande étude danoise. Cette étude réfute l’idée suggérée par d’autres études publiées dans le passé montrant un possible risque augmenté de souffrir d’hémorragie cérébrale après la prise de statines. Pour les chercheurs danois, c’est le contraire qui est vrai en tout cas chez les personnes qui n’ont jamais souffert d’hémorragie cérébrale par le passé, justement les statines préviennent le risque d’hémorragie cérébrale. Il s’agit de la plus grande étude réalisée jusqu’à présent sur ce sujet. Plus de 500’000 personnes ont été suivies depuis le moment qu’ils ont commencé à prendre des statines entre les années 2004 et 2014. Les scientifiques ont observé en analysant les données que les personnes prenant des statines (groupe statines) présentaient moins de risque de souffrir d’hémorragie cérébrale que celles ne prenant pas de statines (groupe contrôle). Le risque de souffrir d’hémorragie cérébrale dans le groupe statines était de 22% à 35% inférieur à celui du groupe contrôle après une prise de statines pendant au moins 6 mois. Aucun des participants n’avait souffert dans le passé d’hémorragie cérébrale ou de caillots sanguins. Une étude clinique de 2006 avait montré un risque accru d’hémorragie chez les personnes sous statines qui avaient souffert par le passé d’hémorragie cérébrale. Cette nouvelle étude danoise montre en tout cas que chez les personnes n’ayant eu d’hémorragie cérébrale, les statines peuvent agir de façon efficace en prévention des hémorragies dans le cerveau. L’Université Aarhus au Danemark a participé à cette étude publiée le 13 mars 2019 dans le journal scientifique EclinicalMedicine (DOI : 10.1016/j.eclinm.2019.02.007).

Troubles cognitifs (pertes de mémoire notamment)

– En février 2012, la FDA (autorité américaine de régulation des médicaments) a publié un communiqué sur le risque possible de troubles cognitifs et notamment de la mémoire avec l’utilisation des statines. Ces troubles semblent être réversibles, c’est-à-dire qu’après l’arrêt des statines, la mémoire revient. Le cholestérol participe à la croissance du cerveau et on sait que 25% du cholestérol total se trouve dans le cerveau, notamment dans les gaines de myéline. Les statines peuvent théoriquement interférer avec la synthèse du cholestérol au niveau du cerveau. Il n’est toutefois pas possible de doser la protéine qui transporte le cholestérol dans le cerveau par une prise de sang classique comme on le fait pour le LDL ou le HDL. Les statines peuvent théoriquement traverser la barrière hémato-encéphale, notamment les statines très lipophiles comme la simvastatine, c’est moins le cas avec la pravastatine, une statine plus hydrophile. Les études cliniques sont toutefois contradictoires à ce sujet.
– De ce fait, malgré des éléments théoriques, en pratique clinique on estime que pour le moment (état : janvier 2022) peu d’études ont montré l’effet négatif des statines sur la mémoire. Citons l’étude PROSPER, un travail de recherche portant sur 5804 participants, avec une partie prenant 40 mg de pravastatine et l’autre partie un placebo. Chez ces individus âgés entre 70 et 82 ans, les chercheurs n’ont pas montré une détérioration des troubles cognitifs en comparant le groupe placebo avec le groupe pravastatine.
Justement, en novembre 2019, une étude a montré que les statines n’étaient pas associées à un déclin de la mémoire ou de la cognition chez les personnes âgées. Les statines pourraient même être protectrices chez certains patients. Cette étude a porté sur 1037 Australiens, âgés de 70 à 90 ans, qui ont subi une batterie de tests de mémoire et d’autres tests cognitifs au départ, puis tous les deux ans pendant six ans. Le taux de déclin de la mémoire et de la cognition globale ne différait pas entre les personnes qui ont pris des statines (pendant neuf ans en moyenne) et celles qui n’en ont pas pris, comme le résumait le média Berkeley Wellness en février 2020. Cette étude a été publiée online le 18 novembre 2019 dans le journal scientifique  Journal of the American College of Cardiology (DOI : 10.1016/j.jacc.2019.09.041).

Diabète

– Une étude publiée en octobre 2021 a montré une association entre l’initiation d’un traitement par statine et la progression du diabète. Les utilisateurs de statines étaient plus susceptibles de commencer un traitement à l’insuline, de développer une hyperglycémie significative, de subir des complications glycémiques aiguës et de se voir prescrire un nombre accru de classes de médicaments hypoglycémiants. Cette étude a été publiée le 4 octobre 2021 dans le JAMA Internal Medicine (DOI : 10.1001/jamainternmed.2021.5714).
– Une grande étude finlandaise publiée en mars 2015 dans la revue spécialisée européenne Diabetologia a montré que le risque de diabète de type 2, en tout cas chez des hommes blancs (l’étude a porté sur plus de 8’700 hommes blancs finlandais âgés de 45 à 73 ans), était environ deux fois plus élevé chez des personnes sous statines que ceux n’en prenant pas et 46% plus élevé après avoir pris en compte des facteurs de correction comme l’obésité, pour ne pas fausser les résultats. Selon les chercheurs, les statines augmentent la résistance à l’insuline de l’ordre de 24% et diminuent la sécrétion d’insuline de 12%.
– Selon une étude australienne publiée en 2017 dans la revue spécialisée Drugs and Ageing, les femmes âgées de plus de 75 ans présentent 33% plus de risque de développer un diabète si elles prennent des statines. Cette étude réalisée par l’Université du Queensland, dans l’ouest de l’Australie, a porté sur l’analyse des données de plus de 8’000 femmes australiennes. Lire davantage à propos de cette étude. D’autres études ont montré une association entre la prise de statines et le diabète chez les femmes post-ménopausées, comme le relève le magazine américain Prevention dans son édition de décembre 2017.

Etude de 2019
Selon une étude publiée le 4 mars 2019 dans le journal scientifique British Journal of Clinical Pharmacology (DOI : 10.1111/bcp.13898), les personnes qui prennent des statines peuvent présenter un risque plus élevé d’hyperglycémie, d’insulinorésistance et éventuellement de diabète de type 2. L’analyse a porté sur 9’535 personnes âgées de plus de 45 ans qui n’étaient pas atteintes de diabète au début de l’étude dite de Rotterdam et qui ont été suivies jusqu’à une période de 15 ans. Comparativement aux participants qui n’ont jamais pris de statines, ceux qui en prenaient avaient tendance à avoir des concentrations sériques plus élevées d’insuline à jeun et d’insulinorésistance. Les participants qui avaient déjà pris des statines présentaient un risque 38 % plus élevé de développer un diabète de type 2 au cours de l’étude. Ce risque était plus important chez les personnes présentant une altération de l’équilibre glycémique et chez les personnes en surpoids ou obèses.

Troubles gastro-intestinaux

Des troubles gastro-intestinaux ou des problèmes hépatiques peuvent aussi apparaître avec la prise de statines.

Autres effets secondaires

D’autres effets secondaires peuvent être des maux de dos et des troubles du foie. Les dommages au foie causés par les statines se produisent très rarement, environ 1 personne sur 100’000 sous statines, selon American Heart Association (AHA).

Pour la liste complète des effets secondaires, veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à votre médecin ou pharmacien lors d’achat ou de prise de statines.

Découvrez notre dossier complet sur les statines – 5 informations à connaître sur les statines

News

Les femmes âgées prenant des statines plus à risque face au diabète
Les statines ont plus de bénéfices que de risques pour la santé (étude publiée dans The Lancet)
Tour d’horizon complet sur les effets secondaires des statines


Sources & Références :
Sources :
Journal of the American College of Cardiology, Mayo Clinic (risques effets secondaires rhabdomyolyse), The Lancet, Université de Queensland, The Wall Street Journal (édition du 1er août 2017), Annals of Internal Medicine (publication en juillet 2017), Prevention (magazine américain sur la santé), University of Berkeley (newsletter Wellness), American Heart Association (communiqué du 10 décembre 2018 et étude du 1er février 2019), Newsletter de la Harvard Medical School.
Références (études avec no DOI), non citées dans l’ordre :
Circulation: Arteriosclerosis, Thrombosis and Vascular Biology (DOI : 10.1161/ATV.0000000000000073), British Journal of Clinical Pharmacology (DOI : 10.1111/bcp.13898), EclinicalMedicine (DOI : 10.1016/j.eclinm.2019.02.007) ,Journal of the American College of Cardiology (DOI : 10.1016/j.jacc.2019.09.041), British Medical Journal (DOI : 10.1136/bmj.n135), JAMA Internal Medicine (DOI : 10.1001/jamainternmed.2021.5714), Journal of the American College of Cardiology (DOI : 10.1016/j.jacc.2021.07.022).

Personne responsable et impliquée dans l’écriture de ce dossier :
Xavier Gruffat (Pharmacien dipl. EPFZ et Rédacteur en chef de Creapharma)

Dernière mise à jour du dossier :
01.01.2022

Crédits photos : 
Adobe Stock

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 01.01.2022
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