Moringa
Résumé
Le moringa est une plante médicinale avec de nombreux effets médicinaux comme des actions antidiabétiques ou antitumorales. Il se présente souvent sous forme de tisane (infusion), décoction, comprimés ou huile. On l’utilise aussi pour désinfecter l’eau dans certaines régions du monde (Afrique, Asie).
Noms
Nom français : moringa
Nom scientifique : Moringa olifeira Lam.
Nom anglais : Benzolive tree, moringa (moringa leaves)
Nom allemand : Behenbaum, Moringa
Nom italien : Been, Bemen
Nom portugais : moringa
Nom espagnol : Árbol del ben, Arbol do los aspáragos, Arbol de las perlas, Arbol do los aspáragos, Babano del arbo, Ben, Jacinto, Jasmin francés, Jazmin francés , Maranga, Maranga calalu , Marango.
Famille
Moringaceae
Constituants
– Béta-carotène, vitamine C, B, E.
– Protéines, calcium, fer, potassium, flavonoïdes, saponines, tanins, etc.
Parties utilisées
– Feuilles, écorce, graines, fleurs
Effets
– Bronchodilatateur, antioxydant, antispasmodique, anti-inflammatoire (notamment à cause de l’effet antioxydant), antimicrobien, antifongique, dépresseur du système nerveux central, anticonvulsivant, antidiabétique.
Indications
– La malnutrition et maladies associées (en utilisant les feuilles de moringa notamment)
– Les maladies chroniques liées au VIH (mesure complémentaire)
– L’asthme (effet préventif et mesure complémentaire)
– Troubles du foie (médecine traditionnelle ou populaire)
– Le cancer du pancréas (effet préventif et mesure complémentaire)
– Le diabète de type 2 (effet préventif et mesure complémentaire)
– L’artériosclérose, la maladie coronarienne, l’hypercholestérolémie (en mesure complémentaire pour les 3 maladies mentionnées dans ce paragraphe)
– La carence en vitamine A (en consommant les feuilles)
– L’excès de cholestérol (grâce à la quantité importante de fibres alimentaires contenues dans ses feuilles)
– L’hypertension artérielle (effet préventif et mesure complémentaire, à consommer en tisane par exemple)
– La diarrhée (feuilles séchées)
Plus d’informations sur les études scientifiques et sur l’utilisation médicinale du moringa dans Remarques.
Effets secondaires
Selon nos sources, il n’existe pas de registres d’effets secondaires avec l’utilisation du moringa.
Une étude de toxicité menée par l’Université d’Ibadan, au Nigéria, publiée dans le Journal of Complementary & Integrative Medicine en mai 2013, a conclu que l’utilisation des plantes médicinales et nutritionnelles à base de moringa est sûre.
Contre-indication
Aucune connue (à notre avis)
Interactions
Aucune connue (à notre avis)
Préparations – Sous quelle forme ? (formes galéniques)
– Tisane (à base des feuilles, de l’écorce ou des graines de moringa)
– Décoction (à base de l’écorce)
– Comprimés (à base des feuilles par ex)
– Feuilles, écorce ou graines (à consommer tel quel)
– Poudre à base de graines (pour désinfecter l’eau)
– Huile
Où pousse cette plante ?
Le moringa est originaire d’Inde, mais on peut le trouver dans la plupart des pays tropicaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique.
Cet arbre préfère les sols bien drainés et les environnements ensoleillés. Il est résistant à la sécheresse et aux sols pauvres, même si certains résistent au gel, il ne peut résister à des températures très basses en permanence.
En dépit d’être un grand arbre, le moringa peut aussi être cultivé dans des lits et des pots d’au moins 45 cm de profondeur pour en récolter ses feuilles.
Quand récolter cette plante ?
Le moringa peut être cultivé à partir de boutures ou des graines, les feuilles doivent attendre 4 mois pour être récoltées, il est généralement possible d’effectuer trois récoltes par an. La récolte doit se faire de préférence à des moments où le soleil n’est pas trop fort, il y a donc moins de dégradation de la vitamine A.
Après 1 an l’arbre produit des graines de moringa.
Remarques
– Il y a environ 13 espèces connues de moringa dans le monde. Dans cette fiche, nous abordons uniquement l’espèce Moringa oleifera.
– Le moringa est une source importante de nutriments pour certaines populations, car il est riche en vitamines, minéraux et protéines. C’est peut-être la plante qui a la plus forte concentration de substances nutritives au monde. C’est pour cette raison que le moringa est utilisé depuis plus de 40 ans par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la lutte contre la malnutrition et ses maladies associées.
– On sait que différentes parties du moringa sont utilisées en médecine populaire comme les feuilles, racines, graines, écorces, fruits, fleurs, etc. En médecine ayurvédique (médecine indienne), le moringa est utilisé pour traiter diverses maladies comme l’asthme, la goutte, les rhumatismes, les problèmes de rate ou du foie, l’inflammation en général, les infections cutanées ou encore les infections gastro-intestinales.
– Contre l’asthme : une étude, publiée en 2008 par le département de pharmacologie du LM College of Pharmacy à Ahmedabad en Inde, a montré que l’extrait alcoolique de moringa avait une activité anti- asthmatique, probablement en raison des effets bronchodilatateur, antispasmodique, anti -inflammatoire et antimicrobien (dans les voies aériennes) de cette plante.
– Anti-fongique : une étude menée par un groupe de chercheurs taïwanais, publiée en 2006, a montré une activité antifongique in vitro d’un extrait alcoolique de graines de moringa.
– Anti-ulcéreux : une étude réalisée par l’Université Guru Ghasidas, en Inde, en 2013 et publiée dans la revue BioMed Central Complementary & Alternative Medicine estime que l’extrait alcoolique de l’écorce de moringa présente des effets anti-ulcéreux, antisécretoires et protecteurs gastriques.
– Contre le cancer du pancréas : une étude in vitro publiée en août 2013 dans la revue BioMed Central Complementary & Alternative Medicine a montré que l’extrait aqueux de feuilles de moringa avait pour effet d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses du pancréas, en plus d’augmenter l’efficacité de la chimiothérapie.
– Contre l’épilepsie : une étude publiée en août 2013 dans la revue Journal of Ethnopharmacology par l’Université d’Ibadan, au Nigéria, a montré que l’extrait alcoolique des feuilles de moringa a un effet dépresseur sur le système nerveux central (SNC) et présente des activités anticonvulsivantes, induites par un mécanisme d’inhibition du GABA.
– Contre le diabète : une étude réalisée par l’Université du Nigeria, publiée en septembre 2013 dans le “Journal of Dietary Supplements” a démontré l’effet antidiabétique des feuilles de moringa. L’étude a été menée en utilisant les feuilles de moringa sous forme de comprimé et testées in vitro et in vivo. De plus les chercheurs ont aussi comparé le moringa au glibenclamide, un médicament antidiabétique.
Une autre étude réalisée par le KLE University’s College of Pharmacy en Inde et publiée en juin 2013 dans le journal ” Thieme E” a montré que l’extrait alcoolique de l’écorce de moringa présentait un effet préventif sur la résistance à l’insuline dans les tissus périphériques.
– En cas de maladie cardiovasculaire, des chercheurs indiens de l’Université JSS estiment que le moringa peut être prescrit comme aliment chez des patients atteints de maladie coronarienne en association avec la thérapie médicamenteuse classique prescrite par le médecin. Cette étude, publiée en 2012 dans la revue Asian Pacific Journal of Tropical Disease estime que le moringa a un effet hypolipémiant, antioxydant et anti-inflammatoire.
– Contre l’hypertension : les résultats d’une étude publiée en 2018 dans le journal Cogent Biology (DOI : 10.1080/23312025.2019.1596526) ont établi l’activité anti-hypertensive du Moringa oleifera et confirment que les extraits de M. oleifera peuvent être développés en tant que produit de santé anti-hypertenseur potentiel.
Les graines de moringa peuvent être utilisées pour la purification de l’eau, avec la capacité de transformer l’eau sale en eau potable par la sédimentation des impuretés et élimination des bactéries. Ces graines agissent comme floculant en raison de la présence d’un polyélectrolyte cationique, on sait que l’accélération de la sédimentation des substances provoquant la turbidité de l’eau. Les graines de moringa s’agglutinent également aux bactéries, ce qui inhibe leur croissance et agit contre diverses bactéries pathogènes, notamment des bactéries résistantes (Staphylococcus, Streptococcus et Legionella).
Dans le processus de purification de l’eau, les graines de moringa agissent efficacement tout comme le sulfate d’aluminium (produit chimique utilisé normalement ), mais avec l’avantage d’être biodégradable. C’est une méthode utilisée avec succès en Afrique.
Pour effectuer une purification de l’eau , les graines de moringa doivent être broyées. Ensuite il faut les ajouter à l’eau à purifier, puis laisser au moins 1 heure. Des spécialistes vous donneront davantage d’informations sur la durée idéale et la quantité à utiliser par volume d’eau.
Il est également possible d’extraire de l’huile végétale à partir des graines de moringa, cette huile est utilisée ensuite à la fois en cuisine, dans les produits cosmétiques, les lubrifiants ou certaines machines nécessitant du bio combustible. Après extraction de l’huile, vous pouvez toujours utiliser la pâte restante comme floculant dans le nettoyage de l’eau.
Le moringa peut également être utilisé pour la production de produit artisanal à travers ses fibres. Ses fleurs sont utilisées en apiculture.
Dans son usage alimentaire, il est conseillé d’utiliser les feuilles (il existe diverses formes de préparation) , les fleurs, les racines ou les gousses vertes. Une des façons de préparer les feuilles est la transformation en farine (il faut utiliser seulement les feuilles et pas les tiges).
Des études préliminaires indiquent un effet antipaludique potentiel de l’huile des graines de moringa, avec une efficacité qui s’élève jusqu’à 75% pour éliminer les parasites du paludisme, par rapport au 100% de la chloroquine (une substance chimique traditionnellement utilisée).
On le voit, cette plante présente des effets vraiment très intéressants et sera probablement toujours plus importante en phytothérapie et en nutrition, à la fois pour les populations vivant dans les zones tropicales mais aussi pour celles vivant plus au nord ou plus au sud, par exemple dans la thérapie du diabète de type 2.
– Aux Etats-Unis, cette plante est considérée comme “super-aliment” (superfood en anglais), notamment à cause de son effet antioxydant qui pourrait aider contre l’inflammation.
Sources & Références :
LM College of Pharmacy, revue BioMed Central Complementary & Alternative Medicine, Journal of Ethnopharmacology, Journal of Dietary Supplements, journal ” Thieme E”, revue Asian Pacific Journal of Tropical Disease, journal Cogent Biology.
Ecriture du dossier :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Dernière mise à jour du dossier :
09.08.2023
Crédits photos :
Pharmanetis Sàrl (Criasaude.com.br)