Diverticulite

Dernière mise à jour : 20.01.2024
Révision médicale : Xavier Gruffat, pharmacien


Définition

La diverticulite se définit comme l’inflammation des poches appelée diverticules, des petites hernies ou poches bombées qui se forment anormalement sur la paroi digestive, essentiellement dans la partie gauche ou inférieure du gros intestin (côlon gauche)1. Leurs dimensions varient habituellement de la taille d’un pois jusqu’à celle d’une noisette. Parfois, il existe des diverticules géants qui peuvent atteindre quinze centimètres de diamètre.
On utilise parfois le terme latin (idem en anglais) diverticulum au singulier et diverticula au pluriel.

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Diverticulose ou diverticulite ?
On parle d’une diverticulose si les diverticules ne sont pas enflammés. En d’autres termes, la diverticulose se complique en une diverticulite. La diverticulose (en anglais diverticular disease ou diverticulosis) ne pose en général pas de problèmes particuliers. La diverticulose est fréquente avec l’âge, plus de la moitié des plus de 60 ans ont des diverticules (diverticula) le long de leur tractus digestif, souvent au niveau du côlon. Beaucoup de personnes ne sont pas conscientes d’avoir des diverticules dans leur système digestif.

Diverticulite

Causes & Facteurs de risque

Les diverticules se développent généralement pour former une diverticulite lorsque des endroits naturellement faibles du côlon cèdent sous la pression. Cela entraîne la formation de poches de la taille d’une bille qui traversent la paroi du côlon. Les diverticules sont souvent localisés dans la partie descendante du côlon et du côlon sigmoïde. Les diverticules peuvent toutefois se former dans tout le système digestif (gorge, oesophage, estomac, petit intestin, côlon). Les diverticules ont souvent la taille d’une bille.
On ne sait pas encore exactement pourquoi certaines personnes développement des diverticules (puis diverticulite) et d’autres pas2.

Certains facteurs de risque semblent augmenter le risque de souffrir de diverticulite3 :
– La sédentarité. Le manque d’exercice physique augmente le risque de diverticulite.
– Le surpoids et l’obésité. L’obésité surtout est un important facteur de risque.
– Le vieillissement. On sait que la diverticulite augmente avec l’âge, notamment car la musculature du côlon commence à s’affaiblir. Il s’en suit une augmentation de la pression à travers le côlon.
– L’habitude de manger de la nourriture pauvre en fibres alimentaires. Dans ce cas les selles durcissent et le patient est obligé d’exercer une force beaucoup plus intense pour les excréter. Par conséquent, les zones fragiles de la paroi digestive cèdent et forment les poches herniaires constituant les diverticules. De plus, la diverticulite survient quand les diverticules sont obstrués par les particules contenues dans les aliments ingérés qui peuvent être des noix, des pépins ou des graines de toute sorte. Une infection apparaît dans ces petites poches qui deviennent des milieux favorables à la multiplication des germes.
– Le fait de fumer (tabagisme). Les non-fumeurs souffrent moins de diverticulite que les fumeurs.
– La prise de certains médicaments. Plusieurs médicaments sont associés à un risque accru de diverticulite, notamment les stéroïdes (corticoïdes), les opioïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’ibuprofène et le naproxène.

Symptômes

La diverticulite se manifeste habituellement par l’apparition brutale d’une vive douleur au niveau de la fosse iliaque gauche (le côté gauche du bas-ventre ou abdomen) qu’on qualifie aussi d’algie. On peut observer aussi une sensibilité abdominale. De la fièvre et des nausées sont souvent présentes.
Parfois, le côté droit de l’abdomen est plus douloureux, surtout chez les personnes d’origine asiatique4.
Les symptômes de la diverticulite peuvent être confondus avec une appendicite, toutefois dans l’appendicite la douleur est souvent localisée dans la partie droite de l’abdomen, et pas le côté gauche.

Précision sur les douleurs
L’algie s’accentue par le toucher, le port de ceinture ou la position penchée en avant. Elle s’accompagne parfois d’une constipation ou de diarrhées (moins fréquent). La douleur dure en général plusieurs jours5.

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Le patient souffre plus rarement de vomissements, d’un ballonnement abdominal, d’un saignement sortant de l’anus et des troubles de la miction apparaissent.

Récidive : 
Environ 20% à 50% des patients souffrant de diverticulite vont connaître des récidives6.

Diagnostic

Les interrogatoires complétés par des examens cliniques suffisent généralement à identifier la diverticulite.

Le diagnostic se confirme notamment par des analyses de sang et des urines, une échographie, un scanner (CT-Scan, cela permet d’identifier les poches enflammées ou infectées et confirmer un diagnostic de diverticulite), une radiographie et une colonoscopie (c’est-à-dire la visualisation du côlon à l’aide d’un appareil spécial). Ces explorations servent également à rechercher l’existence d’une complication et orientent le médecin sur la conduite du traitement.
Un test des enzymes hépatiques permet d’éliminer les causes de douleurs abdominales liées au foie.

Diverticulite

Complications

Environ 10 à 15%7 des personnes avec une diverticulite vont développer des complications comme la péritonite.

Péritonite :
La rupture des diverticules laisse sortir les contenus de l’intestin dans le péritoine, c’est-à-dire les membranes de la paroi interne de l’abdomen et celles qui entourent les organes qui s’y logent. Ce dernier s’irrite et s’infecte, ce qui constitue la péritonite qui est l’une des complications les plus redoutables de la diverticulite. Il s’agit d’une urgence médicale. 

Autres complications : 
La diverticulite peut mener à la formation d’un abcès (pus), d’une occlusion intestinale ou des hémorragies digestives. Elle crée aussi la fistule ; c’est une sorte de canalicules qui va communiquer de façon anormale le côlon avec les autres organes abdominaux comme la vessie, l’utérus ou le vagin. Par exemple, une fistule reliant l’intestin avec la vessie évacue le pus dans les urines qui deviennent bulleuses et nauséabondes. La diffusion des microbes dans tout l’organisme engendre ce qu’on appelle septicémie (sepsis) qui est souvent fatale.

Augmentation du risque : 
Le risque d’apparition des complications s’accroit chez les individus immunodéprimés et ceux qui ont déjà été auparavant victimes d’une diverticulite compliquée. Il en est de même pour les malades qui prennent des médicaments immunosuppresseurs, des anti-inflammatoires et des anticoagulants. Par ailleurs, les jeunes patients et les personnes qui présentent des signes de gravité s’exposent plus fréquemment aux récidives.

Remarques sur les complications : 
La péritonite, la septicémie (sepsis) et l’occlusion intestinale non traitées à temps sont plus ou moins rapidement mortelles.

Quand consulter un médecin ?

Consultez un médecin chaque fois que vous avez des douleurs abdominales constantes et inexpliquées, en particulier si vous avez également de la fièvre et de la constipation ou de la diarrhée8.

Traitements

Le but principal des traitements est de réduire la pression à l’intérieur de votre côlon (lire aussi ci-dessous sous Bons conseils), cela permet surtout de diminuer le nombre de diverticules.

Le traitement de la diverticulite (lors d’inflammation), à cause de la douleur, est davantage une urgence médicale. En cas de symptômes légers ou modérés, un traitement en restant à la maison est possible (lire ci-dessous sous Diverticulite non compliquée). En cas de symptômes plus graves, une hospitalisation peut être nécessaire (lire ci-dessous sous Diverticulite compliquée).

Diverticulite non compliquée
À part les antibiotiques et les médicaments qui soulagent la douleur (analgésiques), le médecin prescrit en général un régime alimentaire que le patient doit suivre rigoureusement. Si un repos digestif s’avère nécessaire, l’hospitalisation permettra une alimentation parentérale, c’est-à-dire par voie veineuse (injectable).
Des antibiotiques permettent de traiter les infections, bien que les nouvelles directives stipulent que dans les cas très légers de diverticulite, ils peuvent ne pas être nécessaires9. Ce traitement est efficace chez la plupart des personnes souffrant de diverticulite non compliquée.

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Diverticulite compliquée (chirurgie) – Hospitalisation : 
La diverticulite compliquée ou mal tolérée, les diverticules géants et les crises récidivantes nécessitent en général une opération chirurgicale.
La chirurgie consiste à enlever la partie malade du tube digestif et traiter les anomalies comme les abcès, les saignements, les perforations, les obstructions ou les fistules. Cette technique curative prévient également la récidive.
Deux chirurgies : 
Il existe deux types de chirurgie : la résection intestinale primaire (en anglais : Primary bowel resection) et la résection intestinale avec colostomie (en anglais : Bowel resection with colostomy).
– Dans la résection intestinale primaire, le chirurgien retire les segments malades de l’intestin et reconnecte ensuite les segments sains, ce qui permet d’aller à la selle comme d’habitude10.
– Dans la résection intestinale avec colostomie, le côlon est relié à une ouverture (stomie) dans la paroi abdominale, et les déchets passent à travers l’ouverture dans une poche. Une fois que l’inflammation s’est calmée, la colostomie peut être inversée. Cette chirurgie est utile, car parfois l’inflammation est si importante qu’il n’est pas possible de rejoindre les segments sains et qu’une colostomie est nécessaire. 
Antibiotiques en injection :
Lors de diverticulite compliquée, une prise d’antibiotiques par voie intraveineuse en milieu hospitalier fait souvent partie du traitement. De plus, un tube est inséré pour drainer un abcès abdominal, si celui-ci s’est formé.

Suivi des soins (selon la Mayo Clinic) : 
Votre médecin peut vous recommander une coloscopie six semaines après votre rétablissement d’une diverticulite, surtout si vous n’avez pas subi l’examen l’année précédente. Il ne semble pas y avoir de lien direct entre la diverticulite et le cancer du côlon ou du rectum. Mais la coloscopie – qui est risquée lors d’une attaque de diverticulite – peut exclure le cancer du côlon comme cause de vos symptômes.

Règles hygiénodiététiques après une diverticulite :
Prenez tout d’abord une alimentation totalement liquide par voie orale. Puis introduisez progressivement des aliments de plus en plus consistants et riches en fibres (lire : Aliments riches en fibres).
À titre indicatif, conformez-vous aux étapes suivantes afin d’obtenir une réalimentation normale :
– Débutez l’alimentation avec de la nourriture pauvre en fibres durant les trois premières semaines comme les légumes cuits et faciles à digérer et les fruits cuits sans peau. Vous pouvez aussi prendre les farineux comme les biscottes et le pain blanc grillé, les viandes maigres ou mi-grasses et les potages. Les boissons gazeuses et les jus de fruits à jeun sont proscrits.
– Durant la quatrième et la cinquième semaine, vous pouvez introduire un aliment par jour; prenez, par exemple, des fruits crus bien mûrs sans leur peau et des légumes crus ou des salades.
– Enfin, vous pouvez manger normalement à la sixième semaine. Par ailleurs, prenez des fruits et légumes variés crus ou cuits à raison de cinq fois quotidiennement.
Après avoir franchi ces trois étapes, consommez des nourritures riches en fibres.
Il faut savoir que les fibres sont proscrites pendant les crises et fortement conseillées en dehors des poussées douloureuses.

Bons conseils & Prévention

– Consommez régulièrement des aliments riches en fibres alimentaires comme les légumineuses, les céréales à grains entiers, le riz brun, le pain complet, les fruits et les légumes tout en les mastiquant suffisamment.

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Bons conseils pour soigner une diverticulite

Au contraire, évitez les épices, l’excès de viandes, les matières grasses, les lentilles, le brocoli, le chou-fleur, les raisins secs et les produits céréaliers raffinés.

Buvez suffisamment, si possible 8 verres (200 ml) par jour. Bien sûr cela exclut les boissons alcooliques. L’eau et les liquides permettent une bonne absorption d’eau de la part des fibres alimentaires.

Faites régulièrement de l’exercice physique (si possible 30 à 60 minutes chaque jour), cela permet notamment de diminuer la pression à l’intérieur du côlon.

– Lorsque vous sentez le besoin d’aller à la selle, ne vous retenez pas. À nouveau, le but est de réduire la pression à l’intérieur du côlon au maximum.

– Abstenez-vous de l’abus de laxatif, ou consommez des laxatifs non irritants comme le psyllium.

– Suivez les conseils de votre médecin pour stimuler votre système immunitaire.

– Évitez de fumer (un facteur de risque de la diverticulite).

– Le repos peut être conseillé, pour notamment permettre à l’infection (inflammation) de se soigner.

Nom anglais de la maladie : 
Diverticulitis

Crédits photos : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl

Historique de la mise à jour – Dossier revu médicalement et corrections :
– 22.01.2024 (par Seheno Harinjato, journaliste – révision du texte)
– 20.01.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien – révision médicale complète)
– 22.03.2021 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
– 22.09.2017 (par Xavier Gruffat, pharmacien)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  2. Livre en anglais : Mayo Clinic on Digestive Health, How to prevent and treat common stomach and gut problems, 4th edition, Sahil Khanna, M.B.B.B.S, 2020, Mayo Clinic
  3. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  4. Article de la Mayo Clinic datant du 7 mai 2020, site accédé par Creapharma.ch le 23 février 2021 et le lien fonctionnait à cette date
  5. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  6. Livre en anglais : Mayo Clinic on Digestive Health, How to prevent and treat common stomach and gut problems, 4th edition, Sahil Khanna, M.B.B.B.S, 2020, Mayo Clinic
  7. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  8. Article de la Mayo Clinic datant du 7 mai 2020, site accédé par Creapharma.ch le 23 février 2021 et le lien fonctionnait à cette date
  9. Article de la Mayo Clinic sur les traitements de la diverticulite datant du 7 mai 2020, site accédé par Creapharma.ch le 23 février 2021 et le lien fonctionnait à cette date
  10. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 22.01.2024
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