Aronie (aronia)
Résumé
L’aronie ou aronia est un fruit avec des effets antioxydants, toniques et énergétiques. L’aronie est utilisé principalement pour ses valeurs nutritives, en particulier pour abaisser le taux de LDL (“mauvais cholestérol”) et de triglycérides. Les baies d’aronie sont considérées comme l’une des sources les plus riches en antioxydants végétaux.
Noms
Noms français : aronie, aronia, aronie à fruits noirs, aronie noir, aronia noir, amélanchier à fruits noirs, “la plante qui guérit” (nom donné par les Amérindiens)
Nom scientifique (nom latin) : Aronia melanocarpa (Mitchx.) Elliot.
Remarque sur l’origine du nom scientifique : le mot d’espèce, melanocarpa, provient du grec ancien avec melano- qui signifie noir et -carpa (karpos) voulant dire fruit ou graine.
Nom anglais : Chokeberry, Black Chokeberry, Aronia, Aronia Berry
Nom allemand : Schwarze Apfelbeere, Apfelbeere, Aronia, Aroniabeeren, Aronia-Kirsche
Nom espagnol : aronia
Famille
Rosacées (Rosaceae)
Constituants/Principes actifs
– Flavonoïdes comme les anthocyanes (en quantité importante) et les polycyanidines, ces molécules qui donnent la couleur bleu aux baies appartiennent à la grande famille des polyphénols et auraient de puissants effets antioxydants (lire aussi : Mieux comprendre les antioxydants – article de 2023).
Remarque : on compte 1480 mg de polyphénols par 100 g de fruits frais1, pour être précis 400 mg d’anthocyanes (en anglais : anthocyanins) pour 100 g de fruits d’aronie2.
– Tanins (les tanins donnent un goût astringent aux baies, les rendant parfois peu agréables en bouche, c’est pourquoi les fruits frais et non transformés sont rarement consommés en raison de leur goût astringent, mais ils sont utilisés pour la production de jus, de nectars, de sirops, de confitures, de conserves, de vins, de teintures, de desserts aux fruits, de gelées, de thés aux fruits et de compléments alimentaires3. Ils peuvent toutefois être consommés en fruits secs.)
– Minéraux et oligo-éléments (zinc, potassium, manganèse)
– Acide malique et acide citrique
– Fer
– Catéchines
– Vitamine A
– Vitamine C (jusqu’à 100 mg par 100 g de fruits frais)
– Vitamines B (B1, B2 et B6)
– Vitamine E
– Vitamine K
– Fibres alimentaires
– Sucres : glucose, fructose, sorbitol
Parties utilisées
– Fruits mûrs (de couleur noir intense), les fruits portent aussi le nom de baies.
Consommation : les fruits (ou baies) sont souvent consommé séchés, à cause d’un meilleur goût.
Remarque : les baies d’aronie ont la taille des baies de cassis. Les fruits sont arrangés en ombelles, avec 10 à 15 baies par ombelle.
Effets
– Anti-inflammatoire, forte valeur nutritive, antioxydant (c’est l’une des plantes qui contient le plus d’antioxydants – permettant de capter les radicaux libres de l’organisme, en particulier des anthocyanes), hépatoprotecteur, immunostimulant.
Indications
Troubles digestifs, manque d’énergie, prévention possible de certains cancers4 (du sein, du côlon notamment), prévention de maladies cardiovasculaires, taux de cholestérol élevé5 (contre le LDL ou mauvais cholestérol ainsi que les triglycérides), hypertension artérielle6, prévention des infections urinaires comme la cystite (à consommer de préférence en jus, lire aussi ci-dessous sous Remarques).
Effets secondaires
Dû à sa teneur élevée en nutriments en cas de consommation trop importante une prise de poids peut se manifester. A jeun, risque de troubles gastriques notamment lors de consommation de jus d’aronie.
Contre-indications
Hypotension (car l’aronie abaisse légèrement la tension), gastrite ou ulcères de l’estomac et du duodénum (en jus notamment).
Interactions
Eventuellement avec des médicaments anticancer (chimiothérapie).
Noms des préparations
En Suisse, demandez conseil dans votre pharmacie pour plus d’informations sur des médicaments à base d’aronie. On trouve en Suisse l’aronie par exemple dans Aronia 400 sous forme de complément alimentaire.
Préparations – Sous quelle forme ? (formes galéniques)
– Fruits d’aronie (y compris et surtout fruits séchés d’aronie, privilégiez notamment les fruits d’aronie séchés bio). Contre le taux élevé de cholestérol LDL (“mauvais cholestérol”), prendre notamment 15 baies par jour d’aronie, par exemple le matin au petit-déjeuner. Vous pouvez aussi les ajouter aux aliments et aux boissons, tels que les yaourts, les smoothies et les jus.
– Sirop d’aronie
– Jus ou élixir d’aronie (indiqué notamment en prévention des infections urinaires, lire aussi ci-dessous sous Remarques)
– Gélule d’aronie
– Tisane d’aronie
– Poudre séchée d’aronie
Où pousse l’aronie ?
L’aronie est originaire de l’Amérique du nord, en particulier du Canada. Elle pousse à l’état sauvage au nord des Etats-Unis et à l’est du Canada, au Québec en particulier. L’aronie, sous forme de baies séchées, était déjà consommée par les Amérindiens avant l’arrivée des premiers Européens.
Elle pousse aussi en Europe (Est surtout) et en Asie. L’aronie est notamment cultivée en Suisse, comme par exemple vers Aubonne dans le Canton de Vaud.
L’aronie, un arbrisseau ou arbuste, atteint une hauteur de 20 à 300 cm, souvent jusqu’à 2 m. La floraison a lieu en Europe en général en mai et juin.
Quand récolter l’aronie ?
On récolte les fruits d’aronie en général à la fin de l’été ou en automne (en Europe souvent de mi-août à octobre).
Conseil internaute
Sophie (une lectrice de Creapharma) apporte de précieux conseils : En Pologne, ce fruit est connu depuis pas mal de temps déjà.
“J’en cultive moi-même depuis un vingtaine d’années. Petit conseil de culture : si vous ne voulez pas que les oiseaux (étourneaux notamment) mangent les fruits, je vous conseille vivement de ne pas trop attendre avant de les cueillir : il m’est déjà arrivé de perdre toute la récolte en une journée.
Ceci dit, cet arbuste pousse vraiment en toute exposition et n’est pas difficile sur la qualité du sol.”
Remarques
Effet antioxydant : comparaison avec l’açaï :
Le professeur Kurt Hostettmann, un grand spécialiste suisse de la phytothérapie, relevait dans son livre “Tout savoir sur les plantes anti-âge” aux Editions Favre, que l’aronie présente des propriétés similaires à l’açaï. Cette plante amazonienne est très célèbre et consommée au Brésil ainsi que dans le reste du monde pour son effet antioxydant. Mais le Prof. Hostettmann recommande l’utilisation en Europe et au Canada de l’aronie plutôt que de l’açaï pour des raisons écologiques (bilan CO2), car l’aronie pousse facilement en Europe et en Amérique du nord, ce qui n’est pas le cas de l’açaï, une plante qu’on doit importer de la région amazonienne.
Utilisation traditionnelle :
– L’aronie est utilisée pour son usage médicinal en Russie, dans ce pays les fruits d’aronie sont indiqués en cas d’hypertension, de maux d’estomac ou de troubles du système urinaire. Mais sa consommation est aussi de plus en plus fréquente en Europe.
– En Amérique du nord, les Amérindiens les utilisaient comme remède contre le rhume et le refroidissement (cold en anglais)7.
Consommation et usage nutritionnel :
– On consomme les fruits d’aronie souvent cuits. Le goût des fruits d’aronie ressemble au cassis, il est toutefois âpre. Il faut savoir que les baies d’aronie sont souvent plus grandes que celles de cassis.
– Les baies d’aronie sont une source importante de fibres alimentaires.
Effets médicinaux : infections urinaires :
– Une étude publiée en 2014 a montré que la prise de fruits ou baies d’aronie sous forme de jus permettait de diminuer les infections urinaires. L’Université de Stavanger (University of Stavanger) en Norvège a participé à cette étude. Les chercheurs ont découvert que les résidents d’une maison de repos qui buvaient une petite quantité de jus d’aronie avaient 55% en moins d’infections urinaires. Cette étude a été publiée en ligne le 2 juin 2014 dans le journal scientifique Nutrition Research (DOI : 10.1016/j.nutres.2014.05.005).
Remarque : dans la rubrique Indications ci-dessus, découvrez aussi une ou plusieurs études pour chaque indication (avec no DOI).
Dernière mise à jour :
30.08.2023
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
News : 7 plantes médicinales pour renforcer l’immunité
Lire aussi : L’aronie, la nouvelle plante à la mode
Références scientifiques et bibliographie :
- DR. KURT HOSTETTMANN, Des plantes pour la prévention des affections cardiovasculaires, Saint-Maurice, Editions Pillet, 2023
- DOI : 10.3390/nu11061431
- DOI : 10.3390/molecules24203710
- DOI : 10.1080/01635581.2020.1789679
- DOI : 10.1080/19390211.2020.1800887
- DOI : 10.3390/nu11061431 et 10.1080/19390211.2020.1800887
- DOI : 10.1089/jmf.2009.0062