Saignement de nez (épistaxis)

Résumé sur le saignement de nez – épistaxis

Résumé saignement de nezLe saignement de nez (épistaxis) est en général une urgence médicale, dans le sens où il est important d’arrêter rapidement le saignement nasal. Un saignement de nez peut être effrayant, mais il s’agit généralement d’un désagrément mineur1.
Que faire en cas de saignement de nez ?
– La première chose à faire est de s’asseoir avec la tête droite, voire la tête légèrement penchée en avant (ne pas pencher la tête en arrière), et surtout de rester calme. Le but est de réduire la pression sur les veines du nez.
– Ensuite, il faut effectuer une compression manuelle du nez pendant 10 à 15 minutes2. Maintenez la pression pendant au moins 10 à 15 minutes avant de vérifier si le saignement a cessé. La patience est la clé ici – réglez un minuteur et restez assis. Et ne relâchez pas la pression avant la fin du temps imparti pour vérifier, car vous pourriez relancer les saignements.
Pour le saignement d’une seule narine, il faut arrêter le saignement en comprimant vigoureusement, par le pouce, le vaisseau qui saigne entre l’aile du nez et la cloison nasale. Lorsque les deux narines saignent, on utilise le pouce et l’index pour pincer fermement les ailes du nez. Respirez par la bouche.
Certains médecins, probablement pour simplifier, conseillent de compresser ou pincer tout le nez (les 2 narines) entre le pouce et l’index que cela soit une ou deux narines qui saignent.
– Si le saignement de nez continue après une compression continue de plus de 10 à 15 minutes, contactez un médecin ou allez aux urgences. Maintenez la compression jusqu’à l’arrivée du professionnel de santé (lire davantage ci-dessous sous Traitements).
Bon conseil : si une personne est à côté d’une personne souffrant de saignement de nez, elle peut placer sur la nuque de celle qui saigne du nez des compresses froides, des poches de glace ou des packs de froid.

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Femme souffrant de saignement de nez (crédit photo : Adobe Stock)

Définition

Le saignement de nez ou épistaxis (du grec ancien ἐπίσταξιςepístaxis pour «saignement nasal») est l’écoulement du sang par le nez, vers l’extérieur. Il se produit suite à la rupture des vaisseaux sanguins qui se trouvent à l’intérieur du nez. En effet, ces fins vaisseaux dont le rôle est de réchauffer et d’humidifier l’air respiré sont de nature fragiles3.
Le saignement de nez est relativement fréquent pendant l’enfance (voir sous Causes). Il redevient plus fréquent chez les personnes âgées (en général pour des problèmes de tension).

Le saignement de nez est rarement grave, malgré des symptômes qui peuvent faire peur à l’entourage.

Causes

Les causes des saignements du nez sont nombreuses :

– La cause la plus fréquente est la sécheresse des sécrétions nasales, autrement dit la muqueuse nasale est trop sèche. Cette sécheresse est souvent due à la chaleur, à l’air sec (taux bas d’humidité comme en hiver avec de l’air surchauffé4) ou encore à la prise de certains médicaments à base de cortisone (comme en spray nasal par exemple).

– Le fait de se gratter le nez peut également être source de saignement du nez.
C’est pourquoi les enfants qui se grattent souvent le nez sont particulièrement concernés par ce problème, surtout lorsqu’ils ont un rhume (y compris rhume des foins) ou une sinusite.

La sécheresse des sécrétions nasales et le grattage de nez sont les deux causes les plus fréquentes des saignements nasaux. Un mouchage vigoureux, notamment chez les enfants, peut aussi mener à des saignements de nez.

D’autres causes moins courantes du saignement du nez peuvent être mentionnées telles que :
– une inflammation à cause d’un rhume ou sinusite
– une blessure ou un traumatisme
– des allergies
– une administration locale répétée de médicaments ou d’autres drogues comme la cocaïne et l’alcool à l’intérieur des muqueuses nasales
– certains médicaments comme les fluidifiants sanguins (warfarine ou héparine par ex.) et les antiplaquettaires (ex. clopidogrel)
– une intervention chirurgicale
– des infections et/ou inflammations comme la fièvre typhoïde, la scarlatine, la grippe, le refroidissement ou l’infection chronique des fosses nasales
– certaines maladies à l’instar de l’hypertension, de maladies rénales ou des troubles de la coagulation du sang peuvent se manifester par le saignement de nez
– rarement il peut s’agir d’une tumeur (la tumeur peut être bénigne) au niveau du nez ou d’une leucémie.

Remarquons qu’en général, il est assez difficile d’indiquer précisément l’origine d’un saignement de nez.

Enfants : 
Chez les enfants, on ne trouve pas toujours de cause évidente du saignement du nez ; il est qualifié d’essentiel ou d’idiopathique et disparaît de façon spontanée durant la période pubertaire. Cependant, il arrive que les enfants insèrent de petits objets dans leur nez et saignent du nez.

Symptômes

Le saignement de nez est très facile à reconnaître par l’écoulement de sang par les narines.

Parfois, surtout chez l’adulte, l’hémorragie est plus grave ; elle est accompagnée de vomissements et/ou de crachats sanglants du fait de l’écoulement du sang vers le tube digestif et les voies respiratoires. L’état de choc précédé de sensations de malaise pourrait se produire en absence de prise en charge immédiate.

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Selon la prédisposition particulière de chaque individu, les circonstances de survenue du saignement du nez sont variables : soit de façon spontanée, soit après un choc, un mouchage violent, un éternuement, un effort physique ou une exposition au soleil.

Diagnostic

Le diagnostic de l’écoulement du nez se fait par l’interrogatoire. Le médecin recueille les informations concernant la circonstance de survenue du saignement, les antécédents personnels et familiaux du patient, les prises éventuelles ou de façon continue de médicament.

Le médecin procède ensuite à un examen physique pour compléter son diagnostic. Par ailleurs, une fois le diagnostic posé, celui-ci évalue la gravité ou non du saignement du nez.

Complications & Consultation médicale

Généralement, surtout chez les jeunes, le saignement du nez est bénin. Dans le cas où le saignement provient de la partie avant du nez, il cesse rapidement et ne présente aucun danger. Cependant, si la rupture concerne les gros vaisseaux qui se trouvent à l’arrière du nez, c’est là qu’il faut faire attention. Les personnes âgées sont les plus touchées par ce phénomène et plus le patient avance en âge, plus le saignement est grave.

Il est essentiel de consulter un médecin (liste non exhaustive) si :
– au bout de 15 minutes, le saignement persiste. Un livre de la Mayo Clinic1 estime qu’il faut consulter un médecin ou spécialiste de la santé si le saignement de nez dure plus de 30 minutes ;
– le saignement du nez survient suite à un traumatisme tel qu’un coup au visage ;
– vous avez peur d’avoir le nez fracturé ;
– vous venez d’être victime d’un accident ou d’une chute car le saignement du nez peut être le signe d’un saignement plus profond ;
– vous saignez souvent du nez (plus d’un saignement de nez par semaine, dans ce cas il sera important d’identifier la cause de ces saignements) ;
– si vous avez des saignements de nez fréquents (c’est-à-dire 1 fois par semaine ou plus) ;
– vous souffrez d’hypertension.

Traitements

Le traitement du saignement du nez dépend de l’abondance du sang écoulé. Il faut savoir que la plupart des saignements de nez s’arrêtent d’eux-mêmes ou après quelques étapes de soins1.

Saignement peu abondant :
La compression manuelle utilisant un seul ou deux doigts suffisent la plupart du temps pour arrêter l’hémorragie. D’abord, il faut mettre le patient en position assise, la tête légèrement penchée en avant, afin d’éviter d’avaler le sang vers le tube digestif ou l’appareil respiratoire et lui demander ensuite de se moucher pour évacuer les caillots de sang1. La personne devra respirer par la bouche pendant cette période. Pour un enfant, on conseille d’installer l’enfant assis avec la tête inclinée en avant au-dessus d’un lavabo4. Il faut éviter d’avaler le sang qui peut être irritant pour l’estomac et mener à des vomissements.

Compression : 
Pour le saignement d’une seule narine, il faut arrêter le saignement en comprimant vigoureusement, par le pouce, le vaisseau qui saigne entre l’aile du nez et la cloison nasale.
Lorsque les deux narines saignent, on utilise le pouce et l’index pour pincer fermement les ailes du nez.
La compression se fait pendant 10 à 15 minutes, c’est le temps nécessaire à la coagulation sanguine et donc pour arrêter l’hémorragie. En général, cela permet de stopper le saignement. Si le sang ne s’arrête pas ou continue à couler au fond de la gorge, il faut soit vérifier si les gestes de secours sont corrects soit procéder au tamponnement antérieur ou postérieur, dans ce cas il est aussi conseillé de contacter un médecin ou spécialiste de la santé. La pose de glaçons sur le nez aide à activer la coagulation et à maîtriser l’hémorragie.

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Saignement moyennement ou fortement abondant :
Remarque : si le saignement de nez est abondant, appelez au plus vite les urgences ou secours.
– Lorsque la compression manuelle bien menée au bout de quinze à vingt minutes échoue, le médecin effectue le tamponnement antérieur à l’aide d’une mèche hémostatique (en vente en pharmacie) introduite au niveau de ou des narines. Une mèche hémostatique est à base de coton, elle est recouverte d’un produit qui stoppe le saignement.
– Le tamponnement postérieur est le fait de poser la mèche hémostatique à partir de l’arrière-gorge dans le but d’arrêter le saignement dans la partie postérieure des fosses nasales. On l’utilise en cas d’inefficacité du tamponnement antérieur ou d’hémorragies qui coulent au fond de la gorge.
– Il faut vérifier régulièrement au bout de 48 heures si la technique est efficace.
– Dans d’autres situations, les médecins ont recours à des méthodes plus spécialisées.

Conseils après l’arrêt du saignement : 
Après l’arrêt du saignement, pour prévenir un nouvel épisode, il s’agira d’éviter de toucher son nez et de ne pas se pencher en avant quelques heures après le saignement de nez1. Il est conseillé aussi d’avoir sa tête à un niveau qui se situe au-dessus du coeur, c’est-à-dire ne pas se coucher.

Spray nasal : 
Si vous avez un décongestionnant nasal en spray en vente libre (oxymétazoline ou phényléphrine), vous pouvez le vaporiser dans votre nez du côté qui saigne2.

Remèdes naturels (en complément)

Remarquons tout d’abord que la phytothérapie ne peut pas aider lorsque le saignement de nez apparaît mais cette médecine naturelle peut avoir un effet préventif par la suite pour éviter des saignements de nez à répétition.

Remèdes saignement de nez– La feuille des ronces européennes (Rubus fructicosus, Rubus coesius, Rubus sanctus) ont une vertu antiseptique et cicatrisante et peuvent contribuer à traiter le saignement du nez.
Avant de l’utiliser, faites bouillir pendant 1 à 2 minutes dans 1 litre d’eau et infusez pendant 5 à 10 minutes une poignée de feuille.
Vaporisez abondamment l’intérieur de la narine qui saigne à l’aide d’un vaporisateur disponible en pharmacie puis faites la compression du nez. Continuez à vaporiser 3 fois par jour pendant 2 semaines, et enfin à des doses dégressives. Cette infusion est utilisée surtout pour éviter le saignement du nez (action préventive).

– L’hamamélis est parfois aussi utilisée pour cette indication.

Bons conseils & Prévention

Le saignement de nez est rarement grave (la quantité de sang est en général minime) mais il faut craindre la complication hémorragique qui peut être fatale. La meilleure prévention est d’éviter autant que possible les facteurs qui l’occasionnent :

– Essayez d’humidifier en permanence l’air ambiant, surtout en hiver avec l’aide d’un humidificateur, cela permet d’améliorer l’état de la membrane nasale.

– Evitez l’air sec ou l’exposition au soleil.

– Si vous sentez que votre nez est sec, prenez une douche et humidifiez votre nez avec un peu de vaseline. Utilisez si possible une crème hydratante pour le nez (ex. en Suisse Bépanthène® onguent nasal), appliquez dans chaque narine plusieurs fois par jour.

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– Utilisez des gouttes et vaporisateurs nasaux de solutions salines pour soulager votre nez quand il est sec.

– Pour rappel, lorsque vous saignez du nez, essayez de rester calme, asseyez-vous et gardez la tête penchée légèrement vers l’avant. Cela évitera l’écoulement du sang vers la gorge et vous risquez moins d’avoir la nausée. Utilisez ensuite le pouce et l’index pour pincer votre nez. Mettez-les entre le bout du nez et la partie dure et osseuse qui forme la racine du nez. Maintenez la pression environ 10 à 15 minutes et recommencez si le saignement persiste.
Dans le passé, on conseillait parfois de pencher la tête en arrière, mais cela est faux, car il y a un risque que du sang passe dans les poumons ce qui peut provoquer ensuite des difficultés respiratoires.
Si une personne est à côté d’une personne souffrant de saignement de nez, elle peut placer sur la nuque de celle qui saigne du nez des compresses froides, des poches de glace ou des packs de froid.

– Si possible, évitez l’utilisation d’aspirine qui prolonge les saignements.

– Évitez de placer quoi que ce soit dans votre nez, y compris des mouchoirs en papier, des cotons-tiges ou vos doigts. Evitez de se curer le nez.

– Après un saignement de nez évitez de soulever des charges lourdes. L’effort augmente la pression sanguine, ce qui peut provoquer des saignements.

Sources : 
Mayo Clinic, Cleveland Clinic, littérature médicale.

Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédits photos : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Dernière mise à jour : 
21.11.2023

Comment traduire le saignement de nez dans d’autres langues ?
  • Anglais: Nosebleeds (Epistaxis)
  • Allemand: Nasenbluten
  • Italien: epistassi (rinorragia)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  2. Article de la Mayo Clinic, Stop a Nosebleed in 6 Steps, datant du 26 janvier 2023, site accédé par Creapharma.ch le 27 janvier 2023 et le lien marchait à cette date
  3. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  4. Livre ALLÔ DOCTEUR mon enfant est malade ! – 2e édition, édition Médecine & Hygiène, Suisse, 2015.

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 21.11.2023
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