Chlamydia
Résumé sur la chlamydia
La chlamydia est une maladie sexuellement transmissible (MST) qui peut mener à de graves complications comme la stérilité et la cécité. La maladie chlamydia est provoquée par la bactérie qui porte son nom : Chlamydia, on compte toutefois plusieurs espèces de chlamydia. L’espèce Chlamydia trachomatis atteint en particulier les organes génitaux, c’est pourquoi en anglais des Etats-Unis on parle surtout de Chlamydia trachomatis et non pas seulement de Chlamydia pour qualifier cette MST1. Dans ce dossier, on utilisera Chlamydia comme synonyme de Chlamydia trachomatis.
En France, la chlamydia est la MST la plus fréquente chez les jeunes.
Dans le monde, la chlamydia touche surtout les jeunes femmes, mais elle peut se manifester chez les hommes comme chez les femmes et dans toutes les tranches d’âge.
La transmission de la chlamydia s’effectue par les sécrétions comme l’éjaculat ou des blessures. Une transmission verticale, de la mère à l’enfant, peut aussi avoir lieu pendant la grossesse.
Symptômes
Les symptômes sont souvent légers ou asymptomatiques (sans symptôme), ce qui complique un diagnostic précoce. Les hommes et les femmes peuvent présenter des symptômes différents. Les symptômes les plus fréquents de la chlamydia sont : des douleurs urinaires, des écoulements plus ou moins purulents et des blessures. Chez la femme, une chlamydia non correctement soignée peut mener à une stérilité, des douleurs pelviennes chroniques et des troubles pendant la grossesse.
Chez l’homme les principaux complications et symptômes sont : urétrites, douleurs et inflammation des testicules, infertilité, prostatite ou encore de l’arthrite.
Les examens les plus pratiqués pour le diagnostic de la chlamydia sont le prélèvement des sécrétions génitales chez la femme et un examen d’urine chez l’homme, dans le premier jet d’urine.
Comme la chlamydia ne se manifeste pas le plus souvent par des symptômes, beaucoup de personnes infectées ne le savent pas et propagent la maladie sans le savoir. Les dépistages réguliers peuvent ainsi aider à réduire la propagation de la chlamydia.
Traitements
Le traitement de la chlamydia repose sur la prise d’antibiotiques. Il ne faut pas utiliser les pénicillines mais privilégier d’autres classes d’antibiotiques comme les macrolides (ex. azithromycine).
Lors d’une infection génitale non compliquée à Chlamydia trachomatis, le traitement souvent recommandé est l’azithromycine en dose unique. Il est important de bien suivre les recommandations du médecin ou pharmacien sur la prise de ces médicaments afin d’éviter des résistances aux antibiotiques.
Le seul moyen efficace de prévention en cas de MST et notamment de chlamydia est d’utiliser des préservatifs lors de rapports sexuels à risque.
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Définition
La chlamydia est une bactérie responsable de nombreuses infections au niveau :
– Oculaires (trachome)
– Des muqueuses (urétrites)
– Ganglionnaires (lymphoréticuloses bénignes)
– Génitales
Dans le cadre des infections génitales à Chlamydia, on parle de maladie sexuellement transmissible (MST) ou d’infection sexuellement transmissible (IST).
Les infections à chlamydia sont importantes dans la mesure où elles sont la cause la plus fréquente de cécité dans le monde et la première cause de stérilité féminine.
Deux espèces du genre chlamydia sont pathogènes pour l’homme et problématiques :
1. Chlamydia trachomatis (responsable d’infections génitales et oculaires)
2. Chlamydia pneumoniae (responsable de pneumopathies et de bronchites)
Il existe une troisième espèce de chlamydia (Chlamydia psittaci), rencontrée chez l’animal et susceptible de provoquer des infections respiratoires chez l’homme, de manière occasionnelle.
Dans ce dossier, on parle surtout de la bactérie Chlamydia trachomatis, menant à des troubles et problèmes au niveau génital.
Epidémiologie
– Dans le monde, l’OMS estimait en 2020 que 129 millions de personnes étaient infectées par la bactérie provoquant le chlamydia.
Suisse
– En 2021, en Suisse environ 7’000 personnes ont été nouvellement infectées par la chlamydia2.
– En 2018, la chlamydia (chlamydiose) est restée stable en comparaison avec 2017 avec 11’102 cas déclarés.
– En 2017, plus de 11’000 personnes ont été nouvellement infectées par la chlamydia, selon des informations de l’agence de presse ATS. L’OFSP a confirmé le chiffre de 11’101 cas le 19 novembre 2018.
– En Suisse, on a compté en 2016 11’013 cas de chlamydia contre 10’300 en 2015, selon l’OFSP. Entre 2015 et 2016, l’augmentation a été de 8%.
France
En France, la chlamydia touche principalement les jeunes de 18 à 24 ans. Selon l’Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), il y aurait 3,6% de femmes et 2,4% d’hommes de cette tranche d’âge infectés. Chez les jeunes, la chlamydia est l’IST la plus fréquente.
Etats-Unis
En 2016, le nombre de nouveaux cas de MST a atteint un niveau record aux Etats-Unis avec plus de 2 millions de cas de chlamydia, gonorrhée et syphilis, selon un rapport annuel des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (U.S. Centers for Disease Control and Prevention ou CDC) publié fin septembre 2017. Le nombre de nouveaux cas de chlamydia en 2016 a atteint 1,6 million, ceux de gonorrhée à 470’000 et de syphilis à 28’000. Il s’agit du chiffre le plus haut jamais atteint, selon ce rapport. Environ la moitié des cas de chlamydia ont été diagnostiqués chez des jeunes femmes.
Classe d’âge et genre :
La chlamydia (trachomatis) touche surtout les jeunes femmes, mais elle peut se manifester chez les hommes comme chez les femmes et dans toutes les tranches d’âge, selon la Mayo Clinic.
Causes
Chlamydia trachomatis
La chlamydia (Chlamydia trachomatis) est transmise par voie sexuelle. La chlamydia est une maladie sexuellement transmissible (MST) parmi les plus fréquentes.
La bactérie Chlamydia trachomatis se propage le plus souvent lors de rapports sexuels vaginal, oral et anal lorsque les sécrétions vaginales ou le sperme contenant la bactérie qui cause la chlamydia se transmet d’une personne à l’autre.
Autres bactéries :
On compte différentes espèces de la bactérie chlamydia, 3 peuvent être pathogènes chez l’homme : Chlamydia trachomatis, Chlamydia pneumoniae et Chlamydia psittaci. Chlamydia trachomatis touche en particulier les organes génitaux et les yeux. Les deux autres provoquent surtout des pneumonies.
Période d’incubation :
La période d’incubation de la bactérie est d’environ une semaine, c’est-à-dire le temps entre la contamination (infection) et l’apparition des premiers symptômes. Les infections à chlamydia sont parfois asymptomatiques (lire davantage ci-dessous sous Symptômes), raison pour laquelle il est possible de contaminer son ou sa partenaire sans le savoir.
Personnes et facteurs à risque
Les facteurs qui augmentent le risque de souffrir de chlamydia (Chlamydia trachomatis) sont notamment :
– Être sexuellement actif avant l’âge de 25 ans
– Avoir des partenaires sexuels multiples
– Ne pas utiliser un préservatif de manière systématique
– Un historique d’infections sexuellement transmissibles (IST ou MST)
Symptômes
La chlamydia se manifeste différemment chez l’homme et la femme. Si les symptômes sont présents, on peut noter :
Infection à chlamydia chez l’homme :
– Brûlures urinaires avec notamment des urétérites
– Écoulements troubles plus ou moins purulents au niveau du pénis (en anglais : discharge from the penis)
– Démangeaisons
– Douleur ou sensation de brûlure pendant la miction
– Douleurs et inflammation des testicules
– Symptôme plutôt rare : balanite (inflammation du gland)
Infection à chlamydia chez la femme :
– Pertes vaginales (en anglais : vaginal discharge) de couleur blanche, jaune ou gris et qui peut être malodorant
– Légère douleur ou brûlure en urinant
– Besoin fréquent d’uriner
– Fièvre
– Douleurs de l’abdomen et du pelvis
– Saignements en dehors des règles et après les rapports sexuels
– Règles douloureuses
– Douleurs lors de rapports sexuels
– Irritations, démangeaisons au niveau génital
– Pus dans les urines
Symptômes à d’autres endroits :
Le chlamydia (Chlamydia trachomatis) peut également infecter le rectum avec une douleur rectale, un écoulement ou un saignement. Il est aussi possible de souffrir de conjonctivite, notamment par contact avec des liquides organiques infectés. Cette affection peut également se manifester par un mal de gorge. Ce cas est plus rare et plus difficile à repérer.
Ces symptômes peuvent apparaître ensemble ou individuellement ou comme on l’a vu ne pas exister du tout. L’inconstance des symptômes rend difficile le diagnostic, différer le traitement peut ainsi engendrer des complications. Lire aussi ci-dessous pour plus d’informations sur les Complications de la chlamydia
Souvent l’homme signale
Dans 80% des cas, le signe d’alerte de la chlamydia provient de l’homme, en tout cas au Brésil, selon un article publié sur le site brésilien de référence UOL.com.br en février 2021 qui cite un médecin urologue. En effet, quelques jours ou semaines après la transmission, l’homme remarquera une brûlure et une sécrétion claire dans le pénis. Comme cette situation le dérange, peut-être plus qu’une femme qui a l’habitude de souffrir pour d’autres raisons de pertes vaginales, il va consulter un médecin.
Diagnostic & Dépistage
Le test de diagnostic le plus courant de la chlamydia est le test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) :
Chez l’homme et la femme, il est possible de détecter la bactérie dans le premier jet d’urine. Un échantillon de l’urine est analysé en laboratoire pour détecter la présence de cette infection.
Chez la femme, le médecin peut prélever un échantillon des sécrétions du col de l’utérus pour effectuer une culture ou un test antigénique de dépistage de la chlamydia. Cela peut être fait lors d’un test de Papanicolaou de routine. Certaines femmes préfèrent faire elles-mêmes un prélèvement vaginal.
Chez l’homme, le médecin insère un mince tampon dans l’extrémité du pénis afin d’obtenir un échantillon de l’urètre. Dans certains cas, le médecin prélèvera un échantillon de l’anus.
Remarques :
– Si la bactérie à l’origine de la chlamydia est détectée, on recherchera en général également les autres principales MST (IST) comme la gonorrhée.
– On aura recours à la sérologie, afin d’aider au diagnostic dans les formes compliquées d’infections à chlamydia, telles que les infections génitales hautes ou encore les pneumopathies du nouveau-né.
– Parmi tous les tests de diagnostic dans la recherche de la bactérie, il semble que le plus fiable soit le PCR en temps réel (ex. de la marque Abbott).
– Si vous avez été traité pour une première infection à chlamydia, vous devriez subir un nouveau test dans environ trois mois.
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Dépistage en France
En France, dès octobre 2018 un dépistage systématique de l’infection à Chlamydia trachomatis est recommandé chez les jeunes femmes sexuellement actives de 15 à 25 ans inclus, y compris les femmes enceintes, selon un communiqué de la Haute Autorité de la Santé (HAS) datant du 23 octobre 2018.
Complications
Les complications de la chlamydia, notamment de la bactérie Chlamydia trachomatis sont :
Chez la femme :
– Une stérilité. Les infections à chlamydia – même celles qui ne présentent aucun signe ou symptôme – peuvent provoquer des cicatrices et une obstruction des trompes de Fallope, ce qui peut rendre les femmes stériles.
– Maladie inflammatoire pelvienne (MIP). La MIP est une infection de l’utérus et des trompes de Fallope qui provoque des douleurs pelviennes et de la fièvre. Les infections graves peuvent nécessiter une hospitalisation pour l’administration d’antibiotiques par voie intraveineuse. La PID peut endommager les trompes de Fallope, les ovaires et l’utérus, y compris le col de l’utérus.
– Grossesse extra-utérine. Cela se produit lorsqu’un ovule fécondé s’implante et se développe en dehors de l’utérus, généralement dans une trompe de Fallope. La grossesse doit être retirée pour éviter des complications mortelles, telles que l’éclatement de la trompe. Une infection à chlamydia augmente ce risque.
Transmission verticale (nouveau-nés) :
L’infection à chlamydia peut passer du canal vaginal à l’enfant pendant l’accouchement, provoquant une pneumonie ou une grave infection oculaire.
Chez l’homme :
– Une inflammation de l’urètre.
– Une épididymite. Il s’agit d’une infection au niveau des testicules. Cette infection peut entraîner de la fièvre, des douleurs scrotales et un gonflement.
– Une prostatite. La prostatite peut mener à des douleurs pendant ou après les rapports sexuels, de la fièvre et des frissons, des mictions douloureuses et des douleurs lombaires.
– Fertilité réduite, car la chlamydia peut nuire aux spermes, ce qui peut avoir un impact négatif sur la capacité é concevoir.
Chez les deux sexes :
– L’arthrite réactive (en anglais : Reactive arthritis). Les personnes atteintes de chlamydia (Chlamydia trachomatis) ont un risque plus élevé de développer une arthrite réactive, également connue sous le nom de syndrome de Reiter. Cette affection touche généralement les articulations, les yeux et l’urètre, le tube qui transporte l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps.
– Cécité
– Risque accru de contracter le VIH
Traitements
Le traitement d’une infection à chlamydia se fait par la prise d’antibiotiques spécifiques à ce genre de bactérie.
Infection non compliquée :
Les antibiotiques donnant de bons résultats lors de ce genre d’infection sont les :
– Tétracyclines (ex. doxycycline, souvent considérées comme un antibiotique de premier choix)
– Macrolides (en général l’azithromycine, 1000 mg en comprimé en dose unique)
– Fluoroquinolones de dernière génération (ex. ciprofloxacine)
Lors d’une infection génitale non compliquée à Chlamydia trachomatis, le traitement recommandé est souvent l’azithromycine, en dose unique. Parfois d’autres antibiotiques sont utilisés, sur un traitement de plusieurs jours (5 à 10 jours).
Remarques :
– Dans la plupart des cas, l’infection se résorbe en une à deux semaines après le début de la prise d’antibiotiques3.
– Avoir la chlamydia ou avoir été traité à cause de cette infection dans le passé ne vous empêche pas de l’attraper à nouveau.
Infections compliquées ou graves :
Dans des cas d’infections graves, les malades doivent être hospitalisés afin de recevoir leur antibiothérapie par voie intra-veineuse.
Traitement partenaire :
Il est essentiel de traiter également le ou la partenaire, même si le ou la partenaire ne présente pas de symptômes, afin de :
– prévenir l’infection chez cette personne
– prévenir une réinfection (cercle vicieux)
– prévenir une dissémination future de la bactérie
Absence de vaccin :
Actuellement, à la date de mise à jour du dossier en mars 2021, il n’existe pas de vaccin pour prévenir la chlamydia.
Bons conseils
Le traitement d’une infection à chlamydia se faisant par une antibiothérapie, il s’agit alors d’assurer une prise correcte du médicament :
– Respecter la posologie indiquée suivant l’antibiotique (moment de la prise : avant/pendant/après un repas, bien boire, interaction avec d’autres médicaments).
– Terminer impérativement l’emballage si c’est la recommandation du médecin et ne pas l’arrêter au milieu du traitement, même si les symptômes ont disparu.
– Traiter le ou la partenaire.
– Éviter les rapports sexuels non protégés tant que l’on n’est pas sûr d’être totalement guéri.
Prévention
Les chlamydia étant des bactéries provoquant des MST, la prévention d’une telle infection se fait essentiellement par :
– Éducation sexuelle.
– Utilisation d’un préservatif lors de rapport sexuel.
– Éviter d’avoir de nombreux partenaires sexuels.
– Dépistage régulier par des contrôles gynécologiques.
– Traiter également le/la partenaire.
– Contrôle régulier et systématique lors de rapports sexuels avec de nombreux partenaires, même en l’absence de symptômes (à cause du caractère parfois asymptomatique de la maladie).
– Chez la femme, évitez les douches vaginales. Les douches vaginales réduisent le nombre de bonnes bactéries dans le vagin, ce qui peut augmenter le risque d’infection.
Visite chez le médecin
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Lire aussi : syphilis – gonorrhée – MST
Sources & Références :
OFSP, Keystone-ATS, Haute Autorité de la Santé (HAS), Pharmavista.net (site suisse de référence sur les médicaments), “100 wichtige Medikamente”
– Infomed (2020), Mayo Clinic, UOL.com.br
– Cleveland Clinic
– Mayo Clinic
– OMS
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Xavier Gruffat (pharmacien) et Rédacteur en chef de Creapharma), Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch).
Crédits photos :
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl.
Crédit infographie :
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)
Dernière mise à jour du dossier :
01.12.2024
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Anglais : Chlamydia (Chlamydia trachomatis)
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Allemand : Chlamydien
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Italien : clamidia
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Portugais : clamídia
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Espagnol : clamidia
Références scientifiques et bibliographie :
- Article de la Mayo Clinic datant du 20 février 2020, site accédé par Creapharma.ch le 24 février 2021 et le lien fonctionnait à cette date
- Agence de presse suisse Keystone-ATS, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. News en allemand avec des sources de l’OFSP. Le 7 novembre 2022
- Article de la Mayo Clinic datant du 20 février 2020, site accédé par Creapharma.ch le 24 février 2021 et le lien fonctionnait à cette date