Causes infarctus du myocarde
La cause principale d’un infarctus du myocarde est la thrombose d’un ou des coronaires du muscle cardiaque. L’artère coronaire complètement bouchée (provoquée notamment par la maladie coronarienne), ne peut plus apporter du sang au coeur. En conséquence, le muscle cardiaque n’est plus irrigué à certains endroits, le tissu meurt et se nécrose. Il y a notamment formation de caillots sanguins.
Facteur modifiables et non modifiables
– Les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde se divisent en facteurs non modifiables (âge, sexe, hérédité) et en facteurs modifiables (hygiène de vie : obésité–surpoids, sédentarité, hypertension, diabète, taux élevé de cholestérol et en particulier de LDL, alimentation, tabagisme et stress).
– Le tabac augment le risque d’infarctus aigu de 2,9, le diabète de 2,4, l’hypertension de 1,9, le dysfonctionnement lipidique (taux élevé de LDL notamment) de 3,3. On sait que l’infarctus du myocarde est due à l’obstruction d’une artère au niveau du cœur, appelée artère coronaire, par une plaque d’athérome. Ces plaques sont formées surtout de cholestérol, d’où la nécessité de traiter un excès de cholestérol.
Selon une étude australienne publiée en mai 2014, le principal facteur de risque qui affecte le coeur des femmes âgées de plus de 30 ans est le manque d’exercice. Avant 30 ans, le principal facteur de risque est le tabagisme.
De ce fait, en améliorant les facteurs de risque modifiables de l’infarctus du myocarde, on s’inscrit dans une mesure de prévention de la maladie.
Sommeil et risque cardiaque
Plusieurs études américaines publiées en 2010 et 2012 ont montré que dormir moins de 6 heures ou plus de 8 heures par nuit peut augmenter le risque cardiaque et notamment le risque de développer un infarctus du myocarde. Il semble que dormir en moyenne 7 heures par nuit puisse être un très bon conseil de prévention contre l’infarctus du myocarde. On sait aussi que les personnes qui dorment 5 heures par nuit ou moins ont un risque bien plus élevé de souffrir d’un infarctus du myocarde. En fait le groupe le plus exposé selon cette étude sont les moins de 60 ans dormant moins de cinq heures par nuit: leurs risques de maladie cardiovasculaire sont plus que triplés comparés à ceux qui dorment sept heures.
On ignore encore exactement les liens entre le sommeil et les troubles cardio-vasculaires.
Disparition d’un être cher
La disparition d’un être cher: en effet le risque d’avoir une crise cardiaque (et d’une attaque cérébrale) s’accroît nettement avec la disparition d’un être cher et diminue durant les quatre semaines après le décès de cette personne, selon une étude publiée en janvier 2012 aux Etats-Unis.
Cette recherche menée auprès de 1985 adultes ayant survécu à une attaque cardiaque montre qu’après le décès d’une personne proche, le risque d’accident cardiovasculaire est 21 fois plus élevé que la normale le premier jour suivant la mauvaise nouvelle et reste près de six fois plus grand la première semaine. Ensuite, ce risque continue à nettement diminuer au cours du mois.
“Le personnel soignant et les médecins ainsi que les personnes en deuil elles-mêmes doivent savoir qu’elles courent un plus grand danger de crise cardiaque dans les premiers jours et semaines après avoir appris le décès d’un être cher”, explique le Dr Murray Mittleman, un cardiologue et épidémiologiste à la faculté de médecine de Harvard (Massachusetts), un des principaux auteurs de cette communication.
Grippe et infarctus du myocarde
La grippe peut, de façon surprenante, augmenter le risque de souffrir d’un infarctus du myocarde. On observe effectivement pendant la saison de la grippe (en général en hiver) une augmentation d’environ 20% des cas de maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde.
Bien que les causes ne soient pas encore complètement connues, une explication possible apportée par des chercheurs brésiliens en mars 2012 pourrait provenir du fait que le virus de la grippe favorise des ruptures de l’endothélium (tissu qui entoure les vaisseaux sanguins) qui favoriserait la formation de plaques de cholestérol et donc l’accumulation de caillots sanguins pouvant provoquer un infarctus ou d’autres maladies cardiovasculaires.
Les personnes à risque au niveau cardio-vasculaire devraient donc se faire vacciner contre la grippe, car on estime que cela permet de réduire d’environ 30% le risque de voir survenir un infarctus du myocarde.
Consommation en excès de calcium
Une consommation excessive de calcium. En effet une étude allemande parue en 2012 a montré que la prise de plus de 1 gr (ou 1000 mg) de calcium par jour sous forme de complément alimentaire était associée à un risque plus élevé de souffrir d’infarctus du myocarde. Cette étude a été réalisée sur environ 24’000 personnes sur plus de 10 ans, le risque de crise cardiaque était de 84% supérieur chez les personnes prenant plus de 1.0 gr de calcium par rapport à celles prenant 1.0 gr par jour de calcium ou moins.
Une autre étude parue en 2010 par le British Medical Journal (BMJ) avait déjà identifié ce risque. Selon cette étude de onze essais incluant 12’000 personnes, la prise de comprimés de calcium serait associée avec une augmentation du risque cardiaque d’environ 25-30%.
Tabagisme et risque cardiaque
Une étude européenne divulguée lors d’un congrès de cardiologie à Barcelone en septembre 2014 portant sur plus de 6’000 personnes atteintes par un infarctus du myocarde à Berlin (Allemagne) a montré que plus de 3 quarts des personnes qui ont souffert d’un infarctus du myocarde avant l’âge de 55 ans étaient des fumeurs.
Une étude anglaise publiée dans la revue spécialisée Heart le 29 novembre 2016 a montré que tous les fumeurs participant à l’étude présentaient un risque plus élevé de souffrir d’infarctus du myocarde par rapport à ceux ne fumant pas. Le risque était particulièrement élevé parmi les personnes de moins de 50 ans. En effet, avant 50 ans le risque était 8,5 fois plus élevé en comparaison à ceux qui ne fumaient pas. Entre 50 et 65 ans le risque était 5 fois plus élevé et après 65 ans 3,5 fois plus élevé. Cette étude anglaise a été réalisée sous la direction du Dr Ever Grech de l’hôpital Northern General Hospital basé à Sheffield en Angleterre. Ils ont analysé les données de plus de 1’700 adultes ayant souffert de crise cardiaque (infarctus du myocarde).
Cannabis et risque cardiaque
Les adultes de moins de 45 ans qui ont déclaré avoir récemment consommé du cannabis et peu importe la forme de consommation étaient 2 fois plus susceptibles d’avoir eu une crise cardiaque (infarctus du myocarde). Ce lien était plus fort chez les consommateurs fréquents, selon une étude parue le 7 septembre 2021 dans le JAMC (DOI : 10.1503/cmaj.202392). Lire news Creapharma a ce sujet
AINS et infarctus du myocarde
La prise d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, le diclofénac, le célécoxib ou le naproxène. Selon l’agence du médicament américain (FDA) qui a publié un communiqué en juillet 2015, les AINS peuvent augmenter le risque d’infarctus du myocarde (et d’AVC). La FDA a passé en revue plusieurs études scientifiques pour arriver à ces conclusions. La nouveauté de ce travail de recherche américain est que chaque individu prenant des AINS, sans être forcément à risque cardiovasculaire, présente un risque accru de souffrir d’infarctus ou d’AVC. Autrement dit, tout le monde est à risque. Ce travail de la FDA a aussi montré que plus la dose élevée et plus le risque d’infarctus augmente. Lire davantage à ce sujet
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Climat (froid) et infarctus du myocarde
Le froid semble être un facteur de risque de l’infarctus du myocarde. En effet, une étude suédoise datant de 2017 a montré que des variations saisonnières pouvaient influencer sur le nombre d’occurrences d’infarctus du myocarde, avec une incidence plus basse en été et plus élevée en hiver. Cette étude a été présentée le 28 août 2017 lors d’un congrès européen de cardiologie (European Society of Cardiology Congress) qui s’est tenu à Barcelone, en Espagne. Selon les chercheurs de l’Université de Lund et du Skane University Hospital également à Lund en Suède qui ont réalisé cette étude, il n’est pas clair si l’augmentation des cas en hiver provient directement des basses températures ou de changements de comportement à cette période de l’année. Cette étude, dite observationnelle, a duré 16 ans (de 1998 à 2013) et a porté sur des patients provenant de l’ensemble du pays (Suède). Les scientifiques se sont basés sur la banque de données SWEDEHEART qui enregistre les cas d’infarctus du myocarde en Suède ainsi que sur des données météorologiques provenant du Swedish Meteorological and Hydrological Institute (SMHI). Pendant la durée de l’étude, les scientifiques ont compté 280’873 infarctus du myocarde et dans 99% des cas des données météorologiques étaient disponibles. Les chercheurs suédois ont observé que le nombre moyen d’infarctus du myocarde par jour était significativement plus élevé pendant des températures froides en comparaison à des températures chaudes. Concrètement, le nombre d’infarctus du myocarde était 4 fois plus élevé lors de température quotidienne moyenne inférieure à 0°C que lors de température moyenne supérieure à 10°C. De plus, le nombre d’occurrences d’infarctus du myocarde augmentait avec des vents rapides, peu d’ensoleillement et une humidité de l’air élevée.
Quand il fait froid, le corps répond en resserrant les vaisseaux sanguins superficiels, ce qui diminue la conduction thermique au niveau de la peau et par conséquent augmente la pression artérielle sanguine. D’autres réponses au froid sont des frissons et une augmentation du rythme cardiaque, ce qui élève le taux métabolique et accroît la température corporelle.
Selon le Dr Moman A. Mohammad de l’Université de Lund qui a participé comme premier auteur à cette étude : “Chez la majorité des personnes saines, ces mécanismes sont bien tolérés. Mais chez des personnes avec des plaques d’athérosclérose dans leur artères coronaires, ils peuvent souffrir de crise cardiaque”. Le Dr Mohammad précise toutefois que d’autres facteurs peuvent notamment de façon indirecte influencer sur l’augmentation du nombre d’infarctus du myocarde en hiver comme la grippe ou des infections du système respiratoire. En prévention, le scientifique de l’Université de Lund suggère qu’une diminution de l’activité physique en hiver et des changements alimentaires pourraient avoir un impact favorable.
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Sources & Références :
Mayo Clinic
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Dernière mise à jour :
13.08.2023