Palmier nain
Résumé
Le palmier nain ou sabal est une plante médicinale utilisée pour ses fruits (baies) grâce notamment à son effet anti-inflammatoire contre l’hyperplasie bénigne de la prostate. La consommation de cette plante est surtout effectuée en gélule (capsule) ou comprimé.
Noms
Noms français : palmier nain, sabal, palmier de Floride, palmier d’Amérique du Nord (palmier de l’Amérique du Nord)
Nom scientifique : Serenoa repens (W.Bartram) Small, 1926 [=Sabal serrulata Rohm. & Schult.]
Remarque : en France notamment, on parle de palmier nain aussi pour qualifier cette espèce : Chamaerops humilis. C’est un petit palmier qui pousse spontanément au sud de l’Europe (Espagne, Italie) et en Afrique du Nord.
Noms anglais : Saw Palmetto, American Dwarf Tree Palm, Sabal
Noms allemands : Sägepalme, Zwergpalme
Noms italiens : serenoa, palmetta di Florida
Noms portugais : Saw Palmetto, sabal
Famille
Arecaceae
Constituants / Principes actifs
– Stéroïdes ou stérols (sitostérols)
– Acides gras à chaîne courte (ex. acide laurique)
– Flavonoïdes
– Polysaccharides
– Tanins
Remarque : plus de 100 composés chimiques différents existent dans les extraits des baies de palmier nain.
Parties utilisées
– Baies séchées (on parle aussi de fruits séchés – en latin : Sabal fructus). Les baies séchées servent à la préparation de médicaments comme des comprimés.
Les baies ont la taille d’une olive.
Effets
– Anti-inflammatoire, diurétique, anti-androgène, inhibiteur des cellules prostatiques.
Indications
– Hyperplasie bénigne de la prostate
Remarques :
– on estime qu’il faut parfois une cure d’au moins 1 à 2 mois à base de palmier nain avant d’observer les premiers bénéfices pour la santé au niveau de la prostate.
– le palmier nain ne diminue pas la taille de la prostate mais soulage les symptômes (diminution de la fréquence de miction ou de miction pendant la nuit)
– Prostatite
– Miction nocturne
– Autres indications possibles (médecine populaire) : chute de cheveux chez l’homme surtout, troubles érectiles, éjaculation précoce, manque de libido.
Effets secondaires
Troubles gastriques, nausées, constipation, diarrhée, mal de tête, hypertension, chez la femme troubles de la libido, chez l’homme troubles érectiles (effets rares).
Contre-indications
Femmes enceintes et qui allaitent (à cause d’une interférence possible avec l’absorption de fer).
Interactions
Aucune connue1.
Noms des préparations
En Suisse (liste non exhaustive), en comprimé ou gélule dans Permixon® caps, A.Vogel ProstaMed, Prostasan® Capsules, Prosta-Urgénine® caps, SabCaps® caps.
Préparations – Sous quelle forme ? (formes galéniques)
– Capsule (gélule) ou comprimé à base de palmier nain (en général une capsule ou comprimé contient 160 mg de principes actifs du palmier nain, la prise recommandée est souvent de 2 comprimés ou capsules par jour – cela représente donc 320 mg de principes actifs par jour ou environ 1 à 2 g de fruit séché2)
Remarque : une étude portant sur les compléments alimentaires à base de palmier nain a révélé que la quantité réelle de plantes médicinales variait de 3% à 140% de la dose indiquée sur l’étiquette.
– Teinture (sous forme de goutte) de palmier nain
– Tisane de palmier nain
Où pousse le palmier nain ?
Le palmier nain pousse de préférence aux Etats-Unis, principalement dans les états du Sud de la côte Est (Caroline du Sud, Floride, Géorgie, Alabama). Il est originaire du Sud-Est des Etats-Unis3.
Le palmier nain a une croissance lente et une durée de vie qui se mesure souvent en siècles4.
Quand récolter les baies de palmier nain ?
Les baies de palmier nain sont récoltées de fin juillet à mi-septembre, notamment en Floride.
Il faut savoir que le palmier nain est rarement cultivé, car il pousse à l’état sauvage notamment en Floride. Il est donc possible de récolter directement dans la nature.
Remarques
Bref historique :
– Il est prouvé que les anciens Égyptiens utilisaient le palmier nain pour traiter les symptômes urinaires dès le XVe siècle avant Jésus-Christ. Les Amérindiens de l’actuelle Floride utilisaient le palmier nain pour remédier au gonflement de la prostate, aux troubles de l’érection et aux problèmes testiculaires5.
Efficacité scientifique remise en doute et Pharmacopées :
– Les remèdes à base de palmier nain sont des médicaments très utilisés contre l’hyperplasie bénigne de la prostate. Son efficacité serait pour certains comparable à celle de finastéride et de la tamsulosine, deux médicaments classiques ou chimiques indiqués lors d’hyperplasie bénigne de la prostate. Des études6 modestes publiées dans les années 1990 ont renforcé la conviction que le palmier nain pouvait être bénéfique pour divers problèmes liés à la prostate, y compris l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Toutefois, dans un hors-série datant de juillet 2020 du magazine français Science & Vie paru sur les plantes médicinales, qui a étudié l’efficacité de 77 plantes médicinales, le palmier nain (palmier de Floride) était considéré comme une plante à l’efficacité probable contre l’hypertrophie bénigne de la prostate et pas une plante avec une efficacité prouvée. Pour arriver à cette conclusion nuancée, le magazine français s’est notamment basé sur une étude de la Cochrane (DOI : 10.1002/14651858.CD001423.pub3) publiée en 2012. On peut aussi citer des études7 à grande échelle financées par les National Institutes of Health (NIH) américains au cours des deux dernières décennies qui ont montré que le palmier nain n’était pas plus efficace dans le traitement de l’HBP qu’un placebo.
– Le palmier nain appartient à plusieurs pharmacopées importantes : Pharmacopée Européenne, Commission E allemande, OMS (WHO 2).
– Un avantage du palmier nain en comparaison des médicaments chimiques classiques est qu’il ne présente pas d’interactions médicamenteuses connues et moins d’effets secondaires comme par exemple les alpha-bloquants. Par conséquent, le palmier nain peut être utile chez des personnes prenant d’autres médicaments ou voulant limiter les effets secondaires. Le palmier nain a toutefois le désavantage de mettre plus de temps avant d’être efficace, comme on l’a vu ci-dessus on estime qu’il faut parfois une cure d’au moins 1 à 2 mois à base de palmier nain avant d’observer les premiers bénéfices pour la santé au niveau de la prostate.
Consommation mondiale et remboursement :
– Aux Etats-Unis, on estime qu’environ 2 millions de personnes consomment des médicaments à base de palmier nain, soit un peu moins de 1% de la population du pays. Le palmier nain est aussi très consommé en Europe.
– En France, les médicaments à base de palmier nain étaient remboursés à 30% en 2020.
Voir aussi : notre dossier complet sur l’hyperplasie bénigne de la prostate
Dernière mise à jour :
15.04.2024
Sources & Références :
National Geographic, Littérature sur la phytothérapie, Science & Vie (hors-série de juillet 2020 sur les plantes médicinales), Jardin des Plantes (Paris).
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Crédits photos :
Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl), Adobe Stock
Références scientifiques et bibliographie :
- Article de la Cleveland Clinic, Why Saw Palmetto Benefits Are Overstated, datant du 15 avril 2024, site accédé par Creapharma le 15 avril 2024 et le lien marchait à cette date
- BEN-ERIK VAN WYK, MICHAEL WINK, Medicinal Plants of the World, Wallingford, CABI, 2017
- BEN-ERIK VAN WYK, MICHAEL WINK, Medicinal Plants of the World, Wallingford, CABI, 2017
- Article de la Cleveland Clinic, Why Saw Palmetto Benefits Are Overstated, datant du 15 avril 2024, site accédé par Creapharma le 15 avril 2024 et le lien marchait à cette date
- Article de la Cleveland Clinic, Why Saw Palmetto Benefits Are Overstated, datant du 15 avril 2024, site accédé par Creapharma le 15 avril 2024 et le lien marchait à cette date
- Barry MJ, Meleth S, Lee JY, Kreder KJ, Avins AL, Nickel JC, Roehrborn CG, Crawford ED, Foster HE Jr, Kaplan SA, McCullough A, Andriole GL, Naslund MJ, Williams OD, Kusek JW, Meyers CM, Betz JM, Cantor A, McVary KT; Complementary and Alternative Medicine for Urological Symptoms (CAMUS) Study Group. Effect of increasing doses of saw palmetto extract on lower urinary tract symptoms: a randomized trial. JAMA. 2011 Sep 28;306(12):1344-51. doi: 10.1001/jama.2011.1364. Erratum in: JAMA. 2012 Jun 13;307(22):2374. PMID: 21954478; PMCID: PMC3326341.