Souvent considérée comme un organe à part entière, notre flore intestinale – ou microbiote – n’en finit plus de se dévoiler. Deux études internationales confirment son rôle dans la survenue de l’obésité et des maladies chroniques associées (diabète de type 2, troubles lipidiques).
Riches et pauvres…
Le premier travail a été conduit au Danemark dans le cadre du consortium européen MetaHit, dont l’objectif est de cartographier l’écosystème intestinal. Il a porté sur 292 adultes, dont 123 obèses. Les chercheurs ont dégagé deux groupes d’individus qui se distinguent selon la composition de leur microbiote. D’un côté (un quart des participants), ceux dont la flore est pauvre en bactéries intestinales. Et de l’autre, ceux dont elle est particulièrement riche et diversifiée.
Les auteurs soulignent que cette « distinction n’est pas dépendante de la corpulence des individus car on retrouve des maigres et des obèses dans les deux groupes, même si le groupe déficitaire en bactéries comprend plus d’obèses (80%) ».
Davantage de complications
Ils ont également constaté que les personnes « pauvres » en bactéries intestinales présentent un risque plus important de développer des complications liées à l’obésité. Les scientifiques citent le diabète de type 2, les troubles lipidiques, hépatiques, cardiovasculaires et « peut-être certains cancers ».
Des bactéries protectrices
Ce travail a aussi permis d’identifier 8 espèces bactériennes qui exerceraient un rôle protecteur contre la prise de poids. « Cette découverte pourrait, à terme, conduire au développement de nouveaux probiotiques permettant de lutter contre ce phénomène », soulignent les auteurs.
Rééquilibrer par l’alimentation ?
Le second travail a été coordonné par l’Institut national de la Recherche agronomique (INRA). Il a été réalisé auprès de 49 adultes français, obèses ou en surpoids. Ses auteurs ont travaillé sur l’impact d’un régime alimentaire riche en protéines et en fibres et pauvre en calories sur la diversité génétique du microbiote.
Leurs résultats se révèlent probants : après 6 semaines, ce régime « a conduit à l’amélioration des caractéristiques cliniques des individus étudiés (perte de poids et modifications des paramètres métaboliques). Mais aussi à une augmentation de la richesse des espèces bactériennes intestinales initialement pauvres ». Pour les auteurs, « la voie est ouverte non seulement au diagnostic des individus à risque mais également à l’intervention par des recommandations nutritionnelles ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon
Source : Communiqué de presse INSERM/INRA, 28 août 2013
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