Isotrétinoïne

Causes de l'acné - Origines de l'acnéL’isotrétinoïne administrée par voie orale et locale (en gel) est un médicament indiqué dans le traitement des acnés sévères. Il s’agit d’une molécule appartenant aux rétinoïdes.
Attention l’isotrétinoïne est tératogène, c’est-à-dire avec un risque de malformations graves du fœtus. Ce médicament est donc strictement contre indiqué chez la femme enceinte. Les femmes en âge de procréer ne peuvent être traitées à l’isotrétinoïne que si elles remplissent toutes les conditions d’un programme de prévention de la grossesse.

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Noms de la molécule :
Isotrétinoïne, isotrétinoine, isotretinoinum PhEur

Formule de la molécule :
C20H28O2

Temps de demi-vie et élimination :
Le temps de demi-vie de l’isotrétinoïne est de 10h à 20h1.

Effets :
Les effets de l’isotrétinoïne sont basés, entre autres, sur une réduction de la taille, de la différenciation et de l’activité des glandes sébacées.
Les effets de l’isotrétinoïne sont principalement basés sur l’induction de l’apoptose des sébocytes.
L’isotrétinoïne a également un effet anti-inflammatoire et antibactérien indirect.

Indications :
Acnés sévères telles que acné nodulaire, acné conglobata ou acné susceptible d’entraîner des cicatrices définitives résistantes à des cures de traitement comportant des antibiotiques par voie orale et un traitement local.
Remarque : les effets cliniques (disparition de l’acné) surviennent environ 1 à 3 mois après le début du traitement2, souvent on peut observer les premiers effets après 1 mois. Environ 1 tiers des patients vont avoir une rechute – retour de l’acné, généralement dans les 3 ans suivant l’arrêt du traitement.
– Parfois indiqués en off-label (hors indications officielles) pour différentes autres maladies dermatologiques comme la rosacée3.

Effets secondaires :
Les effets indésirables les plus courants sont l’inflammation et la sécheresse des lèvres, l’eczéma, la sécheresse de la peau en général, les douleurs musculaires et articulaires, les maux de tête, la conjonctivite, la sécheresse des yeux et l’augmentation des triglycérides. Des troubles hépatiques peuvent aussi survenir, même si rarement.
Risques psychiatriques :
Troubles dépressifs, comportements suicidaires.
Remarque : L’éventualité de la survenue de troubles dépressifs et de comportements suicidaires sous isotrétinoïne nécessite une vigilance, afin de détecter et de prendre en charge de manière précoce et adaptée toute modification de l’état habituel du patient.
En France, en 2009 l’Afssaps rappelait qu’avant le début du traitement, il est nécessaire d’informer tous les patients, hommes et femmes, sur le risque possible de survenue de troubles psychiatriques lors d’un traitement par isotrétinoïne, et de porter une attention particulière aux antécédents personnels et familiaux de troubles psychiatriques. Aussi, pendant et après l’arrêt du traitement, les patients devront informer leur médecin de tout changement d’humeur et de comportement.
Foetus, femme enceinte : 
Le risque de malformations graves du foetus (lire ci-dessous sous Contre-indications).
Autres effets secondaires possibles :
Sacro-iliite (un mal de dos), urétrite.

Contre-indications :
Grossesse (contre-indication absolue), femmes en âge de procréer qui n’utilisent pas une méthode de contraception adéquate.
L’isotrétinoïne est tératogène. Si l’isotrétinoïne est utilisée au premier trimestre par une femme enceinte, le risque de malformations graves (cardiaques, neurologiques) s’élève à environ 30%4.
Autres contre-indications (liste non exhaustive) : allergie (hypersensibilité), insuffisance hépatique, hypervitaminose A, taux de lipides sanguins très élevés, combinaison avec les tétracyclines, allaitement.

Interactions : 
L’isotrétinoïne ne doit pas être administrée en même temps que la vitamine A, les tétracyclines et les médicaments contre l’acné qui irritent la peau.

Formes galéniques :
L’isotrétinoïne est disponible dans le commerce sous forme de capsules (gélule) et de gel.
Remarque : cet article parle principalement de la forme galénique en capsules ou gélules.

Posologie :
Les gélules sont prises une ou deux fois par jour au cours d’un repas. L’absorption systémique est augmentée lors d’un repas riche en graisses.

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Médicaments vendus en Suisse (mise à jour : janvier 2024) :
Original :
Roaccutan® – capsules de 10 mg ou 20 mg
Roaccutan® – gel
Génériques : 
Curakne® – capsules 5 mg, 10 mg, 20 mg ou 40 mg
Isotrétinoïne Mepha solucaps 5 mg, 10 mg, 20 mg ou 40 mg
Isotretinoin Sandoz® – capsules de 5, 10 mg et 20 mg
Trétinac® – capsules de 5, 10 ou 20 mg

Remarques :
– En Suisse l’isotrétinoïne a été mise sur le marché en 1983 sous le nom de Roaccutan®. Il existe désormais des génériques de l’isotrétinoïne. Aux Etats-Unis l’isotrétinoïne est commercialisée depuis 1982 sous le nom d’Accutane®. En France, le Roaccutane® n’est plus commercialisé mais il existe d’autres préparations disponibles sur le marché à base d’isotrétinoïne.
– En France en 2009, l’AFSSAPS estimait qu’environ 100’000 patients (proportion égale entre les deux sexes) étaient traités chaque année par des médicaments à base d’isotrétinoïne en prise orale.
– Toutes les patientes en âge d’avoir des enfants et qui veulent commencer un traitement à base d’isotrétinoïne doivent utiliser une contraception efficace depuis au moins 4 semaines et présenter un test sérologique de grossesse négatif, réalisé dans les 3 jours précédant la première prescription. En France, il existe une procédure spéciale de remise des médicaments en pharmacie à base d’isotrétinoïne.
– La peau est plus sensible au soleil et aux rayons UV pendant le traitement et doit être bien protégée.
– Il est faux de dire que l’isotrétinoïne affine le nez, information circulant en 2021 sur les réseaux sociaux comme TikTok. L’isotrétinoïne agit sur les glandes sébacées, y compris du nez, en pouvant réduire leur taille. Mais cela ne veut pas dire que tout le nez est affiné, il s’agit principalement d’une action esthétique.

Sources & Références : 
Sources : 
Pharmawiki.ch, Compendium.ch, UOL.com.br, AFSSAPS (France), Folha de S.Paulo.
Références et littérature :
Goodman & Gilman’s The pharmacological basis of therapeutics – 13th Edition – McGraw Hill Education.

Rédaction : 
Xavier Gruffat (Pharmacien)

Dernière mise à jour : 
30.01.2024

Crédits photos :
Adobe Stock

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Livre : Goodman & Gilman’s The pharmacological basis of therapeutics – 13th Edition – McGraw Hill Education.
  2. Livre : Goodman & Gilman’s The pharmacological basis of therapeutics – 13th Edition – McGraw Hill Education.
  3. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  4. Folha de S.Paulo, édition du 1er juillet 2021, article consacré à cette molécule

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 30.01.2024
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