Toxoplasmose
Définition
La toxoplasmose est une infection engendrée par un parasite unicellulaire : Toxoplasma gondii.
Ce parasite peut infecter l’homme et toutes sortes d’animaux en particulier à sang chaud, notamment le chat.
La toxoplasmose est en général une maladie bénigne, sauf chez les femmes enceintes qui peuvent transmettre la maladie au fœtus par le placenta, et chez les personnes immuno-déprimées (avec un système immunitaire déficient). En effet, beaucoup de personnes dans le monde sont infectées par cette maladie, mais ne développent en général pas de symptômes (lire aussi sous Epidémiologie ci-dessous). La forme grave de la maladie se développe plutôt chez le fœtus et les personnes à système immunitaire déficient (malades du sida et porteurs de greffes).
Ainsi, il ne requiert aucun traitement contre la toxoplasmose. En revanche, les femmes enceintes ayant contracté la maladie au cours de la grossesse, ainsi que les personnes immuno-déprimées devront traiter la maladie, afin d’éviter des conséquences graves.
Certaines études publiées notamment dans les années 2010 ont montré que les personnes porteuses (sans symptôme) de Toxoplasma gondii sont associées à un risque plus important de souffrir de schizophrénie ou de se suicider. Lire davantage ci-dessous sous Complications
Historique – Premier cas
En mai 1938 dans un hôpital de New York (Babies Hospital), une petite fille née par césarienne était apparemment normale le jour de la naissance. Mais trois jours après elle a commencé à avoir des crises de convulsions comme de l’épilepsie et est morte un mois après. Suite à une autopsie, les médecins ont découvert pour la première fois dans son cerveau, et pour la première fois dans le cerveau d’un être humain, des traces du parasite Toxoplasma gondii.
Epidémiologie
– Selon une étude publiée le 14 juillet 2016 dans la revue spécialisée Scientific Reports, le Toxoplasma gondii infecte le cerveau et les yeux d’environ 2 milliards de personnes dans le monde, soit environ 30% de la population. La grande majorité des personnes infectées ne nécessitent pas un traitement particulier, car l’infection est dite asymptomatique.
– Dans certains pays comme le Brésil, 60 à 70% des personnes sont infectées par le Toxoplasma gondii1.
Causes
Cette maladie est la conséquence d’une infestation d’un parasite, appelé Toxoplasma gondii. Ce parasite a été découvert en 1908 par deux scientifiques français, Nicolle et Manceaux, sur une espèce de rat typique d’Afrique.
Bien que le parasite infeste de nombreux animaux, dont l’homme, ses œufs (appelés oocystes) ne sont produits que dans l’intestin des chats et se propagent dans le sol par les excréments de l’animal. Les différentes manières de contracter la maladie sont :
– toucher un sol souillé par les excréments de chats porteurs d’œufs du protozoaire et de porter cette terre à sa bouche (jardinage, enfants qui jouent, etc.).
– manger des aliments souillés par le toxoplasme (légumes ayant poussé dans un sol souillé, viande très peu cuite d’animaux infestés comme le bœuf, surtout le porc ou encore l’agneau).
– transmission par voie transplacentaire, de la mère au fœtus. La contamination ne peut se faire que lorsque la mère contracte la maladie au cours de sa grossesse. On peut ainsi constater qu’une femme ayant contracté la toxoplasmose antérieurement à sa grossesse, ne va pas infecter son enfant.
– transfusion sanguine.
Personnes à risque
Comme vu ci-dessus, cette maladie est généralement bénigne chez les personnes saines. En effet, malgré la contraction de la maladie, ces individus restent souvent asymptomatiques.
En revanche, la forme grave de la maladie peut se développer chez :
– le fœtus (avec en général avortement spontané, naissance d’un fœtus mort-né, naissance d’un enfant atteint de toxoplasmose congénitale, avec possibilité d’avoir des anomalies cérébrales, oculaires ou hépatiques)
– les personnes immunodéficientes (où le parasite peut atteindre le cerveau et provoquer une inflammation de ce dernier : méningite).
Symptômes
Les personnes atteintes par la toxoplasmose sont en général asymptomatiques ou développent une forme bénigne. En effet, chez les personnes saines, leur système immunitaire les protège en fabriquant des anticorps contre le protozoaire (Toxoplasma gondii). Les symptômes possibles que peuvent présenter ces personnes sont :
– de la fièvre
– une adénopathie (augmentation du volume des ganglions lymphatiques)
– une sensation de malaise
Par contre, chez les personnes à risques – fœtus, personnes immunodéprimées, la toxoplasmose peut être très grave.
En effet, la maladie peut atteindre le cerveau en provoquant des paralysies, des crises d’épilepsies ou encore donner des complications pulmonaires si elle a une atteinte disséminée (dans d’autres parties du corps).
Diagnostic
Afin de diagnostiquer la toxoplasmose, le médecin fera une prise de sang afin d’identifier les anticorps produits par l’organisme pour éradiquer le parasite responsable de la maladie : Toxoplasma gondii.
Chez les femmes enceintes, chez qui on suspecte une toxoplasmose, on effectue la recherche de ces fameux anticorps en effectuant une ponction du liquide amniotique ou de sang fœtal.
D’autres possibilités de diagnostic existent, comme la tomodensitométrie (scanner) et l’IRM (Imagerie à Résonnance Magnétique) du cerveau.
Le médecin pourra aussi effectuer une biopsie du tissu infecté (plus rare).
Complications
En général, la toxoplasmose est une maladie bénigne engendrée par le parasite Toxoplasma gondii. En effet, le système immunitaire est normalement assez efficace pour se débarrasser du parasite.
Par contre, chez la femme enceinte, le parasite peut passer par voie placentaire chez le fœtus et engendrer de graves complications qui peuvent être :
– un avortement spontané
– des anomalies au niveau du foie, du cerveau ou encore de l’œil
Il faut être particulièrement prudent lors du premier trimestre de la gestation, où les risques encourus pour le fœtus sont les plus importants.
Rappelons que si la mère a contracté la toxoplasmose avant de tomber enceinte, il n’y a aucun risque pour le fœtus. Le danger est imminent lorsque la mère est infectée durant sa grossesse, d’où l’importance d’une vigilance accrue lorsque la mère n’a pas eu de primo-infection (première infection).
Chez les personnes immunodéprimées, le parasite peut engendrer des conséquences graves, dépendantes du lieu d’atteinte du parasite dans l’organisme :
– Au niveau du cerveau, cela peut provoquer des abcès pouvant engendrer des crises épileptiques, des paralysies ou des troubles du langage
– Si le parasite est disséminé, cela peut provoquer des troubles respiratoires, de l’asthénie ou des éruptions cutanées.
Risques psychiatriques :
De nombreuses études ont montré une corrélation entre les personnes souffrant de schizophrénie et la présence du parasite Toxoplasma gondii. Cela signifie que plus de personnes souffrant de schizophrénie présentent Toxoplasma gondii dans leur cerveau que ceux ne souffrant pas de schizophrénie. On peut notamment citer une étude réalisée sur des militaires américains publiée en 2008 dans le journal American journal of psychiatry (DOI : 10.1176/appi.ajp.2007.06081254). Le Toxoplasma gondii pourrait aussi augmenter le risque de suicide, comme l’a par exemple montré une étude sud coréenne en 2018 (DOI : 10.9758/cpn.2018.16.1.95).
Traitements
Chez les personnes saines, la toxoplasmose se guérir de manière spontanée et passe en général inaperçue (sans symptôme).
Il est d’ailleurs inopportun de soigner les jeunes filles et les femmes (non enceintes), contre la toxoplasmose. Au contraire, il est important que lors d’infection, ces mêmes personnes puissent développer des anticorps nécessaires pour les protéger, ainsi que leur fœtus, lors de grossesses futures.
En revanche, chez la femme enceinte qui n’a jamais eu d’infection antérieure, où il existe des complications possibles pour le fœtus, le médecin prescrira un antibiotique, en général la spyramycine.
Des antibiotiques et des corticostéroïdes seront également utilisés chez les enfants nés avec des symptômes graves et les personnes immunodéprimées.
Aucun vaccin n’existe pour le moment contre la toxoplasmose.
Il faut savoir qu’il existe seulement des traitements (antibiotiques) pour la phase aigüe de la maladie, il n’existe pas de traitements lorsque le parasite est à l’état latent dans le cerveau chez des porteurs asymptomatiques, malgré de possibles risques psychiatriques (lire sous Complications ci-dessus).
Bons conseils & Prévention
La toxoplasmose n’est en général traitée que chez les personnes à risques. C’est pourquoi, nous vous donnerons ici, surtout les bons conseils pour prévenir la maladie.
En Suisse, la stratégie concernant la toxoplasmose chez les femmes enceintes est la suivante : mieux vaut prévenir que guérir. Ainsi, les tests de dépistage des anticorps contre la toxoplasmose ne se font plus de manière systématique. Le médecin va par contre expliquer à la femme enceinte toutes les précautions nécessaires afin d’éviter la maladie. Ces précautions sont listées ci-dessous :
– éviter la viande crue et les crudités (sauf à la maison, où l’on est sûr de très bien laver sa salade).
– nettoyer très consciencieusement les fruits et légumes.
– éviter de nettoyer la litière du chat (ou mettre des gants, si personne d’autre ne peut s’en occuper). Si vous deviez tout de même le faire et que vous rentriez en contact avec les excréments de l’animal, se laver tout de suite les mains.
– se laver tout de suite les mains, si l’on doit jardiner et ne jamais porter ses mains souillées par de la terre, à la bouche.
– se nettoyer les mains fréquemment et surtout avant la préparation des repas et avant de passer à table.
Les conseils ci-dessus sont valables pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.
Sources (références) :
Scientific Reports, Superinteressante (magazine brésilien sur la santé), Cleveland Clinic.
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Date de dernière mise à jour :
01.02.2024
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