Nos parents ou grands-parents nous ont souvent donné une bonne cuillère de miel ou préparé une tisane avec du miel, quand enfant, nous avions la toux. Sur le site Creapharma.ch on nomme ce genre de préparations des remèdes de grand-mère (on parle aussi parfois de traitements naturels ou remèdes à faire soi-même). L’image de ces remèdes “maison” est parfois négative. Mais plusieurs études ont toutefois démontré le contraire, en tout cas en ce qui concerne l’utilité du miel contre la toux. Chez les enfants, plusieurs études montrent que le miel est plus efficace que les médicaments classiques comme le dextrométorphane (pour soigner une toux sèche). Attention, comme le miel peut provoquer le botulisme (une maladie grave mais rare), il ne faut pas en donner aux enfants de moins d’un an. Le miel contient surtout du sucre mais aussi de précieux nutriments comme des acides aminés, des minéraux, des vitamines, du zinc ou encore des antioxydants.
Etude de 2021
Une méta-analyse (étude d’études) qui a pris en compte 14 études a montré que le miel pourrait être une bonne solution contre la toux. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que le miel était supérieur aux soins habituels (ex. dextrométorphane, sirops contre la toux) pour l’amélioration des symptômes des infections des voies respiratoires supérieures comme la toux. Le miel permet notamment de diminuer la fréquence de la toux1. Il constitue une alternative largement disponible et bon marché aux antibiotiques. Le miel pourrait contribuer aux efforts visant à ralentir la propagation de la résistance aux antimicrobiens, mais d’autres essais de haute qualité, contrôlés par placebo, sont nécessaires. L’étude a été publiée online le 23 mars 2021 dans le journal scientifique BMJ Evidence-Based-Medicine (DOI : 10.1136/bmjebm-2020-111336).
Etude israélienne
Il y a quelques années, des chercheurs ont publié une étude sur l’utilisation du miel contre la toux. Elle a été publiée dans l’édition de septembre 2012 de la revue scientifique Pediatrics (DOI : 10.1542/peds.2011-3075). Ce travail de recherche a porté sur 300 enfants de 1 à 5 ans qui souffraient de toux. Les chercheurs ont donné à un groupe d’enfants une cuillère de miel avant de dormir et à l’autre groupe une cuillère d’une substance de même texture mais qui n’était pas du miel (sirop de datte). Dans les deux groupes, les enfants ont vu leurs symptômes ainsi que la qualité du sommeil s’améliorer. Toutefois, selon les parents qui ont attribué une note sur une échelle de 1 à 7 en fonction des symptômes, le groupe qui a pris du miel obtenait une note en moyenne d’un point supérieur au groupe placebo (sirop de datte).
Selon ces chercheurs, le miel est extrêmement riche en antioxydants grâce à ses composants comme la vitamine C ou les flavonoïdes. Le miel a aussi une action anti-infectieuse (on sait que la toux sèche est souvent d’origine virale ou bactérienne). Une autre propriété intéressante du miel est sa capacité presque mécanique à faire saliver l’enfant, cela permet de mieux lubrifier les voies respiratoires supérieures (pharynx, larynx, bouche) et s’avère particulièrement efficace en cas de toux sèche.
Etude plus ancienne
Une autre étude, réalisée par l’Université de Pennsylvanie en 2007/2008, parue dans la revue scientifique Archives of Paediatric and Adolescent Medicine (DOI :10.1001/archpedi.161.12.1140), avait montré que le miel était plus efficace que le dextrométhorphane (une substance très utilisée en sirop contre la toux sèche).
Cette étude a porté sur 3 groupes d’enfants : avec du miel (de sarrasin), du dextrométorphane ou un placebo. Le miel et le dextrométorphane ont obtenu des résultats supérieurs sur la fréquence et la gravité de la toux. L’étude a aussi montré que le miel avait un effet sensiblement meilleur sur la toux que le dextrométorphane.
Les chercheurs ont également montré que le miel était mieux supporté chez les enfants, en particulier la nuit. Selon ces chercheurs, le bon goût du miel et son pouvoir lénifiant permettent d’augmenter la sécrétion de mucus au niveau des voies respiratoires. L’enfant va voir sa toux diminuer et la qualité de son sommeil s’améliorera.
Par Xavier Gruffat. Mise à jour de l’article : 4 novembre 2021. Relecture (Seheno Harinjato, rédactrice chez Creapharma.ch).
Références études : BMJ Evidence-Based-Medicine (DOI : 10.1136/bmjebm-2020-111336), Pediatrics (DOI : 10.1542/peds.2011-3075), Archives of Paediatric and Adolescent Medicine (DOI : 10.1001/archpedi.161.12.1140)
