4 raisons de ne pas manger ou boire avant une intervention chirurgicale

Le jeûne avant une intervention chirurgicale est une mesure de sécurité visant à éviter des complications graves liées à l’anesthésie, telles que l’aspiration gastrique et les vomissements. En suivant les recommandations émises par les professionnels de santé dont la restriction alimentaire, les patients peuvent réduire le risque de complications pendant et après l’opération. Les protocoles varient en fonction du type d’anesthésie et de la nature de l’intervention, mais le respect des délais de jeûne est crucial pour assurer la sécurité de chaque patient. Si de manière générale, il s’agit de ne plus manger après minuit la veille de l’opération et de ne boire que de l’eau et pas d’autres boissons le matin de l’opération, d’autres facteurs peuvent être pris en compte. Il est donc important de poser des questions à l’équipe chirurgicale en cas de doute. Pour bien comprendre l’importance de ces consignes, voici 4 explications destinées à mieux vous éclairer à ce sujet.

À noter que les recommandations courantes des institutions de santé comme l’American Society of Anesthesiologists (ASA), suggèrent généralement de ne pas manger pendant 6 à 8 heures avant une chirurgie sous anesthésie générale et de ne pas boire pendant 2 à 4 heures avant l’opération. Ces restrictions peuvent être ajustées en fonction du type d’anesthésie et de la nature de l’intervention. Par exemple, pour les anesthésies locales ou régionales, les recommandations concernant le jeûne sont moins strictes1.

4 raisons de ne pas manger ou boire avant une intervention chirurgicale

1. Risque d’aspiration gastrique

L’aspiration gastrique figure parmi les plus grands risques à éviter. La raison est que lorsque le patient est sous anesthésie générale, ses réflexes de protection des voies respiratoires, comme la toux ou le réflexe de déglutition, sont inhibés. Si l’estomac contient des aliments ou des liquides, il y a un risque que ces substances remontent dans l’œsophage et se retrouvent dans les poumons, un phénomène appelé aspiration gastrique. Cela peut entraîner de graves complications telles que l’étouffement, une pneumonie par aspiration, une obstruction des voies respiratoires ou des infections pulmonaires.

2. Complications liées à l’anesthésie

Les recommandations concernant le jeûne avant une chirurgie sont également basées sur des principes de sécurité visant à réduire les risques de complications liées à l’anesthésie. L’estomac vide diminue le volume des contenus gastriques et la probabilité d’une aspiration, ce qui réduit les risques d’infection et d’autres effets secondaires graves. En effet, sous anesthésie générale, tous les mécanismes de protection de l’organisme sont aussi paralysés2. Cela inclut la paralysie des muscles lisses, ceux que nous ne contrôlons pas. Nos muscles nous protègent de l’inhalation de notre salive, de la nourriture et de l’eau, et ces mécanismes sont également inhibés. Ils n’assurent donc aucune protection aux voies respiratoires.

3. Gène pendant l’opération

Après un repas, l’estomac est rempli et gonfle. Cela limite l’espace de travail de l’équipe chirurgicale. Grâce à un estomac vide, il est plus facile de contrôler les voies respiratoires et d’éviter que des aliments non digérés remontent vers l’œsophage. De plus, le processus de digestion est complexe. Ainsi, si l’estomac est plein, le corps déclenche des réactions qui lui permettent de décomposer les aliments afin d’obtenir de l’énergie. Il sera donc occupé à digérer et non à lutter contre les agressions physiologiques liées à l’intervention chirurgicale. En cas d’endoscopie, il sera plus difficile pour la caméra de bien visualiser l’état réel des organes s’il y a des aliments qui gênent. Même en l’absence d’une anesthésie générale, le fait de manger et de boire avant l’intervention peut augmenter le risque d’aspiration. Étant donné que l’endoscopie insuffle de l’air dans l’estomac, la nourriture peut sortir au moment de retirer l’appareil et entraîner ainsi un problème d’aspiration.

4. Vomissements pendant ou après l’anesthésie

La présence d’aliments non digérés dans le tube digestif peut également entraîner le risque de vomissements pendant ou après l’anesthésie. Si cela se produit, le patient peut inhaler son vomi, augmentant ainsi le risque de complications graves.

4 raisons de ne pas manger ou boire avant une intervention chirurgicale

Références & Sources :
– Journal of Clinical Anesthesia – DOI : 10.1016/j.jclinane.2017.07.004
– Cleveland Clinic

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).

Date de dernière mise à jour du dossier :
24.03.2025 (première publication)

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2025 Pixabay

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article de la Cleveland Clinic : Eating and Drinking Before Surgery: Why It’s a No-No, publié en février 2025, consulté le 18 mars 2025 et le lien fonctionnait à cette date
  2. Journal of Clinical Anesthesia. Volume 42, November 2017, Page 102. DOI : 10.1016/j.jclinane.2017.07.004
Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 24.03.2025
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