Une allergie survient lorsque le système immunitaire réagit à certaines substances – comme le pollen, le venin d’abeille ou les squames d’animaux – qui ne provoquent pas de réaction chez la plupart des gens1. Au printemps en particulier, les principaux allergènes sont les pollens libérés par les plantes en floraison et qui circulent dans l’air. Appelée également rhume des foins ou rhinite allergique, l’allergie printanière peut être gênante puisqu’en plus du nez qui coule, des yeux qui piquent, des éternuements et des respirations sifflantes, des crises d’asthme peuvent apparaître chez certaines personnes. Voici 6 questions qui vous aideront à mieux comprendre les allergies printanières et à mieux vous en prémunir.
1. Pourquoi les allergies sont-elles plus fréquentes au printemps ?
Le printemps est une période particulièrement favorable au rhume des foins, car les arbres fleurissent. Cependant, ce n’est pas seulement au printemps que les pollens peuvent affecter les personnes sensibles, selon la géographie il existe 3 principales saisons polliniques. Au printemps, il faut craindre les pollens des arbres comme le bouleau, le noisetier, l’aune, le frêne ou l’armoise, en été les pollens des graminées tels le blé, le seigle, le riz, le maïs ou l’orge et en automne le pollen des mauvaises herbes et des moisissures. Il n’est pourtant pas rare que ces saisons se chevauchent. Il faut aussi savoir que le climat est un facteur important car lorsque les températures ne sont pas constantes, la pollinisation s’arrête et redémarre. Ainsi, beaucoup d’allergènes se mélangent les uns aux autres et circulent dans l’air. Avec le réchauffement climatique, la saison de pollinisation a tendance à s’allonger et à être plus intense. De même, quand le temps est plus sec ou plus venteux, tous les allergènes sont transportés, ce qui augmente le risque d’exposition.
2. Comment savoir que je souffre d’une allergie de saison (printanière) ?
Plusieurs symptômes peuvent vous alerter. Les signes les plus courants sont :
– Le nez bouché ou qui coule, parfois accompagné d’une douleur des sinus et de maux de tête ;
– La toux, le plus souvent chez les personnes souffrant d’asthme ;
– L’essoufflement ou une respiration sifflante ;
– Les yeux rouges, enflés, larmoyants ou qui démangent ;
– La gorge sèche, irritée ou douloureuse ;
– La peau qui gratte. En cas de contact direct avec les allergènes, une dermatite peut apparaître. Celle-ci se caractérise par une éruption cutanée avec démangeaisons, cloques et gonflement ;
– Fatigue et brouillard cérébral, c’est-à-dire sensation de « trouble » dans le cerveau, empêchant de se concentrer efficacement.
Bien évidemment, chaque personne peut vivre ces symptômes de manière différente.
3. Comment prévenir les allergies printanières ?
Pour mieux vous protéger contre les allergies printanières, vous pouvez anticiper en commençant un spray nasal topique de stéroïdes (cortison ou dérivé) une ou deux semaines avant le début de la saison. Ces sprays peuvent prévenir l’inflammation du nez et limiter certains symptômes.
Il peut aussi être judicieux d’adapter votre mode de vie pour minimiser l’exposition aux allergènes.
– Gardez vos fenêtres fermées. Pour une meilleure aération, vous pouvez les ouvrir très tôt le matin pour permettre à l’air de circuler et de se renouveler.
– Fermez les fenêtres de votre voiture. Quand vous êtes à l’intérieur, activez la fonction « recyclage » de la climatisation pour qu’elle ne capte plus l’air du dehors.
– Utilisez un filtre CVC, Chauffage, Ventilation et Climatisation, pour réduire la pollution de l’air dans votre maison.
– Envisagez d’investir dans un purificateur d’air.
– Faites un ménage de printemps.
– Gardez vos animaux propres, car ils peuvent ramener de l’extérieur toutes sortes d’irritants. De préférence, gardez-les hors de votre chambre.
– Prenez une douche quand vous rentrez chez vous.
4. Que faire en cas d’allergies de saison (printanières) ?
Il est difficile, voire impossible d’éviter totalement de toucher, de respirer ou d’ingérer du pollen ou d’autres allergènes au printemps. Lorsque les symptômes apparaissent, vous pouvez recourir à certains médicaments contre les allergies saisonnières, disponibles en vente libre. Ils se répartissent en trois catégories principales : les antihistaminiques, les vaporisateurs nasaux et les décongestionnants.
– Les antihistaminiques se répartissent en deux groupes : les antihistaminiques de première génération et de deuxième génération. Ce dernier est moins sédatif et permet d’atténuer les symptômes de base comme les démangeaisons, les éternuements ou l’écoulement nasal. Le principe actif le plus connu et certainement l’un des plus efficaces de 2ème génération, en vente libre en pharmacie, est un médicament contenant de la cétirizine. Il existe aussi un autre antihistaminique moderne efficace, ce sont les médicaments à base de loratidine. La desloratadine et fexofénadine (Telfast®, Telfastin Allergo® et génériques) peuvent aussi soulager une allergie de saison comme un rhume des fois.
– Les vaporisateurs (sprays) nasaux, comme des vasoconstricteurs ou des médicaments à base corticoïdes, sont efficaces contre la congestion nasale, l’écoulement postnasal et la pression sinusale.
– Quant aux décongestionnants en prise orale, ils aident à traiter la congestion nasale, mais ils ne sont pas recommandés en cas d’hypertension ou de problèmes cardiaques.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander conseil auprès d’un professionnel de santé.
5. Quand dois-je faire une injection contre les allergies ?
Si les médicaments disponibles en vente libre ne fonctionnent pas, le médecin peut prescrire une immunothérapie. Cette méthode peut diminuer la sensibilité au pollen et aux autres allergènes. À titre d’exemple, si vous êtes allergique aux pollens d’arbres, vous recevrez un vaccin contre ces allergies, à base de protéines de pollen d’arbre. Ce processus est assez long, mais l’effet est aussi plus durable. Toutefois, la désensibilisation est parfois remise en question par certains médecins, qui estiment que cette méthode est inutile et n’a jamais montré son efficacité scientifiquement.
6. Quand consulter un médecin ?
Même si les allergies printanières sont courantes, il est toujours prudent de consulter un médecin. Ceci est d’autant plus important si vous avez d’autres problèmes de santé. En effet, il faut s’assurer que tous les médicaments que vous prenez soient sans danger. Par ailleurs, il peut être possible que les symptômes ne soient pas causés par des allergies. Dans ce cas, la consultation d’un médecin aide à diagnostiquer à temps une autre maladie sous-jacente.
Références & Sources :
Cleveland Clinic, Mayo Clinic.
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies). Contrôle et supervision finale : Xavier Gruffat (pharmacien).
Date de dernière mise à jour du dossier :
10.03.2024
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