MIAMI – Les régimes minceur proposés par les magazines ne marcheront jamais, car nous réagissons tous différemment à la consommation d’une nourriture saine, qui permet à certains de perdre du poids quand d’autres à l’inverse en prennent. Une étude recommande une approche personnalisée.
Une femme a ainsi présenté une hausse de son taux de sucre dans le sang à chaque fois qu’elle mangeait une tomate, aliment considéré pourtant comme faible en sucre et en graisses, selon cette étude qui a porté sur 800 personnes en Israël, et est publiée jeudi dans le journal Cell Press.
“La première très grande surprise et découverte frappante que nous avons eue, c’est la grande variabilité de réaction des gens à des plats identiques”, a résumé Eran Segal, chercheur au Weizmann Institute of Science en Israël.
Les participants ont contrôlé leur sucre pendant une semaine et ont fourni des échantillons de selles afin d’analyser leur microbiome intestinal, tout en surveillant étroitement leur consommation alimentaire.
Mettre la personne au centre
“Il y a des différences profondes entre les individus – dans certains cas, ils avaient des réactions contraires les uns par rapport aux autres – et nous manquons véritablement d’informations” scientifiques à ce sujet, a souligné M. Segal.
Le coauteur de l’étude, Eran Elinav, estime lui avoir appris sur “notre niveau d’imprécision collective concernant l’un des concepts les plus basiques de notre existence, à savoir ce que nous mangeons et comment nous intégrons la nutrition dans notre vie quotidienne”.
Au lieu de suivre des régimes alimentaires standard, il faut une approche beaucoup plus personnalisée, mettant les personnes au centre du régime et non l’inverse, ce qui permet non seulement de les aider à contrôler leur taux de sucre mais aussi à améliorer leur santé, suggère M. Elinav.
Les deux chercheurs affirment avoir avancé sur un système capable de fournir une meilleure analyse nutritionnelle en fonction des individus. La méthode nécessiterait d’envoyer des échantillons de selles pour analyser les bactéries du système digestif, les chercheurs ayant identifié des microbes spécifiques corrélés aux niveaux de sucres dans le sang après les repas.
L’importance de la flore intestinale
Les scientifiques relèvent toujours plus l’importance grandissante de la flore bactérienne (microbiote) dans le contrôle du poids. Une étude publiée dans la revue scientifique British Journal of Nutrition en 2014 a montré que des femmes obèses qui prenaient des probiotiques ont perdu pendant les 6 mois de la durée de l’étude 2 fois plus de poids que celles prenant un placebo. De plus, la perte de poids était durable et les probiotiques aidaient à contrôler l’appétit.
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Xavier Gruffat avec ATS, 24 novembre 2015