Les patients souffrant de rhumatismes ne devraient pas se fier aux remèdes naturels à base de plantes médicinales. Les produits phytopharmaceutiques comme ceux à base de saule, de cannabis ou d’églantier ont tous peu ou pas d’utilité. C’est le résultat d’une évaluation à grande échelle menée par la Commission des thérapies complémentaires et de la nutrition de la Société allemande de rhumatologie (nom allemand : Komplementäre Heilverfahren und Ernährung der Deutschen Gesellschaft für Rheumatologie).
« Même à l’époque des médicaments modernes à action spécifique et bien tolérés pour les maladies rhumatologiques, de nombreux patients s’intéressent aux thérapies alternatives ou complémentaires à base de plantes », a expliqué le porte-parole de la commission, Gernot Keysser, au journal médical Deutsches Ärzteblatt, pour expliquer le contexte de cette évaluation.
Lors du congrès annuel de la société de discipline médicale en 2024, la commission a récemment publié des recommandations sur l’utilisation de traitements complémentaires pour les patients atteints de maladies rhumatismales (par exemple de la polyarthrite rhumatoïde ou du psoriasis). Elle avait auparavant analysé la littérature scientifique sur les produits phytothérapeutiques en vente libre et sur ordonnance.
Particulièrement populaires, selon les chiffres de vente : l’huile de bourrache, les préparations à base d’ortie et de cannabis ainsi que les préparations à base d’églantier (cynorrhodon), de romarin, de safran et d’écorce de saule. A cela s’ajoutait une préparation mélangée à base d’écorce de frêne, d’écorce de peuplier tremblant (en allemand : Zitterpappelrinde) et de verge d’or, qui semble avoir été particulièrement achetée en Allemagne, selon le journal médical.
Un jugement accablant
Le verdict est accablant. « Même si, pour toutes les substances végétales étudiées, des rapports font état d’effets anti-inflammatoires ou immunologiques en laboratoire sur des modèles animaux, les bénéfices cliniquement prouvés sont très rares », a rapporté M. Keysser. Il semble y avoir un grand écart entre les résultats de laboratoire, les études sur les animaux de laboratoire et l’utilisation de ces produits chez les personnes malades.
Aucune des préparations étudiées n’a une efficacité thérapeutique qui justifie son utilisation dans les maladies rhumatismales. En ce qui concerne le cannabis médical, les preuves scientifiques d’un effet seraient trop faibles pour permettre une recommandation dans les maladies rhumatismales inflammatoires pour la modification de la maladie ou la thérapie symptomatique.
« Toutefois, dans certains cas, son utilisation peut être justifiée pour réduire les douleurs chroniques, notamment neuropathiques, ainsi que les troubles du sommeil », a indiqué à la commission. De manière générale, la commission de la société allemande de rhumatologie ne recommande pas les médicaments phytothérapeutiques à base de safran et de romarin.
Le 18 décembre 2024. Par Xavier Gruffat (pharmacien). News traduite de l’allemand. Source : Keystone-ATS en allemand (notre partenaire Pharmapro.ch est client de l’agence Keystone-ATS).
