A la ménopause, la thérapie hormonale améliore la qualité du sommeil

hypertension diagnosticROCHESTER, Minn.Beaucoup de femmes souffrent d’effets collatéraux de la ménopause comme des troubles du sommeil et des bouffées de chaleur. Entre 40 et 60% des femmes au moment d’entrer à la ménopause ou au début de cette phase de la vie d’une femme souffrent de troubles du sommeil. La ménopause n’est pas une maladie mais une période de la vie d’une femme qui apparaît en moyenne à 51 ans, avec des écarts assez important entre les femmes. Au niveau physiologique, il s’agit de la cessation de la sécrétion hormonale des ovaires et notamment des oestrogènes et progestérones. On parle de ménopause lorsqu’une femme n’a plus eu ses règles pendant 12 mois consécutifs.

Une nouvelle étude réalisée par la renommée institution médicale américaine Mayo Clinic a découvert qu’un traitement hormonal faiblement dosé permettait d’améliorer la qualité du sommeil chez les femmes ménopausées. L’objectif de cette étude était double, premièrement découvrir si 2 formes de thérapie hormonale avaient ou non un impact sur le sommeil et deuxièmement essayer de mieux comprendre les liens entre les bouffées de chaleur, le sommeil et la thérapie hormonale.

Importance du sommeil de qualité

« Un sommeil de mauvaise qualité sur la durée affecte plus que l’humeur, » affirme Dr Virginia Miller, directrice d’un centre de recherche sur la femme à la Mayo Clinic. Elle explique : « La privation de sommeil peut mener à des maladies cardiovasculaires, parmi d’autres risques pour la santé. Il peut y avoir de graves conséquences – mentales et physiques – si vous n’avez pas assez de sommeil de qualité pendant une longue période. »

Détail de l’étude

Dans cette étude, les scientifiques américains ont pris en compte 2 formes de thérapie hormonale, une préparation d’œstrogène en prise orale (œstrogène équine conjugué, en anglais : conjugated equine estrogen) et un patch (17 béta-estradiol), afin de savoir comment leur utilisation affectait la qualité du sommeil. Un placebo a aussi été délivré à certaines participantes. Chacun de ces 3 groupes comptait plus de 200 participantes. Ces dernières appartenaient à un travail de recherche sur l’œstrogène (Kronos Early Estrogen Prevention Study) et toutes étaient déjà ménopausées. Ces femmes devaient rapporter elles-mêmes la qualité de leur sommeil en utilisant un indice spécialisé (Pittsburgh Sleep Quality Index). Elles ont également enregistré l’intensité des bouffées de chaleur et des épisodes de transpiration nocturne pendant cette période.

Résultats

Les scientifiques ont constaté que les femmes qui utilisaient pendant plus de 4 ans une thérapie hormonale faiblement dosée présentaient un sommeil de meilleure qualité. L’amélioration du sommeil était 2 fois supérieure avec la thérapie hormonale en comparaison avec le groupe placebo.

L’œuf ou la poule…

Les chercheurs ont aussi découvert qu’un sommeil de qualité augmentait lors de changements dans les bouffées de chaleur et épisodes de transpiration nocturne, mais la Dr. Miller explique qu’il reste difficile de savoir si un sommeil de mauvaise qualité est la cause de ces symptômes (ex. bouffées de chaleur) ou la conséquence d’un sommeil de mauvaise qualité.

Cette étude a été publiée le 21 août 2017 dans le journal scientifique Menopause: The Journal of the North American Menopause Society.

Remarquons finalement qu’une étude publiée en 2005 par l’Université du Michigan était arrivée à une conclusion différente, en estimant que la thérapie hormonale n’avait pas d’impact sur les troubles du sommeil.

Le 6 septembre 2017. Par Xavier Gruffat (Pharmacien). Sources : communiqué de presse de l’étude en anglais, résumé de l’étude (Abstract). Référence étude : DOI: 10.1097/GME.0000000000000971 – Lien PubMed
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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 06.09.2017
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