Les masques sont essentiels pour prévenir la propagation du Covid-19

AUSTIN – Le fait de ne pas porter de masque pourrait augmenter considérablement les risques d’être infecté par le virus du Covid-19, le SARS-CoV2. C’est ce que révèle une étude menée par une équipe de chercheurs dirigée par un professeur de l’université A&M du Texas et publiée le 12 juin 2020 dans le PNAS, Proceedings of the National Academy of Sciences, (DOI : 10.1073/pnas.2009637117). Le Prof. Renyi Zhang* a constaté lors de ses travaux que le port d’un masque (facial) pourrait stopper la propagation du virus de personne à personne. Selon cette étude, les masques obligatoires ont permis d’éviter des dizaines de milliers d’infections au Covid-19.

Baisse du nombre d’infections

Les masques faciaux sont essentiels pour prévenir la propagation du Covid-19L’équipe a examiné les risques d’infection par le Covid-19 et la manière dont le virus se transmet facilement d’une personne à l’autre. À partir des tendances et des procédures d’atténuation en Chine, en Italie et à New York, les chercheurs ont constaté que l’utilisation d’un masque facial a réduit le nombre d’infections de plus de 78’000 en Italie du 6 avril au 9 mai (2020) et de plus de 66’000 à New York du 17 avril au 9 mai (2020).
Selon les chercheurs, les résultats montrent clairement que la transmission par voie aérienne via les aérosols respiratoires représente la principale voie de propagation du Covid-19. En analysant les tendances de la pandémie, avec le port de masque, et ce, à l’aide de la méthode statistique et en projetant la tendance, ils ont calculé que plus de 66’000 infections ont été évitées en utilisant un masque facial en un peu plus d’un mois à New York. Ils ont ainsi conclu que le port d’un masque facial en public correspond au moyen le plus efficace pour prévenir la transmission interhumaine.

Pratique peu coûteuse

Cette pratique peu coûteuse, associée à la distanciation sociale et à d’autres procédures, est le moyen le plus probable de mettre un terme à la pandémie de Covid-19. Ce travail souligne également qu’une science solide est essentielle dans la prise de décision pour les pandémies de santé publique actuelles et futures.

Double protection

L’un des co-auteurs de l’article, Mario Molina, est professeur à l’université de Californie-San Diego et co-lauréat du prix Nobel de chimie en 1995 pour son rôle dans la compréhension de la menace que représentent les gaz halocarbures d’origine humaine pour la couche d’ozone de la Terre.

Ce dernier a expliqué que l’étude a très clairement établi que l’utilisation d’un masque facial est non seulement utile pour empêcher les gouttelettes de toux infectées d’atteindre les personnes non infectées, mais est également cruciale pour que ces personnes non infectées évitent de respirer les minuscules particules atmosphériques (aérosols) que les personnes infectées émettent en parlant et qui peuvent rester dans l’atmosphère pendant des dizaines de minutes et se déplacer sur une certaine distance.

Le Prof. Zhang a indiqué que de nombreuses personnes en Chine portent des masques faciaux depuis des années, principalement en raison de la mauvaise qualité de l’air dans le pays. Les gens y sont donc habitués à cela. Le port obligatoire de masque a aidé la Chine à contenir l’épidémie de Covid-19. Il a aussi déclaré que les résultats devraient envoyer un message clair aux gens du monde entier : le port d’un masque facial est essentiel dans la lutte contre le virus.

3 méthodes efficaces, portez un masque

Ce travail suggère que l’échec de la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19 dans le monde est largement attribué à l’importance non reconnue de la transmission du virus par voie aérienne. Il faudra continuer à nous distancer socialement et à nous laver les mains, mais ce n’est pas une protection suffisante. Le port d’un masque dans l’espace publique ainsi que la pratique d’une bonne hygiène des mains et la distanciation sociale vont réduire considérablement les risques de contracter le virus du Covid-19.

Controverse en Suisse

En Suisse, la question des masques obligatoires est controversée depuis le début de l’épidémie/pandémie. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’avait jamais rendu les masques obligatoires pendant la crise du Covid-19 (mars à mai 2020). Dans les transports publics, il était recommandé notamment en juin 2020 aux passagers de porter un masque, en particulier aux heures de pointe. Mais dès le lundi 6 juillet 2020, les masques sont désormais obligatoires dans tous les transports publics en Suisse.

Références & Sources :
PNAS, Proceedings of the National Academy of Sciences, (DOI : 10.1073/pnas.2009637117), Keystone-ATS. 
* Professeur distingué de sciences atmosphériques de l’université Texas A&M et titulaire de la chaire Harold J. Haynes au Collège des géosciences, et des collègues de l’université du Texas, de l’université de Californie-San Diego et du California Institute of Technology

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), relecture par Xavier Gruffat (pharmacien)

Date de dernière mise à jour du dossier :
03.07.2020

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2020 Pixabay

Crédits infographies : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 03.07.2020
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