Les femmes ont un taux de mortalité un peu plus faible avec les femmes médecins qu’avec les hommes médecins (étude)

Les femmes âgées qui sont traitées à l’hôpital par une médecin femme plutôt que par un médecin homme ont un taux de mortalité plus faible pour certaines maladies. C’est la conclusion d’une étude japonaise publiée le 23 avril 2024 dans Annals of Internal Medicine (DOI : 10.7326/M23-3163).

Image d’illustration (crédit : Adobe Stock)

L’étude a utilisé les données de plus de 700’000 patients âgés de 65 ans et plus qui ont été hospitalisés entre 2016 et 2019. Parmi eux, 31,1% et 30,6% des hommes ont été traités par des femmes médecins. Selon le groupe de recherche de l’Université de Tokyo, les taux de mortalité dans les 30 jours suivant le traitement étaient légèrement inférieurs chez les femmes traitées par des femmes médecins – en particulier pour les maladies du système nerveux comme la démence (ndlr. ex. Alzheimer). De plus, les femmes qui ont été traitées par des femmes médecins ont moins souvent dû se rendre à l’hôpital pour des maladies des reins et des voies urinaires.

Une différence faible mais significative

Dans l’ensemble, le taux de mortalité des patientes était de 8,15% lorsqu’elles étaient traitées par un médecin, contre 8,38% lorsqu’elles étaient traitées par un homme – une différence faible mais cliniquement significative, selon les auteurs de l’étude.

L’équipe de recherche spécule que les médecins sous-estiment peut-être la gravité de la maladie chez les femmes, ce qui pourrait entraîner des retards dans le traitement. De plus, les femmes médecins communiqueraient peut-être plus efficacement et se concentreraient davantage sur leurs patients. Et enfin, les femmes parleraient peut-être plus ouvertement avec les femmes médecins sur des sujets honteux.

La raison n’est pas claire

Selon Ute Seeland, qui occupe à l’université de Magdebourg la première chaire allemande de médecine et de prévention, on trouve des preuves de ces trois hypothèses dans la littérature.

Cependant, la conception de l’étude ne permet pas de répondre à la question de savoir pourquoi les femmes profitent concrètement du traitement par les femmes médecins. Dans l’ensemble, les effets décrits dans le travail sont faibles. De plus, l’étude ne peut pas clarifier si les femmes profitent réellement du traitement par les femmes médecins ou si d’autres facteurs associés jouent un rôle.

Conclusion

Les chercheurs japonais concluent leur étude ainsi : les résultats indiquent que les patients ont des taux de mortalité et de réadmission plus faibles lorsqu’ils sont traités par des femmes médecins, et que l’avantage de recevoir des traitements de la part de femmes médecins est plus important pour les patientes que pour les patients.

Le 23 avril 2024. News publiée en allemand sur notre site Pharmapro.ch, traduite de l’allemand sous la supervision scientifique de Xavier Gruffat (pharmacien). Référence étude : No DOI 10.7326/M23-3163

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 23.04.2024
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