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L’acide folique protégerait aussi de la leucémie, selon une étude

L'acide folique protégerait aussi de la leucémie, selon une étudeSAN FRANCISCOOn savait qu’un apport d’acide folique, ou vitamine B9, durant la grossesse diminue le risque de spina bifida. Il se pourrait qu’une carence soit également impliquée dans l’apparition de certaines leucémies, selon une étude publiée dans la revue “Epigenetics”.
A priori, le spina bifida – une malformation du canal rachidien – n’a rien à voir avec les leucémies chez l’enfant. Alors que le premier est un trouble précoce du développement de l’embryon qui touche environ un nouveau-né sur mille en Suisse, les secondes sont des cancers des cellules sanguines très rares chez l’enfant et qui apparaissent généralement plus tardivement.
Pourtant, une étude soutenue par la Ligue suisse contre le cancer montre que tous deux pourraient être liés à une carence en acide folique. Semira Gonseth, postdoctorante suisse à l’Université de Californie à San Francisco, a analysé avec ses collègues l’ADN de 347 enfants en bonne santé ayant participé – en tant que groupe témoin – à la “California Childhood Leukemia Study”.

Ce qui intéresse la chercheuse, ce ne sont pas les mutations génétiques classiques ou les gènes défectueux, mais les modifications dites épigénétiques, que l’on ne peut rattacher à des mutations et qui interviennent même lorsque l’information génétique reste intacte.

Mécanismes épigénétiques

La santé n’est pas seulement le résultat de gènes sans défaut, mais aussi et surtout d’une régulation correcte de ces gènes : ceux-ci doivent être utilisés au bon moment et au bon endroit, chez l’embryon notamment, puis à nouveau inactivés. Le principal interrupteur épigénétique se compose de petites annexes chimiques, les groupements méthyles, qu’un mécanisme complexe à l’intérieur des cellules permet d’ajouter à l’ADN.

L’apport en vitamines des futures mères joue un rôle essentiel dans les réactions biochimiques de ce mécanisme de méthylation au sein des cellules. Or comme les chercheurs l’ont constaté, moins les mères avaient absorbé d’acide folique, plus l’ADN de leur enfant était méthylé.

Les plus grandes différences au niveau de la méthylation ont été relevées en trois endroits principaux de l’ADN. Deux se trouvent juste à côté des gènes liés au développement du système nerveux, et un autre est situé à côté d’un gène qui détermine l’apparition de cancers, y compris la leucémie. L’expression des gènes y était réduite.

“Il se pourrait que l’acide folique protège l’enfant à naître de modifications épigénétiques défavorables pouvant également provoquer un cancer”, conclut la scientifique, citée mardi dans un communiqué de la Ligue suisse contre le cancer. Les effets exacts de cet apport n’ont pas encore été élucidés mais ces résultats livrent pour la première fois une explication possible.

ATS,  17 décembre 2015 – Fotolia.com

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 07.04.2017
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