WASHINGTON – Doubler voire tripler la consommation de graisses animales n’entraîne pas une augmentation dans le sang du taux de certaines graisses saturées nocives pour le système cardiovasculaire, affirme une petite recherche qui pointe du doigt les glucides. Elles permettent même de perdre du poids.
Pour cette étude parue vendredi dans la revue américaine “PLOS ONE”, seize participants ont été soumis à un régime alimentaire de quatre mois et demi.
Toutes les trois semaines, la part des glucides (pain, pâtes…) était progressivement augmentée, tandis que celle des aliments contenant des graisses animales saturées (viande, fromage…) était réduite. Le nombre de calories et de protéines restait stable.
Ces chercheurs, dont Jeff Volek, professeur à l’université d’Ohio, ont constaté que le taux total de graisses saturées relevé dans le sang des participants n’augmentait pas quand ils mangeaient de grandes quantités de viande rouge et de laitage, et diminuait même chez la plupart.
L’acide palmitoléique notamment, un acide gras saturé lié au métabolisme des glucides et qui paraît contribuer au développement des maladies cardiovasculaires, réduisait dans l’organisme avec une faible consommation de glucides.
Perte de poids
Mais le taux sanguin d’acide palmitoléique augmentait de nouveau avec un accroissement du nombre de glucides consommés. Un accroissement de cet acide signale qu’une proportion grandissante de glucides est transformée en graisses au lieu d’être brûlée par l’organisme, expliquent les chercheurs.
Réduire la proportion des glucides et augmenter celle des graisses animales dans un régime alimentaire bien équilibré permet au corps de consommer ces graisses comme carburant et évite leur accumulation, ajoutent-ils.
“Quand on a un régime alimentaire très faible en glucides l’organisme brûle de préférence les graisses saturées”, précise le professeur Volek. “Nous avions des sujets qui mangeaient deux fois plus de graisses saturées qu’avant cette étude, mais dont la majorité ont vu leur taux de ces graisses diminuer avec l’amélioration d’autres facteurs de risque cardiovasculaire”, souligne-t-il.
Ainsi, les participants ont connu une nette amélioration de leur taux sanguin de glucose et de leur tension artérielle, perdant en moyenne près de dix kilogrammes à la fin de l’étude clinique.
ATS, 22 novembre 2014 – Photo illustration : © olly – Fotolia.com