WASHINGTON – Que vous choisissiez un régime faible en glucides, faible en lipides ou tout autre régime alimentaire, une nouvelle étude scientifique montre que ces régimes peuvent aider certaines personnes à atteindre une perte de poids à long terme avec une amélioration potentielle des risques pour la santé mais de façon modeste, selon un rapport de la Société endocrinienne (Endocrine Society) publié le 6 mars 2018. L’intérêt de cette étude est surtout de montrer la complexité qui existe dans le traitement de l’obésité et l’utilité d’adopter des traitements plus personnalisés. Sans trop de surprise, les chercheurs ont aussi montré qu’en général la chirurgie de l’obésité était plus efficace que d’autres méthodes pour perdre du poids comme les régimes ou médicaments.
Dans leur travail de recherche, les scientifiques ont constaté que le régime méditerranéen et le régime DASH présentaient des avantages avérés pour l’amélioration des maladies cardiovasculaires et que les régimes hypocaloriques pouvaient être bénéfiques pour la perte de poids.
Prise de poids à long terme ?
Compte tenu du nombre de régimes alimentaires, de médicaments et de procédures chirurgicales disponibles pour traiter l’obésité, la meilleure approche pour chaque individu dépend de la génétique, de la santé et de la mesure dans laquelle les patients peuvent adhérer à un régime particulier, selon les auteurs. Néanmoins, maintenir une perte de poids à long terme demeure un défi, et les personnes obèses devraient s’attendre à reprendre du poids lorsqu’elles cesseront le traitement.
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Rester modeste
« La stigmatisation entourant cette maladie rend difficile de s’attaquer à l’obésité en tant que problème de santé publique », a déclaré dans un communiqué de l’étude le Dr. George A. Bray de l’Université de l’Etat de Louisiane à Baton Rouge aux Etats-Unis qui a mené l’étude (statement). Le scientifique américain poursuit : « Il y a souvent un décalage entre les objectifs esthétiques du patient et ce qui peut être atteint de manière réaliste avec un régime alimentaire et de l’exercice. Alors qu’une perte de poids modeste de 5 à 10% peut avoir des effets bénéfiques significatifs sur la santé, cela peut ne pas apporter les changements esthétiques recherchés par les patients. »
Obésité
L’obésité demeure un problème de santé publique mondial. Plus de 1,9 milliard d’adultes dans le monde souffrent d’obésité (IMC supérieur à 30) ou de surpoids (IMC supérieur à 25), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représente environ 30% de la population mondiale. L’obésité est associée à une diminution de l’espérance de vie et une augmentation du risque de souffrir de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de certains cancers, de maladies rénales, d’apnée du sommeil, d’arthrose et d’autres maladies. La perte de poids peut logiquement réduire le risque de développer ces maladies et apporter des bénéfices pour la santé.
Fortes variabilités
Les auteurs de ce travail de recherche ont examiné les données scientifiques les plus récentes sur une variété de régimes, y compris commerciaux tels que Weight Watchers, l’exercice physique, les médicaments contre l’obésité et les types de chirurgie de l’obésité (ex. chirurgie bariatrique). À partir d’un examen de plus de 400 études publiées et d’articles sur l’obésité examinés par des pairs, les experts ont constaté que toutes les interventions liées à la perte de poids présentaient un degré élevé de variabilité quant à leur efficacité.
Approches individuelles
« Les approches individuelles de perte de poids ont bien fonctionné pour certaines personnes et pas pour d’autres », explique le Dr Bray dans un communiqué. « À l’heure actuelle, nous disposons de peu d’informations génétiques et d’autres données pour prédire quelle intervention conviendra à un individu donné. Cela démontre à quel point le problème de l’obésité grave est complexe. »
Chirurgie
Les auteurs ont constaté que les approches chirurgicales avaient tendance à entraîner une perte de poids plus importante et plus durable que les autres options de traitement comme les régimes.
Nouveaux médicaments
« Il est crucial de traiter efficacement l’obésité si nous voulons être en mesure de faire face à l’impact dévastateur du diabète et des maladies cardiovasculaires sur la santé publique », déclare le Dr Bray. Il conclut le communiqué : « Nous observons des recherches prometteuses sur les médicaments antidiabétiques liés à la perte de poids, l’utilisation de peptides pour améliorer la perte de poids et l’amélioration des techniques de modulation de la façon dont les aliments transitent par le système digestif et sont absorbés dans l’organisme. Alors que notre compréhension scientifique de l’obésité continue de s’améliorer, nous espérons que cela mènera à la découverte de nouvelles approches thérapeutiques. »
Cette étude, qui porte nom de déclaration (statement), sera publiée dans le numéro d’avril 2018 du journal scientifique Endocrine Reviews (DOI : 10.1210/er.2017-00253).
Le 8 mars 2018. Par la rédaction de Creapharma.ch (supervision scientifique de Xavier Gruffat, pharmacien). Sources : communiqué de presse de l’étude. Références : Endocrine Reviews (DOI : 10.1210/er.2017-00253).
Crédits photos : Fotolia.com
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