SOUTHAMPTON – Selon une nouvelle étude britannique, boire 3 à 4 tasses de café par jour amène plus d’avantages que de risques pour la santé, sauf en cas de grossesse et chez les femmes à risque de fracture. Ce travail de recherche qui a pris en compte plusieurs méta-analyses a été publié dans le journal scientifique britannique de référence The BMJ. En août 2017, une étude présentée lors d’un congrès européen de cardiologie (ESC Congress) à Barcelone avait montré qu’une consommation de café plus élevée que la moyenne était associée à un risque plus bas de mortalité et seulement quelques semaines avant ce congrès 2 études avaient aussi relevé que la consommation de café permettait d’augmenter l’espérance de vie comme Creapharma en avait parlé.
Plus de 1000 composants
Le café est l’une des boissons les plus consommées au monde, avec environ 2,25 milliards de tasses bues chaque jour. On estime que le café contient plus de 1000 molécules ou composants, certains interagissent avec l’organisme comme la caféine, les diterpènes et des antioxydants comme les polyphénols. La proportion et quantité de ces composants peut être influencée par les différentes méthodes utilisées pour préparer le café.
Plus de 200 études
Le café pourrait avoir des effets positifs sur la santé, mais selon les chercheurs de l’Université de Southampton et de l’Université d’Edinburgh qui ont mené cette nouvelle étude, il manquait des données de qualité. Afin d’y voir plus clair, les scientifiques ont passé au crible plus de 200 études, y compris des revues d’études (méta-analyses), publiées sur la consommation de café et ont découvert que boire entre 3 et 4 cafés par jour était associé à une diminution du risque de mortalité et de maladies cardiaques en comparaison avec ceux qui ne buvaient pas de café. Le fait de boire du café était aussi associé à un risque plus bas de souffrir de certains cancers, de diabètes, de maladies du foie et de démences (ex. Alzheimer).
Néanmoins, boire du café pendant la grossesse pourrait être associé à des dommages sur la santé. De plus, boire du café pourrait augmenter très légèrement le risque de fracture chez les femmes.
Cette revue d’études de revues d’études (méta-analyses) porte le nom de revue générale, en anglais umbrella review. Une revue générale fournit un résumé de haut niveau de la recherche sur un sujet particulier, comme ici la consommation de café.
3 tasses par jour
Dans le détail, cette étude a montré que la consommation de café était systématiquement associée à un risque moindre de décès toutes causes confondues et de maladies cardiaques, la réduction la plus importante du risque relatif de décès étant de 3 tasses par jour, comparativement à ceux qui ne buvaient pas de café. Augmenter la consommation à plus de 3 tasses par jour n’était pas associé à des dommages pour la santé, mais l’effet bénéfique était moins prononcé. Le café était également associé à un risque plus faible de souffrir de plusieurs cancers, notamment ceux de la prostate, de l’endomètre, de la peau et du foie, ainsi que du diabète de type 2, des calculs biliaires et de la goutte. Le plus grand bénéfice a été observé pour les maladies du foie, telles que la cirrhose du foie. Enfin, il semble y avoir des associations bénéfiques entre la consommation de café et la maladie de Parkinson, la dépression et la maladie d’Alzheimer.
L’étude a montré moins de preuves d’efficacité sur les effets du café décaféiné, mais les scientifiques ont constaté des avantages similaires pour un certain nombre de résultats.
Lien causal
Dans un communiqué de l’étude publié en anglais, les auteurs concluent : “Boire du café semble sûr dans les habitudes de consommation, sauf pendant la grossesse et chez les femmes à risque accru de fracture”. Ils estiment toutefois que d’autres études sérieuses devront être menées afin de savoir si le café est la cause de ces associations bénéfiques pour la santé. Par exemple, il a été constaté une association entre une consommation régulière de café (ex. 3 tasses par jour) et une diminution du cancer de la peau. Mais est-ce que le café est la cause de cette diminution du risque de cancer ou plutôt un facteur associé non causal (ex. les personnes buvant de café s’exposeraient moins au soleil). Ces questions devront être répondues à travers d’autres études.
Cette étude a été publiée le 22 novembre 2017 dans le journal scientifique The BMJ (DOI : 10.1136/bmj.j5024).
Article mis à jour le 28 novembre 2017. Par Xavier Gruffat (Pharmacien). Source : communiqué de presse de l’étude. Référence : The BMJ (DOI : 10.1136/bmj.j5024). Crédits photo : Fotolia.com, Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl).
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