Les cheveux ne servent pas uniquement à protéger la boîte crânienne des agressions extérieures, ils participent aussi à la régulation de la température corporelle. Bien évidemment, tout le monde souhaite avoir une belle chevelure, car la coupe de cheveux exprime avant tout une façon d’être, une personnalité. Beaucoup d’idées reçues persistent autour des cheveux, voici 5 informations intéressantes qu’il faut connaître sur le cycle pilaire.
1. La longueur maximale des cheveux dépend du cycle pilaire
La propriété biologique des cheveux ressemble fortement au cycle de vie de l’homme. Chaque tige de notre chevelure naît, grandit et meurt une fois arrivée en période de fin de vie. Le cycle pilaire comprend trois phases : anagène, catagène et télogène. La première correspond au moment de la pousse. Ici, la vitesse de croissance et sa durée demeurent variables en fonction de l’individu et du sexe. La croissance de la chevelure est, en effet, plus courte chez l’homme (de 1 à 3 ans) que chez les femmes (de 2 à 6 ans). La phase catagène est le moment où la croissance du cheveu s’arrête et qu’il commence à se détacher du bulbe. Elle dure rarement plus d’1 mois. La phase télogène, d’une durée de trois mois, est la période où un nouveau cheveu pousse du bulbe et remplace celui arrivé en fin de phase de croissance. La longueur maximale des cheveux est sa longueur pendant la phase anagène. Théoriquement les cheveux des Asiatiques poussent plus vite que ceux des Caucasiens et des Africains. Une tige de cheveu d’un Asiatique peut pousser jusqu’à 2 cm par mois contre 0,7 cm pour un Africain et 1 cm pour un Caucasien. Ainsi, si la durée de croissance est de 6 ans, la longueur maximale du cheveu serait de 144 cm pendant la phase anagène avant son remplacement par une jeune pousse (Journal of Cell Science 2006, DOI : 10.1242/jcs.02793).
En plus d’être asynchrone c’est-à-dire de différentes durées entre les individus, ce cycle peut aussi varier selon l’effet des hormones. Les hormones mâles ou androgènes accélèrent le cycle pilaire tandis que les hormones femelles œstrogènes prolongent la phase anagène. Ainsi pendant la grossesse lorsque le taux des œstrogènes augmente dans le corps d’une femme, la croissance des cheveux est abondante et inversement lors de la ménopause lorsque l’hormone féminine chute brusquement au profit des androgènes la chute des cheveux est inéluctable. L’alimentation joue également un rôle particulièrement important dans le cycle pilaire. D’une manière générale, la perte de cheveux provient d’une carence en nutriment comme le fer, le zinc, les acides gras essentiels ou en protéines.
2. Après un rasage les cheveux ne repoussent pas plus gros
Le rasage de la tête ou de la barbe est souvent censé stimuler la croissance des cheveux. Même si elle est fortement ancrée dans différentes cultures, cette croyance est rejetée par la science qui ne montre une quelconque relation entre le rasage, la taille, la texture ou la couleur de la nouvelle pousse de cheveu ou de poil. L’apparence du poil plus grand qu’avant sur une tête chauve relève d’une illusion optique caractérisée par une bonne visibilité de la tige du poil sur un cuir chevelu particulièrement dégagé. Par ailleurs, la croissance de chaque cheveu commence au niveau du bulbe ou follicule pileux qui se trouve sur une micro cavité à l’intérieur du derme. C’est ce follicule qui donne des caractéristiques propres à chaque tige de cheveu, comme sa structure, son épaisseur et sa couleur. Ce caractère dépend de plusieurs facteurs comme le taux des différentes hormones, l’âge de l’individu et son identité génétique. Une étude publiée dans le Journal of Investigative Dermatology permet d’avancer l’inexistence de relation entre le rasage et la texture des cheveux après la pousse. Les chercheurs ont demandé à 5 jeunes hommes de se raser une jambe en gardant intacts les poils de l’autre jambe afin de pouvoir comparer les résultats lors de la pousse des poils. Après une batterie de mesure, aucune différence significative n’a été constatée entre le poids du cheveu produit lors de la repousse, son épaisseur ainsi que sa largeur. Le résultat est sans équivoque, le changement de caractère d’un cheveu ne peut provenir du simple rasage (https://doi.org/10.1111/1523-1747.ep12280667).
3. Combien de cheveux perd-on normalement tous les jours ?
Les cheveux arrivés en phase télogène sont en moyenne au nombre de 50 à 70 par jour. Chez certaines personnes, ce chiffre peut atteindre la barre des 100 par jour, surtout pendant certaines saisons comme l’automne ou le début de printemps. Au-delà de ce seuil, la chute devient abondante et nous pouvons parler de perte excessive de la chevelure. Elle peut se manifester à première vue par l’éclaircissement du vertex et des lobes frontaux. Une consultation chez le dermatologue permet de déterminer si la perte de cheveux est normale ou relève d’un cas pathologique résultant d’une calvitie ou d’une alopécie. La perte de cheveux pathologique touche plus de la moitié des hommes âgés de 50 ans contre un faible pourcentage de femme avant la ménopause. La chute de cheveux peut provenir de changement hormonal, de l’usage d’une contraception, du stress, d’une mauvaise habitude alimentaire, du tabagisme ou du traitement excessif de la chevelure.
4. La chute des cheveux chez l’homme est surtout d’origine génétique
En plus des autres causes identifiées, la chute de chevelure chez l’homme est fortement associée à une origine génétique. Si auparavant seules certaines gênes à l’origine de la calvitie ont été identifiées, une étude réalisée sur 52’000 hommes au Royaume-Uni a permis d’arriver au-delà des 200 marqueurs génétiques. Ces gênes ont tous un lien avec la calvitie et la plupart d’entre elles sont héritées directement du chromosome X d’origine maternelle. Elle se manifeste sous forme d’alopécie androgéno-génétique avec un développement rapide de l’hormone mâle dans l’organisme entraînant un éclaircissement progressif du crâne et le recul de la frontière d’implantation de la chevelure (Plus d’infos sur l’étude : https://doi.org/10.1371/journal.pgen.1006594).
5. Comment favoriser la pousse des cheveux ?
Une alimentation saine et complète permet d’apporter aux cheveux les nutriments dont ils ont besoin pour leur croissance. Parmi les plus importants, nous pouvons distinguer les acides aminés protéinogènes comme la méthionine ou la cystéine qui se trouvent dans les produits laitiers, les amandes, l’oignon rouge ou le brocoli. Ils ont notamment, un effet, sur le diamètre du poil. Les aliments riches en fer, en zinc et en vitamine B sont aussi connus pour leur effet bénéfique pour la croissance de la chevelure lors de la phase anagène du cycle pilaire. La prise de produits anti-radicalaires à travers des aliments anti-oxydants optimise la protection naturelle des cheveux contre les agressions comme celles des rayons solaires, des colorations, des médicaments, du stress et de la pollution. En dehors de l’alimentation, d’autres bonnes habitudes permettent de prendre soin de la chevelure en favorisant sa croissance. Le massage du cuir chevelu stimule la poussée capillaire en favorisant l’irrigation de la racine du cheveu. Il en est de même pour le port d’un foulard au lit qui protège les cheveux contre les agressions liées au frottement permanent avec la taie d’oreiller. L’huile essentielle de romarin est connue pour son action sur la pousse des cheveux. Elle fortifie les cheveux et les rend soyeux. L’huile essentielle de lavande ou de thym dispose également de la même vertu.
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Le 8 août 2018. Par la rédaction de Creapharma.ch (supervision scientifique : Xavier Gruffat, pharmacien). Sources et références : Journal of Cell Science (DOI : 10.1242/jcs.02793)
Crédits photos et infographies : Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl), Fotolia.com