L’accès à des produits sanitaires adaptés et les attitudes à l’égard de la menstruation doivent évoluer afin d’améliorer le bien-être dans les pays à revenu faible ou moyen. C’est ce qui a motivé les chercheurs ayant participé à une recherche conjointe du Johns Hopkins University et de l’University of Exeter Medical School (DOI : 10.1371/journal.pmed.1002803) publiée le 16 mai 2019 dans le journal scientifique PLOS Medicine. Mais dans les pays dits riches ou industrialisés, la menstruation n’est également pas toujours bien connue et respectée surtout par les hommes. Creapharma vous présente cinq choses à savoir sur ce sujet toujours tabou et qui touche pourtant toutes les femmes à un moment de leur vie.
1. La menstruation correspond à l’évacuation de la muqueuse utérine
Le sang produit lors de la menstruation correspond à une évacuation naturelle de la muqueuse utérine lorsqu’il n’y a pas de fécondation de l’ovule. Le sang qui s’écoule lors des règles est constitué de la paroi endométriale qui se renouvelle et de l’ovule non fécondé, dissout puis éjecté par l’organisme. Un nouveau cycle a lieu dès le détachement de la muqueuse utérine et de son renouvellement en attente d’une éventuelle fécondation. En général, le cycle menstruel varie entre 20 à 40 jours et dure entre 2 à 7 jours, mais ces données restent différentes selon les femmes.
2. De 100 à 400 menstruations
Avant l’arrivée de ces techniques de contraception, les femmes avaient généralement beaucoup d’enfants et moins de menstruations, environ 100 menstruations jusqu’à la ménopause contre 400 actuellement. Ce faible nombre de menstruations s’explique par l’arrêt des règles pendant les 9 mois que dure la grossesse et les autres mois correspondant aux périodes d’allaitement.
3. 80% des femmes souffrent de syndrome prémenstruel
Le syndrome prémenstruel est une réalité pour 80% des femmes en âge de procréer. Il se manifeste par plusieurs symptômes comme les modifications d’humeur, une sensation de fatigue, une profonde tristesse ou une irritabilité. Dans certains cas, des nausées, des maux de tête et des problèmes de concentration peuvent apparaître. Le syndrome prémenstruel ou SPM peut s’accompagner de douleurs pelviennes, de tensions abdominales, de gonflements des seins, d’une rétention d’eau et du mal de dos. Ce sont les manifestations qui apparaissent souvent lors d’un SPM, mais les signes peuvent changer à chaque cycle et selon les femmes. Pour traiter un SPM, la prise d’hormones, d’antidépresseur et d’anti-inflammatoires est souvent prescrite. Certaines mesures comme la pratique sportive, l’adoption d’un régime alimentaire, la prise régulière d’un apport suffisant en vitamines et la relaxation sont aussi utilisées à titre préventif ou pour atténuer les désagréments liés au syndrome prémenstruel.
4. 91% des femmes se plaignaient d’un cycle non tranquille
Le résultat d’une étude publiée en 2018 en Arabie Saoudite confirme que la majorité des femmes est confrontée à un cycle menstruel anormal. Sur les 738 femmes ayant fait l’objet de la recherche, 91% d’entre elles ont confirmé avoir eu au moins un problème dans leur cycle. Parmi les phénomènes les plus fréquents figurent les douleurs et les saignements abondants pendant la menstruation ainsi que l’irrégularité du cycle. Certaines d’entre elles se plaignaient même d’une interruption momentanée de la menstruation. Parallèlement, une femme sur cinq souffre d’une forte colique pendant les règles, les empêchant parfois de réaliser leurs occupations quotidiennes.
5. Les femmes ont leurs premières règles de plus en plus tôt
Actuellement, les femmes tombent enceintes plus tard, mais ont leurs premières menstruations plus tôt qu’auparavant. Si au début du XXe siècle, l’âge des premières règles a été établi aux environs de 14 ans, actuellement la moyenne est de 12,5 ans dans les pays occidentaux voir un peu plus tôt dans d’autres pays. Il s’agit d’une conséquence d’un changement d’habitude surtout alimentaire caractérisée par la prise d’une nourriture à forte valeur calorifique. L’utilisation de produits chimiques à base de bisphénol ou les maladies comme l’obésité figurent également parmi les causes de ce changement de l’âge moyen des premières règles.
Le 30 mai 2019. Par la rédaction de Creapharma.ch (supervision scientifique par Xavier Gruffat, pharmacien). Sources : Folha de S.Paulo – Etude : PLOS Medicine (DOI : 10.1371/journal.pmed.1002803)
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