5% des recherches sur Google concernent la santé, nouvelle stratégie du géant américain

recherche santé sur GoogleMOUNTAIN VIEWPour Google, qui publie selon nous pour la première fois cette information, 5% ou 1 recherche sur 20 effectuée sur le plus célèbre moteur de recherche au monde concerne la santé. Rappelons que dans les 4 principaux pays francophones (France, Canada, Belgique et Suisse) les parts de marché de Google en terme de moteur de recherche sont d’environ 90%, voire plus. Autrement dit Google règne de façon presque monopolistique sur le marché de la recherche, y compris la santé.

La nouvelle stratégie de Google

Partant de ce constat, aux États-Unis pour commencer, Google a décidé de concurrencer des sites sur la santé comme Webmd.com (une sorte de Doctissimo ou Creapharma américain). C’est-à-dire que désormais lorsqu’un Américain fait une recherche sur Google.com sur une maladie, par exemple sur l’angine, il voit apparaître sous forme de boîte directement en haut de la page de résultats (appelé SERP en anglais) des informations sur cette maladie, avec par exemple les traitements ou les symptômes. L’internaute va donc trouver plus d’informations directement sur le domaine Google et aura moins besoin de cliquer sur une page d’un autre site pour trouver l’information, en tout cas la plus basique.

Cette boîte informative (appelée box en anglais) existe déjà pour donner des informations sur des personnalités historiques par exemple, Google a développé ce concept, portant le nom de Knowledge Graph, en allant rechercher des informations sur des sites de référence comme Wikipedia. Pour les réponses médicales, Google a effectué un partenariat avec la très prestigieuse Mayo Clinic, réputée comme étant l’une des institutions les plus sérieuses dans le monde. Les informations médicales qui apparaissent directement sur le site médical ont été validées par une dizaine de médecins pour garantir une excellente qualité, comme l’affirme le géant américain.

Pas une bonne nouvelle pour Doctissimo, Creapharma et tous les sites santé

Autant le dire directement, cette nouvelle n’est pas du tout bonne pour l’avenir de sites comme Doctissimo (déjà racheté par un grand groupe de média, qui possède notamment Europe 1) ou Creapharma qui reçoivent plus de 80 % de leur trafic de Google, on parle d’ailleurs souvent de “Dr Google”. Lorsque ce système se mettra en place en France ces prochains mois ou années comme cela semble prévu, on peut déjà dire que les principaux sites sur la santé vont perdre de nombreux visiteurs et donc revenus publicitaires, en général unique source de financement pour ces sites. En langage économique, Google est en train de “verticaliser” son entreprise, en gardant le plus longtemps possible les internautes sur le propre domaine Google, plus facile à monétiser par la publicité (système Adwords) et à récolter des données sur les maladies des internautes.

Mais Google qui fait un partenariat publicitaire avec plus de 2 millions de sites, dont Creapharma.fr, grâce à son système Google Adsense ne voit pas les choses ainsi. Pour Google, cette boîte permet d’éduquer l’internaute en ayant une idée générale sur la maladie, puis ensuite quand il cliquera sur le lien d’un site (ex. Creapharma) il pourra voir si l’information publiée par le site en question est de qualité ou non. Si l’information ne correspond pas au résumé proposé par Google sur la page de résultats, l’Internaute quittera le site, à cause d’une faible qualité. C’est aussi une bonne méthode pour Google d’améliorer le classement et le résultat des sites dans les premières positions. Autrement dit, si l’internaute qui visite un site le quitte après quelques secondes au lieu d’une minute ou une minute trente, les algorithmes de Google vont penser que le site est de mauvaise qualité et vont le faire descendre dans les résultats de recherche.

Les sites santé malades !

L’avenir le dira si cette déclaration n’est qu’une communication de relation publique et si vraiment l’intention est bonne pour augmenter la qualité des sites de santé. Ce qui est sûr c’est que le trafic de ces sites spécialisés va diminuer, l’époque dorée de ce genre de site est révolue, notamment aussi, car les personnes cliquent toujours moins sur les publicités. Bref, les sites santé sont eux aussi, comme les internautes qui visitent ces sites, malades.

Le 12 février 2015. Par Xavier Gruffat (pharmacien, dipl. MBA, propriétaire des sites Creapharma). Sources: Google, ATS, Abondance.com

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 11.09.2017
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