Venlafaxine

La venlafaxine est un antidépresseur du groupe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa) indiquée pour le traitement de la dépression, de l’anxiété et des troubles paniques.

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Noms de la molécule :
Venlafaxine (nom anglais est aussi venlafaxine), venlafaxinum, venlafaxini hydrochloridum, venlafaxinhydrochlorid.

Formule chimique :
C17H27NO2

Temps de demi-vie et métabolites :
Le temps de demi-vie est de 5 heures pour la venlafaxine et de 11 heures pour le métabolite actif (lire ci-dessous) qu’est la desvenlafaxine.
Il existe notamment un métabolite actif, la desvenlafaxine (O-desméthylvenlafaxine). Aux Etats-Unis, il existe un médicament à base de ce métabolite vendu sous le nom de Pristiq®.

Effets :
Les effets de la venlafaxine sont basés sur l’inhibition du recaptage de la norépinéphrine et de la sérotonine dans les neurones présynaptiques. La venlafaxine n’a pas d’effets significatifs au niveau des récepteurs cholinergique ou histaminique. Le mécanisme d’action exact de l’effet antidépresseur de la venlafaxine n’est pas connu.

Indications :
Dépression (notamment les cas graves de dépression, lire juste ci-dessous sous Remarques)
Anxiété et autres troubles anxieux (ex. phobie sociale)
Troubles paniques
– Autres indications (souvent en off label, c’est-à-dire sans indication officielle) : fibromyalgie, neuropathies, certains troubles de ménopause

Remarques :
– L’effet antidépresseur de la venlafaxine commence souvent déjà une à deux semaines après le début du traitement.
– Des études qui ont comparé la venlafaxine avec d’autres antidépresseurs et contre placebo ont montré son efficacité contre la dépression grave provenant de toutes causes.
– La venlafaxine peut être instaurée par exemple si un autre antidépresseur (ex. citalopram) a montré un effet décevant.
– A l’arrêt de la venlafaxine des symptômes de manque peuvent apparaître comme des troubles du sommeil ou de l’agitation.

Effets secondaires :
Les principaux effets secondaires sont : nausées (probablement l’effet secondaire le plus fréquent), sécheresse de la bouche, maux de tête, constipation, somnolence, insomnie et transpiration.
Notamment chez les jeunes personnes, les idées suicidaires sont plus fréquentes. Des troubles de la sexualité chez l’homme et la femme peuvent aussi survenir.
Une augmentation de la fréquence cardiaque, un allongement de l’intervalle QT et de l’hypertension sont des symptômes possibles de le venlafaxine.
Une augmentation du nombre de fractures et de saignements ont aussi été constatés, comme avec d’autres antidépresseurs.
A l’arrêt de la venlafaxine des symptômes de manque peuvent apparaître comme des troubles du sommeil ou de l’agitation (lire ci-dessous sous Remarque pour découvrir des conseils pour arrêter progressivement un antidépresseur).
Pour la liste complète des effets secondaires, veuillez lire la notice d’emballage.

Contre-indications :
Hypersensibilité (allergie), enfants et personnes de moins de 18 ans, traitement avec les inhibiteurs de la MAO (il faut attendre au moins 2 semaines entre la fin du traitement à base d’un inhibiteur de la MAO et le début du traitement par la venlafaxine).
Grossesse (sauf exception) – la prise de venlafaxine est particulièrement problématique en fin de grossesse notamment pour l’enfant à naître. Pour la liste complète des contre-indications, veuillez lire la notice d’emballage.

Interactions :
La venlafaxine est métabolisée par le CYP2D6 (peut-être aussi le CYP3A4) et présente par conséquent un fort potentiel d’interactions médicamenteuses.
Les inhibiteurs du CYP2D6 peuvent augmenter la concentration de venlafaxine dans le sang et par conséquent avoir un effet plus marqué.
Interactions par exemple possible avec le pantoprazole. Ne pas prendre de citalopram avec d’autres médicaments qui prolongent l’intervalle QT. Attention avec la prise d’agents ou médicaments sérotoninergiques, à cause d’un risque de syndrome sérotoninergique.

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Pour la liste complète des interactions, veuillez lire la notice d’emballage.

Sous quelle forme (forme galénique) ?
La venlafaxine est disponible, en tout cas en Suisse, sous forme de comprimés (aux dosages de 37,5 mg et 75 mg) et de capsules à effet retard (aux dosages de 37,5 mg, 75 mg et 150 mg).

Posologie :
Contre la dépression, les états paniques et les troubles anxieux la posologie habituelle pour adulte est comme dose d’initiation (début) de 37,5 mg à 75 mg par 24h et la dose d’entretien de 75 à 150 mg par 24h.
Les médicaments comme les capsules sous forme retard (ER) sont généralement prises une fois par jour, au même moment de la journée et avec un repas. Les comprimés (normaux, non retard) sont pris en général chaque 12 heures (donc 2 fois par jour).

Médicaments vendus en Suisse (mise à jour : juillet 2024, selon Compendium.ch) :
Original :
Efexor® ER
Génériques :
– Venlafaxin-Mepha/-ER Comprimés/Depocaps
– Venlafaxin Pfizer® ER
– Venlafaxin retard Helvepharm
– Venlafaxine SandozVenlafaxine ER Sandoz®
– Venlafaxine Spirig HC® retard
Venlafaxine Viatris ER®
Venlax® ER

Remarques :
– En Suisse, la venlafaxine est disponible sur le marché depuis 1997 sous le nom de marque d’Efexor® ER (il existe désormais des génériques).
– Aux Etats-Unis, en plus des ISRS, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSNa) comme la venlafaxine ou la duloxétine sont de plus en plus utilisés1. Les ISRS et les IRSNa ont tendance à avoir moins d’effets secondaires que les antidépresseurs plus anciens.
Alternative
Une alternative à la venlafaxine est la duloxétine. Il s’agit aussi d’un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa). Les deux molécules semblent présenter des effets très similaires. La desvenlafaxine est également un médicament appartenant aux IRSNa, mais selon le site Compendium.ch le médicament n’est pas disponible en Suisse (il l’est aux Etats-Unis).
Avis critique (revue Prescrire)
– Début 2017, la revue française de référence pour son objectivité Prescrire déconseillait l’utilisation de la venlafaxine contre la dépression (lire ici article de Prescrire – bilan 2021), à cause de risques d’effets secondaires de type cardiovasculaire. La duloxétine et le citalopram étaient d’autres antidépresseurs déconseillés de la liste de 2017 ainsi que de 2021 (lire ci-dessous). Pour les scientifiques français, il existe d’autres antidépresseurs tout autant efficaces mais présentant moins d’effets secondaires. Un problème de la venlafaxine, en plus du risque cardiovasculaire, est qu’elle semble augmenter plus le risque de suicide et de dépendances que d’autres antidépresseurs. C’est pourquoi, pour certains spécialistes la venlafaxine est un antidépresseur de 2ème choix, à instaurer si un autre antidépresseur n’a pas fait effet, notamment lors de dépression grave.
– Fin 2020, Prescrire écrivait aussi cela dans sa liste pour 2021 : la venlafaxine ainsi que d’autres inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (ex. duloxétine, milnacipran), exposent aux effets indésirables des antidépresseurs IRS (ou ISRS), et en plus à des troubles cardiaques liés à leur activité noradrénergique, dont des hypertensions artérielles, des tachycardies, des troubles du rythme cardiaque, des allongements de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme et, pour la venlafaxine, à un risque élevé d’arrêts cardiaques en cas de surdose 2.
– Fin 2021, Prescrire avait également placé la venlafaxine dans sa liste de médicaments à éviter pour une meilleure santé.
Arrêt des antidépresseurs
L’arrêt d’un traitement à base d’antidépresseurs n’est pas toujours sans conséquence, jusqu’à un tiers des personnes prenant ces médicaments souffrent d’un sevrage des antidépresseurs (en anglais on parle d’antidepressant discontinuation syndrome)3. Les symptômes de sevrage ou de manque d’antidépresseurs peuvent inclure des maux de tête, des vertiges, de la fatigue, de l’irritabilité, des nausées ou vomissements, des rêves vifs ou ressentir des symptômes comme la grippe. D’autres symptômes sont aussi possibles. En fait ce ne sont pas directement les antidépresseurs qui sont addictifs, mais ces médicaments perturbent certains neurotransmetteurs comme la sérotonine dans le cerveau. Le corps a donc besoin de quelques jours ou semaines pour se réadapter à cette nouvelle situation, sans l’influence des antidépresseurs. On sait que les symptômes de manque ou sevrage surviennent lors d’une thérapie par antidépresseurs de plus de 6 semaines et aussi lors d’un dosage élevé. En général les symptômes de manque sont modérés ou faibles et durent seulement quelques jours (max. 2 semaines) après l’arrêt des antidépresseurs. Une possibilité pour diminuer ces symptômes de manque est de demander au médecin, si c’est possible, de diminuer progressivement la dose de l’antidépresseur pendant quelques semaines avant l’arrêt total. Il semble que les médicaments à base de paroxétine ou venlafaxine mènent à plus de symptômes de sevrage lors d’arrêt de prise d’antidépresseurs que d’autres médicaments comme la fluoxétine. Une possibilité lors d’arrêt d’un traitement à base de venlafaxine est que le médecin prescrive pendant quelques semaines un autre antidépresseur comme la fluoxétine avant l’arrêt définitif. Il devrait y avoir moins de symptômes de manque (sevrage).

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Sources & Références : 
Sources : 
Pharmawiki.ch, Compendium.ch, [email protected] (journal de pharmaciens de l’Université de Bâle, Suisse), Prescrire, Mayo Clinic.
Références et littérature :
“100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020)

Rédaction : 
Xavier Gruffat (Pharmacien)

Dernière mise à jour : 
05.09.2024

Crédits photos :
Adobe Stock

Références scientifiques et bibliographie :

  1. The New York Times, via O Estado de S.Paulo du 1er juillet 2024
  2. News de Prescrire publiée ler 1er janvier 2021, le 10 janvier 2021 le lien marchait
  3. Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, page 8, édition de novembre 2021, article consacré justement à l’arrêt des antidépresseurs

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 05.09.2024
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