Povidone iodée
La povidone iodée est un composant chimique avec une action désinfectante. La povidone iodée est utilisée sous forme topique en prévention et traitement de maladies infectieuses. Le iode élémentaire qu’on retrouve dans ce complexe chimique présent des propriétés antiseptiques contre les bactéries, les virus, les champignons et certains protozoaires.
Noms de la molécule :
Povidone iodée, polyvidone iodée, Povidonum iodinatum PhEur, PVP-I
Structure chimique :
Mélange de iode et de povidone.
Métabolisme :
Seulement le iode a une action antiseptique. Par conséquent on peut affirmer que le iode est le métabolite actif de la povidone iodée.
Lors d’une application topique notamment sur la peau le iode est peu résorbé, s’il l’est son élimination est surtout rénale.
Effets :
L’effet du iode (élémentaire) provient notamment d’une fixation directe à des macromolécules qui ensuite tuent les microgrammes (ex. virus, bactéries) ainsi qu’à des interactions oxydatives.
Des cas de résistance à la povidone iodée ont été observés.
Ce complexe permet une libération constante du iode élémentaire.
Indications :
Comme moyen désinfectant en traitement et en prévention. La povidone iodée est surtout utilisée sur la peau et les muqueuses.
– Désinfection des mains
– Lavage des mains avant une chirurgie
– Désinfection de la peau du patient avec une chirurgie
– Infections oculaires
– Plaies : blessures, brûlures, ulcères
– Vaginose bactérienne
– Gingivite
– Parodontite
Effets secondaires :
Une application sur une grande surface de la peau (ou des muqueuses) ou sur une longue période peut mener à des maladies de la glande thyroïde (hypo- ou hyperthyroïdie), une acidose métabolique, une insuffisance hépatique, une insuffisance rénale, une hypernatrémie, des convulsions, une péritonite ou une neutropénie.
Attention, chez les bébés (6 mois ou moins) une résorption de la peau est plus importante avec un risque plus élevé d’effets secondaires, c’est pourquoi la povidone iodée est contre-indiquée chez les bébés jusqu’à 6 mois.
Lors d’une application sur la peau il peut s’en suivre parfois une irritation locale (ex. brûlures). Un choc anaphylactique est un effet secondaire très rare.
Pour la liste complète des effets secondaires veuillez lire la notice d’emballage.
Contre-indications :
Allergie au iode, maladies de la thyroïde, brûlures répandues (plus de 20% de la surface de la peau), grossesse, allaitement, enfants de moins de 1 an (auparavant: moins de 6 mois).
Pour la liste complète des contre-indications veuillez lire la notice d’emballage.
Interactions :
Avec le lithium (augmentation du risque d’hypothyroïdie). Attention à ne pas utiliser avec d’autres antiseptiques, car cela peut diminuer l’efficacité de la povidone iodée.
Pour la liste complète des interactions veuillez lire la notice d’emballage.
Formes galéniques :
La povidone iodée existe dans de nombreuses formes galéniques, en Suisse on peut citer :
– Préparations liquides sans alcool (ex. solutions aqueuses, savon liquide) aux dosages de 1 mg, 7,5 mg et 11 mg de iode par ml.
– Solutions alcooliques (y compris en gargarisme) aux dosages de 0,9 mg, 1 mg, 3,2 mg et 7,5 mg de iode par ml.
– Pommade avec 10 mg de iode par g.
– Crème avec 5 mg de iode par g.
– Compresses de pommades avec 30 mg d’iode.
– Ovule vaginale (en Suisse sous ordonnance médicale) avec 20 mg d’iode.
Posologie :
La posologie varie en fonction des indications et de la préparation, on peut citer par exemple.
– Pour les solutions alcooliques à 3,2% : désinfection de la peau du patient avec opération ou désinfection générales des mains appliquez pendant 30 secondes. Pour la désinfection des mains avec une chirurgie (pour le médecin) appliquez pendant 5 minutes.
– Pour les solutions aqueuses à 10% : désinfection de la peau, des muqueuses ou des plaies appliquez pendant 2 à 3 minutes
– Pour les savons liquides à 7,5% : pour une désinfection hygiénique des mains appliquez pendant 1 minute, pour une désinfection chirurgicale des mains appliquez pendant 2 à 3 minutes.
Pour la posologie exacte, lisez la notice d’emballage et demandez conseil à votre pharmacien ou médecin.
Médicaments ou préparations vendus en Suisse (selon le site Compendium.ch, état en septembre 2021) :
Mono-préparations :
Original :
– Betadine® solution standardisée
– Betadine® savon liquide
– Betadine® ovules vaginaux
– Betadine® onguent désinfectant
– Betadine® gaze imprégnée d’onguent
– Betadine® gargarisme désinfectant
Génériques :
– Braunol®
– Braunovidon®
Multi-préparations :
– Betaseptic®
– Braunoderm®
Remarques :
– La povidone iodée est disponible en Suisse depuis l’année 1969, sous le nom de marque de Betadine®. Il existe désormais des génériques (lire liste ci-dessus). Le complexe chimique a été développé dans les années 1950.
– Comme la povidone iodée contient de l’iode, qui est de couleur brune, les habits et textiles peuvent être tachés. Mais en général de l’eau et du savon permettent d’éliminer les taches laissées par la povidone iodée.
– L’efficacité de la povidone iodée est augmentée si mélangée à de l’alcool (éthanol, isopropanol). Une application à long terme n’est pas conseillée à cause d’effets possibles sur la glande thyroïde. Il s’agit toutefois d’un antiseptique à large spectre sûr et très efficace.
Alternatives :
– Il est possible que la chlorhexidine soit un meilleur désinfectant mais a un spectre moins large que la povidone iodée. Au niveau des yeux, la povidone iodée est mieux supportée que la chlorhexidine. D’autres désinfectants plus modernes comme octénidine ou la polyhexaméthylène peuvent être utilisés.
– Lors de brûlures de la peau, le sulfadiazine d’argent sous forme de crème est souvent utilisé et s’avère une alternative efficace.
Utilisation déconseillée contre la Covid-19 :
L’utilisation de povidone iodée notamment en prise orale est fortement déconseillée contre la Covid-19, à cause de risque d’effets secondaires importants. Même les solutions diluées de povidone iodée en prise orale (ex. en gargarisme) indiquées lors de maux de gorge ne sont pas destinées à être bues ou avalées.
Sources & Références :
Sources :
Pharmawiki.ch, Compendium.ch, Le Figaro, Pharmavista.ch.
Références et littérature :
“100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).
Rédaction :
Xavier Gruffat (Pharmacien)
Dernière mise à jour :
10.01.2023
Crédits photos :
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