Ivermectine en comprimé non disponible en Suisse – Creapharma interroge Swissmedic

BERNE A la fin mars 2021, l’ivermectine qui pourrait être utilisée avec succès en prévention et traitement précoce de la Covid-19 selon plusieurs études publiées, n’est pas disponible en Suisse sous forme de comprimés (ou autre prise orale, ex. goutte). Il existe en Suisse au moins une préparation en usage externe (crème contre la rosacée) mais qui bien entendu n’a aucune utilité contre le SARS-CoV-2 à l’origine de la Covid-19. En mars 2021, la Suisse – mis à part une importation de France ou d’autres pays- n’a pas la possibilité d’utiliser cette molécule pour le grand public. Rappelons que l’ivermectine est très utilisée en Afrique (des milliards de doses ont été distribuées ces dernières décennies), notamment dans la prévention de l’onchocercose (cécité des rivières). Le médicament est clairement et objectivement l’un des moins dangereux pour la santé qui existe. Bien entendu comme tout médicament ou vaccin, le risque d’effets secondaires n’est jamais à exclure. Tout est bien documenté sur le site de l’OMS VigiAcess. Par comparaison, le paracétamol mène malheureusement à bien plus de décès dans le monde (au niveau du foie) que l’ivermectine. Le Brésil et le Nigéria ont presque la même population, mais il a y plus de 150 fois plus de morts de la Covid-19 au Brésil qu’au Nigéria (lire paragraphe ci-dessous). Il n’y a pas forcément de lien de cause à effet, mais cela doit au moins nous alerter (étude en pre-print ici : medRxiv avec DOI : 10.1101/2021.03.26.21254377).

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Swissmedic, politique

Creapharma.ch a donc envoyé le 31 mars 2021 à Swissmedic par e-mail une demande de positionnement par rapport à l’enregistrement rapide de l’ivermectine en usage interne contre la Covid-19, ou non. Nous verrons si Swissmedic répond et si oui quand. Creapharma.ch a également informé en mars 2021 le média d’état RTS (envoi de formulaire) de mener une enquête approfondie à ce sujet. Rappelons que la pandémie de Covid-19 fait actuellement chaque jour (!) des milliers de morts au Brésil principalement à cause du nouveau variant (P.1). Creapharma.ch a pu accéder le 30 mars 2021 à des données de l’état de Sao Paulo montrant des personnes probablement vaccinées et mortes de la Covid-19 (l’état de S.Paulo met à disposition un fichier Excel de plus d’un million de lignes avec date d’apparition des symptômes, âge et décès). Au Brésil le thème de l’ivermectine est très problématique, à cause d’infiltrations politiques (le Président Bolsonaro étant pour son utilisation, et les médias de gauche anti-Bolsonaro comme TV Globo ou Folha de S.Paulo pensent que tout ce que pense Bolsonaro ne fait pas sens. Maintenant s’il pleut et Bolsonaro dit qu’il pleut, il pleut, point barre et fin de la discussion). En Suisse, nous estimons que le thème de l’ivermectine est heureusement moins politisé, ce qui va permettre à Swissmedic d’analyser objectivement (on l’espère) les nombreuses études publiées à travers le monde sur cette molécule et son indication contre la Covid-19 (en prévention et traitement précoce).

Suisse, distancée

Rappelons que l’ivermectine est enregistré pour différentes maladies (non Covid-19) en comprimés (prise orale, en fonction du poids) dans de nombreux pays comme en France ou justement au Brésil. Beaucoup de médecins selon des informations recoupées par Creapharma.ch prescrivent de facto l’ivermectine contre la Covid-19, souvent et forcément en off label. Au 31 mars 2021, très peu de pays avaient autorisé l’ivermectine contre la Covid-19, c’est le cas de l’Afrique du Sud avec une autorisation “spéciale” ou de quelques pays d’Europe de l’Est. Comme on l’a vu, la Suisse ne dispose même pas de comprimé (ou autre prise orale) d’ivermectine, donc la question ne se pose pas d’une indication contre la Covid-19 en on ou en off-label.

Creapharma.ch a conscience de la complexité du dossier avec des pressions de mouvements parfois pas très recommandables et ouvertement antivaccins (ce qui n’est pas le cas de Creapharma.ch), mais si on peut éviter le décès en Suisse de dizaines de personnes et dans le monde de centaines de milliers de personnes par un traitement précoce à base d’ivermectine, il s’agirait d’une faute grave de ne pas faire avancer le dossier en Suisse. On peut dire même d’une possible grave faute éthique, un péché par omission (de ne pas recommander la molécule).

Exemple du Nigéria

Le Nigéria avec ses 200 millions d’habitants a juste un peu plus de 2000 morts (deux mille morts) de la Covid-19, le Brésil pour 210 millions d’habitants en a plus de 317’000 morts à la fin mars 2021, selon l’université américaine Johns Hopkins qui fait office de référence en se basant sur des données de l’OMS et d’autres sources. Une différence proviendrait du fait que 100 millions de Nigériens ont pris de l’ivermectine par le passé contre l’onchocercose ou prennent actuellement en prévention et traitement de la Covid-19. Le Brésil et le Nigéria ont presque la même population, mais il a y plus de 150 fois plus de morts de la Covid-19 au Brésil qu’au Nigéria.

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Racisme ?

La question que je me pose, est-ce que nous ne sommes pas un peu racistes envers ces études provenant du Nigéria, Argentine, Bengladesh ou Egypte (pourtant toutes documentées avec un numéro DOI) ? Est-ce que seulement des études réalisées aux Etats-Unis ou Europe de l’ouest doivent être considérées comme de qualité ? N’oublions pas aussi que les Etats-Unis et le Royaume-Uni, de loin les deux plus grandes puissances médicales (il suffit de compter les prix Nobel), sont déjà en partie vaccinés et pour lire les médias américains (ex. The Wall Street Journal) ou anglais (ex. The Economist), on a clairement l’impression qu’eux commencent déjà à tourner la page avec la Covid-19. Donc l’ivermectine est un peu le “dernier de leur souci” surtout si comme cela a l’air le cas les vaccins fonctionnent plutôt bien, en tout cas pour le moment (si le variant P.1 envahit ces pays, là on verra peut-être un changement d’attitude).

Creapharma.ch sera le premier à dire que l’ivermectine ne fonctionne pas si de grandes études indépendantes montrent son inefficacité (comme on l’a fait avec la chloroquine, même s’il peut rester des doutes), mais au 31 mars 2021 on est très loin de ce cas de figure, je dirais même l’inverse. Je lis les études (ici), sans aucune pression de personne (médiatique, politique ou économique).

Un autre médicament qui pourrait être utile dans la Covid-19 est la , mais ce médicament a un risque d’intoxication et d’effets secondaires bien plus élevé. D’où la difficulté de le médiatiser autant que l’ivermectine.

Dans le dossier complet sur l’ivermectine mis à jour par Creapharma.ch, découvrez plusieurs informations utiles sur cette molécule avec des nombreuses références.

Le 31 mars 2021. Par Xavier Gruffat, pharmacien. Rédacteur en chef : Creapharma.ch.

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 28.10.2021
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