Fluticasone
La fluticasone est un anti-inflammatoire stéroïdien de la famille des glucocorticoïdes. Il est indiqué dans plusieurs maladies comme l’asthme. Il s’agit d’un stéroïde hautement actif utilisé au niveau local (muqueuses ou peau).
Noms de la molécule :
Fluticasone, fluticason (nom allemand), Fluticasonum (nom latin)
Noms des sels : propionate de fluticasone, Fluticasonum propionas PhEur (nom latin du sel propionate de fluticasone), furoate de fluticasone, Fluticasonum furoas (nom latin du sel furoate de fluticasone).
Formule de la molécule :
C22H27F3O4S
Biochimie :
Le temps de demi-vie du propionate de fluticasone est de 8h à 12h pour sa forme inhalée. Le temps de demi-vie du furoate de fluticasone est de 17h à 24h pour sa forme inhalée (voir aussi ci-dessous sous Formes galéniques). Il n’existe pas de métabolite actif. L’élimination est hépatique (au niveau du foie).
Effets :
Comme les autres glucocorticoïdes, la fluticasone présente de forts effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Son effet anti-inflammatoire serait le double du budésonide.
Indications :
– Asthme (bronchique), y compris asthme allergique. Remarque : la prise de glucocorticoïdes inhalés comme la fluticasone permettent de réduire le taux de mortalité de l’asthme.
– Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)
– Maladies inflammatoires de la peau
– Polypes nasaux. Une forme nasale (ex. spray) est privilégiée, lire ci-dessous dans la rubrique Formes galéniques
– Rhinite allergique saisonnière et annuelle (ex. rhume des foins). Une forme nasale (ex. spray) est privilégiée, lire ci-dessous dans la rubrique Formes galéniques
Effets secondaires :
La fluticasone peut notamment mener à une mycose buccale (principal effet secondaire), une irritation pharyngienne, une aphonie ou un enrouement (voix rauque).
A dose élevée de fluticasone, des effets secondaires dits systémiques provoqués par les corticoïdes, comme un possible syndrome de Cushing ou de crises d’Addison, peuvent apparaître. Chez les enfants, la croissance peut être ralentie.
Chez les personnes souffrant de MPOC ou BPCO, un risque plus élevé de pneumonie chez les patients traités avec un glucocorticoïde comme la fluticasone plutôt que ceux non traités avec un glucocorticoïde.
Pour la liste complète des effets secondaires, veuillez lire la notice d’emballage.
Contre-indications :
– Prise de ritonavir (un médicament antirétroviral, utilisé pour le traitement de l’infection par le VIH).
Pour la liste complète des contre-indications, veuillez lire la notice d’emballage.
Interactions :
La fluticasone est un substrat du cytochrome CYP3A4. Il peut s’en suivre une interaction notamment avec le ritonavir.
Pour la liste complète des interactions, veuillez lire la notice d’emballage.
Formes galéniques (références pour la Suisse, état pour l’année 2020) :
Il existe différentes formes galéniques : poudre pour inhalations, inhalateurs doseurs, sprays nasaux, suspension pour application nasale, crèmes ou pommades.
Sous forme de propionate de fluticasone :
– Inhalateurs doseurs à 50, 125 et 250 microgrammes/dose
– Poudre pour inhalations (en allemand Pulver zur Inhalation) à 100, 250 et 500 microgrammes/dose
– Spray nasal à 50 microgrammes/dose
– Suspension pour application nasale (ampoule) à 400 microgrammes/dose
– Crème à 500 microgrammes/dose
– Pommade à 50 microgrammes/dose
Sous forme de furoate de fluticasone :
– Poudre pour inhalations à 90 ou 182 microgrammes/dose
– Spray nasal à 27,5 microgrammes/dose
Posologie :
La posologie ci-dessous s’applique aux préparations à base de propionate de fluticasone au dosage adulte.
– Asthme : en inhalation, comme dose d’initiation de 100 à 500 microgrammes par 12h et comme dose d’entretien de 50 à 250 microgrammes/dose par 12h.
– Rhinite allergique (ex. rhume des foins) : en prise intranasale, comme dose d’initiation 200 microgrammes (en fait 50 à 100 microgrammes par narine) par 24h et comme dose d’entretien 100 microgrammes/dose par 24h.
En cas de prise de furoate de fluticasone prendre comme dose d’initiation 55 à 110 microgrammes par narine par 24h.
Médicaments en Suisse (liste provenant du site pharmawikilch) :
– Inhalateurs en poudre (Arnuity® Ellipta®, Seretide® + la molécule de Salmeterol, Relvar® Ellipta® + Vilanterol, Trelegy® Ellipta® + Vilanterol + Umeclidiniumbromid, Génériques)
– Inhalateurs doseurs (Axotide®, Seretide® + Salmeterol, Flutiform® + Formoterol)
– Sprays nasaux (Avamys®, Nasofan®, Dymista® + azélastine)
– Suspensions nasales – sous forme d’ampoules (Flutinase® Polynex)
– Crèmes et pommades (Cutivate®)
Remarques :
– La fluticasone a été enregistrée pour la première fois en Suisse en 1994. Il existe de nombreuses préparations à base de fluticasone et souvent en association avec d’autres molécules. Par exemple dans Seretide® et génériques, on trouve de la fluticasone et du salmétérol.
– Pour traiter l’asthme, une thérapie à base de glucocorticoïdes inhalés comme la fluticasone est considérée comme bien établie1. Par contre la thérapie à base de glucocorticoïdes inhalés lors de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ne fonctionne pas de la façon espérée chez tous les patients.
Alternatives :
– D’autres glucocorticoïdes inhalés comme le budésonide, le béclométasone ou le ciclésonide. Ils ont l’avantage de présenter moins d’effets secondaires systémiques (généralisés) que la fluticasone. En cas d’asthme, des bêta-2-mimétiques (ex. salbutamol), des antagonistes du leucotriène ou des glucocorticoïdes en prise orale peuvent être utilisés dans certaines situations.
Sources & Références :
Sources :
Pharmawiki.ch, Compendium.ch.
Références et littérature :
“100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).
Rédaction :
Xavier Gruffat (Pharmacien)
Dernière mise à jour :
02.06.2021
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