Maladie coronarienne
Dernière révision : 09.07.2024
Auteur : Xavier Gruffat, pharmacien
Définition
La maladie coronarienne se développe lorsque les artères coronariennes, les vaisseaux sanguins qui amènent du sang et de l’oxygène au coeur, commencent à être endommagés ou bouchés. La formation de plaques, provoquées par l’accumulation de mauvais cholestérol (LDL), sont souvent responsables de la maladie coronarienne. Une gêne thoracique (angine de poitrine) est le symptôme le plus courant1. La maladie coronarienne peut aussi entraîner un infarctus du myocarde ou d’autres complications comme l’arythmie ou l’insuffisance cardiaque.
Synonymes :
En français, on parle aussi d’insuffisance coronarienne, de cardiopathie ischémique ou de coronaropathie pour caractériser la maladie coronarienne. En anglais, on parle de coronary artery disease (CAD) ainsi qu’également de coronary heart disease (CHD) ou d’ischemic heart disease.
Maladie silencieuse :
Une personne peut être atteinte de maladie coronarienne pendant de nombreuses années et ne présenter aucun symptôme jusqu’à ce qu’elle fasse une crise cardiaque (infarctus du myocarde). C’est pourquoi la maladie coronarienne est un “tueur silencieux”.
Etats-Unis :
La maladie coronarienne est très courante. En 2022, plus de 18 millions d’adultes aux États-Unis sont atteints d’une maladie coronarienne2. En 2019, la maladie coronarienne a tué 360’900 personnes aux États-Unis.
Causes
Les principales causes ou facteurs de risque de la maladie coronarienne sont :
– l’hypercholestérolémie (taux élevé de LDL) menant notamment à l’athérosclérose. Cette affection est l’accumulation progressive de plaques dans les artères. Lorsque la plaque affecte la circulation sanguine dans les artères coronaires, on parle de maladie coronarienne.
– le tabagisme
– l’hypertension
– le diabète
Physiologie (plaques)
Au niveau physiologique, la maladie coronarienne se caractérise par l’accumulation de plaques à l’intérieur de l’artère coronarienne (photo ci-dessous). La plaque est constituée de cholestérol, de déchets, de calcium et de fibrine (une substance qui aide le sang à coaguler). Les symptômes commencent à apparaître surtout quand le diamètre de l’artère devient de plus en plus étroit, ce qui empêche le passage du sang.
Risque de formation d’amas
Si les plaques se rompent, les cellules sanguines (plaquettes) qui essayent de réparer cette rupture peuvent former un amas ou caillots au lieu de formation des plaques. Il peut s’en suivre une obstruction totale et mener à un infarctus du myocarde.
Symptômes
Les principaux symptômes de la maladie coronarienne sont :
– Douleur ou gêne dans la poitrine (l’angine de poitrine). C’est le symptôme le plus courant de la maladie coronarienne3. La personne peut ressentir une pression ou une tension dans la poitrine. Comme si quelqu’un était assis sur votre poitrine, comme le relève la Mayo Clinic. La douleur, qui porte le nom d’angine de poitrine, est souvent provoquée par un stress physique ou émotionnel. Cette douleur de poitrine s’arrête en général à l’arrêt de l’activité physique. Chez certaines personnes, la douleur peut être ressentie au niveau de l’abdomen, du dos ou du bras. En anglais on parle aussi d’angine stable (en anglais : stable angina) pour qualifier cette phase caractérisée par une douleur ou une gêne thoracique temporaire qui va et vient selon un schéma prévisible.
– Essoufflement (difficulté à respirer). Si le coeur n’arrive pas à pomper assez de sang, il peut s’en suivre un essoufflement ou une fatigue extrême.
– Infarctus du myocarde (crise cardiaque), parfois il peut s’agir du premier symptôme de la maladie coronarienne. Si l’artère est complètement bloquée un infarctus du myocarde est possible (découvrez les symptômes spécifiques à l’infarctus du myocarde). Il s’agit de la principale complication de la maladie coronarienne4. Dans l’infarctus du myocarde, le muscle cardiaque commence à mourir parce qu’il ne reçoit pas assez de sang.
– D’autres symptômes ou complications de la maladie coronarienne sont l’arythmie cardiaque et l’insuffisance cardiaque.
– Dysfonction érectile. Certaines études ont montré qu’environ la moitié des hommes diagnostiqués avec une maladie coronarienne (en anglais : coronary artery disease) ont aussi une dysfonction érectile5.
Diagnostic
Les prestataires de soins de santé diagnostiquent la maladie coronarienne par un examen physique (ex. mesure de la tension artérielle, écoute du cœur à l’aide d’un stéthoscope, questions sur le style de vie – symptômes – histoire médicale/familiale ou anamnèse) ainsi que des tests.
Il existe plusieurs tests de diagnostic pour la maladie coronarienne :
Electrocardiogramme
L’électrocardiogramme (ECG) va notamment permettre d’identifier d’anciens infarctus du myocarde ou un infarctus qui se déroule au moment de l’examen. Les ondes décrites sur l’électrocardiogramme, caractéristiques d’un infarctus du myocarde permettent de montrer une activité anormale du cœur.
Test sanguin
Il s’agira de rechercher les substances qui nuisent aux artères ou augmentent le risque de maladies coronariennes.
Cathétérisme cardiaque (en anglais : Cardiac catheterization) :
Insertion de tubes dans les artères coronaires pour évaluer ou confirmer une maladie coronarienne. Ce test est l’étalon-or (en anglais : gold standard) pour diagnostiquer cette maladie.
Scintigraphie coronarienne (en anglais : Coronary calcium scan) :
Mesure de la quantité de calcium dans les parois des artères coronaires (un signe d’athérosclérose).
Électrocardiogramme (en anglais : Electrocardiogram (EKG/ECG) ) :
Enregistre l’activité électrique du cœur. Peut détecter les crises cardiaques anciennes ou actuelles, l’ischémie et les problèmes de rythme cardiaque.
Échocardiogramme (en anglais : Echocardiogram) :
Utilise des ondes sonores pour évaluer la structure et la fonction de votre cœur.
Test du stress (en anglais : Exercise stress test) :
A l’effort, sur un tapis roulant, un ECG est pratiqué sur le patient. Il existe différents tests du stress.
Tests d’imagerie médicale
Le médecin peut effectuer une angiographie, une technique d’imagerie médicale pour observer les vaisseaux sanguins. Dans cette méthode, un colorant spécial est injecté dans le système sanguin du patient. L’agent colorant permet notamment de mettre en évidence les zones étroites et les engorgements au niveau des artères coronariennes, qui peuvent être visualisés par des techniques de rayon-X. Il est aussi possible d’utiliser des CT et IRM pour visualiser les zones étroites et engorgements au niveau des artères coronariennes.
Traitements
Les traitements peuvent reposer sur un changement du style de vie (lire ci-dessous sous Bons conseils & Prévention), sur la prise de médicaments ou encore sur la chirurgie.
Médicaments :
Voici des médicaments qui peuvent être utilisés lors de maladie coronarienne :
– Médicaments pour abaisser le taux de cholestérol (ex. statines).
– Aspirine. Pour diminuer la formation de caillots ou d’amas dans les artères coronariennes (à l’origine d’infarctus du myocarde).
– Bêta-bloquants. Des médicaments qui ralentissent le rythme cardiaque et abaissent la tension sanguine. Il s’en suit un besoin plus faible du coeur en oxygène.
– Nitroglycérine. Selon la Mayo Clinic, ce médicament pourrait aider à réduire la douleur dans la poitrine en élargissant les artères coronariennes et en abaissant la demande en oxygène de la part du coeur. Le ranolazine est aussi utilisée contre l’angine de poitrine, notamment aux Etats-Unis.
– Les inhibiteurs de la conversion de l’angiotensine et les bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine II. Il s’agit d’hypotenseurs qui pourraient aider à prévenir le développement de la maladie, toujours selon la Mayo Clinic.
Chirurgie :
Dans certains cas, une chirurgie peut être réalisée par le médecin. Il s’agit surtout de :
– L’angioplastie et pose d’un stent. En anglais on parle de percutaneous coronary intervention (PCI). C’est une intervention peu invasive. Le médecin ou spécialiste de la santé utilise un petit ballon pour rouvrir l’artère bloquée et aider le sang à mieux y circuler.
– Le pontage aortocoronarien. En anglais on parle de coronary artery bypass surgery ou de coronary artery bypass grafting (CABG). Cette intervention chirurgicale crée un nouveau chemin pour que le sang puisse circuler autour des blocages. Ce “détour” rétablit le flux sanguin vers le cœur. Cette méthode chirurgicale aide les personnes qui présentent des blocages sévères dans plusieurs artères coronaires.
Bons conseils & Prévention
– Il est essentiel, lors d’un traitement contre la maladie coronarienne, de prendre rigoureusement ses médicaments (pour ceux qui doivent en prendre), afin de prévenir un infarctus du myocarde. De plus, un contrôle régulier chez le médecin est nécessaire.
– Mangez sainement, c’est-à-dire suivre un régime alimentaire sain.
– Faites régulièrement de l’exercice physique.
– Arrêtez de fumer.
– Maintenez un poids idéal ou essayez de maigrir (si vous êtes en surpoids ou obèse).
– Gérez bien le stress.
Nom de la maladie en anglais (des Etats-Unis) :
Coronary Artery Disease
Découvrez plus de précisions sur ces conseils sur notre page spéciale sur la prévention de l’infarctus du myocarde – 7 conseils pour préserver la santé du cœur
Crédits photos & Infographies :
Adobe Stock
Historique révision médicale du dossier :
– 09.07.2024 (révision par Xavier Gruffat, pharmacien)
Références scientifiques et bibliographie :
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library) sur la maladie coronarienne (Coronary Artery Disease), datant du 19 août 2022, consulté par Creapharma.ch le 28 août 2022
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library) sur la maladie coronarienne (Coronary Artery Disease), datant du 19 août 2022, consulté par Creapharma.ch le 28 août 2022
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library) sur la maladie coronarienne (Coronary Artery Disease), datant du 19 août 2022, consulté par Creapharma.ch le 28 août 2022
- Article de la Cleveland Clinic (Health Library) sur la maladie coronarienne (Coronary Artery Disease), datant du 19 août 2022, consulté par Creapharma.ch le 28 août 2022
- Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, pages 4 et 5, édition d’août 2024 parlant des troubles érectiles (Erectile dysfunction)